Constat: « Chacun.e pour soi »

Une vague générale de désolidarisation déferle depuis quelques décennies sur le monde occidental. Jésus l’a déjà évoqué lorsqu’il déclara que l’amour allait décliner (Mathieu 24:12). Ce phénomène peut être imputé à ces trois aspects interdépendants:

• L’individualisme grandissant
• L’emprise croissante de la logique économique sur tous les domaines de la société
• La peur généralisée de perdre son confort personnel

Les chrétien.ne.s sont affectés par ce changement de mentalité de la même manière que les non-chrétien.ne.s. Le salut personnel et la morale priment souvent sur l’amour et le bien-être du prochain.

L’alternative: une politique centrée sur les plus faibles

Tout en prêchant le salut par la grâce, Jésus a appelé à un amour radical du prochain qu’il a démontré dans sa vie. C’est un appel à chercher avant tout et dans toutes nos activités le bien-être de notre prochain et donc le bien commun.

Nous souhaitons contribuer à réveiller cet amour dans notre société. C’est une manière de s’engager pour que le monde s’imprègne de l’amour de Jésus et pour que Dieu soit visible dans notre société. Il est nécessaire pour cela de commencer par sensibiliser les chrétien.ne.s, qui ont aussi besoin de réapprendre à chercher le bien de leurs prochains. C’est en apprenant à aimer Dieu qu’il nous sera possible de perdre nos peurs ; « l’amour parfait bannit la crainte » déclare, en effet, la première Épître de Jean (4:18). Cet amour nous permettra de remettre en question nos intérêts personnels et de les remettre à leur juste place. L’amour du prochain s’épanouit alors en nous et peut porter des fruits dans notre monde.

Nous essayons de faire transparaître – dans notre vie publique et privée – cet amour inconditionnel décrit dans la Bible et les valeurs qui en découlent. Cette recherche se fonde sur les actes, l’enseignement et l’œuvre salvatrice de Jésus-Christ.

Nous accordons une importance particulière à l’action dans la sphère publique car l’amour du prochain y est souvent négligé. Les membres les plus faibles de la société nous paraissent particulièrement menacés. En effet, ils ne disposent souvent que de très peu de moyens de faire entendre leur voix. Pourtant, Jésus s’est entièrement identifié à eux et nous exhorte à les protéger : « Car j’ai eu faim et vous m’avez donné à manger ; […] j’étais étranger et vous m’avez accueilli chez vous ; j’étais en prison et vous êtes venus me voir. » (Matthieu 25:35-36)

Nous n’adhérons pas à la vision néo-libérale selon laquelle chaque individu dispose du même potentiel de réussite et de protection face aux aléas de la vie. Nous refusons également l’idée qu’un réseau de protection sociale conduise à la perte du sens de la responsabilité individuelle. En réalité, nous sommes dépendant.e.s les un.e.s des autres et nous ne voulons pas renvoyer à Dieu la responsabilité qu’Il nous a donnée de prendre soin de notre prochain, sous prétexte que nous ne voulons pas « empiéter sur son travail ».

Nous prônons une vision collective de la société et un engagement de l’État vis-à-vis des plus faibles. La droite s’inspirant davantage de l’idéal du « chacun pour soi », nos prises de position se rapprochent davantage de celles défendues par la gauche. Toutefois, nos réflexions ne sont pas affiliées à un parti en particulier et elles pourront parfois se rapprocher de certains préceptes préconisés par la droite. Il nous importe avant tout de montrer qu’une attitude biblique vis à vis de sujets comme l’économie, la pauvreté ou l’environnement, découle toujours du commandement d’amour (Marc 12:29-31). Cela signifie de chercher, pour toute question, ce qui contribue concrètement le mieux au bien du prochain. Les questions morales habituelles ne sont ici souvent pas les plus importantes.

L’enjeu pratique: Informer, encourager, prier

Nous aimerions participer au débat politique et social en informant, en prenant des positions claires et en sensibilisant le public à ces différents thèmes. Si nous cherchons premièrement à sensibiliser et mobiliser les Églises, nous souhaitons également atteindre un plus large public et toucher les leaders économico-politiques.

Notre démarche va aussi au-delà de l’action politique : nous voulons motiver les chrétien.ne.s à prendre des responsabilités au sein de l’État, sur leur lieu de travail et ainsi à exprimer l’amour du prochain dans tous les domaines de leur vie. C’est pourquoi ChristNet se veut un lieu d’encouragement mutuel pour la transformation de la société.

Parmi toutes nos activités, la prière occupe une place prioritaire. Notre engagement personnel n’est, en effet, rien s’il n’est pas soumis à Dieu (« Si l’Eternel ne bâtit pas la maison, ceux qui la bâtissent travaillent en vain. » Psaume 127.1-2). Afin de suivre la volonté de Dieu et non la nôtre, il nous faut constamment nous laisser diriger par lui. Si une écoute active et persévérante de notre part est nécessaire, ChristNet a également besoin de la prière. Prier pour les plus faibles, pour l’expression de l’amour du Prochain dans les sphères politiques et économiques est tout aussi important que nos contributions matérielles et idéologiques. A cet effet, des rencontres régionales de prière seront organisées.

Le 3 septembre 2001 (mis à jour le 16 novembre 2019)