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Frères et sœurs sensibles à la justice sociale, vous a-t-il déjà semblé plus simple d’aimer la requérante d’asile déboutée plutôt que le quasi-fasciste du coin ? Peut-être avez-vous ressenti bien plus d’affinités avec l’écolo de votre potager communautaire qu’avec votre frère en Christ éperdu de tours à moto ?

 

Inégalités sociales et cloisonnements

La persistance du mouvement des gilets jaunes en est une énième démonstration : tout ne tourne pas rond. Notre monde actuel comprend son lot d’incompréhensions et de révoltes, donnant matière à ériger des murs entre diverses catégories de personnes.

Le risque est grand de prendre les maux du siècle pour en faire un problème personnel. Face aux signes continuels d’inégalités frappant nos pays, prenons du recul et penchons-nous sur nos relations plus directes. Mesurons la portée de notre désir d’équité, là où l’on ne pense généralement pas en termes de « justice sociale ».

Il est tentant d’évaluer son prochain à l’aune de nos propres critères. Pourtant, en défendant les causes qui nous paraissent les plus respectables, nous avons toujours autant désespérément besoin du Dieu de miséricorde et de justice que la personne qui ne partage pas notre opinion.

 

Face à cette réalité, attardons-nous sur une vérité relationnelle de l’Évangile :

 

Un premier geste de charité : ôter la poutre de son œil

A force de travailler le bois, Jésus le charpentier en retire une image fort bien sculptée : « Comment peux-tu dire à ton frère : ‘Frère, laisse-moi ôter la paille qui est dans ton œil’, toi qui ne vois pas la poutre qui est dans le tien ? Hypocrite, ôte premièrement la poutre de ton œil, et alors tu verras comment ôter la paille qui est dans l’œil de ton frère. » (Lc 6.42)

C’est bien là le premier geste de charité à effectuer: savoir reconnaître ses torts. Avoir de belles idées et de bonnes valeurs ne nous dédouane jamais de la poursuite de l’humilité et de l’intégrité1 . Ces dernières nous invitent alors à interpeller l’autre sans arrogance, dans une démarche fructueuse pour les deux parties.

 

Un amour renversant

Cet aspect est révolutionnaire, ceci avant tout dans les petits détails de nos vies. L’amour mis en pratique ne comprend pas uniquement les actes de bravoure et de compassion retentissants, mais aussi toute forme d’honnêteté avec soi-même.

Alors que nous évoluons dans un climat de polarisation, de démesure et d’extrêmes, gardons-nous de mépriser autrui et agissons au contraire pour son bien, même lorsqu’il n’attire pas la sympathie. Jésus le souligne : nos engagements sociaux n’ont de valeur que s’ils sont enracinés dans un cœur et des relations transformés.

 

De Siméon Rapin 2


1.    Inspiré du livre de Tom Holladay, Les relations : le modèle de Jésus, éd. Ourania, 2010.

Image : Steve Buissinne sur Pixabay

 

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D’après un article du Monde en ligne, 3,2 millions de Français sont en risque élevé de burn-out, c’est-à-dire plus de 13% de la population active occupée1. Ces gens sont en train de dépasser leurs limites et risquent de tomber dans un état d’épuisement total, laissant parfois des traces pour le restant de leur vie. De l’autre côté, Christian Bourion, économiste spécialisé dans le domaine du travail, estime que 30% des employés sont atteints de bore-out, à savoir la démotivation totale et la maladie par l’ennui au travail. Si à cela on ajoute encore le mobbing, les conflits, les harcèlements sexuels, le workaholisme, les dénigrements, les inégalités salariales, le monde du travail ne ressemble plus à forcément à un eldorado regorgeant d’opportunités mais à une jungle vraiment dangereuse. Les chrétiens ne sont bien sûr pas épargnés.

De gros espoirs puis la désillusion ?

Et notre société aussi exige beaucoup, note le chercheur Christian Bourion : « Aujourd’hui, les gens veulent que l’emploi soit source d’épanouissement. Nous éduquons nos enfants comme cela, nous leur faisons faire de longues études. Mais lorsque ces derniers arrivent sur le marché de l’emploi, c’est la grosse désillusion. Résultat : il y a encore plus de souffrance. » Il y a une inadéquation entre les aspirations et la réalité. La réalité est la suivante : Dieu a créé l’homme et lui a confié une responsabilité consistant à prendre soin du jardin d’Eden. Or sa chute, sa révolte contre Dieu en Eden, a transformé les conditions de ce travail.

Obéir à un chef bienveillant

Comment vivre alors notre engagement dans le monde du travail en tant que chrétiens à la suite du Christ ? Voici quelques points qui me semblent essentiels.

Notre seul vrai chef, c’est le Christ ! Et il nous dit que son fardeau est léger car il le porte avec nous. Il ne veut sans doute pas nous guider ni au burn-out, ni au bore-out. Si on se sent surchargés ou en perte de sens dans notre travail, nous pouvons parler à notre chef pour obtenir son soutien et sa direction pour comment améliorer cette situation.

La dureté du travail est associée dans la Bible à l’arrivée du péché dans le monde (Genèse 3:17). On peut s’attendre à ce que nous ayons des difficultés à affronter dans ce domaine.

Initier l’espérance à venir

Mais même dans ces difficultés, notre travail peut produire un beau fruit, qui témoigne de l’amour de Dieu au service du monde. Et nous pouvons travailler aussi à ce que le respect et la dignité et de meilleures conditions de travail soient mieux garantis dans ce secteur souvent sans merci.

Et surtout, souvenons-nous qu’un jour Christ viendra supprimer les larmes, la souffrance et la frustration liées au travail !