Archive d’étiquettes pour : labour

~ 2 min

Maintenant voter pour un NON massif contre le travail de nuit

Dans la plupart des cantons, les adeptes de la consommation sans limite n’ont pas réussi à pousser plus loin les heures d’ouverture des magasins. Maintenant ils essaient de faire passer leur volonté au niveau national.

Aujourd’hui déjà, il existe plus de 1300 magasins de stations-service qui ont vu le jour essentiellement afin de profiter de l’ouverture dominicale que la loi du travail leur accorde. Car selon la loi, « les stations-services qui sont situés le long des axes de circulation importants fréquentés par des voyageurs » peuvent rester ouvert le dimanche et le soir. En réalité, ce sont essentiellement les stations-service dans les villes et dans les agglomérations qui profitent de ce « paragraphe élastique ». Ainsi il est prévisible qu’après l’assouplissement de l’interdiction du travail de nuit, un nombre toujours plus grand de magasins de stations-service resteront ouverts 24 heures sur 24. Pour contrôler s’ils en auront le droit, il faudrait faire passer chacun d’entre eux devant un tribunal, ce qui serait difficilement faisable et prendrait beaucoup de temps. Une extension non contrôlée de l’exploitation 24 heures sur 24 de ces magasins et l’augmentation du travail, des mauvaises odeurs et du bruit en seraient la conséquence, et les familles souffriront du travail de nuit.

L’enjeu est beaucoup plus important que « seulement » quelques magasins de stations-service. L’activisme parlementaire en faveur de prolongations des heures d’ouverture des commerces le montre bien. Invoquant les nouvelles règles prévues pour les magasins des stations-service et sous le slogan « Les mêmes droits pour tout le monde ! », les verts-libéraux ont déjà mis sur rail la suppression de l’interdiction du travail de nuit et du dimanche pour tous les magasins de même surface. Que le Conseil fédéral rejette cette demande ne sert pas à grand-chose. En effet, le Parlement a déjà accepté en juin dernier une extension globale des heures d’ouverture des commerces. Sous prétexte d’« encourager le tourisme », il a en outre déjà décidé d’introduire les ventes du dimanche à une grande échelle et de contraindre les cantons réticents à prolonger leurs heures d’ouvertures des commerces pour les fixer au minimum de 6 à 20 heures en semaine et de 6 à 19 heures le samedi.

Il faut mettre maintenant un terme à cette tactique du salami adoptée par le Parlement en disant NON, le 22 septembre, au démantèlement de la loi sur le travail.

~ 3 min

Il y a un an et demi, les syndicats doutaient des chances de succès d?un référendum, et les Eglises dormaient du sommeil du juste (ChristNet donna une impulsion importante en vue de la décision de saisir le référendum et contribua par la suite à mobiliser les églises). D?autre part, l?été dernier encore, les sondages ne nous accordaient aucune chance de l?emporter. Depuis, nous n?avons pas cessé de gagner du terrain, et finalement, ce n?est qu?après le décompte des voix dans le dernier canton que l?on sut à quoi s?en tenir : 0.6% des voix (soit 20’000) manquaient pour faire pencher la balance en notre faveur. Un bref regard sur la topographie des résultats et les sondages de l?institut gfs révèlent quelques faits intéressants :

– Les progrès que nous avons faits dans l?opinion publique furent linéaires à dater du moment où celle-ci se rendit compte qu?il s?agissait en fait de bien plus que de quelques gares. Il est permis d?admettre que nous l?aurions emporté si la votation avait eu lieu ne serait-ce qu?une semaine plus tard.

– La libéralisation fut approuvée en première ligne dans les centres urbains et les régions touristiques. Les villes sont de plus en plus caractérisées par une culture du « vingt-quatre heures sur vingt-quatre ». La vie y est de moins en moins structurée par la famille, la convivialité et des horaires de travail réguliers, ce qui encourage à son tour la déstructuration de la consommation. De même, la solitude croissante de la vie urbaine (rappelons qu?à Bâle par exemple, la majorité des ménages ne compte qu?une personne) encourage le consumérisme. Dans les régions touristiques par contre, l?on s?est déjà tant habitué au travail dominical, que le dimanche y a en grande partie perdu sa signification ? ceci vaut, à un moindre degré peut-être, de la société des services marquant le paysage urbain actuel.

Les déclarations tendancieuses du Conseil fédéral et de certaines grandes entreprises nous ont certainement coûté plus de 20’000 voix :

– M. le Conseiller fédéral Deiss déclara contre toute bonne foi qu?un non à la libéralisation coûterait 2000 emplois ; le 5 novembre, le Conseiller fédéral Blocher prétendit même que dans ce cas, une bonne partie des commerces dans les gares devraient mettre la clef sous le paillasson.

– Encore et encore, il fut prétendu que la votation ne portait que sur les gares. Dans son message officiel, le Conseil fédéral n?avait pas de scrupules à écrire que le dimanche doit rester un jour de calme et de repos ? malgré que notre gouvernement venait de soutenir une motion du Conseil des Etats ayant pour but la dérégulation totale du travail dominical dans le secteur des services !

– La Coop ne recula pas devant la menace envers ses propres employés: dans une circulaire, l?entreprise avertit ses employés qu?un non l?obligerait à fermer nombre de filiales, entre autres celles dans la gare de Berne ? encore un mensonge criant.

Flairant une mine d?or, les CFF, la Migros et la Coop ont dépensé cinq millions de francs pour la campagne. Du côté des adversaires, des milliers de personnes se sont investies ; ne leur faisaient face pratiquement que des grandes entreprises luttant pour la maximisation de leurs profits?

Toutefois, nous aurions emporté la victoire sans autre, si tous les chrétiens de ce pays s?étaient mobilisés. Un grand potentiel est resté en friche, potentiel que nous devons absolument mettre à contribution. En effet, une motion du Conseil des Etats oblige le gouvernement à élaborer un projet de loi libéralisant le travail du dimanche dans l?entier du secteur des services. Le Conseil national, qui entendait débattre de la motion (et l?accepter) le mercredi suivant la votation, a, vu le résultat extrêmement juste du scrutin, décidé de reporter ses délibérations. Les dérégulateurs étaient probablement convaincus qu?ils pourraient faire un « forcing ». Le Conseiller fédéral implora le Conseil national de ne pas commettre d?imprudence.

Quoi qu?il en soit: au lendemain du scrutin, l?équipe des ?gardiens du dimanche? est bien entraînée, rodée et sûre de soi. La prochaine attaque se herutera au mur du référendum, c?est chose acquise ? et cette fois, l?issue de la votation sera en notre faveur ! Il nous faudra rester vigilants, cas les « abolisseurs du dimanche » ont une prédilection pour la tactique du salami, et se servir des cantons pour avancer leurs projets. Mais nous sommes forts, et nous ne lâchons pas le morceau !


Photo by Dan Visan on Unsplash

~ 2 min

Le dimanche est sous pression. Ceci est fonction d?une part des transformations que subit notre comportement en tant que consommateurs, d?autre part d?une pensée unilatéralement orientée vers la maximisation des profits au mépris de la famille et de la vie privée des employés. En dépit de diverses décisions populaires contre la libéralisation des heures d?ouverture, les autorités font preuve d?un grand laxisme. Sous prétexte d?approvisionner les voyageurs, les CFF ouvrent dans toutes les grandes villes des « RailCities » faisant souvent ? et illégalement ? office de centres commerciaux ouverts le dimanche. C?est pourquoi le Tribunal fédéral a statué en 2002 que des magasins dont l?assortiment dépasse ce qui est nécessaire à l?approvisionnement des voyageurs (boutiques de vêtements, magasins de meubles, etc.) n?ont pas le droit d?employer du personnel le dimanche. Sur quoi le seco, qui est l?autorité fédérale compétente, a accordé aux entreprises concernées un délai transitoire jusqu?au 31.12.2004.

La réponse fut une motion visant à réviser la Loi sur le travail sur ce point, traîtée d?urgence et admise par le Conseil national en mars 2004. Cette intervention exige que soit supprimée la restriction de l?offre aux produits destinés aux voyageurs, de manière à légaliser globalement le travail du dimanche dans les gares et à transformer celles-ci en centres commerciaux dominicaux. Début octobre, les deux chambres ont approuvé cette libéralisation. Ils limitent bien leur mesure aux « gares d?une certaine importance », ce qui de l?avis du Conseiller fédéral Deiss s?applique à environ vingt-cinq gares. Concrètement, cela signifie que toutes les gares intéressées vont ouvrir leur shopping mall dominical, même Thoune, Coire, Yverdon, Olten, etc? Qui plus est, aucune mesure de protection des travailleurs ne fut incluse dans l?amendement : les employés travaillant régulièrement le dimanche n?auront par exemple pas droit à un supplément de salaire.

Les syndicats ont lancé le référendum. Celui-ci est soutenu par les partis chrétiens et l?Alliance évangélique, qui les aideront à récolter des signatures. Car il ne s?agit pas que de la protection des employés du commerce de détail, mal-payés maintenant déjà. La révision en question pourrait avoir des répercussions dévastatrices sur le dimanche en tant que tel : il va de soi que les associations des commerçants des centre-ville vont clamer haut et fort leur droit à l?égalité des armes avec ces centre commerciaux ferroviaires, et revendiquer le même droit à ouvrir le dimanche. Ce n?est pas par hasard que le Conseil des états a admis le même jour une motion mandatant le Conseil fédéral de préparer un projet de loi permettant d?étendre la libéralisation de l?ouverture dominicale aux environs des gares. Laisser faire les gares pourrait donc conduire à ce que très bientôt, grand nombre de magasins ouvriront leurs portes le dimanche, qui deviendra ainsi un jour comme un autre. Car des magasins ouverts sont l?expression manifeste de la sécularisation du dimanche. Ce sont de telles lois qui entraînent l?abolition de la tradition chrétienne du jour de repos commun.

Andreas Peter


Photo by Jonas Allert on Unsplash

~ 2 min

Le dimanche est un cadeau de Dieu aux hommes, à l?origine sous la forme du sabbat, dont la tradition chrétienne fit le dimanche tel que nous le connaissons. L?ordre que nous donne Dieu d?honorer le sabbat remonte aux dix commandements : « Souviens-toi du jour du repos, pour le sanctifier. Tu travailleras six jours, et tu feras tout ton ouvrage. Mais le septième jour est le jour du repos de l?Eternel, ton Dieu : tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bétail, ni l?étranger qui est dans tes portes » (Exode 20, 8-10). De même que les autres commandements, il ne s?agit pas là d?une chicane, mais d?une règle existentielle ? aujourd?hui plus que jamais : le stress au travail, l?activisme et le consumérisme sont en augmentation constante, particulièrement dans les nations industrialisées. Si nous ne prenons pas activement le temps de cultiver nos relations avec Dieu, nos familles et nos amis, ces relations sont condamnées à dépérir, et avec elles, notre société. L?isolement, la solitude et leurs séquelles ont pris des dimensions dramatiques, surtout dans les grandes villes, ces dernières décennies.

C?est pourquoi le dimanche remplit une fonction essentielle: c?est le seul jour où une majorité de la population dispose simultanément de temps libre, ce qui lui permet d?aller à l?église, de cultiver ses contacts et la vie familiale. Sans ce dénominateur commun, les familles et les associations, et avec elles le ciment de la société sont en danger ? ceci d?autant plus que la vie professionnelle durant la semaine grignote de plus en plus sur les soirées.

La bataille s?est intensifiée ces deux dernières années. Les gares, sont en passe de se transformer en centres commerciaux dominicaux, et la concurrence exige qu?on lui concède l?égalité des armes. Or, des magasins ouverts constituent le signe le plus manifeste que le dimanche est devenu un jour comme tous les autres. Il devient normal de travailler le dimanche. De plus, nombre de secteurs se verront obligés d?emboîter le pas (produits frais, stockage, transports).

Pratiquement aucun nouvel emploi n?est créé, car nous n?achetons le dimanche que ce que nous n?avons acheté en semaine. Et même dans le cas contraire, le plein-emploi justifierait-il de sacrifier le dimanche ?

Il est certainement justifié de maintenir le dimanche des services essentiels tels que les services d?ordre, de santé et de transports publics, de même que, jusqu?à un certain point, ceux qui servent à la récréation et à cultiver nos relations. Mais où tirer le trait ? Y a-t-il un droit à faire ses achats tout de suite et en tout temps ? Ne pouvons-nous attendre jusqu?au lundi, si notre ordi s?écrase un dimanche ? Nous sommes ceux qui, en leur qualité de consommateurs, décident qui doit travailler le dimanche.


Photo by Jessica Rockowitz on Unsplash

~ 4 min

Le 16 mars dernier, le Conseil national est allé un pas plus loin dans l’amputation du dimanche. Si le Conseil des Etats s’y accorde, les gares reconverties en supermarchés ouverts le dimanche feront bientôt partie de la réalité. Prions pour les Conseillers des Etats qu’ils n’acceptent pas cette modification de la loi !

 

Le dimanche ? un cadeau de Dieu

Le dimanche est un cadeau de Dieu aux hommes, à l’origine sous la forme du sabbat, dont la tradition chrétienne fit le dimanche tel que nous le connaissons. L’ordre que nous donne Dieu d’honorer le sabbat remonte aux dix commandements : « Souviens-toi du jour du repos, pour le sanctifier. Tu travailleras six jours, et tu feras tout ton ouvrage. Mais le septième jour est le jour du repos de l’Eternel, ton Dieu : tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bétail, ni l’étranger qui est dans tes portes » (Exode 20, 8-10).

 

De même que les autres commandements, il ne s’agit pas là d’une chicane, mais d’une règle existentielle ? aujourd’hui plus que jamais : le stress au travail, l’ activisme et le consumérisme sont en augmentation constante, particulièrement dans les nations industrialisées. Si nous ne prenons pas activement le temps de cultiver nos relations avec Dieu, nos familles et nos amis, ces relations sont condamnées à faire naufrage, et avec elles, notre société. L’isolement, la solitude ont pris des dimensions dramatiques, surtout dans les grandes villes, ces dernières décennies.

 

C’est pourquoi le dimanche remplit une fonction essentielle: c’est le seul jour où une majorité de la population dispose simultanément de temps libre, ce qui lui permet d’aller à l’église, de cultiver ses contacts et la vie familiale. Sans ce dénominateur commun, les familles et les associations, et avec eux le ciment de la société sont en danger ? ceci d’autant plus que la vie professionnelle durant la semaine (particulièrement dans les secteurs de l’industrie et des services) grignote de plus en plus sur les soirées.

 

C’est une des raisons pour lesquelles le peuple a rejeté en 1996 à une majorité de deux tiers une révision de la Loi sur le travail qui aurait autorisé les employeurs à faire travailler leur personnel six dimanches par année sans autre autorisation. Suisses et Suissesses adhèrent donc à l’interdiction de principe de travailler le dimanche. Ce qui n’a pas empêché le Secrétariat d’Etat à l’économie (seco) de multiplier les autorisations d’exception, de sorte que selon une étude du Prof. Flückiger (de l’Université de Genève), actuellement plus d’un tiers de la population travaille plus ou moins régulièrement le dimanche.

 

La bataille s’est intensifiée ces dernières années

  • Le Tribunal fédéral a statué qu’en principe, les magasins n’ont pas même le droit de faire travailler leur personnel les dimanches de l’Avent. Malgré cette jurisprudence et l’opinion publique claire, le seco entend déléguer la compétence d’autoriser les magasins à ouvrir leurs portes jusqu’à six dimanches par année aux cantons.

 

  • Un nombre croissant de stations-service offrant un assortiment complet de marchandises ouvrent le dimanche avec le plein assentiment des autorités, alors qu’elles n’ont le droit de vendre que ce qui est nécessaire pour la route. Tant le seco que les autorités cantonales restent inactifs.

 

  • Sous le même prétexte d’alimenter les voyageurs, les CFF ouvrent dans toutes les grandes villes des « Rail cities », qui en réalité constituent des centres commerciaux avec ouverture dominicale. Ici aussi, les autorités ne bougent pas et ignorent sciemment la jurisprudence du TF.

 

  • Au mois de février 2004, la commission parlementaire compétente a adressé une motion aux chambres visant à légaliser cet état de faits et à autoriser les gares à offrir un assortiment complet sept jours par semaine. Les gares, des centres commerciaux du dimanche ! Les débats doivent avoir lieu le 16 mars 2004.

 

Jusqu’où irons-nous ?

Les syndicats et une partie des Eglises font des pieds et des mains pour défendre le dimanche contre cette érosion. Car des magasins ouverts constituent le signe le plus manifeste que le dimanche est devenu un jour comme tous les autres. Il devient normal de travailler le dimanche. De plus, nombre de secteurs se voient obligés d’emboîter le pas (produits frais, stockage, transports, et finalement call-centers).

 

La pression des milieux pour lesquels le travail dominical représente une affaire juteuse est énorme, et le seco cède pas à pas. Les cantons quant à eux se livrent une espèce de concurrence, par crainte de perdre des clients et des contribuables. Allons-nous sacrifier le dimanche à Mammon ?

 

Il est certainement justifié de maintenir le dimanche des services essentiels tels que les services d’ordre, de santé et de transports publics, de même que, jusqu’à un certain point, ceux qui servent à la récréation et à cultiver nos relations. Mais où tirer le trait ? Y a-t-il un droit à faire ses achats tout de suite et en tout temps ? Ne pouvons-nous attendre jusqu’ au lundi, si notre ordinateur s’écrase un dimanche ? Nous sommes ceux qui, en leur qualité de consommateurs, décident qui doit travailler le dimanche.

 

De même, nous ne sommes pas sans influence en tant qu’électeurs et électrices quant il s’agire de déterminer quel valeur nous accordons au dimanche. Nous avons également la possibilité, en tant qu’individus ou d’ églises, de nous adresser aux autorités cantonales (offices du travail) ou fédérales (seco) et d’écrire à celles-ci que nous n’accepterons pas l’ émiettement du dimanche. De telles campagnes ne restent pas sans effet.


Photo by Brooke Lark on Unsplash

~ 3 min

Ventes du dimanche

Le 22 septembre 2002, une votation aura lieu dans le canton de Bâle-Ville et dans le canton de Soleure, et éventuellement aussi dans le canton d’Argovie, sur l’abolition de toutes les réglementations relatives aux heures d’ouverture des magasins. Les magasins pourraient alors rester ouverts jusqu’à 23 heures. En outre, le dimanche ne serait plus un jour de repos public. Toutefois, grâce à un arrêt de la Cour fédérale, les magasins avec employés ne seraient alors toujours pas autorisés à rester ouverts plus de trois dimanches par an environ, mais la pression sur les dimanches augmente et ce ne serait qu’une question de temps avant que les dimanches ne tombent aussi.

Les ventes du soir aussi

Mais les soldes du soir sont également très problématiques, car les heures d’ouverture prolongées des magasins rendent la cohabitation de dizaines de milliers de familles massivement plus difficile, voire impossible. L’expérience des employés des cantons de Bâle-Campagne et de Zurich montre qu’en réalité, on ne se préoccupe guère de savoir si quelqu’un a une famille à la maison et ne veut donc pas travailler le soir. Si un membre de la famille doit travailler le soir, cette communauté est déchirée. De nombreux salariés se plaignent qu’une vie familiale normale est devenue très difficile. Il n’est plus question de participation régulière à la communauté ecclésiastique (groupes de maison, etc.). Même pour ceux qui sortent du magasin à 20h15 et doivent rentrer chez eux, il est trop tard pour eux. La plupart des magasins intéressés par les ventes du soir ne resteraient ouverts que jusqu’à 20 heures pour l’instant, mais l’expérience montre que le fait qu’ils soient ouverts jusqu’à 19 heures ou 20 heures est crucial pour la vie familiale et communautaire.

En fait, toutes les études, qu’elles soient menées par les autorités, les universités ou les syndicats, montrent qu’en moyenne 80 à 90 % du personnel de vente est opposé à un allongement des heures d’ouverture. La plupart d’entre eux sont donc en fait affectés négativement. Pour eux, le travail du soir ne signifie évidemment pas non plus un équilibre entre vie professionnelle et vie privée. La majorité du personnel de vente n’a pas d’apprentissage (et n’a souvent pas les compétences pour le faire). Un changement de profession est difficile à réaliser pour eux.

La famille doit être protégée à tout prix

Bien sûr, certaines professions travaillent déjà le soir. Mais la plupart d’entre eux sont des services de base tels que les services d’obstétrique, de police et d’ambulance, ou la restauration, qui ne peut se faire que le soir. Cependant, le shopping n’est pas inévitable et nous ne devrions donc pas sacrifier davantage de familles pour cela. En Suisse, quelque 250 à 300 000 personnes sont employées dans le secteur de la vente. Si maintenant la plupart des cantons libéralisent les heures d’ouverture et que déjà seule la moitié des magasins (surtout les grands) prolongent leurs heures d’ouverture, ce sont des dizaines de milliers de familles en Suisse qui sont touchées. Si nous voulons vraiment défendre la mission chrétienne de la famille, je pense que nous devons précisément prendre ces problèmes à cœur.

Nous savons également tous que les familles dysfonctionnelles sont l’une des causes de la criminalité. C’est pourquoi la famille doit être protégée à tout prix. Nous voulons une politique d’amour qui rende la famille possible, plutôt qu’une politique de punition après coup. En tant que chrétiens, nous sommes préoccupés par l’évolution de notre société vers une société de consommation et de haute performance surchargée. Selon l’ordre significatif de la création de Dieu, il devrait y avoir une fin de travail ainsi qu’un jour de repos. L’occasion où nous, les humains, pouvons nous reposer, cultiver des relations, nous rétablir (y compris « l’hygiène mentale ») et réfléchir sur le sens et le but de notre vie.


Photo by Mike Petrucci on Unsplash