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Depuis le Forum ChristNet de janvier 2025, la démocratie est devenue le thème central de l’association. Lors de l’Assemblée générale du 8 mars 2025, ChristNet a de nouveau abordé ce thème dans l’atelier « Démocratie – comment la renforcer ?

Depuis les élections américaines de novembre 2024, le thème de la démocratie anime fortement l’association ChristNet. Alors que la question « Démocratie – en danger ou dangereuse ? » était encore à l’ordre du jour du Forum ChristNet du 18 janvier 2025, l’Assemblée générale de début mars 2025 a mis l’accent sur l’engagement individuel pour le renforcement de la démocratie en Suisse. Au cours d’un bref atelier, les participants se sont penchés sur cinq questions. Nous souhaitons partager avec toi ces questions et les réponses des participants.

Que pouvons-nous faire personnellement pour renforcer la démocratie ?

Les droits politiques, comme par exemple la possibilité de voter, doivent être exercés du point de vue des participants. Pour pouvoir se faire une opinion politique, il faut non seulement des informations, mais aussi une compréhension de base des processus et des structures politiques. Si cette formation politique est disponible, il est possible de réfléchir de manière différenciée à certains thèmes et de reconnaître et de montrer les tendances dictatoriales au sein de la politique. Une personne a proposé de rencontrer des hommes politiques comme stratégie pour gagner la confiance en la politique. Les participants considèrent la prière pour les responsables politiques comme très importante pour le renforcement de la démocratie. Quelqu’un a également mentionné la souscription d’un abonnement aux médias afin de soutenir des reportages objectifs. Les thèmes politiques étant très polarisants, les participants ont estimé qu’il était important que les chrétiens jouent le rôle de médiateurs plutôt que d’accentuer la polarisation.

Qu’est-ce qui me fait peur par rapport à l’affaiblissement de la démocratie dans le monde ?

Certains participants trouvent particulièrement inquiétante la passivité de la majorité de la population – surtout de la jeune génération – face à l’affaiblissement global de la démocratie. Ils observent que les valeurs chrétiennes sont de plus en plus marginalisées et que les personnes socialement faibles sont mises à l’écart ou subissent une dévalorisation. Deux participants sont d’avis que l’affaiblissement de la démocratie au niveau mondial conduit à un risque accru de guerre.

Qu’est-ce qui me donne du courage par rapport à la démocratie ?

Pour les participants, la résistance non violente et la force des valeurs chrétiennes font partie des encouragements face à l’affaiblissement de la démocratie au niveau mondial. Ils ont cité comme exemples concrets les développements positifs dans des pays comme la Corée du Sud, le Sénégal et la Serbie, ainsi que les Sojourners qui, aux États-Unis, élèvent courageusement leur voix contre les partisans de Donald Trump.

Qu’est-ce que je ne voudrais pas manquer de la démocratie directe en Suisse ?

La démocratie directe suisse présente de très nombreux avantages aux yeux des participants. La majorité de la population suisse a le droit de vote, les politiciens font partie du peuple et il est possible de faire bouger beaucoup de choses dans la politique communale. Les participants apprécient beaucoup la possibilité de se forger une opinion, la publication du financement des votations, la diversité des thèmes de votation ainsi que le droit de référendum et les pétitions. Ils considèrent que la démocratie directe en Suisse est clairement antidictatoriale.

Comment puis-je utiliser au mieux ma voix politique ?

Pour les participants, l’adhésion à ChristNet est une possibilité précieuse d’utiliser activement leur voix politique pour promouvoir l’amour du prochain dans la politique et la société. Tandis qu’un membre écrit volontiers des lettres de lecteurs, un autre membre publie des articles dans le Forum christianisme intégré. La participation aux votations et assemblées communales ainsi qu’aux votations et élections nationales est également mentionnée par les participants comme un moyen important de faire entendre sa voix en politique. Ceux qui souhaitent s’engager concrètement en politique pourraient par exemple adhérer à un parti, se porter candidat au conseil communal ou récolter des signatures. Dans ce contexte, les participants estiment qu’il est important d’être prêt à discuter et à aborder des thèmes tels que l’amour du prochain et la justice sociale. En tant que chrétiens, nous pouvons aussi compter sur le Saint-Esprit qui nous donne les mots justes et révèle la volonté de Dieu.

Engagement pour les valeurs chrétiennes

L’atelier a montré que, face à un affaiblissement mondial de la démocratie, les chrétiens peuvent jouer un rôle central dans la préservation des valeurs chrétiennes. Engageons courageusement notre voix politique pour les valeurs chrétiennes dans la politique et la société suisses !

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Le mercredi des Cendres, le 5 mars, marque le début du Carême. Il nous rappelle que moins, c’est souvent plus – non seulement pour nous personnellement, mais aussi pour l’environnement.

Celui qui renonce gagne de nouvelles perspectives : La gratitude pour ce que nous avons et l’attention que nous y portons. Mais pourquoi ne pas renoncer à quelque chose qui serait bénéfique non seulement pour nous, mais aussi pour notre environnement ? La crise climatique nous invite à repenser notre comportement – et le carême offre l’occasion idéale de se débarrasser consciemment d’une habitude nuisible au climat.

Voici quelques idées concrètes de jeûne qui mènent en même temps à un mode de vie plus respectueux du climat.

Alimentation

  • Essayer un régime végétarien ou végétalien
  • Acheter des aliments régionaux et de saison
  • Renoncer aux fruits importés (p. ex. avocats, bananes)
  • Ne pas jeter de nourriture – faire ses courses de manière plus réfléchie et utiliser les restes
  • Acheter des produits issus du commerce équitable et bio
  • Boire l’eau du robinet plutôt que l’eau en bouteille

Mobilité

  • Laisser sa voiture au garage et se déplacer à pied ou à vélo à la place
  • Utiliser les transports en commun plutôt que la voiture
  • Ne pas prendre l’avion pendant le carême
  • Faire du covoiturage
  • Remplacer les vols courts par des voyages en train

Énergie & consommation

  • Réduire la consommation d’énergie de chauffage : par exemple, chauffer un ou deux degrés de moins.
  • Éteindre systématiquement les appareils électroniques au lieu de les laisser en veille
  • Réduire le temps de douche et économiser l’eau
  • Ne pas acheter de nouveaux vêtements – les échanger ou les acheter d’occasion à la place
  • Renoncer aux commandes en ligne afin d’éviter le transport et l’emballage inutiles.

Habitudes numériques

  • Moins de streaming et de consommation de vidéos : Netflix, YouTube – à cause de la consommation d’électricité élevée
  • Detox des médias sociaux : réduire le temps d’écran permet d’économiser de l’électricité et favorise la vigilance
  • Supprimer les e-mails inutiles : Les serveurs de messagerie consomment beaucoup d’énergie

Ressources & déchets

  • Renoncer aux produits jetables : par ex. gobelets Coffee-to-go, bouteilles en plastique
  • Réduire les déchets et mieux les recycler
  • Utiliser des produits réutilisables : Sacs en tissu au lieu de sacs en plastique, bouteilles en verre au lieu de PET
  • Choisir des cosmétiques et des produits de soin sans microplastiques
  • Économiser le papier : Lire numériquement au lieu d’imprimer

L’article est paru pour la première fois sur www.stoparmut.ch

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Il y a 12 ans, ChristNet publiait le livre « La Suisse, Dieu et l’argent ». Il traitait de l’utilisation problématique de l’argent en Suisse et mettait en lumière de nombreux dysfonctionnements sociaux et politiques. Où en sommes-nous aujourd’hui ?

Les auteurs du livre décrivaient la Suisse comme un pays dont la politique monétaire et les pratiques économiques jouissaient d’une réputation douteuse dans le monde entier. La liste des aspects problématiques était déjà longue à l’époque : évasion fiscale, flux financiers illégaux et privilèges fiscaux pour les riches. Un exemple éminent est encore aujourd’hui la pratique selon laquelle les banques gèrent l’argent des impôts de potentats étrangers et de régimes corrompus sans avoir à craindre de graves conséquences. L’évasion fiscale par les entreprises et le dumping fiscal au profit de groupes étrangers qui violent les droits de l’homme à l’étranger restent également un problème non résolu. Le livre souligne que de nombreux chrétiens en Suisse sont également soit impuissants soit indifférents face à ce comportement.

L’« esprit mercantile » suisse

Un épisode qui reflète la pensée économique cynique de la Suisse est la déclaration du directeur de la Chambre de commerce internationale (CCCI), il y a des années, lors d’un congrès : « La Suisse a un esprit de commerçant ». Il décrivait ainsi avec justesse une mentalité qui domine encore aujourd’hui. Un exemple tiré de la commune de Wengen, dans l’Oberland bernois, illustre cette attitude : le président de la commune soutient la construction d’un hôtel de luxe, car il est convaincu que seuls de tels projets attireront des personnes qui apporteront beaucoup d’argent. Cette vision du développement économique et de la prospérité montre à quel point la recherche d’avantages financiers est ancrée dans de nombreux secteurs de la société.

La corruption et la face cachée du monde financier

L’incapacité de la Suisse à lutter efficacement contre le blanchiment d’argent et les pratiques financières illégales est un autre thème central à ce jour. Il existe certes des lois comme la loi sur le blanchiment d’argent, mais les avocats en particulier ont été largement épargnés lors de leur application. De plus, les « clans » qui déplacent des fonds illégaux constituent un problème croissant. L’appel presque désespéré du procureur général de la Confédération à plus de police et à des contrôles plus stricts ne trouve guère d’écho au sein de la commission de sécurité de la Confédération.

Ou encore un autre exemple actuel : la commission d’enquête parlementaire (CEP) sur le cas de l’ancienne grande banque « Credit Suisse » a récemment montré que le traitement des banques et de leurs comportements fautifs a longtemps été trop laxiste – bien que des signaux d’alarme aient été émis très tôt. Cela reflète un problème fondamental : la recherche du profit et du pouvoir se fait souvent au détriment des normes éthiques et du bien public.

Les abus politiques et le pouvoir de l’argent

Des organisations telles que la « Déclaration de Berne » – aujourd’hui « Public Eye » – et le « Swiss Social Watch » ont à plusieurs reprises attiré l’attention sur les pratiques problématiques dans le cadre desquelles les partis reçoivent des dons importants de la part de personnes ou d’entreprises fortunées, sans que ceux-ci soient rendus suffisamment transparents. Ces organisations demandent des règles plus strictes et un véritable contrôle des dons aux campagnes électorales. Certes, il existe désormais des règles selon lesquelles les dons importants doivent être publiés lors des campagnes électorales ; mais l’autorité de contrôle chargée de surveiller ces flux financiers est volontairement réduite à la portion congrue. L’argent devrait donc continuer à avoir une influence importante et peu transparente sur les décisions politiques.

Une attitude particulièrement frappante de la société suisse vis-à-vis de l’argent est l’idée largement répandue que les dépenses sont considérées comme des « pertes » et que l’on ne tient pas compte du fait que, d’un autre côté, les recettes et les investissements favorisent la croissance économique et les existences. La question « Combien ça coûte ? » devient un frein central pour de nombreuses idées sociétales. Les investissements dans le bien commun ou dans un avenir durable n’y sont souvent pas suffisamment pondérés. Ce point de vue conduit à un rétrécissement supplémentaire de la vision de la prospérité, dans laquelle seuls les éléments visibles et immédiatement rémunérateurs sont considérés comme précieux.

Dettes et spéculation : un rapport divisé à l’argent

En Suisse, faire des dettes est presque une honte sociale. L’image de l’endettement comme échec moral marque la pensée de la population. Pourtant, le système en vigueur pour le désendettement est souvent si difficile que de nombreuses personnes restent prises au piège des dettes, sans réelle chance de s’en sortir. Il n’existe pas encore en Suisse de loi permettant aux particuliers d’effacer leurs dettes.

En revanche, la spéculation sur les marchés financiers – le transfert d’argent sans création de valeur réelle – ne semble pas poser de problème. En Suisse règne l’illusion largement répandue que l’argent peut être multiplié à l’infini sans nuire à autrui. Les conseils boursiers sont populaires et l’on suggère que tout le monde ne peut que gagner.

L’Église et l’argent : une relation ambivalente

Le rapport des Eglises à l’argent est également unilatéral. Dans de nombreuses réformes de l’Eglise de ces dernières années, c’est la gestion de la baisse des recettes fiscales qui a dominé de manière subliminale. La question de savoir comment l’Eglise peut gérer et préserver ses ressources financières fait l’objet d’un débat intense – le gain d’âmes, en revanche, n’est pas abordé.

Dans un article paru le 14 janvier 2025, la NZZ fait remarquer que le prosélytisme et la foi personnelle sont aujourd’hui souvent éclipsés par des considérations financières. Dans de nombreux cas, la question de savoir comment l’Eglise peut assurer sa stabilité financière est plus importante que l’orientation spirituelle. La question reste posée : Pourquoi ne consacre-t-on pas plus d’énergie au renouveau spirituel et à la diffusion de la foi plutôt qu’à la garantie de l’existence financière ?

L’influence de la fortune sur la position sociale et le pouvoir

Dans une société où la fortune est si fortement liée à la position sociale et au pouvoir, la question se pose de savoir quelle influence la prospérité matérielle doit avoir sur les décisions politiques et sociales. La politique peut-elle et veut-elle créer un équilibre dans ce domaine ?

La réponse à cette question est souvent peu claire en Suisse. Il y a certes quelques efforts pour lutter contre les inégalités et répartir la richesse de manière plus équitable, mais la résistance aux mesures correspondantes reste forte. Il reste à voir comment la Suisse se positionnera à l’avenir par rapport à une répartition plus juste et plus éthique des ressources.

Une boussole éthique pour les chrétiens

Pour conclure, la question se pose de savoir comment les chrétiens en Suisse doivent se comporter face à tous ces thèmes. Doivent-ils continuer à s’accommoder des normes sociales et des modèles économiques dominants ou s’engager dans une voie alternative qui mise davantage sur la justice et la responsabilité sociale et écologique ? La Bible invite les croyants à une gestion responsable de l’argent et de la richesse.

La voie des chrétiens devrait donc aussi consister à s’engager en faveur d’un système économique plus juste, qui n’assure pas seulement la prospérité des riches, mais qui profite aussi aux plus pauvres.

Il reste à espérer que la Suisse et ses citoyens, en particulier dans les milieux chrétiens, se posent davantage la question éthique de savoir comment la prospérité devrait être créée et répartie – et que la gestion de l’argent ne soit plus considérée comme une fin en soi, mais comme un moyen de promouvoir le bien-être de tous. Actuellement, par exemple, avec l’initiative pour la responsabilité de la création, qui est typiquement combattue par des arguments économiques à court terme lors de la campagne de votation. Il s’agit ici de prendre le contre-pied.


Cet article a d’abord été publié sur INSIST.

Photo de Claudio Schwarz sur Unsplash

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Plus de 8 mois se sont écoulés depuis les élections présidentielles ayant porté au pouvoir une nouvelle génération de dirigeants sénégalais avec un programme de rupture concernant la corruption, la répartition des richesses, l’emploi de jeunes- jusqu’à maintenant poussés par le désir de partir pour l’Europe à leur risques et périls.

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Le dimanche 24 novembre 2024, le peuple suisse votera sur l’extension des routes nationales afin de réduire le trafic et d’éviter les embouteillages. Mais l’augmentation du nombre de routes est-elle la meilleure option pour lutter contre la congestion du trafic dans les agglomérations ? Ne faut-il pas plutôt un tournant vers la mobilité combinée pour maîtriser le problème à plus long terme ?

Les personnes qui se déplacent chaque jour en voiture dans les agglomérations passent beaucoup de temps dans les embouteillages. Pour désengorger le trafic et permettre des temps de parcours plus courts, les routes nationales doivent être aménagées. Le projet soumis à votation prévoit des investissements de plusieurs milliards de francs pour construire de nouvelles routes et élargir celles qui existent déjà, afin de gérer plus efficacement le volume du trafic.

Une infrastructure axée sur la voiture

Les partisans de l’extension argumentent que les routes nationales constituent un élément central de l’infrastructure suisse. Ils ont raison. Les constructions destinées aux transports occupent environ un tiers de la surface urbanisée (OFEV 2023). Les routes représentent 88 pour cent de cette surface. L’infrastructure suisse est donc fortement axée sur la voiture. En comparaison, le train n’occupe que 10 % de la surface d’habitat. Si l’on considère que le train peut finir par accueillir beaucoup plus de personnes dans un espace plus restreint et que chaque voiture n’accueille le plus souvent qu’une seule personne, je pense qu’il serait préférable de développer les transports publics plutôt que les routes nationales, ne serait-ce que pour gagner de la place.

Les opposants au projet de votation craignent que l’extension des routes nationales n’entraîne non seulement la construction de précieux espaces verts, mais aussi une aggravation de la situation actuelle en matière de circulation. Selon le principe suivant : plus l’offre routière est importante, plus le volume de trafic est élevé. Cependant, ils ne rejettent pas non plus la voiture comme moyen de transport. Pour eux, la solution aux problèmes de circulation ne réside pas dans un choix entre la voiture et les transports publics, mais dans une combinaison intelligente de différents moyens de transport.

Combiner intelligemment les moyens de transport pour trouver une solution

En combinant intelligemment les moyens de transport, la mobilité commence dès la planification de l’itinéraire à la maison, sur le canapé. Les gens doivent réfléchir au moyen de transport le plus rapide, le plus efficace en énergie, le moins stressant et le plus écologique pour le trajet souhaité, par exemple. La voiture est-elle l’option la plus rapide et la plus économique pour se rendre dans les agglomérations ? Pour me rendre au travail, pourrais-je également utiliser un vélo électrique et faire en plus quelque chose pour ma santé ? Dois-je impérativement être au bureau à 8 heures et m’entasser dans un train bondé ?

En ce qui concerne justement les déplacements professionnels, il existe pour les employés de bureau de très nombreuses possibilités de désengorger le trafic routier et ferroviaire avec les horaires flexibles, la homeoffice, les espaces de co-working et les vidéoconférences. Il ne faut donc pas hésiter à discuter avec son employeur des trajets domicile-travail. Avec la prise de conscience écologique croissante de la population, les entreprises font meilleure figure auprès des employés si elles misent également sur une gestion durable dans le domaine de la mobilité.
La mobilité combinée permet donc de réduire le trafic individuel sur les longues et les courtes distances. En même temps, elle offre des solutions flexibles pour ce que l’on appelle le « dernier kilomètre ». « Dernier kilomètre » signifie que les gens utilisent le train pour les longues distances avant de passer aux transports locaux ou aux vélos. Pour cela, il existe déjà de nombreuses offres de partage et de location directement dans les gares.

Viser des solutions de mobilité à plus long terme

Dans le débat sur l’extension des routes nationales, il ne faut pas seulement considérer les avantages à court terme. Il s’agit également de savoir comment la mobilité du futur peut être organisée de manière durable. La votation devrait inciter l’ensemble de la population à réfléchir de manière critique à son propre comportement en matière de mobilité. La mobilité durable ne s’oppose pas à l’utilisation des voitures et des routes. Mais elle s’engage explicitement pour des solutions de mobilité qui sont bien pensées à long terme, économiques, écologiques, peu encombrantes et socialement orientées. Pour ces raisons, une mobilité durable et intelligemment combinée est bien plus en accord avec les valeurs chrétiennes que l’extension prévue des routes nationales.


Photo: AI (Dall-E)

 

 

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Le 21 septembre 2024, la « Plateforme Christianisme solidaire » invite à une journée d’écoute et d’échange pour chercher ensemble comment rester en dialogue malgré les divergences d’opinion.

Lors de rencontres de familles, discussions entre collègues ou encore soirée chez des ami-e-s, qui n’est pas régulièrement confronté à des échanges compliqués et émotionnels sur différents thèmes chauds ? Covid-19, conflit Russie-Ukraine ou Israël-Hamas, ou encore Donald Trump, pour ne citer que quelques exemples. Certains thèmes sont très émotionnels, et lorsque des compréhensions du monde sont fondamentalement différentes, on peine souvent à avoir un dialogue constructif. On préfère alors souvent plutôt éviter ces thèmes, mais alors chacun-etend à se renforcer dans ses opinions avec les personnes qui pensent de la même manière, parfois in real life, souvent online. Et l’espace commentaires des publications des médias en lignes ou réseaux sociaux présente aussi régulièrement un climat d’échange dysfonctionnel.

Comment expliquer cette mauvaise santé du dialogue citoyen et comment peut-on contribuer à l’améliorer ? C’est là-dessus que propose de travailler la Plateforme Christianisme solidaire, composée de six petites organisations chrétiennes actives en Suisse, dont fait partie ChristNet. L’événement aura lieu le samedi 21 septembre, tout près de la gare de Renens (plus d’infos et inscriptions sur l’affiche ci-contre).

La journée se voudra participative, avec une grande place donnée à des ateliers l’après-midi, suivis de leur restitution et discussion en plénière. Ces ateliers se baseront sur les apports de deux interventions lors de la matinée. Une première du sociologue Philippe Gonzalez (Université de Lausanne), ayant pour titre « Polarisation de l’espace public : causes et effets des expressions d’opinion fermées au dialogue ». La seconde est intitulée « La vérité vous rendra libre : discernement, indépendance et solidarité dans une société ébranlée par la digitalisation », livrée par le théologien Hansuli Gerber, du Mouvement International de la Réconciliation (MIR).

Le choix du thème s’est fait au cours de plusieurs rencontres entre des délégué-e-s des différentes associations, qui ont travaillé à partir des conclusions de la journée de l’année dernière sur les appartenances (malsaines ou qui favorisent la solidarité) et à partir de leurs préoccupations pour le monde actuel. A côté des autres crises que nous traversons (écologique, géopolitique, stagnation économique…), cette crise de la communication citoyenne nous semble aussi tout particulièrement préoccupante et importante à bien comprendre et à traiter. L’objectif sera de ressortir des pistes pour pouvoir contribuer à la solution plutôt qu’au problème, non seulement individuellement mais aussi collectivement (association, église, quartier…).

Si cette question vous paraît à vous aussi importante à discuter collectivement, n’hésitez pas à vous joindre à cette journée participative !

Inscription

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Autour de la Journée des réfugiés du 16 juin 2024, l’action « Les nommer par leur nom » aura lieu dans plusieurs villes suisses. ChristNet fait partie des premiers signataires du manifeste « Les droits fondamentaux pour toutes et tous, aussi aux frontières ! » dans le cadre de cette action.

Un drame silencieux se déroule depuis des années sur les mers et aux frontières de l’Europe et ne fait qu’occasionnellement la une des médias. Depuis 1993, plus de 60 000 enfants, femmes et hommes sont morts aux frontières extérieures de l’UE. Cette année, la Journée des réfugiés rend hommage à ces personnes dans 10 villes suisses sous le titre « Les nommer par leur nom ». Des lectures publiques de la « List of Deaths » seront organisées. Pour ce faire, les données de chaque personne décédée sont écrites sur un morceau de tissu et fixées à une installation qui devient ainsi un mémorial à la mémoire des personnes décédées.

« On s’attaque aux symptômes plutôt qu’aux causes »

Il est d’ores et déjà possible de signer le manifeste « Les droits fondamentaux pour toutes et tous, aussi aux frontières ! » à l’attention du Conseil fédéral. Il critique la réforme du Régime d’asile européen commun (RAEC) décidée en décembre et qui est maintenant mise en œuvre. Il appelle notamment le Conseil fédéral à s’engager, dans le cadre de l’association de la Suisse à Schengen/Dublin, en faveur du respect des normes en matière de droits humains et du respect intégral des droits des demandeurs d’asile. « Les mesures prévues violent les principes fondamentaux des conventions juridiques nationales, européennes et internationales auxquels tout être humain a droit en raison de son humanité », peut-on y lire.

ChristNet fait partie des premiers signataires du manifeste et est convaincu que les développements aux frontières extérieures de l’UE concernent aussi la Suisse, non seulement en raison des accords de Schengen et de Dublin, mais aussi en tant que lieu de naissance de la Convention de Genève sur les réfugiés. Les gens doivent pouvoir entrer légalement en Europe et y déposer une demande d’asile.

Veuillez signer le manifeste maintenant :


Liens complémentaires

Document à télécharger pour recueillir des signatures manuscrites

Plus d’informations sur les actions autour de la journée des réfugiés du 16 juin 2024 : www.beimnamennennen.ch

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Le 24 mars 2024, des élections présidentielles ont eu lieu au Sénégal avec un résultat porteur d’espoir. Alain Schaeffer, en mission au Sénégal depuis début 2023, explique dans l’article le contexte.

Passer en l’espace de 20 jours du statut de prisonniers politiques à président et premier ministre grâce à une élection historiquement gagnée au premier tour, entendre les mots de réconciliation des cœurs, miracle, espérance lors de l’investiture du nouveau président, voir les semaines précédentes une haute instance diriger avec sagesse le cours des choses en corrigeant les écarts autocratiques qui survenaient, cette institution-là prononçant le mot « miracle » lors de la passation de pouvoir: le Sénégal a vécu ces dernières semaines un rêve imprégné d’idéal soulevant l’enthousiasme avec l’accession à sa tête de Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko. Comment ne pas y voir la main divine, en réponse aux prières formulées intensément dans le pays et en dehors ?

Idéal incarné par des hommes droits.

Le programme des nouveaux dirigeants annonce une rupture à plusieurs niveaux : avec la corruption, avec ce qu’il convient d’appeler le néocolonialisme, avec les anciennes pratiques politiques au Sénégal l’empêchant d’être pleinement une démocratie. Ici se retrouve cette quête d’idéal qui a la dimension d’un changement de régime.
Mais qui sont ces leaders pour relever un tel défi ? Après leurs études à l’Ecole nationale d’administration (ENA sénégalaise) ils travaillent tous deux comme taxateurs à l’administration fiscale de leur pays. A l’inverse des pratiques existantes, ils demeurent blancs comme neige par rapport à la corruption. Ils dénoncent au contraire les procédés observés et fondent un syndicat, pour à la fois demander une amélioration des conditions de travail dans le secteur et donner une identité à la profession autre que l’enrichissement personnel…jusqu’à être radiés de la fonction publique par le précédent président Macky Sall pour leurs engagements.
Les premiers pas du nouveau gouvernement donnent le ton dans le choix comme ministre de l’Intérieur de l’ancien chef d’état-major de l’armée qui avait refusé en 2021 l’intervention de l’armée pour réprimer des manifestations d’opposants, ce qui l’avait contraint à se retirer de ses fonctions et se retrouver confiné dans la marge. Le ministre de la Justice est l’ancien procureur qui avait pris en compte une plainte d’Ousman Sonko pour procédés viciés lors de sa mise en accusation pénale dans le but de l’écarter de la sphère politique à quelques mois des élections présidentielles où les tendances le donnaient gagnant ; le procureur avait été muté pour cette raison. Dès les premiers jours suivants la nomination du gouvernement, une lettre présidentielle envoyée à toute l’administration ministres compris contient les mots clés proclamés en wolof (la principale langue locale) : « Jub Jubal Jubanti » soit droiture, probité, exemplarité, avec un encouragement et une protection pour les lanceurs d’alerte1. La direction est donnée, visiblement dans une volonté de cessation immédiate des pratiques de corruption plutôt que progressive.

Rapport à l’Evangile

Nelson Mandela, chrétien méthodiste, était sorti de 27 ans de prison avec la conscience forgée dans cette épreuve et dans la foi que seule la voie du pardon et de la réconciliation pouvait le conduire à une libération intérieure. Ousman Sonko, Bassirou Diomaye, et leur parti ont comme devise « Le don de soi pour la patrie ». Ousman Sonko, emprisonné pour ses idées comme Nelson Mandela a été conduit une fois aux urgences, une autre fois en réanimation, en raison d’une grève de la faim en guise de protestation, et avait, comme leader de l’opposition et candidat naturel aux présidentielles, prévu les options alternatives au cas où il devait disparaître.

La Françafrique et tout ce qu’elle contient, comme influence politique, économique, militaire est quelque chose de lourd à porter pour toutes les anciennes colonies françaises dont le Sénégal. On en entend beaucoup même de la part de chrétiens matures, modérés de caractère, ici au pays où l’auteur de l’article réside. Le travail d’exposé de cette réalité doit se faire dans l’idéal par les Français eux-mêmes : ce sont avant tout aux acteurs de se pencher sur leur comportement, sur les faits pour ensuite espérer un changement de cap, des réparations, demander pardon si une grâce survient dans ce sens ; et la prière est puissante pour cela ! Pour des personnes qui ne sont pas ressortissantes des pays concernés, l’essentiel est de s’informer, écouter. Wikipédia est un bon outil comprenant dans son article en français la mention de 2 livres écrits par des Français décrivant sans complaisance les faits comme documents de référence2.

S’ajoutant à cette problématique celle de la corruption, ou encore de la répression des opposants au système en place par le régime récemment dépassé, l’Evangile est la solution, ici en terres musulmanes : l’amour du prochain, répondre au mal par le bien, ne pas se venger, le pardon, l’amour de l’ennemi, faire aux autres ce que l’on voudrait que l’on fasse à nous-mêmes,3 voilà ce qui attend à être semé. Et ces thèmes évangéliques font écho aux mots entendus le jour de l’investiture du président énoncés plus haut. Le nouveau gouvernement a un immense travail d’exécution de son programme de renouveau ; à nous chrétiens de relever le défi d’annonce de la Bonne Nouvelle de la vie renouvelée par le pardon à traves ses valeurs fortes.

Tous les hommes ou femmes politiques « n’ont pas la chance » d’avoir fait 27 ans de prison comme Mandela, puisque traduisant par là une transcendance de la foi en une cause écartant la motivation au pouvoir ou au profit personnel dans leur engagement. Croyons, prions, agissons pour que le profil de don de soi des nouveaux dirigeants sénégalais, suscitant la mémoire de l’Homme qui à l’origine a donné sa vie en rançon pour la rédemption de l’humanité, puisse conduire à une transformation des cœurs et des mentalités dans ce beau pays, propulsés dans leur nouvelle fonction le lendemain du lundi de Pâques.

1. La lettre est reproduite dans les médias, ici au bas de cet article : https://teranganews.sn/2024/04/incarner-les-principes-du-jub-jubal-jubanti-la-lettre-du-president-diomaye-faye-aux-fonctionnaires-et-agents-de-ladministration-document/

2. Article intitulé ‘françafrique’ de Wikipédia https://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7afrique

3. Que l’on trouve essentiellement dans la Sermon sur la Montagne (Matthieu chapitres 5 à 7)

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Lors de la conférence StopPauvreté du 6 avril 2024, l’étude Justice et Durabilité, qui a examiné les attitudes des chrétiens face à la justice sociale et à la durabilité, a été présentée. Six personnalités de l’Eglise et de la politique ont commenté l’étude. Parmi elles, Steve Tanner, auteur de ChristNet et président de A-Rocha.

Avez-vous déjà vécu votre électro-choc pour le climat ? Ce moment où vous avez réalisé que c’était du sérieux et que vous deviez vous engager et changer vos habitudes ? Que la qualité de vie de nos enfants en dépendait ? Que Dieu lui-même vous appelait à changer ?
J’ai vécu un tel moment le 2 juin 2007, lors d’une conférence sur le climat organisé par l’Alliance Évangélique Suisse, durant laquelle un Professeur de climatologie a fait un exposé magistral sur la science du climat, et un théologien a apporté les bases bibliques pour agir. Cela m’a impacté.

En 2007, tout était déjà clair :

  • Les causes du réchauffement : le CO2 d’origine humaine.
  • Les graves conséquences sur les écosystèmes et les humains.
  • La compréhension de l’appel de Dieu de prendre soin du climat.

Depuis, le monde s’est mis à agir, les chrétiens ont pris ce thème au sérieux. Mais nous n’allons pas assez vite pour sortir des énergies fossiles, parce que nous ne voulons pas renoncer à nos privilèges, et nous avons peur du changement.

Mon objectif ici est de répondre à 3 questions : en tant que chrétiens et église :

  1. Où en sommes-nous dans notre action pour le climat ?
  2. Quels obstacles nous empêchent-ils d’avancer ?
  3. Quels sont les éléments motivateurs pour nous engager davantage ?

L’étude Justice-durabilité donne des informations intéressantes sur notre action pour le climat. Elle a tout d’abord montré que c’est une préoccupation moyenne pour les chrétiens. Quelle signification en donner ? Que le problème n’est pas si grave ? Ou en bonne voie d’être résolu ?

Au niveau des objectifs durables prioritaires, on remarque des différences entre chrétiens pratiquant qui placent le climat au 3ème rang, et très pratiquants, qui le placent au 5ème rang.

Il semble que plus on est pratiquant, moins on fait du climat une priorité. Nous devons chercher à comprendre pourquoi.

L’étude a montré que certaines postures théologiques pourraient freiner l’action climatique.

La première est la suivante : «L’idée de la recréation du monde a un effet négatif sur le comportement durable des personnes interrogées».

L’Evangile, par exemple Luc 15 :11, qui traite de l’argent, nous rappelle que Dieu s’intéresse à notre manière de gérer les choses terrestres, même si ces dernières sont vouées à disparaître. Si nous sommes incapables de prendre soin de cette Terre, le Seigneur va-t-il nous confier sa nouvelle création ?

Un autre résultat théologique de l’étude est intéressant :

«Les chrétiens qui croient en un Dieu qui contrôle les événements dans le monde ont un comportement moins durable et sont moins préoccupés par le changement climatique».

Dieu est tout puissant, mais pourtant il nous commande d’agir en son nom, comme Matthieu 28 :18 le rappelle. Se cacher derrière la toute-puissance de Dieu pour ne pas agir n’est donc pas faire preuve de piété, mais de … désobéissance.

Cela montre l’importance d’une théologie «du soin à la création» prêchée dans nos églises. Si 65 % des protestants ont déjà entendu une prédication sur le thème de la durabilité, seulement 45 % des évangéliques l’ont eu, nous rapporte l’étude.

J’aimerais poursuivre par trois principes que chacun peut adopter pour agir pour le climat.
Une première étape est de faire notre bilan carbone pour identifier les gros contributeurs de CO2 dans nos vies. Cela nous permet de mettre les efforts aux bons endroits.
Deuxièmement, changer d’habitude est autant important que changer de technologie. Passer à la voiture électrique c’est bien, mais il faut aussi moins l’utiliser et choisir une voiture plus petite.
Finalement, nous devons soutenir les actions collectives tout autant que les individuelles, les deux sont nécessaires. Ce n’est pas un acquis dans les milieux évangéliques souvent défenseurs des liberté individuelle au détriment des actions collectives.

Depuis 2007, notre famille a entrepris un processus de réduction d’émissions de CO2.

  • Habitat : remplacé le chauffage au mazout par le solaire et le bois, et isolé la maison.
  • Mobilité : transports publics, forte réduction des vols en avion, voiture électrique.
  • Nourriture : réduction de viande, consommation locale et de saison.

Notre CO2 familial a fortement diminué, passant à moins de 4 tonnes par personne (moyenne suisse 10 tonnes), sans réduire la qualité de vie ni augmenter nos charges. C’est donc possible de réduire nos émissions. La crise climatique est plus facile à résoudre que d’autres problèmes humains comme les guerres ou la corruption. Les efforts nécessaires sont raisonnables, mais l’impact positif sur notre avenir est énorme.

Pour conclure, comme chrétiens nous avons trois puissants moteurs qui nous aident à avancer :

L’amour → il se manifeste par des actes. Jésus dit : tu aimeras ton prochain comme toi-même.
L’obéissance → la responsabilité pousse à agir. Agir n’est pas douter de la puissance de Dieu, mais faire notre part fidèlement, en ayant foi qu’il fera la sienne.
L’espérance → avoir foi en l’avenir mène à l’action. Vivre avec espérance nous fait entrer dans le changement. Il n’y a plus de sacrifices, mais des nouvelles possibilités.

Dans un monde souvent sans espoir, agir pour le climat est pour nous chrétiens une opportunité de montrer quel Dieu nous fait vivre : un Dieu d’espérance et d’amour. Alors : faisons-le !

Vers le streaming du commentaire de Steve Tanner

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La foi fait-elle une différence ? Oui, les chrétiennes et les chrétiens qui peuvent établir un lien entre la théologie, la spiritualité et la justice ainsi que la durabilité ont un comportement plus durable.