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Werner Ninck, conseiller en relation d’aide et théologien à la retraite, collabore activement à ChristNet. Depuis le lancement de l’initiative sur les successions, le 16 août 2011, il a déjà récolté 200 signatures. Interview

Werner, qu’est-ce qui t’incite à t’engager pour l’initiative sur les successions?

Je suis délégué de ChristNet à la Conférence de coordination pour la préparation de l’initiative. J’ai ainsi pu me faire une idée approfondie de son contenu et j’ai pu observer la démarche très réfléchie des responsables du PEV.

De plus, je suis convaincu que cette initiative exprime très bien sur le plan politique et social le message de Jésus en faveur des pauvres. Le principe selon lequel les riches doivent partager avec les pauvres est en effet inscrit dans la Bible, comme le montre Jésus notamment dans la parabole sur l’homme riche et le pauvre Lazare (Lc 16.19-31).

Il me semble donc très judicieux que l’AVS soit la principale bénéficiaire des recettes fiscales.

Quel rôle joue ta foi dans cet engagement?

Je crois que Jésus a vaincu les puissances de ce monde, aussi et surtout Mammon. C’est pourquoi je souhaite en rendre témoignage par mon engagement en faveur de cette initiative.

L’impôt sur les successions est sous le feu des critiques, y compris chez les chrétiens: n’est-il pas normal que l’argent reste dans la famille? Les patriarches de la Bible étaient très fortunés et leurs richesses étaient transmises par héritage…

Effectivement, j’adopte, là, un autre point de vue. Selon ma compréhension des choses, Jésus n’a pas fondé son engagement sur la tribu. Au contraire, il a souvent pris ses distances par rapport aux exigences de sa famille. Jésus a donné un sens nouveau à la richesse: «être riche en Dieu».

Et concrètement: quel est ton lieu de prédilection pour récolter les signatures?

Dans mon église, où je me sens en sécurité et où je peux rencontrer de nombreux membres. Sur la place de la gare à Berne, où il y a beaucoup de va-et-vient. Mais surtout devant le centre commercial de mon quartier: ça me permet d’inviter ceux que je connais.

Quels conseils donnerais-tu à ceux qui aimeraient récolter des signatures?

Familiarise-toi avec le contenu de l’argumentaire (cf. www.christnet.ch). Laisse-toi guider vers les personnes de ta famille, de ton voisinage ou de ton cercle de connaissances que tu pourrais contacter. Si vous en avez envie, mettez-vous à plusieurs. Dis-toi bien que c’est un combat, et que tu risques de rencontrer des résistances et de subir quelques attaques.

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En faveur de l‘Initiative populaire fédérale «Imposer les successions de plusieurs millions pour financer notre AVS»

L’impôt sur les successions est libéral et juste

Notre société se fonde principalement sur le fait que tous les êtres humains doivent avoir les mêmes possibilités de départ, afin de pouvoir se développer librement selon leurs compétences et leurs préférences. Des chances inégales, comme un handicap par exemple, sont compensées par la société. La répartition hautement inégale de la fortune en Suisse, où 1 % de la population possède autant que les 99 % restants, contredit cette pensée libérale de l’égalité des chances. De plus, l’argent gagné à la sueur de son front doit être imposé, alors que les successions, obtenues par les héritiers sans aucune contrepartie, sont le plus souvent exemptées et cela même lorsque cela se compte en milliards. Cela est injuste et favorise une concentration non souhaitable de la fortune dans les mains de quelques-uns seulement. L’impôt sur les successions est un impôt équitable qui va à l’encontre de cette injustice.

La classe moyenne reste protégée grâce aux exemptions importantes

L’impôt fédéral sur les successions est élaboré de manière modérée. Il ménage les maisons familiales (exemption générale de CHF 2 mio.), les entreprises familiales et les PMU (exemption supplémentaire et taux d’imposition favorable) ainsi que les entreprises agricoles (exemptées d’impôt). La compétitivité de la Suisse reste entière, puisqu’avec un taux d’imposition de 20 %, elle reste en deçà de l’Allemagne (30 %), de la France (40 %), de la Grande-Bretagne (40 %) et des USA (49 %, bientôt à 28 %).

Les cantons reçoivent une part des recettes fiscales

Les recettes issues de l’impôt sur les successions revenaient jusqu’ici aux cantons. Ceux-ci les ont pourtant amplement sacrifiées sur l’autel de la concurrence fiscale intercantonale. De plus, les différences d’imposition d’un canton à l’autre rendent une vue d’ensemble difficile. Les cantons seront indemnisés pour la perte de leur compétence, dans la mesure où ils reçoivent un tiers des recettes de l’impôt sur les successions.

L’augmentation de l’espérance de vie grève l’AVS

Toujours moins de cotisants doivent payer pour de plus en plus de futurs rentiers AVS. Afin de financer l’AVS, les cotisations des employés et des employeurs devront, à moyen terme, être augmentées ou il faudra couper dans les prestations aux rentiers. Des cotisations plus importantes grèvent les revenus et affaiblissent la compétitivité des entreprises. Un tel développement met la solidarité entre jeunes et vieux à rude épreuve.

Un impôt modéré sur la succession assure la longévité de l’AVS

Au vu de l’augmentation de l’espérance de vie, les héritages se font en général à l’âge de la retraite. Afin d’assurer l’AVS à long terme et afin de soulager durablement les générations cotisantes, les générations bénéficiant des rentes doivent également participer au financement de l’AVS par un impôt modéré sur les successions et les donations. C’est ainsi que la compétitivité des entreprises, la consommation intérieure et la solidarité entre les générations seront renforcées.

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  • L’AVS est désormais financée également par un impôt sur les successions et les donations (complément à l’art. 112 Cst.).
  • La compétence pour la perception d’un impôt sur les successions et les donations est transférée des cantons à la Confédération. Les cantons reçoivent un tiers des recettes à titre de dédommagement. Les deux tiers des recettes fiscales sont affectés à l’AVS.
  • La franchise élevée permet d’épargner la classe moyenne: elle est fixée à 2 millions de francs. Les legs en faveur du conjoint, ainsi que des personnes morales exonérées d’impôts ne sont pas assujettis à l’impôt.
  • Un taux d’imposition unique de 20% est appliqué.
  • Lorsque des entreprises ou des exploitations agricoles font partie du legs ou de la donation, des réductions sensibles s’appliquent pour l’imposition, afin de ne pas mettre en danger leur existence et de préserver les emplois.
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J’aime bien Rivella. Et Ovo aussi. Il n’y a pas que le bon goût, il y a aussi un facteur domestique. Parce que les produits suisses traditionnels me donnent un sentiment d’appartenance, je sais d’où ils viennent et qui les a fabriqués. C’est la médecine contre l’aliénation.

Je n’aime pas quand mon environnement et ma culture changent rapidement. Parce que moi aussi, j’ai besoin de prendre pied dans le coffre-fort, le familier. J’apprécie également la fiabilité des trains suisses et la fiabilité relative d’un mot. Des valeurs que je veux préserver.

Comment pouvons-nous préserver ce qui est bon sans nous élever au-dessus des autres nations et sans rejeter la correction de Dieu pour notre bien moindre ?

1) L’émergence du nationalisme suisse

Les panneaux d’affichage nous demandent constamment de voter « pour la Suisse ». Il est suggéré que celui qui ne vote pas, comme demandé, est contre la Suisse. Aux élections aussi, un grand parti prétend tout faire « pour l’amour de la Suisse ». Quel est le concept qui se cache derrière tout cela ? Pour qui ou quoi exactement ? Quelles sont nos priorités ?

Un autre parti prétend même que « les Suisses votent pour nous ». Cela suggère que quiconque n’est pas pour nous est contre nous. Christoph Blocher l’a également dit explicitement en janvier 2011 : quiconque est favorable à l’adhésion à l’UE n’est pas suisse. Le nationalisme peut donc conduire à l’exclusion de ceux qui pensent différemment et même les priver de leur identité et de leur nationalité.

La fierté nationale est en hausse

Ce n’est pas une coïncidence. Selon les enquêtes de GfS et Demoscope, la fierté nationale a augmenté. Cette tendance est également appelée « nouvelle suissitude » : Une nouvelle fierté, également dans les produits et les réalisations. Mais comme on le voit, il y a évidemment plus que cela. Certains appellent cela du patriotisme, d’autres du nationalisme.

L’UDC de Genève fait même de la publicité avec le slogan « Croire en la Suisse ». Cela soulève une question fondamentale : Croire en Dieu et ses valeurs ou croire en la Suisse et ses valeurs ? Il y a souvent une confusion.

Christoph Richterich de l’agence Richterich und Partner déclare 1 : « Les slogans reflètent l’état d’esprit actuel de la Suisse : face aux crises en Europe et dans le monde, les gens se réfugient dans une existence insulaire et un état d’esprit de « nous contre le reste du monde » ». Ces dernières années, la publicité a également joué de plus en plus sur la fierté nationale, en utilisant les drapeaux et les symboles suisses.

La montée du nationalisme n’est cependant pas un phénomène purement suisse. Il est également observable dans le reste de l’Europe : clairement visible en France, en Autriche et en Italie.

Raisons de cette évolution

Diverses raisons alimentent la montée de la fierté nationale :

Mondialisation : la mondialisation rend le monde plus confus. Il y a aussi beaucoup d’autres concurrents qui rôdent autour. Un sentiment de manque de soutien et de perte peut s’installer. La prise dans le familier (la nation) s’offre à elle.

Les changements culturels rapides encouragent un sentiment de désorientation et donc de peur. Les changements ne sont pas principalement dus à la mondialisation, mais aux progrès techniques (informatique, Internet), qui ont également un impact sur le monde du travail, et aux changements sociaux (structures familiales, perte de la vie villageoise).

Un nombre croissant d’étrangers : Une augmentation rapide du nombre d’étrangers n’est généralement qu’un facteur secondaire. Cependant, comme les étrangers représentent visiblement l’inconnu, ils deviennent rapidement le bouc émissaire et le déclencheur de la recherche de ses propres différences.

Classe sociale : dans les enquêtes, ce sont généralement les personnes âgées et un peu plus de membres de la classe inférieure qui adhèrent au nationalisme. Ce sont eux qui sont les plus perturbés par les changements culturels et qui ont reçu moins de ressources pour faire face à la différence par une éducation moindre. Se sentant menacés et impuissants, ils se réfugient dans les bras d’une communauté (nationale) forte pour les défendre. Ils recherchent la force dans la communauté.

La nation en tant que concept

L’appartenance nationale fait partie de notre identité. Les valeurs attribuées à cette nation font ou feront partie de nous. Ainsi, la nation devient le « je » étendu et sa force nous fait nous sentir forts. Dans la réussite nationale, nous recherchons notre propre force. Lorsque la nation réussit et brille, nous nous sentons plus en sécurité, mais aussi moralement justifiés : Nous sommes bons, même meilleurs que les autres.

2) Comment le nationalisme s’accorde-t-il avec l’Evangile ?

Que le nationalisme s’accorde ou non avec l’Evangile dépend de sa recherche du bien-être de tous et de son amour de Dieu et du prochain.

a) Le bien-être de tous

À première vue, le mot-clé « Suisse » semble concerner le bien-être de tous les résidents. Cependant, il me semble que ce n’est pas le cas dans la réalité. Lors des nombreuses votations où la croissance économique est promise « pour la Suisse », les plus faibles en paient le prix. Les valeurs chrétiennes telles que la justice ou le repos dominical seraient mises de côté si les heures d’ouverture des magasins dans les gares étaient prolongées jusqu’au dimanche « pour la Suisse ». Nous encourageons le matérialisme et accumulons encore plus d’argent au lieu d’en faire profiter ceux qui en ont le plus besoin.

b) Nous et les autres

La « Suisse » s’inquiète énormément lorsqu’elle est à la traîne dans le classement des pays les plus riches, c’est-à-dire lorsqu’elle est devenue plus riche mais plus pauvre par rapport à d’autres pays. Ensuite, elle se transforme en une promotion économique très active. La course à la richesse, en fait inutile, continue…. Peut-être avons-nous aussi peur de la puissance d’autres pays qui pourrait résulter de leur plus grande richesse. Ou bien recherchons-nous la richesse et le succès pour prouver notre droiture ? Il s’agirait là encore d’un auto-agrandissement.

L’expression « intérêts suisses » est utilisée pour décrire la recherche d’une plus grande richesse, souvent pour justifier l’égoïsme dans les relations avec les autres nations. Je trouve que la « représentation d’intérêts » dans le domaine du secret bancaire ou l’ouverture des marchés du Sud contre les intérêts des pauvres là-bas est une politique égoïste, voire impitoyable. J’entends parfois dire qu’il est naïf de ne pas poursuivre l’intérêt personnel, car sinon nous perdrions. C’est là que nous devons nous demander : qu’est-ce que Dieu nous demande ? Il veut que nous lui obéissions et que nous agissions avec droiture, quel qu’en soit le prix. Car Il a promis de pourvoir à nos besoins.

Pourtant, même les chrétiens disent que chaque pays doit d’abord se préoccuper de lui-même. Selon l’Évangile, cependant, chaque personne dans le monde est de valeur égale, nous devons donc aussi veiller aux intérêts de tous. Nos voisins sont en fait tous les habitants du monde. A la question d’un pharisien, qui est notre voisin, Jésus répond par la parabole du bon samaritain 2 : non seulement nos frères dans la foi, mais tous les hommes sont nos voisins.

c) Plus chrétien, donc meilleur ?

J’entends sans cesse dire que la Suisse est un pays particulièrement chrétien. Avons-nous donc tendance à défendre toutes nos actions parce que nous nous sentons bien ? Défendons-nous nos intérêts parce qu’en tant que chrétiens nous méritons plus ? Ou, inconsciemment, pour que notre richesse puisse montrer que nous sommes meilleurs ? La Suisse est-elle un pays particulièrement chrétien parce que nos racines sont chrétiennes ? Il est certain que ce « nous sommes meilleurs » implicite n’est rien d’autre que de l’auto-agrandissement et de la fierté.

Des racines chrétiennes ?

La référence aux « racines chrétiennes » est une tentative d’établir un lien mystique, pratiquement par héritage. Oui, les cultures sont transmises, mais les « racines » n’ont un effet que lorsqu’elles sont activement cultivées, certainement pas comme une bénédiction mystique permanente.

Dans le document fondateur de la Suisse, Dieu est en effet appelé. Toutefois, il ne s’agit pas d’une alliance avec Dieu, mais d’une alliance défensive à laquelle Dieu est invité. Cependant, c’était une pratique courante dans toute l’Europe à l’époque. Même pendant la Première Guerre mondiale, tous les pays participant à la guerre ont invoqué Dieu. Et aujourd’hui encore, notre constitution commence par les mots « Au nom de Dieu ». Cela ne veut rien dire. Au contraire, Jésus avertit ses disciples : « Mais pourquoi m’appelez-vous Seigneur, Seigneur, et ne faites pas ce que je vous dis » 3.

La richesse et la paix sont-elles un signe de bénédiction parce que nous sommes particulièrement obéissants ? 4 Pas nécessairement : la Bible contient aussi quelques plaintes selon lesquelles « les impies mangent et boivent, et les pieux vivent dans le besoin » 5. Et, Dieu fait pleuvoir sur le bien et le mal 6.

En particulier dans la discussion sur les étrangers, il est sous-entendu que les Suisses sont moins criminels et donc meilleurs. Mais si vous regardez de plus près les statistiques sur la criminalité, vous obtenez une image différente : Si l’on tient compte de facteurs tels que la formation, l’âge et le sexe, il n’y a plus de différence entre les étrangers et les Suisses.

Le mal vient de l’intérieur

Jésus affirme clairement que le mal ne vient pas de l’extérieur, mais de l’intérieur, de notre cœur7. Il le répète sans cesse aux pharisiens. La Suisse a été déchristianisée de l’intérieur, et non par les immigrants. Et nous, les chrétiens, devrions reconnaître notre propre part de responsabilité dans les problèmes et ne pas blâmer le monde extérieur. Gardons-nous de l’autosatisfaction.

3) Libération de l’extérieur ou de l’intérieur ?

Il ne s’agit donc plus seulement d’un sentiment d’appartenance – la joie des belles choses et des traditions de notre pays. Avec la fierté d’appartenir à une meilleure race de personnes, nous avons franchi la ligne du nationalisme et nous nous éloignons des fondements de l’évangile. Tous les gens sont égaux devant Dieu. Tous ont besoin de son pardon. Il en va de même pour le peuple suisse8 Les nations fières, aussi « chrétiennes » qu’elles se croient, pensent qu’elles sont bonnes et n’ont pas besoin de pardon car elles sont irréprochables et ont toujours agi correctement. Ils ne recevront donc pas non plus de pardon.

Le fait que Jésus ait été rejeté par les Israélites offre un exemple frappant du nationalisme et de ses conséquences. Les Israélites s’attendaient à ce qu’un héros national les délivre de la main des Romains détestés. Cependant, Jésus n’a pas cherché à racheter la nation, ni le peuple élu. Il n’a pas apporté la délivrance du mal « l’autre », les menaces extérieures. Il a plutôt apporté la délivrance du cœur, c’est-à-dire la délivrance du mal intérieur. Mais les Israélites s’attendaient à une justification, qu’ils étaient les bons et les Romains les méchants. Ils ne s’attendaient pas à la correction de leur propre coeur comme Jésus l’a offert. Il ne pouvait donc pas être le Messie à leurs yeux et a été rejeté. Ils ont rejeté la correction. Sommes-nous, les Suisses d’aujourd’hui, prêts à être corrigés par Dieu ? Aussi dans notre attitude politique ?

4) Conséquences pour notre politique

a) Résolution de problèmes

L’expulsion des étrangers et l’arrêt de l’immigration ne résoudront pas le problème. Pourquoi avons-nous tendance à ne pas voir cela ? Pensons-nous toujours que les problèmes viennent de l’extérieur ? Sommes-nous encore trop attachés à une identité sans faille ? Ou n’osons-nous pas mettre en œuvre des changements en Suisse ? Préférons-nous nous accrocher et nous défouler, contre les immigrants les plus faibles ?

b) Pas de « nous d’abord

Devant Dieu, tous les gens sont d’égale importance. Compte tenu de ce qui précède, il n’y a plus aucune raison de favoriser les gens de mon pays par rapport aux gens d’autres pays. Les habitants des autres pays ont autant besoin d’emplois que nous. Il est inutile que nous nous battions pour elle en sacrifiant notre qualité de vie. Il en va de même pour attirer les riches contribuables afin d’augmenter les recettes fiscales. Ou bien notre intérêt national est-il plus important pour nous que d’être juste envers le monde ? Dans le domaine du sport, pourquoi devrais-je espérer que les Suisses gagnent plus que les gens d’autres pays ?

c) « Pour la Suisse », uniquement si elle profite à tous

Une politique qui profite à tous les habitants de la Suisse, en particulier aux plus faibles, et non aux dépens d’autres personnes dans le monde, nous pouvons l’appeler « Pour la Suisse ». Mais seulement à ce moment-là.

d) Préserver les traditions

La préservation des belles traditions et des bons points d’ancrage qui nous soutiennent est également tout à fait souhaitable. Mais nous ne devons pas le faire au mépris des autres, ni considérer les traditions comme sacrées et comme la seule chose qui nous donne un pied-à-terre.

e) Dieu au lieu de la nation

Le culte de la nation et des contenus qui lui sont attribués est, selon ce qui a été dit ci-dessus, une forme de recherche de force et de protection et le culte de sa propre force. Cependant, nous devrions chercher tout cela auprès de Dieu.

f) Perspectives

Le nationalisme sera présent pendant un certain temps encore, car certains facteurs subsisteront :

Plus la Suisse voudra se positionner comme un paradis fiscal, plus elle ressentira la pression de l’UE, ce qui produira d’autres réflexes défensifs nationalistes. La mondialisation (et l’influence croissante de l’Inde et de la Chine) et la libre circulation des personnes continueront également à perpétuer le nationalisme. Le terrain de la peur pour l’autodétermination et pour notre culture continue.

Je voudrais que nos plus belles choses continuent à être entretenues et préservées. Les aspects peu attrayants de notre culture, cependant, nous pouvons volontiers perdre…

Markus Meury, sociologue, octobre 2011

 


1 : Basler Zeitung, 17 février 2011, p. 5

2 : Luc 10:25-37.

3 : Luc 6:46.

4 : La base de l’idée d’être particulièrement béni en tant que nation est également le concept de la nation comme une entité mystique devant Dieu, presque comme une personne de caractère. Il est vrai que Dieu a parlé à Israël et aussi aux nations. Mais ce qu’il dit à la Suisse est une pure interprétation des événements et des déclarations de divers chrétiens. Il faut toujours l’envisager avec beaucoup de prudence et ne jamais le croire de manière irréfutable.

5 : Psaume 73:4 ; Psaume 8:14 ; 2 Corinthiens 11:23-28, etc.

6 : Matthieu 5:45

7 : Marc 7:18-23

8 : Romains 3.23 : « Ils sont tous pécheurs, et il leur manque la gloire qu’ils devraient avoir auprès de Dieu. »

 

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Il y a quatre ans, les partis et les candidats ont dépensé quelque 50 millions de francs au titre de la publicité électorale. De cette somme, plus de la moitié provient de l’UDC. Je pense que pour la suite, non seulement la somme, mais la part de l’UDC vont encore augmenter. Croire que les candidats et les partis dépensent davantage aux Etats-Unis est une erreur : en effet, pour les élections présidentielles de 2008 (y compris pour les primaires), le montant par habitant dans ce pays s’élevait à 5 francs, tandis qu’en Suisse, on a dépensé plus de 6 francs pour les élections parlementaires de juin à octobre 2007.

Mammon (dé-) fait les rois

Mammon joue donc un rôle important en Suisse, surtout en ce qui concerne les initiatives, de même que lors des votations et des élections. C’est dans ce domaine que les milliardaires pèsent de tout leur poids. En Suisse, les dépenses en matière de publicité électorale sont même déductibles des impôts : plusieurs législations cantonales le prévoient explicitement, et dans les autres cantons, les dépenses des partis peuvent s’effectuer au travers d’une fondation…

Il devient donc urgent pour la Suisse de légiférer sur le financement des partis, des votations et des élections. Il s’agit premièrement de limiter le montant des dépenses, puis de garantir la transparence des flux financiers.

Limiter le montant des dépenses ne sera probablement pas accepté, mais une loi sur le financement réduirait néanmoins la possibilité pour les milliardaires et les banques d’influencer la politique de manière aussi incontrôlée, ceci en particulier dans le contexte d’une loi sur la transparence.

Contrôler les dépenses électorales

Les opposants à de telles lois, qui proviennent naturellement des milieux ayant profité de la situation jusqu’à ce jour, se défendent en avançant principalement comme argument la violation de la sphère privée au cas où le financement de la politique serait rendu transparent. Il est vrai qu’en Suisse, la peur de l’autre est grande, raison pour laquelle la sphère privée est privilégiée. Il faudrait communiquer clairement sur le fait qu’il n’appartiendrait pas à n’importe quel citoyen de savoir qui finance quoi, mais uniquement à une instance de contrôle spécifique. Mais même ainsi, la peur de l’Etat demeurerait grande en Suisse.

De plus, il est dérangeant d’admettre que nous sommes effectivement influencés par la publicité. Dans leurs commentaires concernant les motions parlementaires en faveur d’une transparence accrue, des citoyens évoquent toujours à nouveau le fait qu’ils ont leur propre opinion et qu’ils ne laissent pas du tout influencer. Si tel était le cas, on ne dépenserait pas des sommes aussi énormes en publicité. En outre, on observe régulièrement, lors de votations ou d’élections, que les intentions de vote recueillies au cours des sondages changent au gré des campagnes. Selon une étude de l’Université de Zurich, les votants encore indécis quelques semaines avant un scrutin se prononcent très nettement pour l’UDC au moment de voter.

Une indifférence coupable

Une loi définissant un financement réglementé et transparent de la politique ne peut voir le jour que si sommes suffisamment humbles pour admettre que nous sommes fortement influençables, et si les Suisses prennent conscience, en admettant leur erreur, qu’ils se laissent régir par l’argent. Car le véritable problème ne réside pas dans le manque de transparence, mais dans l’indifférence par rapport à cet aspect. Lorsque cette situation changera, la transparence sera rapidement établie.


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Genève, 30.08.11 – En vue des élections fédérales du 23 octobre prochain, ChristNet lance une prière de 40 jours à partir du 13 septembre. Dans le contexte politique actuel, trop souvent marqué par la polémique, les peurs et la méfiance, les chrétien-ne-s suisses sont encouragé-e-s à prier afin que les candidats et la campagne soient marqués par l’amour.

ChristNet contribue aussi au débat pré-électoral et à la formation d’opinion des chrétiens par un dossier en ligne avec des réflexions et des commentaires politico-bibliques et un débat contradictoire le 6 octobre à Genève.

Emotions ou politique factuelle ?

Les élections fédérales du 23 octobre prochain ne feront pas d’exception : les émotions sont l’un des facteurs décisifs au moment de voter. Certaines études montrent que les Suisses se font beaucoup de soucis. En effet, depuis plusieurs années, se dessine une tendance de méfiance, de repli et de recherche d’appui dans les traditions et la nation.1  Parallèlement, le climat politique s’est envenimé, l’autre étant perçu comme un danger pour l’intérêt commun.

Pour plus d’amour

Depuis dix ans, ChristNet s’engage par la sensibilisation, l’information et la prière pour que l’amour du prochain trouve sa place dans la politique et la société. Aujourd’hui, en vue des élections, ChristNet appelle à la prière afin que Dieu change les cœurs, nous libère de la peur et nous remplisse d’amour, nous (chrétiens) Suisses, jusque dans les affaires politiques.

6 sujets, 40 jours de prière

Par l’action « Prier+Voter2011», ChristNet invite les chrétien-ne-s à prier 40 jours durant (13 septembre au 23 octobre) pour la Suisse et de se préparer personnellement aux élections à venir. 6 samedi de suite, une feuille hebdomadaire sera diffusée comportant une méditation biblique, une analyse politique et des sujets de prière pour chaque jour.

Voici les sujets : 1. Attitude face à l’adversaire politique (13.9.-17.9.) ; 2. Nationalisme et étrangers (18.9.-24.9.) ; 3. L’argent en Suisse (25.9.-01.10.) ; 4. La peur en Suisse (02.10.-08.10.) ; 5. La solidarité et la miséricorde (09.10.-15.10.) ; 6. Les valeurs chrétiennes (16.10.-22.10.).

Dossier en ligne et Forum

Par ailleurs, ChristNet contribue, par un dossier en ligne (www.christnet.ch), au débat pré-électoral et à la formation d’opinion parmi les chrétien-ne-s. En plus de commentaires et prises de position, ce dossier comportera une critique biblique de différentes idéologies politiques.

Le 6 octobre, un ForumChristNet à Genève. Des chrétien-ne-s engagé-e-s en politique affronteront leurs idées lors d’un débat contradictoire sous le titre « Christianisme et partis politiques : Quel ménage font-ils et font-ils bon ménage ?» (titre de travail).

Contact

www.christnet.ch | Samuel Ninck-Lehmann | samuel.ninck@christnet.ch | 022 731 71 83

 


1. Cf. Baromètre des craintes (GfS Zurich www.gfs-zh.ch) et climat psychologique de la Suisse (Demoscopewww.demoscope.ch/pages/pks.cfm).

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Et l’adversaire devint ennemi…

L’approche par rapport aux opposants politiques s’est modifiée au cours des années 90. Bien entendu, des confrontations politiques intenses ont déjà eu lieu à cette époque, mais la dignité de l’opposant était respectée, et le Conseil fédéral constituait un organe fonctionnant par consensus. Aujourd’hui, l’opposant politique est davantage considéré comme un ennemi.

Au début, les attaques d’un politicien contre son adversaire lui servaient principalement à se profiler afin d’obtenir davantage d’attention. Et les médias ont encouragé ce système, sachant que pour l’audimat, la bagarre vaut mieux que le débat. Un jalon dans cette évolution fut l’émission « Arena » de von Filippo Leutenegger à la télévision suisse alémanique entre 1993 et 1999. Comme le nom l’indique, les participants étaient poussés à l’affrontement.

Mépris, insultes, déshumanisation

Aujourd’hui, l’attitude générale à l’égard des élus est marquée par le mépris. Les politiciens sont tournés en ridicule, comme ce fut le cas pour le Conseil fédéral Joseph Deiss lors de l’annonce de son retrait, ou pour Moritz Leuenberger, qui avait été gratifié des ricanements de Christoph Blocher lors d’une conférence de presse. Les Jeunes UDC de Zurich ont publié une bande dessinée dans laquelle certains conseillers fédéraux ont été présentés comme des prostituées, des homosexuels ou des fainéants. Le conseiller national Mörgeli insulte régulièrement ses opposants en les traitant de petit bourgeois, d’illuminé, d’envieux, etc. Il s’est instauré une culture de la dévalorisation de la personne, doublée d’attaques personnelles.

La vilénie est poussée jusqu’à la déshumanisation. L’ancienne cheffe de l’UDC bâloise (et membre du comité suisse) Zanolari a ainsi parlé des « psychologues scolaires et tout ce qui rampe et qui vole parmi eux ». Les affiches électorales présentant la gauche comme des rats (votations sur l’AVS de 2004 et votation genevoise sur la baisse de impôts en 1998) sont autant d’étapes supplémentaires où l’on pourrait établir un parallèle avec la propagande nazie contre les Juifs. Même si, en Suisse, nous sommes encore loin de ce scénario, il n’en demeure pas moins que la déshumanisation est, dans toutes les cultures, un préalable à l’élimination de groupes entiers. Pourtant, devant Dieu nous n’avons pas le droit de nier aux autres leur dignité, car toute personne est créée et aimée par lui.

Dans les débats politiques, ce sont des groupes entiers de personnes qui sont diffamées et dévalorisées (bénéficiaires de l’aide sociale, chômeurs, étrangers). Les Jeunes UDC bâlois ont osé affirmer, dans un clip vidéo et sur des affiches, que le cas typique de bénéficiaire de l’aide sociale est un étranger et un criminel. Dans le même esprit, on attaque la loi antiraciste en arguant du fait qu’elle ne permet pas de s’en prendre à des groupes entiers de la population.

La Weltwoche et, depuis son changement de propriétaire, la Basler Zeitung également, entretiennent ouvertement ce mépris, façonnant ainsi une certaine culture politique et une certaine approche avec les autres.

A mon avis, le mépris de la personne humaine s’observe davantage auprès de la droite politique qu’auprès de la gauche. Mais cette dernière n’est pas innocente non plus : on observe de plus en plus d’attaques verbales contre les riches (Ospel & Cie), et le Black Bloc fait usage de violences depuis de nombreuses années. Malheureusement, la gauche ne s’est jamais vraiment démarquée clairement du Black Bloc.

En cause : la peur et la méfiance

Il me semble qu’il existe une méfiance profonde à l’égard d’autrui. Si l’on en croit le baromètre de la peur, la deuxième peur la plus importante actuellement est celle ressentie face à l’égoïsme de l’ « autre ». Nous semblons éprouver de la peur pour notre propre existence, pour notre liberté et pour nos biens. Cette profonde méfiance est probablement la raison qui explique pourquoi, lorsque je cite les sources de mes arguments, on me répond que « ce sont de toutes façons des mensonges », ou « qu’il ne faut croire à aucune statistique que tu n’aies pas faussée toi-même ». On part ainsi du principe que l’ « autre » est « de toute façon malveillant », voire simplement naïf ou stupide. Il ne s’agit plus des idées ou des actes qui seraient bons ou mauvais, mais des personnes qui en sont les auteurs et que l’on classe chez les bons ou chez les méchants. Il s’agit là d’une rupture fondamentale avec le message biblique, qui parle de péché et également de bénédiction, mais qui ne prononce pas de jugement contre les personnes. La Bible dit que nous avons tous péché et qu’aucun de nous n’est meilleur qu’un autre.

La peur et la méfiance s’expriment souvent sous forme de haine. L’autre est une menace pour moi. Le monde est divisé entre les gentils et les méchants, et nous pensons nous trouver au milieu d’une immense bataille, un peu comme lorsque le conseiller fédéral Blocher avait été évincé du gouvernement, après quoi la Weltwoche avait métaphoriquement évoqué le Crépuscule des dieux, de Wagner, en écrivant : «  Les meilleurs sont dévorés ».

C’est pourquoi, en Suisse notamment, la recherche d’un compromis comme instrument contre l’absolutisme a perdu du terrain. En effet, pour celui qui voit les choses sous l’angle de l’extrémisme, qui est convaincu de la qualité de son émission et du fait que son camp est du bon côté et que l’autre est par conséquent du côté des méchants, se voit dans une lutte nécessaire pour la victoire. Si les autres sont les méchants, il n’y a pas d’égards à avoir pour eux. On observe cet état d’esprit en Suisse, mais aussi par exemple chez le Tea Parti aux Etats-Unis, qui véhicule cette idée absurde de la supériorité face à l’autre de l’action contre les suppôts du mal.

C’est ce qui explique mon malaise par rapport au nouveau spectacle Arena de Filippo Leutenegger. Il mise à nouveau sur la lutte et la confrontation au lieu de privilégier le débat d’idées pour convaincre les autres. La question fondamentale est de savoir ce que nous voulons vraiment : un divertissement de bas niveau où les protagonistes ne font qu’asséner des slogans, et où le gagnant est celui qui réussit à distiller les insinuations les plus provocatrices, ou une discussion politique véritable et orientée vers les solutions ? Les politiciens intéressés par le combat dans l’arène qualifient les débats de mièvreries. Le respect de la personne est-il devenu une notion étrangère pour eux ?

Et nous, les chrétiens ?

En tant que chrétiens, nous devons exiger la tenue de débats politiques objectifs. L’amour du prochain exige le respect face à l’adversaire politique. Il n’y a pas de « méchant », il n’y a que des êtres humains que Dieu aime de manière égale. A nous de manifester cet amour, et de faire preuve d’humilité si, sur l’un ou l’autre point, nos adversaires ont raison. Avons-nous peur de perdre le cap si nous ne voyons plus le monde de manière manichéenne, en noir et blanc ?

Un autre point à relever est celui de notre rapport avec la vérité : en politique aussi, nous devrions exiger la vérité. Trop souvent, la propagande qui précède les scrutins est empreinte de mensonges ou de déformations grossières (ce qui revient au même) afin d’inciter la population à la peur. Dans le cadre de l’initiative sur l’équité en matière fiscale, j’ai posé des questions ciblées au secrétariat de l’UDC, mais je n’ai obtenu que des réponses évasives dans un premier temps, puis après une relance, plus rien du tout…

Une idée serait d’instaurer un monitoring de la vérité. Sous quelle forme ? Qui y participerait?

Et qu’en est-il de nous ? Combien de fois renonçons-nous à faire suffisamment de lumière sur certains faits et énonçons-nous des hypothèses comme des vérités ?


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Semaine 6 – 16-22 octobre

Méditation

« En somme, trois choses demeurent : la foi, l’espérance et l’amour, mais la plus grande d’entre elles, c’est l’amour.» (1 Corinthiens 13.13)

Trois attitudes et valeurs fondamentales ont survécu à 2000 ans de chrétienté et survivront également à notre temps : la foi, l’espérance, l’amour. La Foi en un Dieu trinitaire qui dépasse notre pensée et nos capacités humaines (1 Cor 2.5 ; Jean 15.5) ; l’Espérance comme ferme conviction des réalités spirituelles que nous ne voyons pas (encore) avec nos yeux (Hébr 11.1) ; et l’Amour. L’Amour se caractérise par la constance, la bonté, la générosité, l’humilité, le respect d’autrui, la bienveillance, la patience, la volonté de pardonner; il est empreint de justice et de vérité (selon 1 Cor 13.4-6).

Les chrétiens savent qu’il est impossible de vivre ces réalités par ses propres forces. C’est plutôt le Saint Esprit qui les aide à être à pied d’œuvre quotidiennement (Gal 5.18) afin de pouvoir accomplir les œuvres que Dieu a préparées pour eux (Eph 2.10). Une manière de voir la vie assurément génératrice de sens !

Réflexions politiques

La foi, l’espérance et l’amour ont aussi leur place en politique. La foi en un Dieu trinitaire nous préserve de vouloir prendre nous-mêmes la place de Dieu. Cette humilité nous amène à prendre conscience que nous devrions laisser tomber les technologies que nous ne pouvons ni dominer ni contrôler.

L’espérance dans les possibles de Dieu nous encourage, malgré les rapports de force dominants-dominés et les scénarios catastrophe pour notre avenir, à propager de nouvelles façons de penser et d’agir au lieu de nous résigner anxieusement.

Et l’amour nous aide à travailler en collaboration amicale avec l’adversaire politique et à l’estimer. L’Amour n’est donc pas d’abord un sentiment, mais plutôt un travail relationnel – accompagné d’un engagement en temps et en argent (et qui implique de renoncer à faire encore plus d’argent).

Cela vaut donc la peine de faire de la politique de manière tout à fait engagée et non de façon hésitante : tant lors de votations ou de travaux bénévoles que dans le cadre d’une fonction politique.

Questions

– En politique, à quoi est-ce que je crois ?

– En politique, qu’est-ce que j’espère ?

– Comment est-ce que j’exprime mon amour en politique ?

Sujets de prière1

– Dimanche 16 octobre : La communion – Esaïe 11.6-92
Aide-nous, Suisses, à garder à l’esprit cette vision d’une communion faite de réconciliation et de la cultiver tous les jours.

– Lundi 17 octobre : La vérité – Jean 8.323
Aide-nous, Suisses, à vivre aujourd’hui dans la vérité, celle qui nous rend libre par Toi, et de porter cette vérité dans nos actions politiques.

– Mardi 18 octobre : L’amour – Romains 12.204
Aide-nous, Suisses, à traiter nos adversaires politiques avec estime, dans un esprit constructif et miséricordieux, de manière à ce qu’ils puissent Te reconnaître en nous.

– Mercredi 19 octobre : La justice – Luc 4.17-205
Aide-nous, Suisses, à apporter, dans nos églises et dans la politique, tes projets divins pour une société pleine de justice.

– Jeudi 20 octobre : L’égalité – Galates 3.286
Aide-nous, Suisses, à vivre dans le cadre de nos églises le modèle d’une communauté égalitaire et de l’amener dans notre société.

– Vendredi 21 octobre : La liberté – Jean 8.34-367
Aide-nous, Suisses, à reconnaître les structures qui nous asservissent, à les dénoncer et, libérés par Toi, à les vaincre, au lieu de rester prisonniers de ces structures marquées par le péché.

– Samedi 22 octobre : La vie – Jean 11.25-26 8
Aide-nous, Suisses, à faire l’expérience de la vie éternelle en relation avec Toi et à inviter d’autres personnes à vivre cette vie, spécialement dans le monde politique.

Lien

Dossier : « N’aie pas peur, petit troupeau ! »

http://www.christnet.ch/Home.aspx?docid=656&lang=fr&topmenu=Switzerland

 


1. La communion, la vérité et l’amour, la justice et l’égalité, la vie et la liberté sont les 7 valeurs de base de la pyramide des valeurs WDRS (« Développement des villages, régions et villes basé sur des valeurs  » ; voir www.insist.ch)

2. Esaïe 11.6-9 : «le loup vivra avec l’agneau, la panthère paîtra aux côtés du chevreau. Le veau, le lionceau et le bœuf à l’engrais seront ensemble, et un petit enfant les mènera au pré. Les vaches et les ourses brouteront côte à côte, et leurs petits auront un même gîte. Le lion et le bœuf se nourriront de paille. Le nourrisson s’ébattra sans danger près du nid du cobra, et le tout jeune enfant pourra mettre la main dans l’antre du serpent. On ne commettra plus ni mal ni destruction sur toute l’étendue de ma montagne sainte. Car la terre sera remplie de la connaissance de l’Eternel comme les eaux recouvrent le fond des mers. »

3. Jean 8.32 : «Vous connaitrez la vérité et la vérité fera de vous des hommes libres.» 

4. Romains 12.20 : «Mais voici votre part : Si ton ennemi a faim, donne-lui à manger. S’il a soif, donne-lui à boire. Par là, ce sera comme si tu lui mettais des charbons ardents sur sa tête »

5. Luc 4.17-20 : «et on lui présenta le rouleau du prophète Esaïe. En déroulant le parchemin, il trouva le passage où il est écrit : l’Esprit du Seigneur repose sur moi parce qu’il m’a désigné par l’onction pour annoncer une bonne nouvelle aux pauvres. Il m’a envoyé pour proclamer aux captifs la libération, aux aveugles le recouvrement de la vue, pour apporter la délivrance aux opprimés et proclamer l’année de grâce accordée par le Seigneur. Il roula le livre, le rendit au servant et s’assit. Dans la synagogue, tous les yeux étaient braqués sur lui. »

6. Galates 3.28: « Il n’y a plus de différence entre les juifs et les non-juifs, entre les esclaves et les hommes libres, entre les hommes et les femmes. Unis à Jésus Christ, vous êtes tous un »

7. Jean 8.34-36 : «Vraiment, je vous l’assure, leur répondit Jésus, tout homme qui commet le péché est esclave du péché. Or un esclave ne fait pas partie de la famille, un fils, lui, en fait partie pour toujours. Si donc, c’est le Fils qui vous donne la liberté, alors vous serez vraiment des hommes libres »

8. Jean 11.25-26 « Je suis la résurrection et la vie, lui dit Jésus. Celui qui place toute sa confiance en moi vivra, même s’il meurt. Et tout homme qui vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? »

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Semaine 5 – 9-15 octobre

Méditation

« Faites donc du règne de Dieu et ce qui est juste à ses yeux votre préoccupation première, et toutes ces choses vous seront données en plus. » Matthieu 6.33

Jésus nous promet de s’occuper de nous afin que nous soyons libres pour construire le Royaume de Dieu. Notre première priorité doit être notre amour envers Dieu et notre prochain. Cela implique aussi que nous veillions à faire la justice et non pas que nous rechercherions à assouvir nos propres intérêts (Esaïe 25). Si nous nous soucions constamment de notre propre bien-être et de celui de notre pays, Dieu ne peut pas nous utiliser, ni même nous en tant que pays car« toutes ces choses, les païens [les nations] s’en préoccupent sans cesse… » (Matt. 6.32)

 

Dieu nous met surtout en garde contre l’accumulation des richesses : pas seulement parce que notre cœur s’attache à ces richesses mais justement parce que nous n’avons plus de temps pour notre prochain et sommes obsédés par nos propres intérêts.

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Aussi longtemps que nous vivons dans ce monde, nous avons effectivement des peurs humaines. Toutefois, nous ne sommes pas seuls. Jésus nous dit : « … Courage ! Moi, j’ai vaincu le monde. » (Jean 16.33)

Réflexions politiques

La Suisse devient de plus en plus riche mais elle est remplie de crainte quant à son propre bien-être et se cramponne à sa prospérité. D’un point de vue politique, la Suisse place en priorité la croissance économique et l’accumulation des richesses. D’après Matthieu 6.33, est-ce que cette attitude ne ferait pas de nous une nation païenne ?

Lors de débats publics, la « peur de manquer » fait tenir des propos agressifs face aux groupes de personnes dans le besoin (sans emploi, rentiers AI, demandeurs d’asile, le Sud pauvre etc.) Il règne un climat de méfiance envers notre prochain, surtout, si ce dernier est dépendant de l’argent de nos impôts.

Aussi, la peur de la criminalité a beaucoup augmenté durant la dernière décennie bien que statistiquement guère plus de crimes n’aient été commis (à l’exception de certaines catégories de violence). A ceci s’ajoutent les médias qui jouent un rôle important : dans la guerre à l’audimat et au tirage, les scènes d’horreur figurent en première page. Nous aussi, chrétien-ne-s, nous nous laissons contaminer par cette peur fébrile et avons une image faussée de l’être humain selon laquelle notre prochain voudrait de toute façon nous causer du tort. Pourtant la Bible croit que les chrétiens et les non-chrétiens sont capables du bien (et du mal) (Romains 2.14ss.).

Questions

·                    A quel moment mon attitude envers mon prochain est-elle empreinte de méfiance ? A tort ou à raison ?

·                    A quel moment est-ce que je place mes intérêts ou ceux de la Suisse au-dessus des besoins de ceux qui sont moins bien lotis ?

Sujets de prière

– Dimanche 9 octobre : Jean 16.331
Aide-nous, Suisses, à t’exprimer notre peur, à Te la déposer et à être confiant-e-s, c’est à dire à Te faire confiance et à croire que Ton amour est plus fort que notre peur.

– Lundi 10 octobre : Romains 2.142
Aide-nous, chrétien-ne-s suisses, à avoir une conception de l’homme qui soit correcte ; protège-nous d’une certaine arrogance chrétienne et de la fausse croyance selon laquelle les non-chrétiens seraient fondamentalement moins bons que nous.

– Mardi 11 octobre : Luc 10.25-373
Aide-nous, Suisses, à déposer devant Toi la peur et la méfiance que nous pouvons éprouver face à notre prochain et nos concitoyens.

– Mercredi 12 octobre : Luc 10.334
Aide-nous à percevoir réellement la détresse et les besoins de nos concitoyens ; aide-nous à surmonter nos barrières et nos préjugés et à apprendre à connaître véritablement notre prochain.

– Jeudi 13 octobre : Romains 13.35
Aide-nous à reconnaître que l’Etat n’est pas un ennemi qui veut nous imposer des restrictions mais que nous formons l’Etat tous ensemble ; aide-nous à contribuer au bien-être de chacun.

– Vendredi 14 octobre : Matthieu 6.326
Aide-nous à reconnaître que Tu nous donnes toujours en suffisance et que nous pouvons nous consacrer à la justice de Dieu sans être préoccupés par notre bien-être personnel.

– Samedi 15 octobre : Matthieu 25.357
Aide-nous, Suisses, à considérer les étrangers d’abord comme des humains qui sont tout autant aimés par Toi. Aide-nous à ne pas seulement revendiquer leur intégration mais aussi à y contribuer.

Liens

Gouverner par la peur ou par l’espérance? http://www.christnet.ch/Home.aspx?docid=957&lang=fr&topmenu=Politics

 


1. Jean 16.33 : «Il fallait que je vous dise aussi cela pour que vous trouviez la paix en moi. Dans le monde vous aurez à souffrir bien des afflictions. Mais courage ! Moi, j’ai vaincu le monde. »

2. Romains 2.14 : « En effet, lorsque les païens qui n’ont pas la loi de Moïse accomplissent naturellement ce que demande cette Loi, ils se tiennent lieu de loi à eux-mêmes, alors qu’ils n’ont pas la Loi. »

3. Luc 10.30-37 : « …Mais qui donc est mon prochain ? En réponse, Jésus lui dit : Il y avait un homme qui descendait de Jérusalem à Jéricho, quand il fut attaqué par des brigands. […] »

4. Luc 10.33 : «Mais un Samaritain qui passait par là arriva près de cet homme. En le voyant il fut pris de pitié. »

5. Romains 13.3: « Car ce sont les malfaiteurs, et non ceux qui pratiquent le bien, qui ont à redouter les magistrats. Tu ne veux pas avoir peur de l’autorité ? Fais le bien, et l’autorité t’approuvera. »

6. Matthieu 6.32 : «… Mais votre Père, qui est aux cieux, sait que vous en avez besoin »

7.  Matthieu 25.35 : « Car j’ai souffert de la faim et vous m’avez donné à manger. J’ai eu soif et vous m’avez donné à boire, j’étais un étranger et vous m’avez accueilli chez vous. »

 

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Semaine 4 – 2 – 8 octobre

Méditation

« Le jeûne qui me plaît est celui qui consiste à détacher les liens de la méchanceté, à délier les courroies de toute servitude, à mettre en liberté tous ceux que l’on opprime et à briser toute espèce de joug. … Oui, alors la justice marchera devant toi, et la gloire de l’Eternel sera l’arrière-garde. » Esaïe 58.6-8

Le mot « jeûner » dans le langage populaire signifie « ne pas manger pendant un certain temps, se priver de plaisirs ». Mais dans ce texte, dans lequel Esaïe décrit le « vrai jeûne », il s’agit de bien plus. Il parle de personnes qui vivent dans la misère fût-ce à cause de traitements injustes ou pour d’autres raisons. « Ne te détourne pas de ton prochain » – c’est un message clair !

 

Réflexions politiques

Dans un contexte politique où  « être radin, c’est bien » et dans lequel prédomine une mentalité de vainqueurs, la Bible nous donne comme mission de chercher des solutions qui servent à nos prochains en souffrance (dans notre pays ou dans le monde). Cela implique par exemple d’obtenir l’égalité salariale entre les hommes et les femmes pour le même travail fourni ; de percevoir des taxes là où certaines personnes accèdent facilement à la fortune afin de soulager le sort des moins aisés ; d’intervenir en faveur du commerce équitable en prenant garde d’acheter des aliments produits et négociés de façon équitable ; mais aussi de s’engager pour des lois du commerce international qui soient justes.

En conséquence, nous pouvons également exercer une pression sur les parlementaires pour lesquels nous votons.

Questions

·         Comment puis-je investir (une partie de) mes richesses afin de pouvoir en faire bénéficier les plus pauvres ?

·         Dans quels domaines puis-je acheter des produits du commerce équitable (et payer plus cher) au lieu d’acheter des produits  bon marché chez un grossiste ?

·         Vais-je me renseigner sur le/la politicien-ne que je souhaite élire, pour savoir notamment si il/elle est saisi-e par la miséricorde de Dieu ?

 

Sujets de prière

·         Dimanche 2 octobre : Esaïe 58.61
Montre-nous, chrétien-ne-s suisses, les personnes autour de nous qui sont opprimées – p.ex. des personnes appartenant à un certain groupe que le monde dévalorise – et montre-nous comment nous pouvons les délivrer de cette oppression.

·         Lundi 3 octobre : Esaïe 58.72
Montre-nous, chrétien-ne-s suisses, où se trouvent les nécessiteux dans notre entourage proche ou d’ailleurs –p.ex. les personnes âgées, les personnes avec un revenu modeste – afin que nous puissions leur donner ce dont ils ont besoin.

·         Mardi 4 octobre : Esaïe 58.83
Montre-nous, chrétien-ne-s suisses, les blessures de notre peuple : les doutes quant à la bienveillance de nos dirigeants, la peur pour nos enfants et nos petits-enfants, la peur concernant nos pensions de retraite.
[Donne ces soucis au Seigneur.]

·         Mercredi 5 octobre : Psaume 25.74
Pardonne-nous – moi, ma famille et notre pays – nos attitudes impitoyables et sans miséricorde, [énumérer des exemples concrets] ; nous sommes dépendants de Ta miséricorde pour pouvoir survivre.
[Prends le temps de vivre un processus de repentance – pour toi et les responsables.]

·         Jeudi 6 octobre : Luc 10.255
Donne-nous, Suisses, des yeux pour voir ceux qui se sont fait agresser et aide-nous à faire ce qui est dans nos cordes pour les aider à vivre ; aide-nous afin que nous puissions faire des pas décisifs pour instaurerdes lois justes dans notre pays ; aide-nous aussi à écouter les suggestions des étrangers.

·         Vendredi 7 octobre : Luc 15.206
Aide les politiciennes et politiciens suisses à faire de la place à la compassion.
[Dans la parabole, le père a accueilli le fils perdu avec beaucoup de compassion – « il fut pris d’une profonde pitié pour lui». Sois ouvert à ce que le Seigneur met en mouvement dans ton for intérieur.]

·         Samedi 8 octobre : Matthieu 5.77
Aide-nous, Suisses, à comprendre plus profondément cette vérité : une attitude miséricordieuse nous ouvre à Ta miséricorde.
Si tu es compatissant, tu récolteras une grande promesse – tu feras toi-même l’expérience de la compassion.

 


1. Esaïe 25.6 : «Le jeûne qui me plaît est celui qui consiste à détacher les liens de la méchanceté, à délier les courroies de toute servitude, à mettre en liberté tous ceux que l’on opprime et à briser toute espèce de joug. »

2. Esaïe 58.7 : « C’est partager ton pain avec ceux qui ont faim, et offrir l’hospitalité aux pauvres sans abri, c’est donner des habits à ceux que l’on voit nu, ne pas te détourner de ton prochain. »

3. Esaïe 58.8 : « Alors, comme l’aurore, jaillira ta lumière, ton rétablissement s’opérera bien vite. Oui, alors la justice marchera devant toi, et la gloire de l’Eternel sera l’arrière-garde. »

4. Psaume 25.7 : «Ne tiens plus compte de ce péchés de ma jeunesse, de mes fautes passées, mais traite-moi selon ta grâce, ô Eternel, toi qui est bon ! »

5. Luc 10.25 et suivants : Parabole du bon samaritain – le plus important des commandements.

6. Luc 15.20 : «Il se mit donc en route pour se rendre chez son père. Comme il se trouvait encore à une bonne distance de la maison, son père l’aperçut et fut pris d’une profonde pitié pour lui. Il courut à la rencontre de son fils, se jeta à son cou et l’embrassa longuement. »

7. Matthieu 5.7 « Heureux ceux qui témoignent de la bonté, car Dieu sera bon pour eux. »