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Résumé de l’après-midi

Dans l’introduction de cet après-midi, Pierre-André Wagner a mentionné que l’égalité n’a pas encore été atteinte. La répartition des rôles entre hommes et femmes a perdu sa raison d’être. Des ressources qui ne doivent pas rester inutilisées. L’égalité entre les femmes et les hommes est inscrite dans la Constitution fédérale, mais elle ne correspond pas à la réalité. Les femmes ne jouissent pas de l’égalité des droits. Nous vivons dans le patriarcat. C’est une question de valeurs. Les hommes ont un certain rôle et un certain statut. Ils sont la norme.

Les femmes ont également fait l’objet de discriminations au sein de l’église. L’église est le reflet de la société dans laquelle elle vit. Cela contredit certaines affirmations importantes de la Bible. Deux des messages les plus importants de Jésus sont la liberté et l’amour. La liberté et l’amour sont contraires à l’inégalité. Notre foi est une foi individualiste. Il est aliénant de vouloir imposer des modèles à un groupe de personnes. Cela n’est pas conforme au commandement de l’amour. L’église a absorbé ce phénomène de l’environnement. a rendu cela à la société. Toutefois, son mandat est différent. Il s’agit de prendre un chemin différent. C’est notre chance.

Cette seule contribution a suscité quelques questions. D’où vient le patriarcat ? Pourquoi Dieu est-il masculin dans la langue vernaculaire ? Pouvons-nous nous passer de rôles ? Comment les rôles naissent-ils ? Les rôles sont-ils négociables ? Il ressort clairement de la discussion que de nombreuses personnes ne sont pas sensibles à l’évolution des rôles. Une loi ne change pas la réalité. Les rôles assurent également la sécurité.

Christian von Fellenberg a été le premier à prendre la parole et à s’intéresser aux femmes dans la Bible. Il a présenté quelques figures féminines et a souligné leur rôle important. Parmi les femmes citées, il mentionne Myriam et son rôle. Il a souligné qu’il était permis à Marie de devenir le vaisseau terrestre qui pouvait porter le salut du monde, le Christ. C’est à la croix que les femmes attendent le plus longtemps. Ils ont été les premiers sur la tombe. Ils ont été les premiers à parler de Jésus aux Juifs (Actes 1.14).

Il y a des aspects culturels dans la Bible. Qu’est-ce qui souligne à la pensée de l’égalité ? Pourquoi les hommes ont-ils peur des femmes ? L’une des choses mentionnées comme étant menaçantes est la capacité des femmes à faire des compromis.
Le dialogue est nécessaire. Façonner la société ensemble. Le thème de la réconciliation entre les hommes et les femmes est abordé.

Dans son intervention, Renate Wegmüller a mis en lumière la situation juridique et politique des femmes. Elle a expliqué le long cheminement vers le suffrage des femmes en Suisse (1918-1971) et a donné des informations sur la situation des femmes en Suisse aujourd’hui. Sa conclusion : l’amélioration de la situation des femmes stagne. Des progrès ont été réalisés, mais les partis bourgeois, en particulier, ne font pas leur travail en matière de partage du pouvoir entre les femmes et les hommes. Elle a distribué des propositions de mesures visant à améliorer cette situation insatisfaisante. Pour avoir une réelle influence en politique, une représentation de 35 à 40 % est nécessaire. Les préparatifs pour les élections du Conseil national en octobre 2007 sont déjà en cours. Les femmes doivent formuler leurs demandes avec clarté et insistance.

Elisabeth Geiser a parlé de son point de vue en tant que femme de famille. Elle a défendu le point de vue des enfants, qui n’ont pas beaucoup de lobby. Les enfants ont besoin de temps pour absorber et mettre en œuvre leurs impulsions. Les enfants apprennent beaucoup par le mouvement.

Après chaque contribution, des discussions ont été engagées. Cette journée impressionnante s’est terminée par une communauté de prière. Il faut espérer que le sujet continuera à se répandre.

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Depuis quelques mois, les médias se vantent que le nombre de demandes d?asile est en forte baisse. Parallèlement, les méthodes pour parvenir à cette baisse apparaissent au grand jour, ainsi que la valeur que nos autorités attribuent à l?être humain. Voici deux cas d?espèce et un appel à l?action.

Cas d’espèce n°1 : la mort comme faisant partie de la solution

Fin mars, le Tribunal fédéral a décidé dans un arrêt que des requérants d?asile déboutés ont droit à l?aide minimale d?urgence si, sans cette aide, leur vie et santé sont en danger. Car, argumente le TF, la Constitution protège le droit à la vie. Le chef du Département de la justice et police, Christoph Blocher, a réagi à cette décision en suggérant qu?il faudrait donc amender la Constitution : « Si la suppression de l?aide d?urgence contribue à résoudre un véritable problème, alors nous devrons nous réserver la possibilité de modifier la loi et, au cas échéant, la Constitution. »

La mort d?homme sera donc intégrée comme partie de la solution. Je crois qu?aujourd?hui, les Suisses doivent tirer la sonnette d?alarme et choisir dans leur c?ur quelle direction prendre. Est-ce que cela peut être la voie de Dieu ? Et ce d?autant plus que la procédure d?une partie des requérants d?asile déboutés n?avait aucune chance d?aboutir, car on considère automatiquement que les papiers qu?ils ne produisent pas (puisqu?ils ont dû s?en débarrasser pendant leur fuite) représentent une non-divulgation de leur identité et donc une raison de ne pas même entrer en matière?

Cas d?espèce n°2 : danger de mort comme cause de refus

Didim Teka, responsable de ChristNet Congo, voulait participer, en mars, au Forum alternatif mondial de l?eau à Genève. Or, l?ambassade suisse lui refusa l?octroi d?un visa en première instance. Cela fut justifié ouvertement par la situation politique de plus en plus incertaine en RDC ce qui augmenterait le risque que Didim Teka reste finalement en Suisse. Il ne s?agira probablement pas d?un cas isolé?

Qu?est-ce que cela révèle sur la politique d?asile suisse ? Rien d?autre que notre refus d?accueillir des personnes justement PARCE QU?elles sont en danger et pourraient se réfugier chez nous. Si on connaît les persécutions périodiques et les milliers de morts en RDC (et qui serait mieux placé que l?ambassade suisse à Kinshasa pour le savoir ?), on peut s?imaginer qu?un refus de visa peut signifier la mort. Nous fermons donc la porte aux personnes mêmes qui fuient la mort. N?avons-nous toujours rien appris de l?Histoire et de notre rejet d?accueillir les Juifs pendant la Seconde guerre mondiale ? A l?époque, les Suisses avaient comme prétexte la peur du voisin allemand et le risque de mettre en jeu sa bienveillance. Aujourd?hui, même une telle raison n?existe plus pour justifier le renvoi des gens potentiellement menacés par la mort.

Halte à la politique d?empêchement de l?asile !

Quelle hypocrisie ! Certains politiciens martèlent qu?ils veulent se débarrasser des « faux » réfugiés pour faire de la place pour les « vrais ». Les deux cas d?espèce cités nous montrent que, dans la pratique, il ne s?agit pas de privilégier les « vrais », mais bien d?empêcher tout le monde de venir chez nous ! A cette fin, nous allons jusqu?à accepter la possibilité que des gens meurent. L?argument de ces mêmes politiciens selon lequel un vrai réfugié obtiendra un visa (et que, partant, des immigrants sans papiers valables seraient de faux réfugiés) se trouve également invalidé par ces exemples. Nous-mêmes refusons le visa aux réfugiés. Ainsi, le seul chemin qui s?ouvre à eux est l?immigration illégale qui, pour le Département de justice et police, est une raison de ne pas entrer en matière pour une demande d?asile?

Il est grand temps que nous nous levions contre ces perversions. Il paraît évident que renvoyer des gens dans une situation de danger de mort est une abomination aux yeux de Dieu. Ne permettons pas que le dédain de la dignité humaine augmente en Suisse. Levons la voix pour rendre publics ces engrenages scandaleux. Ne laissons pas se reproduire les événements de la Seconde guerre mondiale avec les Juifs. Opposons à cette pratique, qui est également soutenue par certains chrétiens, les valeurs de la Bible et l?amour de Jésus. Aujourd?hui, le moment est venu !

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« Profiteurs du social, faux réfugiés, tricheurs AI? » Certains milieux traitent les questions de l?asile, du chômage et de l?AI principalement sous l?angle des abus potentiels. Evidemment, l?abus n?est pas bon et cette question devrait être considérée lors de l?élaboration des politiques sociales. Force est de constater que nombreux sont les politiciens qui s?appuient sur la crainte des abus afin de restreindre l?accès aux droits sociaux. Or, ceci provoque des trous toujours plus importants dans notre filet social et humanitaire.

La peur des abus est présente jusque dans nos Eglises évangéliques. Comment pouvons-nous gérer cette peur et l?éventualité que des gens abusent de notre générosité ? Les Evangiles nous permettront de comprendre quelle était l?attitude de Jésus, notre plus grand modèle, lorsque des gens ont abusé de sa générosité et sa confiance.1

Jésus et la peur de l?abus

Face à l?abus de confiance, Jésus adopte une attitude sereine, ce qui apparaît de la manière la plus impressionnante dans le fait qu?il nomme Judas Iscariot comme l?un des douze disciples. Il sait dès le début que Judas va le trahir.2  Or, la sérénité de Jésus ne concerne pas « seulement » sa propre vie, mais la vie de toute la communauté des disciples ; la trahison de Judas mettra en danger la vie de tous. Cette sérénité s?étend jusqu?au domaine pour nous si délicat des finances : Judas détournait des fonds de la caisse commune qui lui était confiée, pourtant Jésus en était tout à fait conscient.3

Il est important de constater que Jésus agit ainsi non pas par naïveté, ni parce qu?il aime et fait confiance aveuglément. Il est dit de lui qu?il « n?avait pas besoin qu?on lui rendît témoignage d?aucun homme ; car il savait lui-même ce qui était dans l?homme »4 . Il fait donc confiance en toute connaissance de cause.

Sortir de la peur de l?abus

Ce comportement n?était possible que grâce à sa confiance intime dans le Père : il recevait constamment de la plénitude du Père et n?avait donc pas besoin de gratitude, ni de respect de son entourage. Ce comportement fait apparaître quel amour Dieu a pour nous : Il nous aime et Il est prêt à payer le prix, même s?Il sait que beaucoup d?hommes et de femmes abuseront de sa générosité.5

C?est cette générosité divine qui nous permettra d?abandonner la peur de manquer, mais uniquement si nous sommes prêts à l?accepter. C?est son plus grand désir de faire cadeau de sa plénitude à tous ceux qui le lui demandent, qui le cherchent et qui frappent à sa porte.6  Sommes-nous prêts à recevoir ? Si nous sommes ouverts à sa bénédiction inconditionnelle, nous deviendrons prêts à agir selon le c?ur de notre Père céleste et de rendre sa générosité visible à tous ceux qui demandent, cherchent et frappent à notre porte, à savoir les personnes ayant besoin d?une aide sociale, les requérants d?asile et les bénéficiaires de l?AI.

Le fruit de la générosité

Lorsque nous abandonnons la fausse croyance selon laquelle nous allons manquer si nous sommes généreux, nous accomplirons le commandement de l?amour du prochain. Et ce n?est pas tout : Dieu nous promet une grande bénédiction. Car Sa logique à Lui défie notre logique de la peur :

« Sachez-le, celui qui sème peu moissonnera peu, et celui qui sème abondamment moissonnera abondamment. Que chacun donne comme il l?a résolu en son c?ur, sans tristesse ni contrainte ; car Dieu aime celui qui donne avec joie. Et Dieu peut vous combler de toutes sortes de grâces, afin que, possédant toujours en toutes choses de quoi satisfaire à tous vos besoins, vous ayez encore en abondance pour toute bonne ?uvre, selon qu?il est écrit : Il a fait des largesses, il a donné aux indigents ; Sa justice subsiste à jamais. » 2 Corinthiens 9.6ss.

Prions afin que Sa justice apparaisse à nouveau dans notre pays dans les domaines du social et de l?asile ? et afin que les chrétien-ne-s suisses y jouent un rôle clé.


1. Mon analyse concerne uniquement l?abus de confiance qui peut être observé dans le social. Pour d?autres abus, en particulier l?abus de pouvoir, Jésus adoptera une attitude très différente.

2.  « Jésus leur répondit : N?est-ce pas moi qui vous ai choisis, vous les douze ? Et l?un de vous est un démon ! Il parlait de Judas Iscariot, fils de Simon ; car c?était lui qui devait le livrer, lui, l?un des douze. » Jean 6.70s.

3. « Un de ses disciples, Judas Iscariot, fils de Simon, celui qui devait le livrer, dit : Pourquoi n?a-t-on pas vendu ce parfum trois cents deniers, pour les donner aux pauvres ? Il disait cela, non qu?il se mît en peine des pauvres, mais parce qu?il était voleur, et que, tenant la bourse, il prenait ce qu?on y mettait. » Jean 12.4ss.

4. Jean 2.25

5. « Mais Dieu prouve son amour envers nous, en ce que, lorsque nous étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous. » Romains 5.8

6. Matthieu 7,7ff.

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Préface

Dans les temps anciens et bibliques, le patriarcat prédominait dans la plupart des cultures. L’Égypte, Babylone, l’Orient de l’Antiquité, la Mésopotamie, la ville d’Ur, d’où Abraham est venu (aujourd’hui l’Irak), pour ne citer que quelques-unes des civilisations avancées de cette époque. À mon avis, il s’agit donc de considérer avant tout les femmes dans le contexte biblique, qui indiquent des tournants, des points de bouleversement dans le flux de la tradition et ouvrent la voie à une nouvelle façon de voir les choses, qui est considérée comme allant de soi dans de nombreux endroits aujourd’hui.

Miriam, l’ambitieuse

Miriam est la sœur aînée de Moïse. Elle protège son petit frère qui est couché dans un panier dans les roseaux. (« Au loin, la sœur se tenait debout pour voir comment il allait s’en sortir. Genèse 2:4)

Dans l’Exode 2:7, on nous raconte comment Miriam offre immédiatement son attention à la fille du Pharaon, qui trouve le petit frère en pleurs se baignant dans le Nil : Je cite : « Dois-je aller te chercher une nourrice hébraïque pour qu’elle t’allaite ?

Dans l’Exode 12, 1 et suivants, nous lisons à propos de la soif de reconnaissance de Miriam : « Miriam et Aaron parlèrent contre Moïse à cause de la femme cushite qu’il avait prise pour épouse (…) : ‘L’Éternel n’a-t-il pas parlé à Moïse seul, mais aussi à nous ?

La prophétesse Miriam prit la timbale, et toutes les femmes la suivirent avec des timbales et des cocardes, et Miriam chanta pour elles : Chantez à l’Éternel, car il est très élevé ; il a jeté à la mer son cheval et son cavalier (forces égyptiennes en route vers le Sinaï) ?

Toujours dans le livre de Micah, le leadership de Miriam est confirmé rétrospectivement : T’ai-je fait sortir du pays d’Égypte, t’ai-je racheté de la maison de servitude, et t’ai-je envoyé Moïse, Aaron et Miryam pour te guider ?

Oui, elle prend presque la place de Moïse dans l’historiographie deutéronomiste : « Tu te souviens de ce que le Seigneur ton Dieu a fait à Miriam sur le chemin quand tu es sorti d’Égypte ? (Deut. 23:9)

Miriam se révèle également être une femme forte en matière de santé : elle est atteinte de la lèpre (Nombres 12:10) et retrouve la santé (12:5).

Enfin – et c’est inhabituel pour cette première époque – comme pour les hommes d’État après leur mort, le lieu et le moment exacts de l’enterrement sont décrits (Nb 20, 1)

Deborah = la femme patriotique

Deborah a exercé la fonction de juge sur Israël avec Barak aux alentours de 1200 av. Ce bureau comprend l’administration de la justice dans les litiges, mais aussi des fonctions de direction. Déborah, la femme de Lapidoth, était une prophétesse et rendait justice aux Israélites à cette époque ? (Ri. 4:4)

Nous poursuivons notre lecture : Deborah exhorte Barak à délivrer Israël (Ri. 4:6), en étant prêt à le suivre dans la bataille (Ri. 4:9).

Elle incite activement Barak à agir. Ri. 4,14 : « Déborah dit à Barak : « Lève-toi, car c’est le jour où le Seigneur a remis Sisera entre tes mains. Ainsi, le commandant Barak, qui est également devenu commandant grâce à Déborah, est victorieux au Mont Thabor contre le roi Sisera, qui était le chef d’une coalition de rois cananéens.

Dans Juges 5:1ff. nous lisons le Chant de Déborah, un chant de victoire que Déborah chante avec Barak après la victoire.

Enfin, après la victoire, Deborah procède à une évaluation du comportement de chacune des tribus de Ruben, Galaad, Dan, Asher, Zebulun, Naphtali, Meros, et de leurs forces, dans laquelle elle réprimande tout particulièrement l’indifférence de celles-ci. Ainsi, nous lisons en 5, 23 : « Maudit soit Meros, (…) qu’ils ne soient pas venus au secours du Seigneur …. ?

Ruth

…est beaucoup citée, mais à mon avis elle correspond plutôt à l’image classique de la femme à cette époque : femme fidèle qui suit son mari partout (Ruth 1:16), diligente dans la maison et la ferme (3:5), mais est connue parmi le peuple comme une « femme vaillante » (3:11).

Eve

Comme Ruth, Eve, la femme d’Adam est également très souvent citée. Elle a en effet reçu un grand titre avec son nom traduit mère de tous les vivants. Souvent, la lecture excessive est la fonction de rupture de la violence d’Eve. Tout le monde connaît l’histoire de Caïn et Abel et du fratricide. Dans la série sur la procréation de Caïn commence une histoire de violence qui atteint son apogée chez Lémec, lorsque le texte biblique lui fait chanter le premier hymne de guerre du monde : Genèse 4:23ff : « Et Lémec dit à ses femmes : Adah et Zillah, écoutez ma parole, femmes de Lémec, écoutez ma parole : un homme a été tué pour ma blessure, et un jeune homme pour mon bien. Car si Caïn est vengé sept fois, Lamek sera vengé soixante-dix fois sept fois.

La spirale de la violence est brisée, ce qui n’avait guère été remarqué auparavant :

25 : (…) Eve enfanta un fils qu’elle appela Seth, car Dieu m’a donné une autre descendance pour Abel (= « vapeur », « sans continuité »), parce que Caïn l’a tué. Un fils est également né de Seth, qu’il a appelé Enos. À cette époque, les gens ont commencé à appeler le nom de Yahvé ?

Abigail

… nous découvrons une figure féminine intéressante qui commence à briser l’image conservatrice de la société patriarcale : épouse de Nabal, puis de David, elle était « sage et belle ». (1 S 25, 3).

Le Syro-Phoenicien

… qui ne porte pas de nom parce qu’elle vient de Canaan, terre d’autres religions, est inscrite dans l’histoire comme une femme exemplaire de grande foi : « O femme, ta foi est grande, qu’il te soit fait comme tu le souhaites ! Et sa fille a été guérie à la même heure ?

La reine de Saba. « The Examiner »

Connue pour sa fabuleuse richesse, elle entend parler de la gloire de Salomon : 2 Chr. 9.1ss : ?et elle est venue éprouver Salomon à Jérusalem par des énigmes (…) et Salomon lui a donné des réponses à toutes ses questions (…). 5ff : Résultat : ?et elle dit au roi : ?la vérité absolue est ce que j’ai entendu dans mon pays à propos de toi et de ta sagesse. Je ne voulais pas le croire des gens avant de venir ici et de le voir de mes propres yeux ?

Jézabel : Là où il y a de la lumière, il y a aussi de l’ombre.

On attribue à Jézabel de nombreuses mauvaises qualités pour les oreilles de cette époque : Elle est mal vue pour son idolâtrie. Elle ordonne à 450 prêtres de Baal de sacrifier à Baal au Carmel, et devient dans l’histoire l’antagoniste du prophète Elie. (1 Rois 18:19)

Dans 1. Rois 19,2, on entend qu’elle veut se venger d’Elie à cause de l’échec du sacrifice de Baal au Carmel.

Oui, 1 Rois 21:5 – 13 la décrit comme une meurtrière.

Plus tard, elle séduit son mari pour qu’il pèche 1 Rois 21:25 et est elle-même très vaniteuse 2 Rois 9:30, et doit finalement mourir elle-même d’une mort terrible.

Ataliah

… ?la reine cruelle ? Fille du roi Achab d’Israël, mariée à Joram de Juda, elle tente d’introduire le culte du Baal tyrien à Jérusalem, et devient l’assassin de « toute la famille royale », après avoir appris la chute de son fils Ahaziah. Elle fait tuer tous les Davidids, dont un, le petit-fils qui s’échappe cependant, Joash, qui la renverse et la tue 6 ans plus tard en 840 av.

Observations générales dans la Bible :

Dans le long arbre généalogique de Jésus tel que nous le présente Matthieu au chapitre 1, en 2 étapes d’Abraham à David et de ce dernier à Jésus, on ne nomme presque que des hommes qui engendrent des fils, qui ont à leur tour des fils, etc. Jusqu’à Marie : ici, la longue file d’attente est soudainement interrompue par la naissance de la vierge, un événement très inhabituel qui ne concerne pas seulement les oreilles d’aujourd’hui. Joseph est là, mais sa possible paternité s’efface complètement au profit du miracle de cette naissance extraordinaire et miraculeuse. La naissance en tant qu’événement spécifiquement féminin se trouve au CENTRE des événements mondiaux ! Non seulement une nouvelle ère commence pour le christianisme, mais il est souligné que Marie peut devenir le seul « vase » terrestre et mortel qui peut porter et donner naissance au « salut du monde », le Christ.

Sur la croix, ce sont encore les femmes qui endurent le plus longtemps et qui accompagnent Jésus dans sa mort (Mc 15,40), et la première qui est venue au tombeau à Pâques (Jn 20,1). Ils furent en outre les premiers à parler de Jésus aux Juifs (Lc 2,37ss).

Lors de la première réunion de prière des apôtres, probablement après Pâques, les femmes étaient présentes, parmi lesquelles Marie, la mère de Jésus, est mentionnée. (Actes 1:14).

Les femmes ont en outre été les premières à recevoir des missionnaires chrétiennes dans les pays de mission européens. Nous avons lu l’histoire de Lydie, qui a accueilli Paul et Silas à Philippes et est devenue la première ( !) chrétienne européenne.

La liste de dénombrement pourrait être étendue, mais elle dépasserait le cadre temporel de cet événement.

 

La littérature :

Buchhorn-Maurer, D., éd., Sœurs, mères et prophétesses,

Schwabenverlag Ostfieldern, 2004.

Diezelbacher, M., Saints ou sorcières, Patmosverlag, Düsseldorf 2004.

Fischer, Irmtraud, Gottesstreiterinnen, Kohlhammer Stuttgart, 1995.

Kruse, Ingeborg, Sous le voile du rire, Stuttgart, 1999.

Meissner, Angelika, Und sie tanzen aus der Reihe, Stuttgart, 2002.

Motté, Magda, les larmes d’Esther, la bravoure de Judith, Darmstadt, 2003.

Richards, Sue et Lary, Toutes les femmes de la Bible,

Brunnenberlag, Giessen, 2003.

Sölle, Dorothee, God’s strong daughters, Schwabenverlag, Stuttgart, 2003.

Wind, Renate, Eva, Maria and Co, Neukirchener Verlag, Neukirchen, 2004.

 

Auteur : Christian c. Fellenberg, lic.theol., infirmière, Sandrainstr. 84, 3007 Berne

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Il dit alors à l?homme qui avait la main paralysée :

– Lève-toi et tiens-toi là, devant tout le monde.

L?homme se leva et se tint là.

Luc 6, 8

Il est une langue d?Europe Centrale dans laquelle « NEM » veut dire « NON ». Tout simplement « NON ». Impossible si l?on y pense de ne pas associer alors la mesure appliquée aux demandeurs d?asile refusés dans notre pays à la plus élémentaire – mais aussi à la plus terrible – des négations. Celle de la réalité. La réalité du monde d?abord, avec ses souffrances, ses violences et ses exils. La réalité de la détresse d?hommes et de femmes ensuite, touchés par ces fléaux, et venus chercher quelque chance d?un avenir ici. Celle, enfin, de leur présence parmi nous, qui ne dépend pas de notre capacité à l?ignorer.

A l?opposé de ce refus aveugle, il est un homme qui a su prendre en compte l?entier de la réalité des personnes dont il a croisé le chemin, le Christ. De lui, apprenons à défendre et à rétablir la dignité de tout être humain, sans considération de qualités. De lui, entendons l?appel à prendre en charge la pleine réalité du monde, aussi complexe et fuyante soit-elle. Et aujourd?hui, quand il se trouve parmi nous des personnes privées de la plus rudimentaire assistance, comprenons notre responsabilité à faire le nécessaire pour que cette réalité soit assumée par les autorités de notre pays.


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Le premier avril 2004, sont entrées en vigueur des mesures d’exclusion du système d’aide sociale qui touchent les requérants pour lesquels l’office fédéral des réfugiés n’est pas entré en matière (NEM).

Une situation dramatique

J’ai participé à 3 réunions intercantonales composées de personnes compétentes, dynamiques et bien décidées à venir en aide à ces exclus d’aujourd’hui, jusque dans la rue et dans l’hiver.

Nous avons échangé des informations sur cette situation dramatique qui touche chaque canton. Et bien, les nuits qui ont suivi ces réunions ont été difficiles pour moi. Malgré mes expériences humanitaires au milieu de la guerre, qui m’ont certes rendue plus fortes, je ne peux m’empêcher de trembler devant tant d’inhumanité avérée.

A Soleure, j’ai vu des hommes qui n’ont même pas accès à une baraque de chantier désaffectée pour se protéger et se reposer; le canton l’avait pourtant rénovée pour la transformer en « centre d’urgence » et les places disponibles ne manquaient pas.

Pour reprendre l?exemple de Soleure, les « NEM » doivent y vivre dans la rue et se débrouiller pour dormir. Ils tentent souvent de se réfugier pour dormir dans les centres d’hébergement mais ils en sont souvent chassés la nuit; jetés à la rue, ils subissent alors des contrôles « musclés » de la part de la police. Et évidemment pas d’accès aux soins, pas d’hygiène?

L’aide d’urgence accordée, 8 francs par jour et par personne pour la nourriture, l’hygiène et les vêtements, 13 francs pour le logement ne permet pas de survivre et ne correspond en rien aux moyens indispensables pour mener une existence conforme à la dignité humaine prévus par la Constitution.

Comme si l’horreur n’était pas suffisante, les personnes originaires d’Afrique sont régulièrement exposées aux attaques – verbales et physiques – de groupes racistes.

On sait, bien entendu, théoriquement que, dans tous les groupes de population des humains ne se comportent pas correctement. Mais si l’on décide d’attribuer la vente de drogue aux seuls africains, attribuera-t-on selon le même raisonnement la pédophilie aux occidentaux? Permettez-moi d’en douter!

Agissons pour vivre ensemble le mieux possible !

Ce que je sais c’est que je ? nous, et vous, j’en suis sûre – ne voulons pas attendre et voir que des gens souffrent et même décèdent à force de vivre dans des conditions inhumaines pour nous mobiliser et crier à nos autorités que nous ne pouvons accepter ces mesures indignes qui risquent de s’étendre à l’ensemble des requérants déboutés.

Et pourtant, l’article 12 de notre Constitution fédérale stipule que toute personne dans le besoin a le droit d?être aidé et assisté et de recevoir les moyens indispensables pour mener une existence conforme à la dignité humaine.

Telles sont notre force, notre richesse et notre fierté. Ainsi, nous, Suisses et autres locataires de notre beau pays, exigeons impérativement d’une nation qu’elle garantisse à chacun le droit au respect de la personne, à celui de vivre sous un toit, au droit de se nourrir décemment.

Alors ne remettez pas à demain, faites signer la pétition de Solidarité sans frontières, c’est une manière de garder le respect des membres de cette société dans laquelle nous devons vivre ensemble le mieux possible.


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Défis lancés aux chrétiens évangéliques

 

De nombreuses églises évangéliques sont aujourd’hui plutôt apolitiques. La politique et l’engagement au sein de la société sont négligés pour plusieurs raisons :

 

  • L?idée prédomine que le monde sera de toute façon anéanti prochainement, alors pourquoi donc se préoccuper de politique, de société et chercher à modifier la donne ? De tous temps, les chrétiens ont cru que la fin du monde était proche. L’insécurité grandissante dans le monde, provoquée par des changements d’ordre culturel, exacerbe naturellement les peurs. Reste que même si la fin du monde s?est rapprochée du fait de la réalisation de diverses prophéties bibliques, rien ne laisse croire que le jour de la fin est pour demain. Nous croyons qu’il n’est pas de notre ressort de connaître ou chercher à interpréter le moment de la fin (Mt 24.36 : « Pour ce qui est du jour et de l?heure, personne ne les connaît, ni les anges des cieux, ni le fils, mais le Père seul »). Il est également écrit que Christ reviendra de façon très soudaine. Tant que la fin du monde n’est pas arrivée, nous sommes appelés à prendre au sérieux la parole de Dieu et à nous engager en faveur de notre prochain, que ce soit au travers de la politique ou de la société.
  • Certaines églises affirment par ailleurs que nous ne sommes pas de ce monde. C?est vrai, mais la Bible nous enseigne aussi que nous sommes DANS ce monde (Jean 17.14-19). Et elle nous enseigne également que nous devons pratiquer le bien à l?égard de notre prochain, que ce dernier soit chrétien ou non (voir p.ex. l?histoire du bon Samaritain).
  • Souvent, nous ne nous préoccupons que du salut de notre propre âme et guère de la mission qui nous est confiée dans la Bible d?aimer notre prochain. Bien sûr, la relation à Dieu est un élément central de notre vie de foi, mais la Bible nous enseigne également que la foi, si elle n?a pas d??uvre, est morte en elle-même (Jc 2.17).
  • L?engagement social est jusqu?à présent souvent resté l?apanage de la diaconie. La diaconie est en soi une bonne chose, mais elle ne saurait suffire. Bien trop souvent, elle agit comme un pansement, sans s?attaquer aux causes. Nous devrions modifier les structures qui suscitent l?injustice plutôt que de venir en aide aux victimes de ces structures.
  • L?engagement politique des églises libres s?est jusqu?à présent souvent limité à des thèmes moraux tels que l?avortement, l?homosexualité, etc. La Bible nous appelle pourtant à aller plus loin et à rechercher le bien-être de notre prochain sous tous ses aspects. Certains cercles ecclésiastiques rejettent ce principe en l?attribuant aux théories de l?évangile de prospérité. Celles-ci affirment qu’il suffit de croire de la bonne façon pour être béni matériellement. Il se peut qu?ils aient encore à l?esprit les théories calvinistes de la prédestination, d?après lesquelles il est possible de déduire du succès rencontré au travail si la personne est sauvée ou non. Bien entendu, Dieu nous promet ses bénédictions, mais l?idée selon laquelle il n?est pour cette raison pas nécessaire d?offrir une justice sociale et un soutien aux faibles est en complète contradiction avec l’enseignement donné dans la Bible. Dans l’Ancien Testament déjà, les prophètes se plaignaient, au sujet du peuple d?Israël, de l?oppression et de la misère dans lesquelles vivaient les pauvres et les plus faibles en raison la dureté des c?urs des Israélites. Dans Matthieu 25, Jésus explique selon quels critères se fait le jugement : il décrit clairement que le facteur décisif est la solidarité envers les pauvres, les faibles, les détenus, etc. Lorsque les premiers chrétiens ont tout partagé, ce n?était pas en vain (Ac 4.32).

 

Les églises évangéliques se trouvent donc aujourd?hui face à plusieurs défis :

 

1. Dépasser les thèmes d?ordre moral :

L?engagement en faveur des thèmes moraux est bon, mais il ne suffit pas. Nous avons également reçu pour mission de nous engager pour défendre la justice et les plus faibles : « Faites droit au faible et à l?orphelin, rendez justice au malheureux et à l?indigent » (Ps 82.3) et « Ouvre ta bouche pour le muet, pour la cause de tous les délaissés » (Pr 31.8a).

 

2. Créer des structures justes au lieu de la seule diaconie :

Ce qui précède nous montre également qu?il ne suffit pas de panser les plaies par l?engagement diaconal, mais qu’il faut également combattre les causes en amont, aux niveaux politique et législatif. En voici quelques exemples :

 

3. Partager davantage : est-il normal que des personnes travaillant à temps complet n?arrivent pas à vivre de leur salaire ?

 

4. Travail en faveur des plus faibles et sécurité sociale : est-il normal que les personnes qui ne sont embauchées par aucune entreprise parce qu’elles manquent de qualifications ou sont diminuées psychiquement / physiquement soient réduites à vivre dans la pauvreté ?

 

5. Egalité des chances : est-il normal que l?égalité des chances dans la formation soit de plus en plus remise en question en raison des privatisations et du démantèlement des bourses en faveur d?enfants de familles à faible revenu et parce que certains cercles affirment que si on le veut vraiment, on peut tout atteindre par soi-même ?

 

6. Pouvoir : est-il normal que des milieux où l?argent coule à flot aient bien plus d?influence que les « malheureux et les indigents » lors de campagnes de votation ou d?élections, parce qu?ils détiennent des médias ou sont représentés par des groupes de pression au parlement ou au sein de commissions ?

 

7. Remettre en question les préjugés :

  • « Les étrangers sont privilégiés et les Suisses sont ?les dindons de la farce? ». Les étrangers possèdent en moyenne un niveau de formation largement inférieur et, partant, sont davantage touchés par le chômage et la dépendance envers l?assistance publique qui s’ensuit. Le préjugé selon lequel les étrangers nous exploitent ne tient pas la route.
  • « Les étrangers commettent davantage de crimes que les Suisses » : dans l’ensemble, le nombre d?étrangers impliqués dans des délits est effectivement supérieur à la moyenne. Mais en y regardant de plus près, l?on constate que statistiquement cela n?est dû qu?à la proportion bien plus importante de jeunes hommes parmi les étrangers que parmi les Suisses. Or, comme la criminalité, dans toutes les cultures, est avant tout le fait d?hommes jeunes, cela donne l?impression que les étrangers sont plus portés à la criminalité que les Suisses. Mais si l?on compare entre eux les catégories d?âge et les sexes, l?on constate que les étrangers ne commettent pas davantage de délits que les Suisses !
  • « Les bénéficiaires de prestations sociales sont déresponsabilisés par l?Etat » : ici aussi, il convient d?y regarder de plus près, car il ne saurait être question d’abandonner les gens à leur sort. La plupart des chômeurs et bénéficiaires de l?assistance sociale ne trouvent effectivement pas de travail, et il n’y a pas d’autre solution que de les soutenir et leur permettre de mener une vie digne. Au lieu de démanteler le système, il conviendrait d’offrir un soutien supplémentaire à la formation, afin de réintégrer ces personnes.

 

Nous devons dès lors être prêts à examiner les choses de plus près et à nous intéresser véritablement aux hommes et femmes avant d’émettre un jugement. Il est par trop facile et confortable de dire que le prochain est coupable de ce qui lui arrive, car cela nous décharge de notre responsabilité et nous évite de devoir partager…

 

8. Offrir un soutien véritable au lieu d?impératifs moraux :

Il ne suffit pas de nous prononcer par exemple contre l’avortement, contre la délinquance, pour le mariage et la famille, pour un plus grand sens des responsabilités, etc. Il nous faut également assumer notre part de responsabilités et rendre possible la réalisation de ces postulats ou soutenir les personnes concernées.

 

  • Avortement : que faisons-nous pour que des personnes dans des situations financière ou personnelle critiques ne doivent pas avorter ? Existe-t-il une aide financière globale, un soutien psychologique ou une crèche pour l?enfant ? Ou ces étapes nécessaires sont-elles à nouveau jugulées par la peur que certaines femmes puissent en profiter pour élever des enfants sans père ?
  • Délinquance : que faisons-nous pour nous attaquer aux causes de la délinquance (profondes différences sociales, matraquage publicitaire incessant, en même temps que l’absence de chances et de débouchés pour certaines couches sociales) plutôt que d’envoyer simplement les « méchants » en prison (et ensuite tout rentrera dans l?ordre) ?
  • Mariage et famille : s?ils sont indéniablement source de joie, les enfants engendrent des coûts et les familles se trouvent fréquemment plongées dans des situations financières difficiles, en particulier lorsque les parents ne peuvent pas travailler tous les deux. Que faisons-nous pour que les salaires suffisent ne serait-ce qu?à rendre possible la création d?une famille ? Il ne suffit pas de réduire les impôts des familles, surtout si la baisse est élaborée de telle façon que les familles à faible revenu n?en profitent guère, comme le prévoit à présent le parlement? (voir l?article à ce sujet sur ChristNetOnline) Et que faisons-nous pour éviter que les heures d’ouverture des magasins soient complètement déréglementées, de sorte que les familles s’en trouvent déchirées ?
  • Prise de responsabilité : que faisons-nous pour créer une véritable égalité des chances et pour renforcer la situation des chômeurs et des tributaires de l?aide sociale ?

 

9. Agir pour la Suisse, mais pas aux dépens des autres pays :

Il est bien beau d?entreprendre de prier et de nous préoccuper pour notre pays. Mais ne tombons pas dans le piège de penser que tout ce qui est bon pour notre pays l’est également aux yeux de Dieu. Nous sommes trop souvent enclins à trouver des raisons pour affirmer que ce qui est bon pour notre pays ne saurait être mauvais pour les autres. Il vaut la peine d?y penser à deux fois. Nous devons par exemple réfléchir franchement au secret bancaire, à nos exportations d’armes et à notre tendance à passer sous silence les injustices pour ne pas nuire aux relations économiques.

 

10. Intérêts propres :

Nous avons une tendance naturelle à croire davantage les théories qui nous confortent dans nos pensées que celles qui nous dérangent. Par conséquent, il nous faut prendre conscience des intérêts propres qui peuvent se cacher derrière nos opinions. Sommes-nous disposés à voter à l’encontre de nos propres intérêts ? Et à l?encontre des privilèges et intérêts de notre commune, de notre canton ou de notre pays à l?égard de ses voisins (p.ex. dans la « lutte pour attirer les riches contribuables »).

 

Lors d’élections et de scrutins, examinons attentivement quels intérêts (le plus souvent de nature financière) se trouvent à l’origine de quelles prises de position.

 

11. Tout pour Mammon ?

La prophétie de Scott Mac Leod « Missionnaires de miséricorde » (voir l?article sur ce thème sur ChristNetOnline) a tapé dans le mille. Sur les plans personnel et politique, nous sacrifions beaucoup trop aux intérêts de Mammon, sans même nous en rendre compte : nos valeurs, nos familles, nos dimanches, notre amour et notre solidarité. Allons-nous laisser encore plus de marge de man?uvre à Mammon ? Nous sommes appelés à décider qui nous voulons servir, Mammon ou Dieu. En tant que peuple et qu?église, nous avons l’occasion, de mercenaires de Mammon que nous sommes, de devenir des mercenaires de la miséricorde.

 

Les défis auxquels nous sommes confrontés sont de taille. Mais Dieu nous apporte son aide.


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L?économie et la baisse d?impôts ? par Dr. Andrew Lee

 

Personne n?aime payer des impôts. Par conséquent, toute baisse d?impôts est généralement a priori bienvenue. Je souhaite à présent me pencher principalement sur la question de l?allégement fiscal du point de vue économique. Quelles sont les théories appliquées par (certains) économistes pour justifier une baisse d?impôts? Quelles ont été les conséquences économiques des baisses d?impôts par le passé? Quelles conclusions peut-on en tirer? Je me référerai à l?article ?The Tax-Cut Con? de Paul Krugman, l?un des économistes les plus réputé au monde. (www.pkarchive.org/economy/taxcutcon.html).

 

Les baisses fiscales aux Etats-Unis

 

Nous pouvons tirer des leçons de l?exemple américain, qui connaît depuis près de 25 ans une véritable ?croisade anti- impôts?. Krugman qualifie de ?fanatiques? les opposants – de plus en plus influents – aux charges fiscales. Il donne un exemple: mener une guerre est coûteux et entraîne presque inexorablement des hausses fiscales. Lors de la guerre contre l?Irak en 2003, c?est pourtant le contraire qui s?est produit: le paquet de mesures de baisse fiscale du président Bush est passé pratiquement au même moment. Mais les Républicains ont de plus fait du postulat ?des impôts plus bas? une priorité, cela alors que le déficit budgétaire avait grimpé en flèche en l?espace de quelques années et que les américains paient déjà relativement peu d?impôts en comparaison internationale. Comment en est-on arrivé là? En gros, on distingue deux principaux lobbys qui se sont imposés dans la politique américaine au cours des 25 dernières années:

 

(1) Les Supply Siders

 

Ce groupe part du principe que l?on peut baisser les impôts sans devoir recourir à des mesures draconnienne de réduction des dépenses publiques. Cette explication qui a l’air de conte de fées s?explique assez facilement en théorie. Cette réflexion s?appuie sur le principe, pratiquement accepté à l?unanimité par les économistes, que des charges fiscales élevées ont tendance à freiner l?épargne et la motivation professionnelle. La perspective de gagner un franc de plus est moins stimulante lorsque le 80% est prélevé par l?Etat que lorsqu?il s’agit du 20%. Partant, les baisses d?impôts peuvent relancer l?économie. Jusque là, pas de problème. Faut-il pour autant en conclure que les allégements fiscaux n?ont pour ainsi dire aucune incidence sur les dépenses publiques? C?est ce que soutient cette théorie. Ses partisans s?appuient sur le modèle d?Arthur Laffer, selon lequel une baisse d?impôts peut stimuler l?économie à tel point que l?assiette fiscale augmente plus vite que ne baisse le taux d?imposition, ce qui entraîne paradoxalement une hausse des recettes fiscales! Graphiquement, cela s?explique de la façon suivante.

Lorsque le taux d?imposition appliqué se trouve à droite de x%, les taux d?imposition inférieurs entraînent des recettes fiscales plus élevées (et par conséquent de plus grandes dépenses publiques, pour autant que le budget soit équilibré). Mais lorsque le taux d?imposition se situe à gauche de x%, les impôts plus bas entraînent cette fois de recettes fiscales moindres, puisque l?assiette fiscale ne croît pas suffisamment pour compenser le faible taux d?imposition. En d?autres termes, les taux d?imposition élevés doivent être abaissés lorsqu?ils se situent au delà (à droite) de x%. Il est clair qu?au sein d?un système d?impôt progressif c?est avant tout aux riches, pour qui les taux d?imposition sont les plus élevés, que cette théorie profite?

 

(2) « Laisser mourir la bête! »

 

Le deuxième lobby a avoir revandiqué avec succès des baisses d?impôts favorise cependant les faibles recettes fiscales. C?est celui qui aimerait réduire autant que possible l?importance et le pouvoir de l?Etat. Il se distingue très clairement du premier groupe. Alors que les Supply Siders partent d?une situation de win-win (impôts bas=dépenses élevées), ce deuxième groupe rejette la théorie d?Arthur Laffer: des impôts bas impliquent des recettes fiscales basses et, par conséquent, des dépenses publiques peu élevées. Or c?est justement le but visé, car il s?agit de laisser cette ?Bête? qu?est l?Etat mourir de faim et disparaître. « Less is better than more », tel est leur devise en ce qui concerne l?Etat.

 

Indépendamment de toute orientation politique, on peut toujours arguer que la fin justifie les moyens, autrement dit que tôt ou tard une baisse d?impôts profite à tous, puisqu?elle entraîne une croissance économique favorable pour l?ensemble de la population. L?expérience des 25 dernières années aux Etats-Unis montre ce qui en est.

 

L?expérience des 25 dernières années.

 

1981: le Président Reagan baisse les impôts

 

Reagan adhérait aux idées d?Arthur Laffer, qui était de surcroît membre de l?Economic Policy Advisory Board au temps des deux mandats de Reagan. (A noter que Margaret Thatcher, convaincue par la théorie de Laffer, a elle aussi réduit les impôts au Royaume-Uni.) Entre 1979 et 1983, le 1% des plus riches ménages américains a par exemple vu son taux d?imposition fédéral moyen chuter de 37% à 27,7%. Et ensuite, quid de la croissance économique? Alors que la période de 1979 à 1982 connut une récession, entre 1982 et 1989 la croissance économique annuelle moyenne atteignait 4,2%. Ce phénomène, qui semble au premier abord positif, aurait été selon les plus sceptiques le simple fruit du cycle conjoncturel classique: il est en effet fréquent qu?une forte croissance survienne suite à une période de récession. Partant, la croissance n?aurait pas été plus forte grâce à l?allégement fiscal que dans le cadre d?un cycle conjoncturel (bien qu?elle soit sortie plus rapidement de la récession).

Qu?en est-il alors selon la théorie d?Arthur Laffer? Les recettes fiscales ont-elles également augmenté? En réalité, les recettes fiscales ont baissé, ce qui ne signifie pas forcément que cette théorie soit inexacte. Les impôts américains étant relativement bas par rapport à la moyenne internationale, l?ensemble de la charge fiscale de l?économie nationale américaine se situait très probablement à gauche (et non à droite) de x% sur la courbe de Laffer, ce qui explique qu?une baisse d?impôts entraîne des recettes fiscales plus faibles. Comme nous l?avons mentionné ci-dessus, il existe toutefois aussi une catégorie de personnes qui se frotte les mains lorsque les recettes fiscales diminuent, puisque ceci implique également une diminution des dépenses publiques. Or il se trouve que malgré un taux d?imposition inférieur, le pourcentage du Produit Intérieur Brut investi en dépenses publiques à la fin des années 80 était légèrement supérieur à celui de la fin des années 70: on est encore loin d?un hypothétique anéantissement de l?Etat.

 

dès1989: hausses d?impôts des présidents Bush Sr et Clinton

 

Les faibles recettes fiscales couplées à la légère augmentation des dépenses publiques eurent pour conséquence des déficits budgétaires catastrophiques vers la fin des années 80, que George Bush Sr lui-même ne pouvait prétendre ignorer, malgré ses affirmations « Read My Lips ». Il fallait à nouveau augmenter les impôts. Ainsi entre 1989 et 1995, le taux d?imposition fédéral moyen pour le 1% des ménages les plus aisés a grimpé de 28,9% à 36,1%. La croissance économique augmenta, le chomâge recula jusqu?à son point le plus bas depuis des décennies sans provoquer d?inflation, l?essor de la productivité s?accéléra et le déficit budgétaire se transforma en exédent budgétaire. Bien que rares soient les économistes à attribuer essentiellement à la politique économique de Clinton ce bilan spectaculaire (plutôt qu?au boom de l?internet), on peut toutefois en conclure que la hausse des impôts n?a pas produit ce que bien des militants anti-impôts redoutaient, à savoir une débâcle économique.

 

dès 2001: le président Bush Jr. baisse les impôts

 

Les impôts américains furent donc à nouveau baissés en 2001. S?il est encore trop tôt pour se prononcer sur les effets de la croissance à moyen terme aux USA, ses effets à court terme se révèlent d?ores et déjà fort positifs (fait guère surprenant compte tenu de ce mélange de politiques fiscales et monétaires expansives). Cela dit, une chose est sûre: de telles baisses d?impôts profitent aux riches. S?il est vrai que ces baisses n?ont pas été ?vendues?, certaines estimations révèlent que 42% des bénéfices, réalisés sous forme d?épargne sur l?impôt grâce aux allégements fiscaux de 2001(avec pour priorités la baisse des taux d?imposition les plus élevés et l?abolition de l?impôt sur la propriété foncière) profitaient au 1% le plus riche de la population américaine. Les baisses d?impôts de 2003 (objectif: une baisse du taux d?imposition sur le revenu du dividende) sont à première vue légèrement plus modestes: le 1% le plus aisé de la population américaine n?épargne « plus que » 29,1% sur l?impôt. Comme si cela ne suffisait pas, une étude plus approfondie révèle que le 0,13% plus riche de la population reçoit 17,3% des avantages, soit plus que ne bénéficie le 70 % des plus pauvres ménages américains!

Avec de tels chiffres, il y a de quoi se demander comment ces baisses d?impôts ont été acceptées. Bien sûr, tout dépend de la façon de présenter et d?argumenter: pour faire accepter le train de mesures fiscales 2003, un seul slogan: «92 millions d?américains bénéficieront d?une baisse d?impôts moyenne de $1083». Une perspective alléchante. Et pourtant, à y regarder de plus près… Si pour 92 millions d?américains la baisse d?impôts moyenne tourne bel et bien autour de $1100, c?est sans compter les 50 millions de contribuables qui ne bénéficient d?aucun allégement fiscal. De plus, on se doute bien que la majorité de ces 92 millions bénéficiera de bien moins que $1083, cette moyenne étant faussée par les énormes baisses accordées à seulement une poignée de contribuables richissimes. Comme quoi, les choses ne sont pas toujours aussi simple qu?on pourrait le croire…

 

 

Conclusions

 

Nous venons de voir que les allégements fiscaux de ces 25 dernières années aux Etats-Unis n?ont pas produit de miracle économique (du moins à moyen terme) et que le bénéfice engendré n?était pas réparti équitablement. De plus, les baisses fiscales aux Etats-Unis n?étaient pas accompagnées d?une hausse des recettes fiscales, autrement dit pas de « free lunch » (ce qui est regrettable, car en effet qui s?opposerait à des impôts plus bas et des dépenses publiques plus élevées?)

Il convient de signaler qu?une baisse d?impôts, en tant qu?instrument de politique économique, n?a rien de mauvais en soi. Dans certains pays et dans certaines circonstances, les baisses d?impôts peuvent être bienvenues et avoir des retombées très positives. Il est d?ailleurs évident que des impôts plus bas peuvent permettre à un pays de sortir plus rapidement d?une récession. La question est plutôt de savoir si l?épargne sur l?impôt profite avant tout aux riches ou si le taux d?imposition est de toute façon bas. Dans les faits, dans des pays où les impôts sont relativement peu élevés, tels que la Suisse, les allégements fiscaux mènent certes à une croissance économique à court terme, mais à long terme soit à une réduction des dépenses publiques soit à une nouvelle hausse fiscale, afin de rétablir le budget. Selon la répartition des pouvoirs politiques au sein d?un Etat, deux options se présentent: une coupe des dépenses publiques ou une hausse des impôts. On peut donc déceler derrière chaque initiative d?allégement fiscal en Suisse toutes sortes de motivations. Il suffit de voir ceux qui sont profondément persuadés qu?une baisse des impôts permettra d?augmenter nos recettes fiscales (ce qui semble peu probable compte tenu du fait que nous payons déjà relativement peu d?impôts par rapport aux autres pays, autrement dit que nous nous situons sans aucun doute à gauche du x% sur la courbe de Laffer) ou alors ceux qui sont déterminés à laisser s?épuiser, du moins en partie, la Mère Patrie.


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GENEVE, 27.2.2004 : ChristNet est un forum de chrétien-ne-s visant à apporter une réflexion critique dans les domaines du social, de l’économie, de l’environnement et du développement. Nous aspirons à développer une politique du l’amour du prochain qui prend en considération les besoins des plus faibles, ainsi qu’à stimuler le débat au sein des Eglises évangéliques à travers un travail d’information et de sensibilisation.

Beaucoup de chrétiens se sentent impuissants face au conflit en Proche-Orient. Ils croient aux prophéties bibliques selon lesquelles Israël va revenir sur cette terre promise, ce qui suscite l’incompréhension, voir le rejet de leurs amis non chrétiens. Aussi sont-ils souvent exposé à un conflit intérieur lorsqu’ils considèrent la souffrance des deux peuples, générée par la situation actuelle. ChristNet est convaincu que la réponse divine à ce conflit est la réconciliation, à savoir la compréhension des deux peuples de la souffrance de « l’autre ».

Lorsque les prophètes de Dieu annoncent la guerre ou le jugement, cela constitue le plus souvent un appel à la repentance et à la conversion (p.ex. dans le livre de Jonas1 ). Pourtant, à travers le prophète Esaïe Dieu nous parle aussi d’une paix à venir entre l’Irak, la Syrie, le Liban, la Jordanie, l’Egypte, les territoires palestiniens et Israël2 . Dès lors, ChristNet lance un appel à la prière non seulement pour Israël, mais aussi pour les Arabes (musulmans et chrétiens), car l’avenir de ces deux peuples est indissociablement liée par l’histoire.

Ces dernières années, une sensibilité accrue en faveur d’Israël a pu être constatée dans les milieux évangéliques. Les racines juives du christianisme et l’amour pour le peuple d’Israël sont devenus des sujets d’intérêt. Certes, ceci constitue un enrichissement et un approfondissement de la théologie évangélique.

Ceci va malheureusement souvent de paire avec un soutien inconditionnel de l’Etat d’Israël. Des compréhensions spirituelles (prophéties) sont appliquées de manière schématique pour arriver à des conclusions politiques sans prendre en compte les besoins de la population locale. D’autre part, des chrétiens sensibles pour la situation catastrophique dans les territoires palestiniens s’emportent et se prononcent de façon anti-israélienne, voire anti-juive.

A travers ces prises de position le conflit au Proche-Orient est porté dans nos Eglises. ChristNet est convaincu qu’il ne s’agit pas de prendre position pour ou contre un peuple3 , mais de chercher la volonté de Dieu, révélée en Jésus-Christ, à savoir, par amour pour tous les êtres humains, être des faiseurs de paix et, par là, contribuer à la repentance et à la justice.4

Afin d’éviter une telle prise de position il nous faut le courage de nous mettre face à la souffrance des deux peuples. Les Juifs vivent avec le traumatisme d’une persécution et d’une exclusion millénaire, de la Shoah et, aujourd’hui, de l’expérience déstabilisante du terrorisme. Les Arabes, d’autre part, perçoivent l’existence de l’Etat d’Israël comme la nakba (arabe : catastrophe), puisqu’elle signifie pour eux le déracinement, la terreur militaire et la perte de leur base d’existence.

Dans ce contexte, les Arabes chrétiens sont particulièrement fragilisés puisqu’en tant que minorité, ils se retrouvent souvent entre les fronts : considérés par les leurs comme des collaborateurs et par les Juifs comme des ennemis et trop peu reconnus par leurs frères occidentaux. Ceci est aussi vrai pour les Juifs messianiques, souvent considérés par leurs concitoyens avec méfiance comme des ‘chrétiens déguisés?.

Cette attitude de ne pas prendre position trouve une expression concrète dans plusieurs initiatives de réconciliation dont une sera présentée lors de la Conférence. Ainsi nous souhaitons créer de la compréhension pour la situation des deux peuples.

Dans une vue d’ensemble, la réconciliation n’est pas uniquement le résultat d’un engagement personnel, mais s’exprime aussi dans des actions politiques. Si ces dernières cherchent à promouvoir la paix et la réconciliation, elle peut créer le cadre propice pour que les deux peuples se rapprochent. Dieu veut la paix au Proche-Orient. Il n’y a aucune raison pour que nous ne nous engagions pas à tous les niveaux pour une telle paix. Un spécialiste pour les initiatives de paix au Proche-Orient sera donc présent à la ChristNetConférence.

ChristNet est conscient du fait que l’approche proposée n’est pas évidente dans la mesure où elle suppose qu’on renonce à des schémas de pensée familiers afin de se mettre face à la souffrance des gens sans égard à leur origine ou leures croyances. Il s’agit de partager un bout de la souffrance que Dieu doit ressentir face à ce conflit et de prendre espoir que la paix au Proche-Orient est possible. Cela sera notre contribution modeste pour une paix au Proche-Orient.

 

1.  Jonas annonce le jugement sans la moindre option de se repentir : « Et Jonas commença à entrer dans la ville, le chemin d’un jour; et il cria et dit: Encore quarante jours, et Ninive sera renversée! » (3.4). Mais Dieu se laisse toucher par la sincérité des habitants de Ninive et change de projet : « Et Dieu vit leurs ‘uvres, qu’ils revenaient de leur mauvaise voie ; et Dieu se repentit du mal qu’il avait parlé de leur faire, et il ne le fit pas. » (3.10)

2. Esaïe 19.23-25: « En ce jour-là, il y aura un chemin battu de l’Égypte à l’Assyrie; et l’Assyrie viendra en Égypte, et l’Égypte en Assyrie; et l’Égypte servira avec l’Assyrie. En ce jour-là, Israël sera le troisième, avec l’Égypte et avec l’Assyrie, une bénédiction au milieu de la terre; car l’Éternel des armées le bénira, disant: Béni soit l’Égypte, mon peuple, et l’Assyrie, l’ouvrage de mes mains, et Israël, mon héritage. »

3. cf. Josué, 5.13-14 : « Et il arriva, comme Josué était près de Jéricho, qu’il leva ses yeux et vit ; et voici, un homme se tenait debout devant lui, son épée nue dans sa main ; et Josué alla vers lui et lui dit : Es-tu pour nous, ou pour nos ennemis’ Et il dit : Non, car c’est comme chef de l’armée de l’Éternel que je suis venu maintenant. »

4. cf. Jacques 3.17-18 : « La sagesse d’en haut est premièrement pure, ensuite pacifique, modérée, conciliante, pleine de miséricorde et de bons fruits, exempte de duplicité, d’hypocrisie. Le fruit de la justice est semé dans la paix par ceux qui recherchent la paix. »

 

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Le 16 mars dernier, le Conseil national est allé un pas plus loin dans l’amputation du dimanche. Si le Conseil des Etats s’y accorde, les gares reconverties en supermarchés ouverts le dimanche feront bientôt partie de la réalité. Prions pour les Conseillers des Etats qu’ils n’acceptent pas cette modification de la loi !

 

Le dimanche ? un cadeau de Dieu

Le dimanche est un cadeau de Dieu aux hommes, à l’origine sous la forme du sabbat, dont la tradition chrétienne fit le dimanche tel que nous le connaissons. L’ordre que nous donne Dieu d’honorer le sabbat remonte aux dix commandements : « Souviens-toi du jour du repos, pour le sanctifier. Tu travailleras six jours, et tu feras tout ton ouvrage. Mais le septième jour est le jour du repos de l’Eternel, ton Dieu : tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bétail, ni l’étranger qui est dans tes portes » (Exode 20, 8-10).

 

De même que les autres commandements, il ne s’agit pas là d’une chicane, mais d’une règle existentielle ? aujourd’hui plus que jamais : le stress au travail, l’ activisme et le consumérisme sont en augmentation constante, particulièrement dans les nations industrialisées. Si nous ne prenons pas activement le temps de cultiver nos relations avec Dieu, nos familles et nos amis, ces relations sont condamnées à faire naufrage, et avec elles, notre société. L’isolement, la solitude ont pris des dimensions dramatiques, surtout dans les grandes villes, ces dernières décennies.

 

C’est pourquoi le dimanche remplit une fonction essentielle: c’est le seul jour où une majorité de la population dispose simultanément de temps libre, ce qui lui permet d’aller à l’église, de cultiver ses contacts et la vie familiale. Sans ce dénominateur commun, les familles et les associations, et avec eux le ciment de la société sont en danger ? ceci d’autant plus que la vie professionnelle durant la semaine (particulièrement dans les secteurs de l’industrie et des services) grignote de plus en plus sur les soirées.

 

C’est une des raisons pour lesquelles le peuple a rejeté en 1996 à une majorité de deux tiers une révision de la Loi sur le travail qui aurait autorisé les employeurs à faire travailler leur personnel six dimanches par année sans autre autorisation. Suisses et Suissesses adhèrent donc à l’interdiction de principe de travailler le dimanche. Ce qui n’a pas empêché le Secrétariat d’Etat à l’économie (seco) de multiplier les autorisations d’exception, de sorte que selon une étude du Prof. Flückiger (de l’Université de Genève), actuellement plus d’un tiers de la population travaille plus ou moins régulièrement le dimanche.

 

La bataille s’est intensifiée ces dernières années

  • Le Tribunal fédéral a statué qu’en principe, les magasins n’ont pas même le droit de faire travailler leur personnel les dimanches de l’Avent. Malgré cette jurisprudence et l’opinion publique claire, le seco entend déléguer la compétence d’autoriser les magasins à ouvrir leurs portes jusqu’à six dimanches par année aux cantons.

 

  • Un nombre croissant de stations-service offrant un assortiment complet de marchandises ouvrent le dimanche avec le plein assentiment des autorités, alors qu’elles n’ont le droit de vendre que ce qui est nécessaire pour la route. Tant le seco que les autorités cantonales restent inactifs.

 

  • Sous le même prétexte d’alimenter les voyageurs, les CFF ouvrent dans toutes les grandes villes des « Rail cities », qui en réalité constituent des centres commerciaux avec ouverture dominicale. Ici aussi, les autorités ne bougent pas et ignorent sciemment la jurisprudence du TF.

 

  • Au mois de février 2004, la commission parlementaire compétente a adressé une motion aux chambres visant à légaliser cet état de faits et à autoriser les gares à offrir un assortiment complet sept jours par semaine. Les gares, des centres commerciaux du dimanche ! Les débats doivent avoir lieu le 16 mars 2004.

 

Jusqu’où irons-nous ?

Les syndicats et une partie des Eglises font des pieds et des mains pour défendre le dimanche contre cette érosion. Car des magasins ouverts constituent le signe le plus manifeste que le dimanche est devenu un jour comme tous les autres. Il devient normal de travailler le dimanche. De plus, nombre de secteurs se voient obligés d’emboîter le pas (produits frais, stockage, transports, et finalement call-centers).

 

La pression des milieux pour lesquels le travail dominical représente une affaire juteuse est énorme, et le seco cède pas à pas. Les cantons quant à eux se livrent une espèce de concurrence, par crainte de perdre des clients et des contribuables. Allons-nous sacrifier le dimanche à Mammon ?

 

Il est certainement justifié de maintenir le dimanche des services essentiels tels que les services d’ordre, de santé et de transports publics, de même que, jusqu’à un certain point, ceux qui servent à la récréation et à cultiver nos relations. Mais où tirer le trait ? Y a-t-il un droit à faire ses achats tout de suite et en tout temps ? Ne pouvons-nous attendre jusqu’ au lundi, si notre ordinateur s’écrase un dimanche ? Nous sommes ceux qui, en leur qualité de consommateurs, décident qui doit travailler le dimanche.

 

De même, nous ne sommes pas sans influence en tant qu’électeurs et électrices quant il s’agire de déterminer quel valeur nous accordons au dimanche. Nous avons également la possibilité, en tant qu’individus ou d’ églises, de nous adresser aux autorités cantonales (offices du travail) ou fédérales (seco) et d’écrire à celles-ci que nous n’accepterons pas l’ émiettement du dimanche. De telles campagnes ne restent pas sans effet.


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