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Défis lancés aux chrétiens évangéliques

 

De nombreuses églises évangéliques sont aujourd’hui plutôt apolitiques. La politique et l’engagement au sein de la société sont négligés pour plusieurs raisons :

 

  • L?idée prédomine que le monde sera de toute façon anéanti prochainement, alors pourquoi donc se préoccuper de politique, de société et chercher à modifier la donne ? De tous temps, les chrétiens ont cru que la fin du monde était proche. L’insécurité grandissante dans le monde, provoquée par des changements d’ordre culturel, exacerbe naturellement les peurs. Reste que même si la fin du monde s?est rapprochée du fait de la réalisation de diverses prophéties bibliques, rien ne laisse croire que le jour de la fin est pour demain. Nous croyons qu’il n’est pas de notre ressort de connaître ou chercher à interpréter le moment de la fin (Mt 24.36 : « Pour ce qui est du jour et de l?heure, personne ne les connaît, ni les anges des cieux, ni le fils, mais le Père seul »). Il est également écrit que Christ reviendra de façon très soudaine. Tant que la fin du monde n’est pas arrivée, nous sommes appelés à prendre au sérieux la parole de Dieu et à nous engager en faveur de notre prochain, que ce soit au travers de la politique ou de la société.
  • Certaines églises affirment par ailleurs que nous ne sommes pas de ce monde. C?est vrai, mais la Bible nous enseigne aussi que nous sommes DANS ce monde (Jean 17.14-19). Et elle nous enseigne également que nous devons pratiquer le bien à l?égard de notre prochain, que ce dernier soit chrétien ou non (voir p.ex. l?histoire du bon Samaritain).
  • Souvent, nous ne nous préoccupons que du salut de notre propre âme et guère de la mission qui nous est confiée dans la Bible d?aimer notre prochain. Bien sûr, la relation à Dieu est un élément central de notre vie de foi, mais la Bible nous enseigne également que la foi, si elle n?a pas d??uvre, est morte en elle-même (Jc 2.17).
  • L?engagement social est jusqu?à présent souvent resté l?apanage de la diaconie. La diaconie est en soi une bonne chose, mais elle ne saurait suffire. Bien trop souvent, elle agit comme un pansement, sans s?attaquer aux causes. Nous devrions modifier les structures qui suscitent l?injustice plutôt que de venir en aide aux victimes de ces structures.
  • L?engagement politique des églises libres s?est jusqu?à présent souvent limité à des thèmes moraux tels que l?avortement, l?homosexualité, etc. La Bible nous appelle pourtant à aller plus loin et à rechercher le bien-être de notre prochain sous tous ses aspects. Certains cercles ecclésiastiques rejettent ce principe en l?attribuant aux théories de l?évangile de prospérité. Celles-ci affirment qu’il suffit de croire de la bonne façon pour être béni matériellement. Il se peut qu?ils aient encore à l?esprit les théories calvinistes de la prédestination, d?après lesquelles il est possible de déduire du succès rencontré au travail si la personne est sauvée ou non. Bien entendu, Dieu nous promet ses bénédictions, mais l?idée selon laquelle il n?est pour cette raison pas nécessaire d?offrir une justice sociale et un soutien aux faibles est en complète contradiction avec l’enseignement donné dans la Bible. Dans l’Ancien Testament déjà, les prophètes se plaignaient, au sujet du peuple d?Israël, de l?oppression et de la misère dans lesquelles vivaient les pauvres et les plus faibles en raison la dureté des c?urs des Israélites. Dans Matthieu 25, Jésus explique selon quels critères se fait le jugement : il décrit clairement que le facteur décisif est la solidarité envers les pauvres, les faibles, les détenus, etc. Lorsque les premiers chrétiens ont tout partagé, ce n?était pas en vain (Ac 4.32).

 

Les églises évangéliques se trouvent donc aujourd?hui face à plusieurs défis :

 

1. Dépasser les thèmes d?ordre moral :

L?engagement en faveur des thèmes moraux est bon, mais il ne suffit pas. Nous avons également reçu pour mission de nous engager pour défendre la justice et les plus faibles : « Faites droit au faible et à l?orphelin, rendez justice au malheureux et à l?indigent » (Ps 82.3) et « Ouvre ta bouche pour le muet, pour la cause de tous les délaissés » (Pr 31.8a).

 

2. Créer des structures justes au lieu de la seule diaconie :

Ce qui précède nous montre également qu?il ne suffit pas de panser les plaies par l?engagement diaconal, mais qu’il faut également combattre les causes en amont, aux niveaux politique et législatif. En voici quelques exemples :

 

3. Partager davantage : est-il normal que des personnes travaillant à temps complet n?arrivent pas à vivre de leur salaire ?

 

4. Travail en faveur des plus faibles et sécurité sociale : est-il normal que les personnes qui ne sont embauchées par aucune entreprise parce qu’elles manquent de qualifications ou sont diminuées psychiquement / physiquement soient réduites à vivre dans la pauvreté ?

 

5. Egalité des chances : est-il normal que l?égalité des chances dans la formation soit de plus en plus remise en question en raison des privatisations et du démantèlement des bourses en faveur d?enfants de familles à faible revenu et parce que certains cercles affirment que si on le veut vraiment, on peut tout atteindre par soi-même ?

 

6. Pouvoir : est-il normal que des milieux où l?argent coule à flot aient bien plus d?influence que les « malheureux et les indigents » lors de campagnes de votation ou d?élections, parce qu?ils détiennent des médias ou sont représentés par des groupes de pression au parlement ou au sein de commissions ?

 

7. Remettre en question les préjugés :

  • « Les étrangers sont privilégiés et les Suisses sont ?les dindons de la farce? ». Les étrangers possèdent en moyenne un niveau de formation largement inférieur et, partant, sont davantage touchés par le chômage et la dépendance envers l?assistance publique qui s’ensuit. Le préjugé selon lequel les étrangers nous exploitent ne tient pas la route.
  • « Les étrangers commettent davantage de crimes que les Suisses » : dans l’ensemble, le nombre d?étrangers impliqués dans des délits est effectivement supérieur à la moyenne. Mais en y regardant de plus près, l?on constate que statistiquement cela n?est dû qu?à la proportion bien plus importante de jeunes hommes parmi les étrangers que parmi les Suisses. Or, comme la criminalité, dans toutes les cultures, est avant tout le fait d?hommes jeunes, cela donne l?impression que les étrangers sont plus portés à la criminalité que les Suisses. Mais si l?on compare entre eux les catégories d?âge et les sexes, l?on constate que les étrangers ne commettent pas davantage de délits que les Suisses !
  • « Les bénéficiaires de prestations sociales sont déresponsabilisés par l?Etat » : ici aussi, il convient d?y regarder de plus près, car il ne saurait être question d’abandonner les gens à leur sort. La plupart des chômeurs et bénéficiaires de l?assistance sociale ne trouvent effectivement pas de travail, et il n’y a pas d’autre solution que de les soutenir et leur permettre de mener une vie digne. Au lieu de démanteler le système, il conviendrait d’offrir un soutien supplémentaire à la formation, afin de réintégrer ces personnes.

 

Nous devons dès lors être prêts à examiner les choses de plus près et à nous intéresser véritablement aux hommes et femmes avant d’émettre un jugement. Il est par trop facile et confortable de dire que le prochain est coupable de ce qui lui arrive, car cela nous décharge de notre responsabilité et nous évite de devoir partager…

 

8. Offrir un soutien véritable au lieu d?impératifs moraux :

Il ne suffit pas de nous prononcer par exemple contre l’avortement, contre la délinquance, pour le mariage et la famille, pour un plus grand sens des responsabilités, etc. Il nous faut également assumer notre part de responsabilités et rendre possible la réalisation de ces postulats ou soutenir les personnes concernées.

 

  • Avortement : que faisons-nous pour que des personnes dans des situations financière ou personnelle critiques ne doivent pas avorter ? Existe-t-il une aide financière globale, un soutien psychologique ou une crèche pour l?enfant ? Ou ces étapes nécessaires sont-elles à nouveau jugulées par la peur que certaines femmes puissent en profiter pour élever des enfants sans père ?
  • Délinquance : que faisons-nous pour nous attaquer aux causes de la délinquance (profondes différences sociales, matraquage publicitaire incessant, en même temps que l’absence de chances et de débouchés pour certaines couches sociales) plutôt que d’envoyer simplement les « méchants » en prison (et ensuite tout rentrera dans l?ordre) ?
  • Mariage et famille : s?ils sont indéniablement source de joie, les enfants engendrent des coûts et les familles se trouvent fréquemment plongées dans des situations financières difficiles, en particulier lorsque les parents ne peuvent pas travailler tous les deux. Que faisons-nous pour que les salaires suffisent ne serait-ce qu?à rendre possible la création d?une famille ? Il ne suffit pas de réduire les impôts des familles, surtout si la baisse est élaborée de telle façon que les familles à faible revenu n?en profitent guère, comme le prévoit à présent le parlement? (voir l?article à ce sujet sur ChristNetOnline) Et que faisons-nous pour éviter que les heures d’ouverture des magasins soient complètement déréglementées, de sorte que les familles s’en trouvent déchirées ?
  • Prise de responsabilité : que faisons-nous pour créer une véritable égalité des chances et pour renforcer la situation des chômeurs et des tributaires de l?aide sociale ?

 

9. Agir pour la Suisse, mais pas aux dépens des autres pays :

Il est bien beau d?entreprendre de prier et de nous préoccuper pour notre pays. Mais ne tombons pas dans le piège de penser que tout ce qui est bon pour notre pays l’est également aux yeux de Dieu. Nous sommes trop souvent enclins à trouver des raisons pour affirmer que ce qui est bon pour notre pays ne saurait être mauvais pour les autres. Il vaut la peine d?y penser à deux fois. Nous devons par exemple réfléchir franchement au secret bancaire, à nos exportations d’armes et à notre tendance à passer sous silence les injustices pour ne pas nuire aux relations économiques.

 

10. Intérêts propres :

Nous avons une tendance naturelle à croire davantage les théories qui nous confortent dans nos pensées que celles qui nous dérangent. Par conséquent, il nous faut prendre conscience des intérêts propres qui peuvent se cacher derrière nos opinions. Sommes-nous disposés à voter à l’encontre de nos propres intérêts ? Et à l?encontre des privilèges et intérêts de notre commune, de notre canton ou de notre pays à l?égard de ses voisins (p.ex. dans la « lutte pour attirer les riches contribuables »).

 

Lors d’élections et de scrutins, examinons attentivement quels intérêts (le plus souvent de nature financière) se trouvent à l’origine de quelles prises de position.

 

11. Tout pour Mammon ?

La prophétie de Scott Mac Leod « Missionnaires de miséricorde » (voir l?article sur ce thème sur ChristNetOnline) a tapé dans le mille. Sur les plans personnel et politique, nous sacrifions beaucoup trop aux intérêts de Mammon, sans même nous en rendre compte : nos valeurs, nos familles, nos dimanches, notre amour et notre solidarité. Allons-nous laisser encore plus de marge de man?uvre à Mammon ? Nous sommes appelés à décider qui nous voulons servir, Mammon ou Dieu. En tant que peuple et qu?église, nous avons l’occasion, de mercenaires de Mammon que nous sommes, de devenir des mercenaires de la miséricorde.

 

Les défis auxquels nous sommes confrontés sont de taille. Mais Dieu nous apporte son aide.


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Le traité « Le marché désenchanté » de l’économiste saint-gallois Peter Ulrich est en phase avec son époque. Il ne s’agit pas seulement de « faire un peu plus d’éthique dans les affaires », mais de savoir qui détermine réellement nos valeurs et donc notre société actuelle. À cet égard, le livre a quelque chose à voir avec notre foi d’une manière surprenante.

 

En utilisant les concepts réellement humanistes de « raison, liberté, progrès », Peter Ulrich retrace comment la primauté de l’économie a remplacé la primauté de la société. L’économisme est devenu l’idéologie la plus forte de notre temps. Elle prétend être sans valeur, bien qu’elle présuppose certaines valeurs. Elle estime qu’elle assure le bien-être de tous, bien que de plus en plus de personnes soient laissées pour compte. Des raisons importantes à cela sont, d’une part, les contraintes créées par la concurrence mondiale et, d’autre part, la croyance dans la métaphysique du marché. Derrière cela, il y a notamment la croyance en la « Main invisible (de Dieu) » d’Adam Smith et la bienfaisance de l' »Homo oeconomicus », par définition égoïste. Ces fondements nous ramènent à notre propre foi : en qui et en quoi croyons-nous ? Quelle image de l’homme avons-nous ?

 

L’économisme détermine nos valeurs aujourd’hui. Le Livre blanc de l’économie suisse a même appelé à un changement individuel et fondamental de mentalité vers plus de concurrence. Cependant, dans la lutte pour la survie face à une concurrence de plus en plus féroce, il devient de plus en plus difficile pour les entreprises et les individus d’adhérer aux normes éthiques et morales qui existent encore.

 

Ulrich pose ici la question de savoir quelles valeurs et quel type de société nous voulons réellement. Il demande que l’économie retrouve sa place originelle au sein de la société et que la société, c’est-à-dire la totalité des citoyens, décide elle-même de manière démocratique de la manière dont elle veut façonner la société et la coexistence.

 

En ce sens, Ulrich présente le modèle de l' »ethos économique républicain », où l’action est légitimée non pas par le modèle de l’homo economicus, mais par sa compatibilité avec la société. Cette éthique englobe l’action individuelle, entrepreneuriale et politique. Comme aide, il appelle à des « contraintes », c’est-à-dire à des ensembles de règles au niveau national et international qui rendent raisonnable l’action éthique des individus, des entreprises et des États. C’est certainement une approche importante, mais en tant que chrétiens, nous dirions qu’elle est nécessaire mais pas suffisante. Ici, un auteur chrétien aurait d’autres éléments à sa disposition.

 

« Le marché désenchanté » est une analyse importante, prudente, bien que parfois quelque peu académique, de l’intersection entre l’économie, la société et la foi, tout en indiquant des pistes d’action viables.

 

Ulrich, Peter : « Le marché désenchanté » ; Fribourg, Bâle, Vienne : Herder Verlag, 2002. 222 pages. ISBN 3-451-27935-5

 

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Pour beaucoup, le fait qu’une personne soit d’origine juive suffit à la rendre spéciale. Si l’on vient aussi de Jérusalem, alors les églises et les salles peuvent en être remplies. En tant que Juif, on peut devenir un objet d’admiration religieuse. Tout comme certains adorent l’État d’Israël et le pays presque religieusement.

Jeff Spivak, pasteur d’une congrégation messianique en Israël, a dit un jour : « Dans la situation actuelle de la terre, les chrétiens qui croient en la Bible doivent prendre une position prophétique et finalement renoncer à adorer Israël ».

J’ai remarqué trois domaines problématiques où je sens que la sobriété biblique manque derrière l’amour d’Israël. Après les conséquences fatales de l’antisémitisme et l’horreur de l’Holocauste, nous devrions nous rappeler que dans l’histoire, il n’y a souvent eu qu’un petit mouvement de pendule du philosophe (amitié envers les Juifs) à l’antisémitisme (haine des Juifs), comme on peut le voir dans le réformateur Martin Luther.

Retour au judaïsme

Récemment, un journal chrétien a déclaré qu’Israël, en tant que peuple de l’alliance de Dieu, serait sauvé quelle que soit sa relation avec son Messie, Jésus de Nazareth. La preuve en a été donnée dans Apocalypse 21 ,12, où il est dit que les noms des douze tribus des fils d’Israël sont inscrits dans la Jérusalem céleste à côté des noms des douze apôtres de l’Agneau. L’idée prévaut que Dieu offre deux voies de salut : Premièrement, le chemin pour les Juifs à travers le judaïsme orthodoxe, et deuxièmement, le chemin pour les nations à travers la foi en Jésus ais Sauveur. En cela, tout ce qui est juif est particulièrement vénéré. Mais le salut immédiat des Juifs en Jésus-Christ est caché. Pierre a dit aux rabbins juifs (Actes 4:12) : « Il n’y a de salut en personne d’autre, par qui nous sommes sauvés ». Entre-temps, de nombreux chrétiens se sont convertis au judaïsme parce qu’ils pensent être plus proches de Dieu grâce à lui.

Les moyens d’une fin

La deuxième forme de surestimation d’Israël réside dans une attente égoïste de salut dans laquelle les Juifs ne sont qu’un moyen pour arriver à une fin. En raison du retour des Juifs dispersés dans le pays des pères et du début de l’accomplissement d’Ezéchiel 37, on s’attend de plus en plus à ce que le retour du Seigneur soit imminent. Retroussons nos manches et bénissons Israël afin que le Seigneur revienne et que NOUS soyons bénis. L’aide apportée aux Juifs est admirable, mais il y a un danger que les Juifs deviennent un moyen de parvenir à une fin. Paul et Moïse ont défendu Israël avec une attitude désintéressée.

Culpabilité personnelle

La troisième forme d’amour problématique pour Israël est due à la culpabilité personnelle envers les Juifs. J’ai souvent vécu des moments où il est apparu clairement que les personnes âgées en particulier défendaient les Juifs et Israël en raison d’un énorme sentiment de culpabilité, sans avoir travaillé sur leur propre passé. Ce n’est que par le pardon en Jésus que les blessures intérieures sont guéries, et non par les activités et la répression.

Nous avons besoin d’une sobriété biblique

C’est difficile lorsque les Juifs sont surnaturellement au centre de l’attention. Ensuite, s’ils ne réagissent pas comme ils le devraient, il y a un grand danger qu’ils soient rejetés. C’est pourquoi les Juifs sont souvent sceptiques à l’égard de tout l’amour d’Israël. Dans l’histoire du judaïsme, il y a toujours eu des périodes d’enthousiasme, puis d’oppression, et plus tard d’oppression, et à la fin, il y a eu l’anéantissement. Un amour exagéré d’Israël est souvent caractérisé par une pensée nationaliste israélienne. L’un est largement pro-Israël et contre-Arabe. On ne voit que le collectif et non l’individu. Des déclarations générales sont souvent faites.

 

Nous avons besoin d’une sobriété biblique qui dit ce qui suit :

1. le salut se fait par la foi seule (Actes 4:12). Le salut des Juifs est au nom de Jésus seul (Rom. 10:12-13).

2. il n’y a pas de pardon de la culpabilité vécu personnellement dans l’orthodoxie, quelle que soit la rigueur religieuse de la personne. Le pardon se fait par la foi seule (1 Jean 1:7-9).

3. le Seigneur ressuscité nous a chargé de rendre témoignage de lui à tous les hommes (Rm.10,14).

4. nous vivons par la grâce de la nouvelle alliance. Dieu nous donne la justice par Son sacrifice (Ezéch. 36:2627 ; Esa. 61:10 ; Jr. 31:31).

5) L’importance d’Israël réside dans sa relation avec le Messie. Par conséquent, tout engagement à soutenir et à accompagner Israël et les Juifs n’a de sens que s’il a pour but le retour d’Israël à son Dieu des pères et à son Messie.

 

Jurek Schulz

De : Témoignage messianique. AMZI ? Groupe de travail pour le témoignage messianique sur Israël. Reinach : Juillet/août 2003. www.amzi.org

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Derrière les gros titres du Moyen-Orient, il y a des gens. Mais à côté de ceux qui font les gros titres avec leur haine, il y a aussi les chercheurs. Les Palestiniens chrétiens et les juifs messianiques qui croient au Christ se trouvent à s’efforcer d’ouvrir de nouvelles perspectives à leurs compatriotes par le biais de l’Évangile. L’organisation missionnaire amzi (Arbeitsgemeinschaft für das messianische Zeugnis an Israel, basée à Reinach près de Bâle) soutient des cours pour les chercheurs, y compris les musulmans. Voici un reportage du dernier magazine amzi sur un cours donné par Lech Lecha (=Bread for You), qui portait sur la pratique de la vie avec le Christ.

Le quatrième cours de trois mois de formation de disciples de Lech Lecha vient de s’achever. Nous sommes très reconnaissants au Seigneur pour les bénédictions qu’il nous a accordées et que nous avons pu expérimenter à tous les niveaux. Cette fois-ci, nous avons donc eu sept participants âgés de 20 à 24 ans. La plupart d’entre eux sont venus nous voir juste après leur service militaire obligatoire.

Trois participants n’avaient entamé que récemment une relation avec Yeshua (Jésus) et c’était une bénédiction particulière de partager les changements que ces jeunes gens vivaient alors qu’ils commençaient leur vie de foi. La Parole de Dieu a le pouvoir de changer les cœurs !

Ce changement et cet amour de Jésus parmi nous étaient également visibles pour ceux qui nous entouraient. Par exemple, Eiman, un arabo-musulman, nous a dit que c’était précisément l’amour des participants au cours qui l’a poussé à changer de vie.

Nous l’avons rencontré à Latrun pendant la phase initiale de notre cours, alors qu’il était en cure de désintoxication avec l’aide des chrétiens de cette ville. Eiman a 25 ans. Il était toxicomane et avait des comportements criminels. Aujourd’hui, trois bons mois plus tard, il n’est plus drogué et son cœur bouillonne lorsqu’il parle de Jésus aux autres !

Les participants étant issus de familles très diverses, nous avons cherché à établir des liens avec leurs proches pendant la durée du cours. Lors d’une soirée barbecue, nous avons demandé à Nagib, un ami arabe chrétien, de raconter aux parents et amis des participants invités comment il est arrivé à la foi en Christ et ce qui a changé en conséquence.

Une mère a eu les larmes aux yeux par la suite et a dit qu’elle voulait rester en contact avec Nagib et sa femme. L’amour de Dieu comble toutes les différences culturelles et politiques !

 

Source : amzi

Site du groupe de travail pour le témoignage messianique d’Israël : www.amzi.org

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Dans le 19ème chapitre du prophète Isaïe, Dieu a promis de faire du Moyen-Orient un centre de bénédiction. La stratégie qu’il utilise pour ce faire est le sujet de cet enseignement, le troisième volet de « L’Islam et ses relations avec Israël et la Communauté ».

La situation au Moyen-Orient et les relations entre Juifs et Arabes sont devenues aujourd’hui l’incarnation de l’inconciliabilité, de la haine et de la violence à cause du conflit israélo-palestinien. Dans le monde entier, il y a souvent beaucoup plus de sang qui coule dans des centaines de conflits et d’affrontements violents. Mais le conflit du Moyen-Orient est devenu pour le monde le conflit qui émeut tous les esprits ; et chacun, qu’on le lui demande ou non, se sent obligé de prendre position. Ce conflit a déjà poussé de nombreux mouvements de paix israéliens, arabes et internationaux, des chefs de gouvernement, des politiciens et d’autres médiateurs à la limite de leurs pouvoirs, de leurs capacités et de leurs possibilités ; malheureusement, sans résultats durables. Le seul à avoir obtenu un certain succès grâce à un geste incroyablement courageux l’a payé de sa vie : l’ancien président égyptien Sadate a fait la paix avec Israël en 1979 et a été tué par son propre peuple. Son succès s’est fait sentir au fil des ans.

Selon un sondage en France, l’Irak est actuellement considéré comme la plus grande menace pour la paix mondiale et Israël comme la seconde. On dit que le conflit au Moyen-Orient a le potentiel de faire exploser le monde entier. Ce n’est pas vraiment parce qu’Israël et l’Irak possèdent respectivement des armes nucléaires et chimiques, mais parce que des pays comme l’Inde et le Pakistan en possèdent aussi. Et leur haine mutuelle n’est pas plus mesquine que celle qui existe entre les Juifs et les Arabes. La gestion du conflit au Moyen-Orient en termes d’engagement personnel et émotionnel des individus ainsi que de la communauté mondiale est unique. Les Européens de l’Ouest et de l’Est, les Américains, les Asiatiques et les Africains dansent autour de ce conflit sur diverses scènes politiques, en essayant de se surpasser les uns les autres pour proposer des solutions, sans qu’aucune solution proposée ne se soit encore imposée.

La pierre d’achoppement de Jérusalem

Toute réconciliation, toute initiative de paix est brisée par le fait que tant le peuple juif que l’Islam relient leur identité, leur foyer et leur héritage à Jérusalem, et plus précisément au Mont du Temple, lieu de la révélation de Dieu. Il est impossible pour les juifs et les musulmans de céder ce lieu pour changer sans se rendre. Jérusalem est pour les musulmans non seulement, comme beaucoup le pensent en Occident, la troisième ville sainte. Seules quelques raisons sont données ci-dessous.

Environ 18 ans après l’établissement de l’Islam à Médine, Jérusalem a été prise sous le calife Omar, le successeur de Muhammad. L’évêque de Jérusalem de l’époque, le patriarche Sophoronius, a donné le Mont du Temple à Omar comme site pour la construction d’un lieu de culte musulman (mosquée). À cette époque, le Mont du Temple avait été transformé en décharge par les chrétiens pour représenter la doctrine répandue du rejet du peuple juif par une profanation délibérée de leurs lieux saints. Omar a fait nettoyer le Mont du Temple et a construit la mosquée d’Axas en référence à la sourate 17, qui stipule que Mohammed a chevauché une nuit sur son cheval ailé (AI Burak) jusqu’au « lieu de prière éloigné » (AI Aksa) et que de là, il a été enlevé au ciel pour être installé par tous les prophètes comme leur tête. Cela ne pouvait pas se produire à Médine ou à La Mecque, car seule Jérusalem était la ville des prophètes. C’est pourquoi les premiers musulmans se sont penchés vers Jérusalem, et non vers La Mecque, pour prier. L’orientation ultérieure vers La Mecque devait être approuvée et justifiée dans le Coran par une révélation spéciale ; il s’agissait en fait d’une manoeuvre politique visant à faire passer La Mecque, qui avait été le centre du pouvoir en Arabie préislamique, sous la domination de l’Islam.

L’importance de Jérusalem pour l’Islam et le Judaïsme

Jérusalem, cependant, joue un rôle central pour les événements islamiques des derniers jours. Pour l’Islam, Jérusalem est la ville des prophètes et de la révélation de Dieu. Ce n’est pas un hasard si c’est la seule ville du monde islamique qui s’appelle « Al Quds », le Saint. Celui qui la possède appartient aux successeurs du Prophète, aux élus de Dieu, aux orthodoxes, au peuple à qui Dieu a confié sa domination sur ce monde. Pour le peuple juif, Jérusalem signifie simplement le centre, l’origine et l’accomplissement de son identité et de son destin en tant que peuple et nation. C’est pourquoi, depuis deux mille ans, à la fin de la Pâque, tous les Juifs ont toujours exprimé leur désir dans le souhait et la prière : « L’année prochaine à Jérusalem ». Lorsque je parle de Jérusalem, je parle du Mont du Temple, le lieu sur lequel se trouvait le Temple de Salomon, lors de la dédicace duquel le Dieu d’Israël est descendu dans Sa sainteté et a sanctifié le lieu pour toujours, déclarant : « Mon cœur habitera en ce lieu pour toujours » (1 Rois 8:10-11, et 9:3). Israël est appelé à vivre en présence de son Dieu et à être un peuple de prêtres pour Lui et une lumière pour les nations. Elle ne peut trouver le repos, la paix et l’accomplissement de son destin autrement qu’en retournant à la présence de Dieu, par « Aliya » (= monter ; en hébreu moderne le mot pour l’immigration des Juifs en Israël), c’est-à-dire en montant au temple, sur la montagne du temple, en présence de Dieu. Dieu a lié l’appel et l’héritage d’Israël à cette terre et spécifiquement à cet endroit.

La vocation d’Israël

La vocation d’Israël est de vivre dans et par la révélation de Dieu, d’en témoigner au monde ; d’apporter la lumière aux nations depuis la présence de Celui qui est la lumière du monde : « Lève-toi, deviens lumière ! Car ta lumière vient, et la gloire du Seigneur brille sur toi. Car voici, les ténèbres couvrent la terre, et l’obscurité les peuples ; mais sur vous l’Éternel brille, et sa gloire paraît au-dessus de vous, et les peuples affluent vers votre lumière, et les rois vers la splendeur qui brille sur vous » (Ésaïe 60:1-3). Même si une grande partie du peuple juif et de l’Etat d’Israël aujourd’hui n’ont pas encore pénétré dans cette lumière, ne sont pas encore entrés dans la présence de Dieu qui leur a été promise, Dieu est néanmoins à l’oeuvre pour restaurer Israël en tant que peuple et nation, pour l’introduire dans Son héritage, afin qu’en lui et à travers lui Sa gloire soit révélée et Son nom sanctifié parmi les nations.

Mais il ne s’agit pas d’Israël en soi, mais d’Israël par rapport à la gloire de Dieu et au salut des nations (Ez. 36:31-38). Mais Israël ne peut répondre à sa vocation que dans le lieu et la terre que Dieu lui a assignés. La terre et les gens sont tellement liés entre eux selon la Parole de Dieu que l’état de dispersion, de vie en dehors de la terre d’Israël, est un état de jugement et d’éloignement de Dieu pour le peuple d’Israël. Si le peuple juif ne veut pas perdre et abandonner son identité et son destin en tant que peuple – et il n’est un peuple qu’en tant que peuple de Dieu – il doit retourner en Israël, à Sion, à Jérusalem. Car c’est seulement là que Dieu rencontrera son peuple en tant que peuple : « …. .et ils regarderont celui qu’ils ont percé » (Zach.12:10).

Les racines du conflit au Moyen-Orient

C’est là que se trouvent les racines insolubles du conflit au Moyen-Orient. Les nations, et souvent certains des dirigeants israéliens eux-mêmes, considèrent le conflit comme un problème politique, ethnique, humain et culturel qui pourrait être résolu par des solutions et des compromis raisonnables. Ce faisant, cependant, ils font l’expérience du caractère sisyphe de leurs efforts sans se rendre compte qu’il s’agit de plus que de la lutte de deux peuples pour le même espace de vie, pour les droits historiques et l’indépendance. C’est la lutte pour l’identité et le destin, la lutte pour l’élection et l’héritage. Aussi centrale que soit Jérusalem pour le peuple juif et l’accomplissement de la promesse biblique, elle l’est aussi pour l’Islam, qui confesse et soutient sans équivoque que Dieu a donné à la communauté islamique la dignité et l’appel nécessaires à la révélation finale et définitive de la vérité pour amener le monde sous la domination de l’Islam. Jérusalem, la ville des prophètes, est un symbole imparable de la domination islamique. Pour l’Islam, il n’y a pas de plus grande remise en cause de son identité et de sa règle que de savoir que cette ville est aux mains des Juifs, qui, selon le Coran et la tradition islamique, sont considérés comme un peuple rejeté sous la malédiction de Dieu. La domination sur le Mont du Temple est un symbole et une légitimation pour se connaître en tant que peuple élu de Dieu et pour être ses témoins appelés par lui. Selon le Coran, il ne fait aucun doute que cette élection d’Abraham et d’Ismaël s’adresse aux musulmans, et avant tout au seul peuple arabe. La réconciliation avec les non musulmans n’existe pas.

La vue de la Bible

La vision de la Bible est différente. Selon Ésaïe 19:24-25, Dieu promet par ses prophètes qu’un jour viendra où il purifiera l’Égypte, l’Assyrie (l’Assyrie englobait alors ce qui est maintenant le monde arabe du Moyen-Orient), et Israël par son jugement, brisera leur orgueil, les réconciliera les uns avec les autres, et les liera ensemble pour en faire une bénédiction sur la terre. Dieu a promis l’inimaginable, à savoir que des pays comme la Syrie, l’Irak, l’Arabie saoudite et l’Égypte concluront un jour une alliance avec Israël qui deviendra un genre non seulement pour eux-mêmes mais pour le monde entier. Et Dieu ne fait pas de vaines paroles ! Le Deutéronome 23:19 dit : « Dieu n’est pas un homme pour mentir, ni un fils d’homme pour se repentir. Doit-il bien parler, et ne pas le faire ; doit-il déclarer, et ne pas exécuter » ? La promesse de Dieu de faire du Moyen-Orient un centre de bénédiction est liée à la fidélité de Dieu à Abraham. Les peuples arabes, en tant que descendants d’Ismaël, le fils d’Abraham selon la chair, sont promis à la bénédiction pour l’amour d’Abraham (Genèse 21:13-20). La bénédiction signifie toujours la plénitude de la vie, la fécondité dans tous les domaines de la vie, la paix, la liberté, le salut. L’Égypte n’était pas seulement la maison des esclaves d’Israël, pour laquelle ils ont subi un jugement, mais aussi un lieu de refuge pour Abraham, Joseph, Jacob et surtout pour le Messie lui-même. Sans oublier que Pharaon s’est laissé bénir par Jacob au temps de Joseph ; une attitude d’humilité pour laquelle Dieu, malgré tous les jugements, inclut l’Egypte dans la vocation particulière des descendants d’Abraham. C’est notamment l’une des raisons pour lesquelles l’Égypte, en tant que peuple et nation, est l’un des rares peuples, en dehors d’Israël, qui existe depuis les temps anciens : précisément parce que Dieu a encore une utilité pour l’Égypte dans son histoire du salut. N’est-il pas étonnant et, au sens propre du terme, étrange que ces mêmes peuples, destinés à être ensemble un centre de bénédiction, soient aujourd’hui non seulement connus de tous, mais – bien qu’à l’heure actuelle de manière négative « sont dans la bouche de tous » !

Rébellion contre Dieu

Dieu se prépare à réaliser ses promesses et ses plans. Une des conséquences de la rébellion contre le Dieu de la Bible est la haine, la violence et les ténèbres qui caractérisent aujourd’hui les relations de ces peuples et qui font de Jérusalem, la ville de la paix et du salut (la ville du grand Roi, c’est-à-dire du Messie, comme l’appelle Jésus), une ville d’horreur, de terreur, d’antagonismes inconciliables et de haine. La rébellion est basée sur une profonde méfiance envers Dieu, car ils ne le comprennent pas et ne croient pas qu’il s’est fixé comme but la rédemption et le salut de toutes les nations. Is. 2, 2-5 : « Viens, montons à la montagne de l’Eternel, à la maison du Dieu de Jacob. Il nous enseignera ses voies, et nous marcherons dans ses sentiers, car de Sion sortira la loi et la parole de l’Éternel, de Jérusalem, et il jugera entre les peuples et sera l’arbitre de nombreuses nations. Ils marteleront leurs épées en socs de charrues … Jamais plus une nation ne prendra l’épée contre une autre nation… »

La stratégie de Dieu

Dieu a choisi une stratégie qui seule est capable de créer le salut et la rédemption ; une stratégie qui doit briser tout orgueil, car elle signifie une incroyable dégradation et humiliation pour Dieu lui-même. Il s’est choisi un peuple au cou raide, fier et ingrat, et lui a associé son nom pour toujours en tant que « Dieu d’Israël ». Il s’est donné à eux et a remis son nom entre leurs mains, s’est révélé à eux, a montré sa gloire, et a planté sa tente au milieu d’eux. Il a supporté qu’ils aient, de manière innombrable, abusé de son nom et l’aient traîné dans la boue. Il est vrai qu’il les a châtiés par des jugements sévères et les a dispersés parmi toutes les nations ; cependant, il ne s’est jamais séparé d’eux, ne les a jamais rejetés, n’a jamais retiré ses plans pour en faire la lumière des nations, ses témoins (Ésaïe 43:10 ; 44:8). Il est même devenu une partie de ce peuple dans l’incarnation du Messie, le Fils unique du Père. Ésaïe 9:6 : « Car un Fils nous est donné, un Enfant nous est donné, et on l’appellera Conseiller merveilleux, Prince de la paix, Dieu fort, Père éternel, et le gouvernement sera sur ses épaules… » Jn. 3, 18 : « Dieu que personne n’a jamais vu. Le Fils unique, qui est au sein du Père, a apporté une nouvelle ». Il est devenu la malédiction pour prendre sur lui toute l’obscurité de la création, pour la détruire sur la croix, afin que, par la résurrection, par le dépassement de la mort, la lumière, la grâce et la vérité puissent percer et être apportées aux nations par ce peuple appelé. Ainsi s’accomplit la promesse du prophète Jérémie : « Les païens viendront à toi en disant L’héritage de nos pères n’était que mensonges… » (16, 19). La parole du prophète Ésaïe s’accomplira également de cette manière : « Le Seigneur Dieu, Yahvé des armées, préparera sur cette montagne un banquet nourrissant pour tous les peuples » …. Sur cette montagne, il enlève la couverture qui est sur toutes les nations, et la couverture qui est étendue sur tous les païens. Il détruit la mort pour toujours. Et l’Eternel essuie les larmes de toute face, et enlève l’opprobre de son peuple (Israël) de devant toute la terre » (25:6-9). Ce que dit le prophète Zacharie s’accomplira : « En ces jours-là, dix hommes de toute langue et de toute nation prendront un Judéen par la queue de cheval et lui diront : « Nous irons avec toi, car nous avons appris que Dieu est avec toi » (8:23).

Briser l’Islam

La stratégie de Dieu brisera l’orgueil de l’Islam et des peuples arabes qui comptent sur la puissance et la force de l’épée pour usurper la domination, le prestige et la première place. Ils appellent la Parole de Dieu de l’Ancien et du Nouveau Testament une contrefaçon et un mensonge, et mettent à sa place leur propre croyance religieuse qui sert leur fierté et leur honneur. La fierté et la puissance de l’Islam et des nations arabes doivent être brisées afin que les peuples arabes puissent faire l’expérience de la promesse de Jérémie 16 : « L’héritage de nos pères n’est que mensonge ». Libérés du mensonge de l’Islam, ils seront libres de se joindre à Israël dans la bénédiction promise et deviendront ainsi une bénédiction pour le monde. L’obtention de la bénédiction promise n’est possible que pour les peuples arabes et l’Égypte aux côtés d’Israël. Ils doivent s’incliner sous la main puissante du Dieu d’Israël et reconnaître humblement que Dieu n’a jamais rejeté le peuple juif. Au contraire, Il leur a promis des centaines de fois par Ses prophètes de les rassembler à nouveau, après un temps de jugement et de dispersion de toutes les nations, dans la terre qui leur a été promise comme leur appartenant depuis Abraham. Pour entrer dans leur vocation, les peuples arabe et égyptien doivent accepter que Dieu rétablisse les Juifs en tant que nation après deux mille ans sur la terre d’Israël, afin d’avoir besoin d’eux comme vaisseau et ambassadeur dans Son histoire de salut de fin-des-temps.

Les descendants d’Ismaël sont énumérés dans Ésaïe 60:1-7 comme étant les premiers parmi les nations à monter à Jérusalem pour rendre hommage au Messie : Kedar, Nebaioth, Midian…. Le Messie auquel ils rendront hommage est un Messie et un roi juif. Il est né en tant que Messie et Roi juif, est mort en tant que Messie et Roi juif, et reviendra en tant que Messie et Roi juif pour régner sur une Jérusalem qui est la capitale du peuple juif ; car il est la lumière qui illuminera le peuple juif et qu’il mènera « jusqu’aux extrémités de la terre ».

Israël doit s’humilier

Dieu résiste aux orgueilleux, mais fait grâce aux humbles. Toute forme d’orgueil devra se briser contre l’humilité du Dieu d’Israël. Mais l’orgueil du peuple juif doit aussi se briser contre la stratégie de Dieu. Elle devra se rendre compte qu’elle ne peut pas s’approprier la terre promise, la terre des pères, en vertu de ses propres capacités, de sa force ou de ses acquis religieux. Israël n’a pas le droit d’usurper la terre, ni de la donner, car c’est la terre de Dieu, une terre sur laquelle repose l’œil de Dieu (Dt 11, 10-14). Il est donné à Israël par Dieu comme un cadeau, un cadeau de mariage, un lieu pour le rencontrer. Ce n’est pas par l’armée ou la force, mais par l’Esprit de Dieu, que la terre et le peuple sont restaurés (Zacharie 5:6). Humanisme juif, religiosité juive, raison juive, l’armée israélienne doit s’incliner et confesser : « Si le Seigneur ne bâtit la ville, les ouvriers travaillent en vain » (ps. 127). Israël se rendra compte que ni lui ni ses puissants alliés ne peuvent créer et garantir la paix et la sécurité sur cette terre, mais qu’il ne peut que se tourner vers le seul qui soit capable d’apporter la paix sur cette terre parce que c’est SA terre et lui demander de l’aide. Lorsqu’il intervient, il ne prend pas parti et ne se soucie pas des droits historiques ou de la fierté nationale. Il offrira un espace de vie, la paix et la liberté pour tous, mais à ses conditions.

La fierté des nations

Dans la stratégie de Dieu, cependant, l’orgueil des nations sera également brisé. Le Psaume 2 dit que les puissants du monde se rebellent contre le Dieu d’Israël et son oint. À ces puissants, Dieu tend la main à travers les personnes qu’ils ont haïes, méprisées, rejetées, persécutées et tuées tout au long des millénaires. Le peuple d’Israël, qui est devenu l’incarnation du maudit et qu’on appelait le lépreux et les balayeurs du monde, devient porteur de bonnes nouvelles, de vie, en tant que serviteur du Tout-Puissant. Recevoir et honorer ce peuple comme ceux qui indiquent le chemin vers Celui qui est la lumière du monde brisera l’orgueil des nations. Les nations devront confesser : « Laissez-nous aller avec vous, car Dieu est avec vous » (Zacharie 8:23). De même qu’Israël apprend à aimer et à honorer Jésus, qu’elle a haï, méprisé et persécuté, lorsqu’elle le reconnaît comme Celui qui a été transpercé, de même les nations apprendront à aimer et à honorer Israël.

L’Église

Mais même l’orgueil de l’église devra être brisé par la stratégie de Dieu. Combien de fois l’Eglise a-t-elle mal jugé la nature de Dieu et cru que le peuple juif était abandonné par Dieu, déshérité et destiné à l’insignifiance, sinon au jugement ! Et si Dieu était inconstant et imprévisible dans ses promesses et ses appels ! « Car les appels de Dieu ne peuvent le faire regretter ! » (Rom. 11:29) Sans l’appel d’Israël, l’Eglise n’existerait pas, et sans la restauration d’Israël et sa libération dans son appel, la grande moisson pour le Royaume de Dieu ne sera pas récoltée (Zacharie 8:23 ; Esaïe 25). L’Église est appelée à partager la vocation du peuple juif ; mais elle ne peut pas se substituer au peuple d’Israël. Selon Eph. 2:19, elle est membre et participante et non pas la seule propriétaire du salut et de l’appel. La fécondité de l’église dépend de son unité, de son lien et de ses points communs avec le frère aîné, premier appelé et premier né. Devant le monde entier, l’Église doit à nouveau confesser : « Mon Seigneur et Messie Jésus est le Roi des Juifs, et les Juifs sont mon peuple. Nous leur appartenons en tant qu’église, et leur vie et leur histoire nous concernent directement ». Comme la Ruth de la Bible, l’église devra confesser : « Ton Dieu est mon Dieu, et ton peuple est mon peuple. Où tu iras, j’irai ; où tu resteras, je resterai » (Ruth 1:16). Si l’Eglise n’est pas prête à partager et à soutenir les vitupérations, les persécutions et les haines qui affligent encore le peuple juif, elle ne pourra pas partager la fécondité, l’autorité et la puissance que Dieu a promises à Israël. Avec Paul, nous pourrions dire : « Ce que l’Eglise a vécu jusqu’à présent en termes d’autorité et de pouvoir ne vaut guère la peine d’être mentionné par rapport à ce qui sera le cas lorsque Dieu libérera Israël dans son appel » (Rom. 11:15). L’église doit s’incliner sous la main puissante de Dieu afin qu’il l’exalte en son temps et selon ses conditions. L’Église deviendra une étrangère, elle-même méprisée, persécutée et détestée, si elle confesse que son Messie Jésus est le Roi des Juifs et que le peuple juif est Son peuple. Mais c’est ainsi qu’elle pourra entrer dans la plénitude de son héritage.

Le monde entier est concerné

Le conflit du Moyen-Orient ne touche pas seulement les Arabes et les Juifs, mais le monde entier, car la restauration d’Israël n’est pas le résultat d’une action humaine mais divine – même lorsque Dieu utilise des personnes et des institutions, comme l’ONU en 1948. Le fait que son action, qui a le salut du monde en vue, se heurte à tant de résistance de la part du peuple juif ainsi que du monde non juif et de l’Église, est la raison de beaucoup de souffrance et de détresse. Par son action avec et envers Israël, Dieu manifeste l’attitude du coeur du peuple juif et du monde païen envers lui et sa Parole. Tôt ou tard, chacun est obligé de prendre position sur ce qui est normatif et donc qui fait autorité pour lui : la parole biblique ou sa propre vision, humaine ou religieuse. Le Dieu de l’ancienne et de la nouvelle alliance offre la vie, la paix et le salut en Jésus au peuple juif et au monde entier. Rejeter ou même combattre cette offre a ses conséquences. Si le Dieu de la bible est la vie et l’amour seuls – et il l’est ! – une vie sans lui ne peut que se terminer dans la misère et la mort.

 

Marcel Rebiai

2002 COR-GDV, Gossau ZH.


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Prier avec amour et discernement

Prier pour quelqu?un ne signifie pas être d?accord avec tout ce qu?il fait. Dieu est le premier à mettre le doigt sur nos mauvais comportements, et pourtant, il s?identifie entièrement avec Ses bien-aimés. Nous pouvons, d?ores et déjà, prier sans crainte pour Israël et pour les Palestinien-ne-s.

 

·         Nous prions pour les Juifs : A travers une histoire millénaire marquée par la souffrance et la persécution, le peuple juif se sent facilement insécurisé et vulnérable. Les attaques terroristes et le sentiment d?être une petite minorité face aux 150 millions d?Arabes renforcent cette impression. Nous prions pour la sécurité, la confiance et la sérénité. Priez afin que la peur ne les pousse pas à se comporter injustement face à leurs frères et s?urs, les Palestinien-ne-s.

·         Nous prions pour les Palestinien-ne-s : Ils se sentent souvent abandonnés par le monde et laissés pour compte dans leur misère. Dieu aimerait leur donner la paix. Nous prions afin que leurs responsables cherchent véritablement le bien du peuple et non pas leurs propres intérêts idéologiques.

·         Nous prions que l?esprit et la logique de la violence et de la mort puisse céder à l?esprit et la logique du pardon et de la vie.

·         Nous prions pour la paix de Jérusalem (Ps. 122.6) et de tous ses habitants, pour les Juifs, les musulmans et les chrétiens, afin qu?ils puissent être réconciliés avec Dieu.

·         Nous prions pour la paix au Proche-Orient (cf. Es. 19.24-25) ; Dieu désire ardemment la paix pour ses enfants, les humains ; même au niveau politique.

·         Nous prions donc pour le succès d?initiatives politiques ; de tous temps, Dieu s?est reposé sur des êtres humains (même des incroyants) afin d?accomplir son plan de salut.

·         Nous prions pour les ministères de réconciliation et de paix sur place (MusalahaWahat as-SalamMar Elias Educational Institutions d?Elias Chacour et al.). Et généralement pour les hommes et les femmes qui osent franchir les barrières ethniques et s?engager en faveur de la paix.

·         Nous prions pour les chrétiens arabes, les convertis d?Islam et les Juifs messianiques qui se retrouvent souvent entre tous les feux et sont des fois menacés de mort.

·         Nous prions en particulier que les croyants puissent être un exemple de réconciliation et de pacification pour leurs concitoyens. Que toujours plus de communautés s?engagent sur la voie de la réconciliation et qu?ainsi elles deviennent véritablement lumière et sel.

·         Nous prions afin que les croyants des deux côtés ne s?abandonnent pas au nationalisme ou au cynisme, mais qu?ils mettent leur espoir en Jésus.

·         Nous prions pour que toujours plus de personnes soient prêtes à se confronter à la souffrance de l?autre peuple et à la porter avec eux.

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Qui aime payer des impôts ? Exactement ! C’est pourquoi nous avons tendance à demander et à accepter des réductions d’impôts lorsque cela est possible….

 

Le cadre du débat fiscal actuel

Dans les années 90, en Suisse, les riches sont devenus massivement plus riches et les pauvres plus pauvres. Le 1% le plus riche de la population a doublé sa richesse. Pendant ce temps, les 3% les plus riches possèdent la moitié de la richesse en Suisse. La répartition des richesses est à peu près la même qu’au Pakistan, mais à un niveau plus élevé.

 

Dans les années 1990, les 10 % du haut de l’échelle des revenus ont augmenté leur revenu disponible de 12 %, tandis que les 10 % du bas de l’échelle ont perdu 19 %. Le revenu disponible, c’est-à-dire le revenu après déduction d’un besoin vital de base défini, plus les impôts, l’assurance maladie, etc.

 

Le partage et la péréquation seraient donc plus urgents que jamais, mais c’est exactement le contraire qui se produit actuellement : le partage devient de plus en plus impopulaire : les taxes mêmes qui égalisent sont réduites. Malgré la rentabilité croissante du travail des classes supérieures, comme on l’a vu plus haut, il est surprenant que des voix s’élèvent également pour dire qu’il faut redonner de la valeur aux spectacles en réduisant les impôts des riches.

 

Il est vrai qu’au cours des dix dernières années, les impôts ont globalement fortement augmenté. Il s’agissait principalement de la TVA (principalement pour l’AVS), des déductions de salaire pour l’AI et de l’assurance chômage. En outre, il y a eu de nombreuses augmentations de redevances, des hausses des droits sur l’essence, de la taxe sur le tabac et des augmentations des impôts directs, en particulier dans les municipalités. On peut également y ajouter la partie obligatoire de l’assurance maladie. Il s’agissait donc pour la plupart d’impôts non progressifs qui touchaient tous les payeurs de la même manière en pourcentage, parfois même avec un plafond comme dans le cas de l’assurance chômage. Au total, ces taxes supplémentaires s’élèvent à environ 14 milliards, ce qui représente en moyenne 7 % des revenus des ménages.

 

Des réductions d’impôts néanmoins pratiquement réservées aux riches

Depuis quelques années, l’appel à une baisse des impôts est le principal cri de ralliement politique. Le conseiller fédéral Villiger lui-même a déclaré lors de son discours du 1er août, il y a un an et demi, que ceux qui crient le plus fort sont ceux qui peuvent le mieux payer les impôts….

 

Des réductions d’impôts sont donc prévues depuis quelques années. Ce sont surtout les impôts progressifs qui sont réduits, en particulier les impôts cantonaux sur le revenu (par exemple Zurich, Schaffhouse, Bâle-Ville, Genève, etc.). Ici, ce sont les hauts revenus qui en bénéficient. Dans le même temps, les droits de succession baissent d’un canton à l’autre, ce qui profite surtout aux héritiers des familles riches. Maintenant, au niveau fédéral, avec l’aide aux familles et aux propriétaires, ce sont à nouveau principalement les revenus élevés qui doivent être soulagés. Ici, il me semble qu’il ne s’agit évidemment pas d’apporter une aide à ceux qui en ont vraiment besoin.

 

L’impôt forfaitaire, c’est-à-dire la suppression totale de la progression, est également en discussion, car sinon les riches seraient perdus pour les pays étrangers. Dans le même temps, des masses de gens riches s’installent aujourd’hui en Suisse en raison des faibles impôts et des salaires élevés… En outre, l’économie souhaiterait une réduction de l’impôt sur les sociétés, car sinon la Suisse ne serait plus compétitive. En même temps, la Suisse a déjà l’un des impôts sur les sociétés les plus bas, ce qui signifie que de plus en plus d’entreprises déplacent leur siège européen en Suisse.

 

Dans le même temps, les mesures d’austérité se succèdent au motif que nous n’avons pas d’argent, et la solidarité est réduite.

 

– Dans le premier paquet, qui a été adopté par le gouvernement fédéral en décembre dernier, la protection de l’environnement, les transports publics et l’aide au développement ont été touchés dans une mesure supérieure à la moyenne. Au total, environ deux milliards ont été économisés.

– Dans le deuxième paquet, actuellement en discussion, 2 à 3 milliards supplémentaires doivent être économisés. Le conseiller fédéral Hans-Rudolf Merz a déjà fait part de ses idées à ce sujet au Parlement en décembre.

– Si la réduction d’impôt est approuvée en mai, un troisième paquet sera dû…. Les deux tiers des réductions d’impôts reviendront aux cantons. Comme la Confédération, ils travaillent déjà sur leurs propres paquets d’épargne, qui devront ensuite être augmentés de 100 millions en moyenne. Les principaux domaines concernés sont les écoles, les frais de scolarité, les hôpitaux, les transports publics, les prestations cantonales complémentaires à l’AVS, etc.)

– Bien que l’AVS n’assure toujours pas la survie, comme elle devrait l’être selon la constitution, la dernière révision de l’AVS continue à faire des économies, car il y a trop peu d’argent…

 

Ce sont donc précisément ceux qui ont de plus en plus (individuellement et en tant que nation) qui disent de plus en plus qu’ils n’ont pas d’argent pour la solidarité, pour la préservation de notre planète, etc…. A mon avis, il ne s’agit que de vouloir partager !

Une grande partie de la population est donc perdante à ce jeu. Pourquoi votent-ils encore pour ?

 

– Tout le monde veut réduire les impôts, mais ils ne réalisent pas que cela signifie également une réduction des prestations sociales.

– L’argument consistant à payer moins d’impôts peut gagner chaque vote aujourd’hui. Souvenons-nous du vote sur la taxe sur le CO2, qui a été calomniée par le lobby des entreprises comme étant une nouvelle taxe. Dans le cas des initiatives visant à abolir les droits de succession et des projets de réduction des impôts directs progressifs sur le revenu, il est aussi régulièrement affirmé que cela profitera aux pauvres, bien que ce ne soit guère vrai. Et lorsque l’impôt sur les gains en capital a été introduit, les opposants ont également affirmé que les petits citoyens devraient le payer, bien qu’en Suisse, ce soient principalement les personnes fortunées qui possèdent des actions et que les petits actionnaires avec la limite d’exonération des bénéfices de 5000 francs par an n’aient presque jamais rien à payer.

– Comme je l’ai déjà mentionné, l’État est de plus en plus impopulaire en tant que restriction et c’est pourquoi chaque occasion est utilisée pour lui prendre de l’argent ou pour devoir en donner moins. L’État est déjà présenté comme un rat qui ronge tout. La panique s’installe autour de la « disparition de la Suisse ».

– Des taxes peu élevées ou un quota d’État peu élevé sont vendus comme arguments pour stimuler l’économie. Nous voyons dans l’article du Dr Andrew Lee que cette théorie ne fonctionne pas nécessairement. Et un boom ne profite pas nécessairement à ceux qui en ont le plus besoin, comme le montrent les États-Unis. Davantage d’argent est également censé rentrer dans les caisses du gouvernement pour se remettre au travail. Mais ce qui est démantelé n’est presque jamais reconstruit.

– Le mythe « les étrangers ont tout » : Les Suisses pauvres pensent que les étrangers reçoivent plus qu’eux et que les services sociaux qu’ils aident à financer avec leurs maigres salaires sont maltraités par les étrangers. C’est pourquoi les Suisses pauvres sont toujours d’accord avec la demande des partis de droite de démanteler le système de protection sociale, leur véritable filet de sécurité, sur recommandation de l’UDC …

 

Équilibre entre les cantons

Aujourd’hui, la panique règne et la concurrence fiscale entre les cantons et les communes est ruineuse. Même le gouvernement du canton de Zoug, qui à l’époque avait les deuxièmes plus faibles impôts de Suisse, a affirmé en 2001 que si les impôts n’étaient pas réduits, le canton pourrait s’oublier en tant que site économique…

 

Certains hommes politiques prétendent toujours que les cantons à faible fiscalité ont une politique financière plus sérieuse. Mais les cantons qui ont des charges centrales (infrastructures, étrangers, affaires sociales, etc.) ou les cantons de montagne éloignés ne peuvent tout simplement pas avoir des impôts aussi bas que les cantons proches des centres, mais au lieu des charges, ils n’abritent que des zones de maisons individuelles (comme Zoug, Schwyz, Bâle-Campagne, etc.). Entre-temps, les cantons sont passés à la chasse aux riches en particulier (avec la suppression des droits de succession et des rabais fiscaux)…. En échange, la solidarité est également démantelée ici par manque d’argent.

 

Ne pourrait-on pas donner un signe de solidarité en ne changeant pas de commune ou de canton à cause des impôts ?

 

L’évasion fiscale et le secret bancaire

La Suisse encourage l’évasion fiscale.

 

– Les étrangers riches qui « fuient » les impôts de leur pays d’origine obtiennent immédiatement l’asile ici, contrairement aux pauvres. Les communes et les cantons ont même le droit d’introduire un statut spécial pour ces personnes, de sorte qu’elles doivent payer encore moins d’impôts que ce que prévoit la loi fiscale locale. Exemple : Michael Schumacher.

– Grâce à la distinction, probablement unique au monde, entre la fraude fiscale (fausses déclarations) et l’évasion fiscale (non-déclaration de revenus), la Suisse devient un paradis pour l’argent de l’évasion fiscale. En raison de cette distinction arbitraire et du secret bancaire, la Suisse ne fournit pas d’assistance juridique à l’étranger en cas de soustraction fiscale. Selon les informations des agences d’aide suisses, environ la moitié de l’argent de la fraude fiscale mondiale se trouve en Suisse, ce qui représente environ un demi-billion de francs (500 000 000 000 de francs) … Après les amnisties fiscales accordées par l’Italie en 2001 et 2003, environ 70 milliards de francs ont été rapatriés en Italie par les banques suisses….

– Grâce au secret bancaire, nous sommes également le dépositaire de milliards d’argent sale supplémentaires. Mais cela vaudrait bien un autre forum….

– Se pourrait-il que la Suisse soit empêchée de bénéficier de la bénédiction de Dieu par cette culpabilité, qu’elle n’a pas encore reconnue et pourquoi aucune repentance n’a encore eu lieu ?

Mythes et faits

– Travailler ne vaut pas la peine, les impôts rongent tout : selon les statistiques fiscales, il est bien prouvé que la majeure partie de chaque franc supplémentaire gagné reste dans la poche de la personne qui gagne.

– Nous avons de plus en plus d’impôts (« spirale fiscale ») : nous avons vu plus haut de quoi il s’agit.

– Les impôts sur les sociétés sont trop élevés : ils sont presque les plus bas d’Europe.

– L’État gaspille de plus en plus d’argent : cette affirmation est également fausse, à moins que vous ne sous-estimiez la protection de l’environnement, etc. sous la rubrique des déchets, ce qui est fait par beaucoup…

– J’ai tout gagné moi-même. La redistribution est un vol : les écarts de salaire les plus importants ne sont probablement pas du tout justifiés par le mérite.

 

Comparaison avec une politique fiscale biblique

Dans le chapitre « Politique fiscale biblique », j’ai énuméré des exemples de ce que, selon moi, la politique fiscale devrait faire. Osons maintenant une comparaison avec la politique fiscale actuelle :

 

Égalité des chances : en raison du manque d’argent dans les cantons, les droits d’inscription des étudiants sont augmentés et les bourses sont supprimées. L’UDC veut réduire de 40% le budget de l’éducation dans le canton de Zurich, ce qui entraînera également une diminution massive de la qualité des écoles publiques. Seuls les riches pourront s’offrir une bonne éducation dans les écoles privées. Au lieu de l’égalité des chances, nous allons dans l’autre sens.

 

Différence entre riches et pauvres : malgré un écart toujours croissant entre les riches et les pauvres (tant en termes de revenus que de richesse), l’impôt sur les successions est supprimé et l’impôt redistributif sur le revenu est affaibli.

 

Charité/solidarité : Couchepin et l’UDC veulent saper la solidarité dans l’assurance maladie. Il y a trois ans, l’UDC a même lancé une proposition visant à privatiser l’AVS et à ne garantir qu’un niveau minimum d’indemnisation. Cependant, la solidarité dans d’autres domaines n’est encore possible que dans le principe de l’arrosoir, car sinon certains groupes sociaux n’y ont plus aucun intérêt.

 

Combien d’impôts : Comme nous l’avons dit, la tendance est tout simplement à l’abandon de l’impôt progressif, qui est juste en raison des grandes différences de revenus.

 

Combien donner à l’État : la part de l’État a fortement augmenté, ce qui, en fait, affecte également la croissance économique.

 

Une meilleure solidarité volontaire au lieu de taxes ?

On dit souvent dans les milieux chrétiens qu’il vaut mieux que les gens fassent le bien volontairement que de payer des impôts forcés. Le problème est que même dans les pays où les impôts sont faibles, les dons volontaires ne représentent qu’une petite partie de la différence avec les pays où les impôts sont plus élevés. Le calcul ne tient pas debout.

 

On dit aussi parfois que l’État doit se tenir à l’écart des tâches sociales telles que l’aide sociale et l’AVS, et que les églises doivent prendre le relais. De telles idées sont totalement mal conçues, car où les églises sont-elles censées trouver ces milliards ? Nous risquons que de nombreuses personnes soient dans le besoin et que personne ne les aide, et surtout que les églises, qui sont déjà à leur limite financière, manquent d’argent pour l’évangélisation. Ce faisant, ils auraient rendu un mauvais service au royaume de Dieu….

 

La progression fiscale équitable qui existe encore aujourd’hui sera éliminée en la rendant volontaire. Le partage, cependant, est un devoir biblique pour tous, et pas seulement de l’abondance. Celui qui donne un million en tant que milliardaire n’a fait que donner de son abondance (voir aussi Luc 21 et Marc 12 sur l’acarien de la pauvre veuve). Ceux qui ont de l’argent sont prompts à pointer du doigt leurs propres gains, même dans les milieux chrétiens, même si c’est Dieu qui pourvoit à nos besoins, et qui nous donne aussi la force et le dynamisme pour réaliser des performances de haut niveau dans les affaires. Ou bien les différences de salaire entre 2500 francs et 250 000 francs par mois sont-elles justifiées par un effort personnel ?

 

L’argent ne rend pas les gens heureux, mais ceux qui n’en ont pas sont exclus dans la société actuelle.

 

Exigences

– Impôt national sur les successions

– Maintenir la progression

– Déductions pour enfants directement sur la facture fiscale et non sur le revenu imposable

– Pas d’accords de dumping avec les riches étrangers

– Éliminer les échappatoires fiscales

– La péréquation des charges entre les cantons et les communes

– Limites des différences fiscales entre cantons et entre communes

– Pas de changement de canton en raison de différences d’imposition

– L’évasion fiscale doit devenir un délit punissable

– Assouplissement du secret bancaire


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~ 8 min

L?économie et la baisse d?impôts ? par Dr. Andrew Lee

 

Personne n?aime payer des impôts. Par conséquent, toute baisse d?impôts est généralement a priori bienvenue. Je souhaite à présent me pencher principalement sur la question de l?allégement fiscal du point de vue économique. Quelles sont les théories appliquées par (certains) économistes pour justifier une baisse d?impôts? Quelles ont été les conséquences économiques des baisses d?impôts par le passé? Quelles conclusions peut-on en tirer? Je me référerai à l?article ?The Tax-Cut Con? de Paul Krugman, l?un des économistes les plus réputé au monde. (www.pkarchive.org/economy/taxcutcon.html).

 

Les baisses fiscales aux Etats-Unis

 

Nous pouvons tirer des leçons de l?exemple américain, qui connaît depuis près de 25 ans une véritable ?croisade anti- impôts?. Krugman qualifie de ?fanatiques? les opposants – de plus en plus influents – aux charges fiscales. Il donne un exemple: mener une guerre est coûteux et entraîne presque inexorablement des hausses fiscales. Lors de la guerre contre l?Irak en 2003, c?est pourtant le contraire qui s?est produit: le paquet de mesures de baisse fiscale du président Bush est passé pratiquement au même moment. Mais les Républicains ont de plus fait du postulat ?des impôts plus bas? une priorité, cela alors que le déficit budgétaire avait grimpé en flèche en l?espace de quelques années et que les américains paient déjà relativement peu d?impôts en comparaison internationale. Comment en est-on arrivé là? En gros, on distingue deux principaux lobbys qui se sont imposés dans la politique américaine au cours des 25 dernières années:

 

(1) Les Supply Siders

 

Ce groupe part du principe que l?on peut baisser les impôts sans devoir recourir à des mesures draconnienne de réduction des dépenses publiques. Cette explication qui a l’air de conte de fées s?explique assez facilement en théorie. Cette réflexion s?appuie sur le principe, pratiquement accepté à l?unanimité par les économistes, que des charges fiscales élevées ont tendance à freiner l?épargne et la motivation professionnelle. La perspective de gagner un franc de plus est moins stimulante lorsque le 80% est prélevé par l?Etat que lorsqu?il s’agit du 20%. Partant, les baisses d?impôts peuvent relancer l?économie. Jusque là, pas de problème. Faut-il pour autant en conclure que les allégements fiscaux n?ont pour ainsi dire aucune incidence sur les dépenses publiques? C?est ce que soutient cette théorie. Ses partisans s?appuient sur le modèle d?Arthur Laffer, selon lequel une baisse d?impôts peut stimuler l?économie à tel point que l?assiette fiscale augmente plus vite que ne baisse le taux d?imposition, ce qui entraîne paradoxalement une hausse des recettes fiscales! Graphiquement, cela s?explique de la façon suivante.

Lorsque le taux d?imposition appliqué se trouve à droite de x%, les taux d?imposition inférieurs entraînent des recettes fiscales plus élevées (et par conséquent de plus grandes dépenses publiques, pour autant que le budget soit équilibré). Mais lorsque le taux d?imposition se situe à gauche de x%, les impôts plus bas entraînent cette fois de recettes fiscales moindres, puisque l?assiette fiscale ne croît pas suffisamment pour compenser le faible taux d?imposition. En d?autres termes, les taux d?imposition élevés doivent être abaissés lorsqu?ils se situent au delà (à droite) de x%. Il est clair qu?au sein d?un système d?impôt progressif c?est avant tout aux riches, pour qui les taux d?imposition sont les plus élevés, que cette théorie profite?

 

(2) « Laisser mourir la bête! »

 

Le deuxième lobby a avoir revandiqué avec succès des baisses d?impôts favorise cependant les faibles recettes fiscales. C?est celui qui aimerait réduire autant que possible l?importance et le pouvoir de l?Etat. Il se distingue très clairement du premier groupe. Alors que les Supply Siders partent d?une situation de win-win (impôts bas=dépenses élevées), ce deuxième groupe rejette la théorie d?Arthur Laffer: des impôts bas impliquent des recettes fiscales basses et, par conséquent, des dépenses publiques peu élevées. Or c?est justement le but visé, car il s?agit de laisser cette ?Bête? qu?est l?Etat mourir de faim et disparaître. « Less is better than more », tel est leur devise en ce qui concerne l?Etat.

 

Indépendamment de toute orientation politique, on peut toujours arguer que la fin justifie les moyens, autrement dit que tôt ou tard une baisse d?impôts profite à tous, puisqu?elle entraîne une croissance économique favorable pour l?ensemble de la population. L?expérience des 25 dernières années aux Etats-Unis montre ce qui en est.

 

L?expérience des 25 dernières années.

 

1981: le Président Reagan baisse les impôts

 

Reagan adhérait aux idées d?Arthur Laffer, qui était de surcroît membre de l?Economic Policy Advisory Board au temps des deux mandats de Reagan. (A noter que Margaret Thatcher, convaincue par la théorie de Laffer, a elle aussi réduit les impôts au Royaume-Uni.) Entre 1979 et 1983, le 1% des plus riches ménages américains a par exemple vu son taux d?imposition fédéral moyen chuter de 37% à 27,7%. Et ensuite, quid de la croissance économique? Alors que la période de 1979 à 1982 connut une récession, entre 1982 et 1989 la croissance économique annuelle moyenne atteignait 4,2%. Ce phénomène, qui semble au premier abord positif, aurait été selon les plus sceptiques le simple fruit du cycle conjoncturel classique: il est en effet fréquent qu?une forte croissance survienne suite à une période de récession. Partant, la croissance n?aurait pas été plus forte grâce à l?allégement fiscal que dans le cadre d?un cycle conjoncturel (bien qu?elle soit sortie plus rapidement de la récession).

Qu?en est-il alors selon la théorie d?Arthur Laffer? Les recettes fiscales ont-elles également augmenté? En réalité, les recettes fiscales ont baissé, ce qui ne signifie pas forcément que cette théorie soit inexacte. Les impôts américains étant relativement bas par rapport à la moyenne internationale, l?ensemble de la charge fiscale de l?économie nationale américaine se situait très probablement à gauche (et non à droite) de x% sur la courbe de Laffer, ce qui explique qu?une baisse d?impôts entraîne des recettes fiscales plus faibles. Comme nous l?avons mentionné ci-dessus, il existe toutefois aussi une catégorie de personnes qui se frotte les mains lorsque les recettes fiscales diminuent, puisque ceci implique également une diminution des dépenses publiques. Or il se trouve que malgré un taux d?imposition inférieur, le pourcentage du Produit Intérieur Brut investi en dépenses publiques à la fin des années 80 était légèrement supérieur à celui de la fin des années 70: on est encore loin d?un hypothétique anéantissement de l?Etat.

 

dès1989: hausses d?impôts des présidents Bush Sr et Clinton

 

Les faibles recettes fiscales couplées à la légère augmentation des dépenses publiques eurent pour conséquence des déficits budgétaires catastrophiques vers la fin des années 80, que George Bush Sr lui-même ne pouvait prétendre ignorer, malgré ses affirmations « Read My Lips ». Il fallait à nouveau augmenter les impôts. Ainsi entre 1989 et 1995, le taux d?imposition fédéral moyen pour le 1% des ménages les plus aisés a grimpé de 28,9% à 36,1%. La croissance économique augmenta, le chomâge recula jusqu?à son point le plus bas depuis des décennies sans provoquer d?inflation, l?essor de la productivité s?accéléra et le déficit budgétaire se transforma en exédent budgétaire. Bien que rares soient les économistes à attribuer essentiellement à la politique économique de Clinton ce bilan spectaculaire (plutôt qu?au boom de l?internet), on peut toutefois en conclure que la hausse des impôts n?a pas produit ce que bien des militants anti-impôts redoutaient, à savoir une débâcle économique.

 

dès 2001: le président Bush Jr. baisse les impôts

 

Les impôts américains furent donc à nouveau baissés en 2001. S?il est encore trop tôt pour se prononcer sur les effets de la croissance à moyen terme aux USA, ses effets à court terme se révèlent d?ores et déjà fort positifs (fait guère surprenant compte tenu de ce mélange de politiques fiscales et monétaires expansives). Cela dit, une chose est sûre: de telles baisses d?impôts profitent aux riches. S?il est vrai que ces baisses n?ont pas été ?vendues?, certaines estimations révèlent que 42% des bénéfices, réalisés sous forme d?épargne sur l?impôt grâce aux allégements fiscaux de 2001(avec pour priorités la baisse des taux d?imposition les plus élevés et l?abolition de l?impôt sur la propriété foncière) profitaient au 1% le plus riche de la population américaine. Les baisses d?impôts de 2003 (objectif: une baisse du taux d?imposition sur le revenu du dividende) sont à première vue légèrement plus modestes: le 1% le plus aisé de la population américaine n?épargne « plus que » 29,1% sur l?impôt. Comme si cela ne suffisait pas, une étude plus approfondie révèle que le 0,13% plus riche de la population reçoit 17,3% des avantages, soit plus que ne bénéficie le 70 % des plus pauvres ménages américains!

Avec de tels chiffres, il y a de quoi se demander comment ces baisses d?impôts ont été acceptées. Bien sûr, tout dépend de la façon de présenter et d?argumenter: pour faire accepter le train de mesures fiscales 2003, un seul slogan: «92 millions d?américains bénéficieront d?une baisse d?impôts moyenne de $1083». Une perspective alléchante. Et pourtant, à y regarder de plus près… Si pour 92 millions d?américains la baisse d?impôts moyenne tourne bel et bien autour de $1100, c?est sans compter les 50 millions de contribuables qui ne bénéficient d?aucun allégement fiscal. De plus, on se doute bien que la majorité de ces 92 millions bénéficiera de bien moins que $1083, cette moyenne étant faussée par les énormes baisses accordées à seulement une poignée de contribuables richissimes. Comme quoi, les choses ne sont pas toujours aussi simple qu?on pourrait le croire…

 

 

Conclusions

 

Nous venons de voir que les allégements fiscaux de ces 25 dernières années aux Etats-Unis n?ont pas produit de miracle économique (du moins à moyen terme) et que le bénéfice engendré n?était pas réparti équitablement. De plus, les baisses fiscales aux Etats-Unis n?étaient pas accompagnées d?une hausse des recettes fiscales, autrement dit pas de « free lunch » (ce qui est regrettable, car en effet qui s?opposerait à des impôts plus bas et des dépenses publiques plus élevées?)

Il convient de signaler qu?une baisse d?impôts, en tant qu?instrument de politique économique, n?a rien de mauvais en soi. Dans certains pays et dans certaines circonstances, les baisses d?impôts peuvent être bienvenues et avoir des retombées très positives. Il est d?ailleurs évident que des impôts plus bas peuvent permettre à un pays de sortir plus rapidement d?une récession. La question est plutôt de savoir si l?épargne sur l?impôt profite avant tout aux riches ou si le taux d?imposition est de toute façon bas. Dans les faits, dans des pays où les impôts sont relativement peu élevés, tels que la Suisse, les allégements fiscaux mènent certes à une croissance économique à court terme, mais à long terme soit à une réduction des dépenses publiques soit à une nouvelle hausse fiscale, afin de rétablir le budget. Selon la répartition des pouvoirs politiques au sein d?un Etat, deux options se présentent: une coupe des dépenses publiques ou une hausse des impôts. On peut donc déceler derrière chaque initiative d?allégement fiscal en Suisse toutes sortes de motivations. Il suffit de voir ceux qui sont profondément persuadés qu?une baisse des impôts permettra d?augmenter nos recettes fiscales (ce qui semble peu probable compte tenu du fait que nous payons déjà relativement peu d?impôts par rapport aux autres pays, autrement dit que nous nous situons sans aucun doute à gauche du x% sur la courbe de Laffer) ou alors ceux qui sont déterminés à laisser s?épuiser, du moins en partie, la Mère Patrie.


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GENEVE, 27.2.2004 : ChristNet est un forum de chrétien-ne-s visant à apporter une réflexion critique dans les domaines du social, de l’économie, de l’environnement et du développement. Nous aspirons à développer une politique du l’amour du prochain qui prend en considération les besoins des plus faibles, ainsi qu’à stimuler le débat au sein des Eglises évangéliques à travers un travail d’information et de sensibilisation.

Beaucoup de chrétiens se sentent impuissants face au conflit en Proche-Orient. Ils croient aux prophéties bibliques selon lesquelles Israël va revenir sur cette terre promise, ce qui suscite l’incompréhension, voir le rejet de leurs amis non chrétiens. Aussi sont-ils souvent exposé à un conflit intérieur lorsqu’ils considèrent la souffrance des deux peuples, générée par la situation actuelle. ChristNet est convaincu que la réponse divine à ce conflit est la réconciliation, à savoir la compréhension des deux peuples de la souffrance de « l’autre ».

Lorsque les prophètes de Dieu annoncent la guerre ou le jugement, cela constitue le plus souvent un appel à la repentance et à la conversion (p.ex. dans le livre de Jonas1 ). Pourtant, à travers le prophète Esaïe Dieu nous parle aussi d’une paix à venir entre l’Irak, la Syrie, le Liban, la Jordanie, l’Egypte, les territoires palestiniens et Israël2 . Dès lors, ChristNet lance un appel à la prière non seulement pour Israël, mais aussi pour les Arabes (musulmans et chrétiens), car l’avenir de ces deux peuples est indissociablement liée par l’histoire.

Ces dernières années, une sensibilité accrue en faveur d’Israël a pu être constatée dans les milieux évangéliques. Les racines juives du christianisme et l’amour pour le peuple d’Israël sont devenus des sujets d’intérêt. Certes, ceci constitue un enrichissement et un approfondissement de la théologie évangélique.

Ceci va malheureusement souvent de paire avec un soutien inconditionnel de l’Etat d’Israël. Des compréhensions spirituelles (prophéties) sont appliquées de manière schématique pour arriver à des conclusions politiques sans prendre en compte les besoins de la population locale. D’autre part, des chrétiens sensibles pour la situation catastrophique dans les territoires palestiniens s’emportent et se prononcent de façon anti-israélienne, voire anti-juive.

A travers ces prises de position le conflit au Proche-Orient est porté dans nos Eglises. ChristNet est convaincu qu’il ne s’agit pas de prendre position pour ou contre un peuple3 , mais de chercher la volonté de Dieu, révélée en Jésus-Christ, à savoir, par amour pour tous les êtres humains, être des faiseurs de paix et, par là, contribuer à la repentance et à la justice.4

Afin d’éviter une telle prise de position il nous faut le courage de nous mettre face à la souffrance des deux peuples. Les Juifs vivent avec le traumatisme d’une persécution et d’une exclusion millénaire, de la Shoah et, aujourd’hui, de l’expérience déstabilisante du terrorisme. Les Arabes, d’autre part, perçoivent l’existence de l’Etat d’Israël comme la nakba (arabe : catastrophe), puisqu’elle signifie pour eux le déracinement, la terreur militaire et la perte de leur base d’existence.

Dans ce contexte, les Arabes chrétiens sont particulièrement fragilisés puisqu’en tant que minorité, ils se retrouvent souvent entre les fronts : considérés par les leurs comme des collaborateurs et par les Juifs comme des ennemis et trop peu reconnus par leurs frères occidentaux. Ceci est aussi vrai pour les Juifs messianiques, souvent considérés par leurs concitoyens avec méfiance comme des ‘chrétiens déguisés?.

Cette attitude de ne pas prendre position trouve une expression concrète dans plusieurs initiatives de réconciliation dont une sera présentée lors de la Conférence. Ainsi nous souhaitons créer de la compréhension pour la situation des deux peuples.

Dans une vue d’ensemble, la réconciliation n’est pas uniquement le résultat d’un engagement personnel, mais s’exprime aussi dans des actions politiques. Si ces dernières cherchent à promouvoir la paix et la réconciliation, elle peut créer le cadre propice pour que les deux peuples se rapprochent. Dieu veut la paix au Proche-Orient. Il n’y a aucune raison pour que nous ne nous engagions pas à tous les niveaux pour une telle paix. Un spécialiste pour les initiatives de paix au Proche-Orient sera donc présent à la ChristNetConférence.

ChristNet est conscient du fait que l’approche proposée n’est pas évidente dans la mesure où elle suppose qu’on renonce à des schémas de pensée familiers afin de se mettre face à la souffrance des gens sans égard à leur origine ou leures croyances. Il s’agit de partager un bout de la souffrance que Dieu doit ressentir face à ce conflit et de prendre espoir que la paix au Proche-Orient est possible. Cela sera notre contribution modeste pour une paix au Proche-Orient.

 

1.  Jonas annonce le jugement sans la moindre option de se repentir : « Et Jonas commença à entrer dans la ville, le chemin d’un jour; et il cria et dit: Encore quarante jours, et Ninive sera renversée! » (3.4). Mais Dieu se laisse toucher par la sincérité des habitants de Ninive et change de projet : « Et Dieu vit leurs ‘uvres, qu’ils revenaient de leur mauvaise voie ; et Dieu se repentit du mal qu’il avait parlé de leur faire, et il ne le fit pas. » (3.10)

2. Esaïe 19.23-25: « En ce jour-là, il y aura un chemin battu de l’Égypte à l’Assyrie; et l’Assyrie viendra en Égypte, et l’Égypte en Assyrie; et l’Égypte servira avec l’Assyrie. En ce jour-là, Israël sera le troisième, avec l’Égypte et avec l’Assyrie, une bénédiction au milieu de la terre; car l’Éternel des armées le bénira, disant: Béni soit l’Égypte, mon peuple, et l’Assyrie, l’ouvrage de mes mains, et Israël, mon héritage. »

3. cf. Josué, 5.13-14 : « Et il arriva, comme Josué était près de Jéricho, qu’il leva ses yeux et vit ; et voici, un homme se tenait debout devant lui, son épée nue dans sa main ; et Josué alla vers lui et lui dit : Es-tu pour nous, ou pour nos ennemis’ Et il dit : Non, car c’est comme chef de l’armée de l’Éternel que je suis venu maintenant. »

4. cf. Jacques 3.17-18 : « La sagesse d’en haut est premièrement pure, ensuite pacifique, modérée, conciliante, pleine de miséricorde et de bons fruits, exempte de duplicité, d’hypocrisie. Le fruit de la justice est semé dans la paix par ceux qui recherchent la paix. »

 

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Le 16 mars dernier, le Conseil national est allé un pas plus loin dans l’amputation du dimanche. Si le Conseil des Etats s’y accorde, les gares reconverties en supermarchés ouverts le dimanche feront bientôt partie de la réalité. Prions pour les Conseillers des Etats qu’ils n’acceptent pas cette modification de la loi !

 

Le dimanche ? un cadeau de Dieu

Le dimanche est un cadeau de Dieu aux hommes, à l’origine sous la forme du sabbat, dont la tradition chrétienne fit le dimanche tel que nous le connaissons. L’ordre que nous donne Dieu d’honorer le sabbat remonte aux dix commandements : « Souviens-toi du jour du repos, pour le sanctifier. Tu travailleras six jours, et tu feras tout ton ouvrage. Mais le septième jour est le jour du repos de l’Eternel, ton Dieu : tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bétail, ni l’étranger qui est dans tes portes » (Exode 20, 8-10).

 

De même que les autres commandements, il ne s’agit pas là d’une chicane, mais d’une règle existentielle ? aujourd’hui plus que jamais : le stress au travail, l’ activisme et le consumérisme sont en augmentation constante, particulièrement dans les nations industrialisées. Si nous ne prenons pas activement le temps de cultiver nos relations avec Dieu, nos familles et nos amis, ces relations sont condamnées à faire naufrage, et avec elles, notre société. L’isolement, la solitude ont pris des dimensions dramatiques, surtout dans les grandes villes, ces dernières décennies.

 

C’est pourquoi le dimanche remplit une fonction essentielle: c’est le seul jour où une majorité de la population dispose simultanément de temps libre, ce qui lui permet d’aller à l’église, de cultiver ses contacts et la vie familiale. Sans ce dénominateur commun, les familles et les associations, et avec eux le ciment de la société sont en danger ? ceci d’autant plus que la vie professionnelle durant la semaine (particulièrement dans les secteurs de l’industrie et des services) grignote de plus en plus sur les soirées.

 

C’est une des raisons pour lesquelles le peuple a rejeté en 1996 à une majorité de deux tiers une révision de la Loi sur le travail qui aurait autorisé les employeurs à faire travailler leur personnel six dimanches par année sans autre autorisation. Suisses et Suissesses adhèrent donc à l’interdiction de principe de travailler le dimanche. Ce qui n’a pas empêché le Secrétariat d’Etat à l’économie (seco) de multiplier les autorisations d’exception, de sorte que selon une étude du Prof. Flückiger (de l’Université de Genève), actuellement plus d’un tiers de la population travaille plus ou moins régulièrement le dimanche.

 

La bataille s’est intensifiée ces dernières années

  • Le Tribunal fédéral a statué qu’en principe, les magasins n’ont pas même le droit de faire travailler leur personnel les dimanches de l’Avent. Malgré cette jurisprudence et l’opinion publique claire, le seco entend déléguer la compétence d’autoriser les magasins à ouvrir leurs portes jusqu’à six dimanches par année aux cantons.

 

  • Un nombre croissant de stations-service offrant un assortiment complet de marchandises ouvrent le dimanche avec le plein assentiment des autorités, alors qu’elles n’ont le droit de vendre que ce qui est nécessaire pour la route. Tant le seco que les autorités cantonales restent inactifs.

 

  • Sous le même prétexte d’alimenter les voyageurs, les CFF ouvrent dans toutes les grandes villes des « Rail cities », qui en réalité constituent des centres commerciaux avec ouverture dominicale. Ici aussi, les autorités ne bougent pas et ignorent sciemment la jurisprudence du TF.

 

  • Au mois de février 2004, la commission parlementaire compétente a adressé une motion aux chambres visant à légaliser cet état de faits et à autoriser les gares à offrir un assortiment complet sept jours par semaine. Les gares, des centres commerciaux du dimanche ! Les débats doivent avoir lieu le 16 mars 2004.

 

Jusqu’où irons-nous ?

Les syndicats et une partie des Eglises font des pieds et des mains pour défendre le dimanche contre cette érosion. Car des magasins ouverts constituent le signe le plus manifeste que le dimanche est devenu un jour comme tous les autres. Il devient normal de travailler le dimanche. De plus, nombre de secteurs se voient obligés d’emboîter le pas (produits frais, stockage, transports, et finalement call-centers).

 

La pression des milieux pour lesquels le travail dominical représente une affaire juteuse est énorme, et le seco cède pas à pas. Les cantons quant à eux se livrent une espèce de concurrence, par crainte de perdre des clients et des contribuables. Allons-nous sacrifier le dimanche à Mammon ?

 

Il est certainement justifié de maintenir le dimanche des services essentiels tels que les services d’ordre, de santé et de transports publics, de même que, jusqu’à un certain point, ceux qui servent à la récréation et à cultiver nos relations. Mais où tirer le trait ? Y a-t-il un droit à faire ses achats tout de suite et en tout temps ? Ne pouvons-nous attendre jusqu’ au lundi, si notre ordinateur s’écrase un dimanche ? Nous sommes ceux qui, en leur qualité de consommateurs, décident qui doit travailler le dimanche.

 

De même, nous ne sommes pas sans influence en tant qu’électeurs et électrices quant il s’agire de déterminer quel valeur nous accordons au dimanche. Nous avons également la possibilité, en tant qu’individus ou d’ églises, de nous adresser aux autorités cantonales (offices du travail) ou fédérales (seco) et d’écrire à celles-ci que nous n’accepterons pas l’ émiettement du dimanche. De telles campagnes ne restent pas sans effet.


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