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Le nationalisme – un sérieux danger pour les Suisses (chrétiens)

·        Confusion terminologique : certaines traductions de la Bible emploient le terme „nations“ (peuples). Or, la Bible ne parle pas d’Etats territoriaux, puisque ces derniers ne sont apparus qu’au XIXe et au XXe siècles.

·        Lorsqu’une nation se dit „le peuple élu de Dieu“, cela peut conduire à des dérapages qui sont tout sauf chrétiens (légitimation du repli sur soi, politique d’asile restrictive, etc.). Cette « élection » est combinée avec une représentation mythologisée du passé.

·        Le calvinisme et l’évangile de la prospérité : notre richesse nationale a été comprise comme étant une bénédiction de Dieu. Or, ce raisonnement utilise faussement le nom de Dieu et la Bible. De plus, il donne lieu à une théologie narcissique et asociale, et aussi à une politique qui se dit „chrétienne“.

·        Le nationalisme et le repentir ne vont pas de pair; le rapport Bergier est rejeté par les nationalistes comme une attaque. Pourtant, la Bible nous dit :
„Si nous disons que nous sommes sans péché, nous nous trompons nous-mêmes et la vérité n’est pas en nous.“ I Jean 1:8

·        En s’efforçant de protéger notre pays „chrétien“, les chrétiens tombent parfois dans l’intolérance et la xénophobie (vis-à-vis des musulmans, par exemple).

Conséquences : notre identité en Jésus-Christ

·        Il est indéniable que nous avons tous besoin de savoir quelle est notre identité. Car avoir une identité nous donne de la valeur, nous confère un sentiment de sécurité et de dignité. C’est mon identité qui fait de moi une personne à part entière.

·        Cependant, en tant que chrétiens, nous ne devons pas fonder notre identité sur des choses, telles que la profession, la race ou la nationalité.
„Ainsi, il n’y a pas des non-Juifs et des Juifs, des circoncis et des incirconcis, des non-civilisés, des primitifs, des esclaves ou des hommes libres, mais le Christ est tout et il est en tous.“
Mon identité première repose en Jésus-Christ, ce qui signifie que je suis un enfant aimé et accepté par Dieu (Galates 2:20). Ma vraie „patrie“ ne se trouve dès lors pas ici en Suisse, mais auprès de mon Père céleste (Notre Père qui est aux cieux !). Il en va de même de notre citoyenneté (cf. Philippiens 3:20).

·        C’est en Jésus que nous trouvons la vraie vie. Il est le Fils de Dieu fait homme. Il vivait de sa relation avec le Père céleste, en dépit du rejet et de la contestation qu’Il a dû essuyer de la part des hommes.
En Jésus-Christ, Dieu nous donne notre vraie identité
„Créé à l’image de Dieu“ – « je suis un enfant bien-aimé de Dieu »

·        Vraie identité et confiance en soi au travers de Jésus-Christ : « JE SUIS.. »

·        Une personne a trouvé son identité, lorsqu’elle peut assumer ses erreurs (reconnaître sa faute).

·        Un amour du prochain qui est sincère surmonte toute crainte.

·        Celui qui considère la vie comme un cadeau de Dieu vit dans la reconnaissance, l’humilité et, en conséquence, dans la générosité.

·        Nous ne devons pas minimiser le nationalisme soi-disant « chrétien ». La Suisse ne doit pas se replier sur elle-même; elle doit devenir une bénédiction pour les autres.

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En lisant la Bible, nous constatons que la pauvreté y occupe une place très importante. C’est un des thèmes centraux, voire une réalité biblique. Les lois d’Israël mettent un accent prioritaire sur le soutien à accorder aux pauvres et aux plus faibles – les malades, les personnes souffrant des circonstances de la vie et des circonstances politiques. Les prophètes aussi traitent de ces questions, dénoncent le mépris des pauvres et les inégalités sociales. Le soutien aux pauvres est en lien direct avec la foi :

Penses-tu affermir ton règne en essayant de surpasser les autres par les palais de cèdre? Souviens-toi de ton père : il a mangé et bu comme tout homme, mais il a exercé le droit et la justice et s’en est bien trouvé. Il faisait droit aux pauvres ainsi qu’aux malheureux, et s’en est bien trouvé. C’est par là que quelqu’un montre qu’il me connaît, l’Eternel le déclare. Mais toi, tu n’as d’yeux, de pensées, que pour t’assurer des profits et pour tuer des innocents, pour opprimer et pour traiter les gens avec brutalité. (Jérémie 22.15-17)

Les livres poétiques nous parlent aussi de la pauvreté ; pensons au livre de Job, mais aussi aux Proverbes et aux Psaumes, dont les auteurs crient constamment à Dieu. Israël a connu la précarité tout au long de son histoire, d’Abraham jusqu’à l’exil en Babylone et au-delà : famines, esclavage, dénuement dans le désert, pillages, guerres… C’était un peuple opprimé sans cesse, tout en vivant la bénédiction du Seigneur.

La pauvreté – un concept global

Dans l’Ancien Testament nous trouvons 10 termes différents signifiant la pauvreté, qui comprennent toutes les notions de ce qu’est la pauvreté. La pauvreté économique : la famine, la guerre, la pauvreté sociale, l’exclusion, la vulnérabilité parce qu’on ne peut pas résister aux autres ; la pauvreté psychologique : la peur, la solitude ; la pauvreté spirituelle – combien importante ! – : la crainte d’être abandonné par Dieu, la peur de la mort, la perte de tous les repères.

Il y a des situations où la pauvreté est la conséquence d’un comportement inadéquat. La Bible nous parle de la pauvreté qui découle de la paresse, et celle qui représente une punition de Dieu. Cependant, il serait faux de conclure que la pauvreté est systématiquement une malédiction. La Bible nous parle d’hommes aimés par Dieu, qui ont la foi et qui pourtant vivent dans la pauvreté. Pensons à Job et le psalmiste qui souffrent précisément à cause de leur foi.

Mais la richesse peut aussi être une bénédiction. La Bible ne méprise pas les biens matériels : au contraire, c’est souvent un signe d’amour de Dieu. Mais sachons que le jugement face à la richesse est extrêmement dur et que le danger constant de corruption dû à la richesse (Salomon) existe bel et bien.

Le Nouveau Testament nous parle aussi de la pauvreté. Pensons à la première béatitude de Jésus : « Heureux les pauvres. » (Luc 6.20) Matthieu ajoute : « Heureux les pauvres en esprit. » (Mat. 5.3) Ces deux versions nous montrent bien qu’il n’y a pas de coupure artificielle entre la pauvreté économique et spirituelle. Mais « heureux les pauvres » va tellement à contre-courant de notre pensée ! Pourtant, il ne s’agit pas ici d’une idéalisation des pauvres. Le pauvre est heureux à cause de son impuissance à s’en tirer tout seul. Il est dans une situation favorable parce qu’il a besoin de Dieu et qu’il va découvrir comment et combien Dieu pourvoit à ses besoins.

Dieu se range du côte du faible

La pauvreté est une souffrance et le Dieu de la Bible ne veut pas que Sa création souffre. Il n’est pas indifférent, lointain dans son ciel. Non, c’est un Dieu qui s’implique et qui ne veut pas le dénuement. Il s’engage dans un combat dans lequel Il prend position à nos côtés. Le texte fondateur à cet égard est sans doute celui du buisson ardent (Exode 3). Le Seigneur y dit : « J’ai vu la détresse de mon peuple en Egypte… Oui, je sais ce qu’il souffre. C’est pourquoi je suis venu… » (v.7s.)

Voyons aussi Abraham, qui vivait tranquillement dans son pays, riche, et qui a dû partir dans le désert et quitter la fausse sécurité pour connaître la vraie richesse qui se trouve en Dieu.

Prenons la Pâque que Jésus célèbre avec ses disciples. Lui, Dieu descendu sur terre, qui s’est dépouillé et a été humilié, est venu comme un serviteur, fidèle jusqu’à la mort (Phil. 2.8). Dieu se range du côté des faibles. Ce combat de Dieu, il ne le mène pas seul. Il le mène pour et avec son peuple, qu’il s’agisse d’Israël ou de l’Eglise. Il refuse la fatalité. Jésus dit lui-même que nous aurons toujours des pauvres autour de nous, et que nous pourrons leur faire du bien quand nous voudrons ! (Marc 14.7)

Combattre la pauvreté

Le combat contre la pauvreté prend deux formes conjointes :

La dimension caritative : l’amour et la compassion reflètent la personne même de Dieu. La notion du don et de la gratuité y sont présentes ; nous les retrouvons dans plusieurs commandements. Cela implique le refus du profit maximalisé.

La dimension socio-politique : c’est l’aspect de la prévention afin d’éviter que la paupérisation s’installe dans le peuple. Cela signifie par exemple combattre la corruption, instaurer des lois justes, refuser l’accumulation des richesses et comme suite logique instaurer l’année sabbatique (p.ex. Ex 21.2).

Il convient, à cet égard, de citer un événement biblique auquel on fait rarement référence (1 Rois 21). Le roi Achab convoite la vigne d’un homme, Naboth, qui ne veut pas la lui céder. Sur instigation de sa femme Jézabel, Achab fait condamner Naboth à mort sur des témoignages fictifs, et s’approprie la vigne. Dieu juge de manière extrêmement dure la logique de la loi du plus fort. Ceci est significatif : Jésus reprendra ses disciples et leur dira : « Qu’il n’en soit pas ainsi parmi vous. Au contraire: si quelqu’un veut être grand parmi vous, qu’il soit votre serviteur. » (Mat. 20.26)

Notre motivation

Pour agir différemment, Dieu nous donne deux motivations :

Les souvenirs : Tout au long de son histoire avec l’humanité, Dieu a instauré des fêtes pour aider les gens à se souvenir, comme p.ex. Pâques qui est le souvenir de la détresse subie en Egypte ; ou le repos du sabbat, qui est le souvenir de l’esclavage. Le message sous-jacent est le suivant : « Souviens-toi que même si tu n’es pas pauvre actuellement, tu es tout de même fondamentalement pauvre. » Dès lors, nous sommes appelés à ressembler à Dieu : « Soyez saints, car je suis saint. » (1P. 1.16). Dieu est miséricordieux, alors soyons miséricordieux, nous aussi. Jésus est descendu dans la pauvreté, alors soyons pauvres, nous aussi.

L’espérance : Après des siècles durant lesquels Israël vivait avec ses lois et ses prophètes, c’est le constat de l’échec. Cet échec fait surgir l’attente d’autre chose et fait naître l’espérance. C’est dans ce contexte qu’arrive Jésus, le Messie tant espéré. Ses premières paroles dans la synagogue de Nazareth confirment cet espérance. « [Le Seigneur] m’a désigné par l’onction pour annoncer une bonne nouvelle aux pauvres. » (Luc 4.18) Dès lors, l’Eglise devient le signe visible de ce monde à venir. Dans le livres des Actes nous lisons combien l’Eglise s’occupait des pauvres au point qu’il n’y avait plus de pauvres parmi eux (Ac. 4.34).

Christ qui s’est fait pauvre parmi nous est la source. C’est de Lui que doit jaillir la rivière qui sort de l’Eglise vers un monde en besoin. Dans les Epîtres, et surtout celles de Paul, le fait de donner la dîme et des dons pour secourir les pauvres prend une importance particulière. Paul nous rappelle alors qu’il s’agit d’un partenariat et d’une réciprocité.

Il y a deux termes qui nous parlent de justice : d’une part la justice devant Dieu, à savoir la justice que Dieu nous donne ; d’autre part la justice dans le sens d’équité, à savoir la juste relation entre hommes. Désormais, l’éthique chrétienne découle de notre foi, et notre conscience doit nous mener vers la justice et l’équité.

Littérature

Jacques Blandenier, Les pauvres avec nous – La lutte contre la pauvreté selon la Bible et dans l’histoire de l’Eglise. Dossier Vivre n°26. Je sème. Genève 2006.

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Principe

Les chrétiens sont nombreux à se demander s’il vaut mieux être riche ou être pauvre. Il existe une réponse à cette question, qui offre un repère clair : nous ne devons être ni pauvres ni riches ; nous devons avoir assez. Voici ce que dit Proverbes 30, 7-9 à ce sujet :

Mon Dieu, je te demande deux choses : ne me les refuse pas, avant que je meure ! Eloigne de moi la vanité et la parole mensongère ; ne me donne ni pauvreté ni richesse, accorde-moi le pain qui m’est nécessaire, de peur qu’étant rassasié, je ne te renie et ne dise : qui est l’Eternel ? Ou qu’étant dans la pauvreté, je ne commette un vol et ne porte atteinte au nom de mon Dieu.

Le mot d’ordre de l’ « assez » s’exprime également à travers l’épisode de la manne dans le désert : lorsque les Israélites ont voulu ramasser plus de manne que ce dont ils avaient besoin pour la journée, le surplus s’est avarié. On peut lire :

Les Israélites firent ainsi ; et ils en recueillirent les uns plus, les autres moins. On mesurait ensuite avec l’omer ; celui qui en avait plus n’avait rien de trop, et celui qui en avait moins n’en manquait pas. Chacun recueillait ce qu’il lui fallait pour sa nourriture. (Exode 16, 17-18)

Le style de vie inspiré de la manne se retrouve également dans la prière matérielle figurant dans le Notre Père : « Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour ».

Assez pour partager

Assez, c’est combien ? Assez représente à peu près la même quantité quelle que soit la personne, à savoir le nécessaire pour pouvoir mener une vie décente et juste. Une fois convaincus de la notion de l’assez, nous sommes très vite amenés à en envisager une seconde, également importante : la notion de partage. Un verset clé pour ce fait tout simple peut être trouvé notamment dans 2 Corinthiens 8 ,14 : « Afin que leur abondance pourvoie pareillement à votre indigence ». Le terme « assez » n’est certes pas mentionné, mais du fait que l’on ne parle pas de pauvreté/richesse, mais de manque/superflu, il est clair qu’une mesure entre ici en ligne de compte. Cet étalon de mesure est l’ « assez ».

Le partage est quelque chose de fantastique pour deux raisons tout à fait distinctes. Premièrement, le partage est utile à ceux qui ont plus qu’assez. Lorsque nous avons plus que le nécessaire, la Bible nous avertit que notre cœur tend à s’attacher à la prospérité. Or, l’amour de l’argent nous prive de notre liberté. Donc : lorsque nous sommes libérés du surplus, nous sommes davantage aptes à suivre Jésus, pour nous concentrer sur le bonheur et dépendre de Dieu1 . Depuis quelques années, les économistes ont enfin commencé à étudier d’un point de vue empirique et dénué de préjugé si l’argent fait vraiment le bonheur. La conclusion est claire : la croissance économique, l’accumulation d’argent, ne nous rend pas plus heureux.2

Cependant, le partage est bon pour une seconde raison également ; il ne profite pas uniquement à celui qui cède de ses possessions. Il sert bien entendu aussi à ceux qui ont moins qu’assez et, partant, qui relèvent du camp des bénéficiaires. (Aussi et surtout, le partage et la compensation créent un lien entre ces deux groupes). Une phrase anglaise exprime joliment le défi lancé à ceux qui ont plus que le nécessaire : « Living simply so that others may simply live » (« Vis simplement afin que d’autres puissent simplement vivre »).

On ne saurait trop insister sur l’importance que la Bible attache aux pauvres. Elle se retrouve telle un refrain récurrent de la loi donnée à Moïse, en passant par Job, les Psaumes, les Proverbes et les prophètes, jusqu’à Jésus, la première église, Paul et les autres auteurs d’épîtres : Dieu a un cœur pour les pauvres ; nous aussi devons en avoir un. Jim Wallis a découpé tous les passages de la Bible portant sur la pauvreté ; sa Bible s’est retrouvée complètement trouée.

Justice et miséricorde

Nous voulons donc partager pour deux raisons : la première est que le partage profite aussi bien à celui qui donne qu’à celui qui reçoit. La seconde repose à son tour sur deux fondements : la justice et la miséricorde. Lorsque nous partageons par justice, nous le faisons parce que la portion donnée en partage est une dette à proprement parler. Ainsi, le pouvoir au sein des institutions économiques internationales, telles que l’OMC ou le FMI, est injustement réparti à la faveur des pays riches. De ce fait, ces pays peuvent aménager les règles du jeu de façon à ce qu’eux-mêmes en retirent le plus d’avantages. Nous pouvons donc partager avec les pays du Sud afin de réparer cette injustice.

S’agissant du partage par miséricorde, on ne cherche pas à savoir qui est responsable de la pauvreté ; ce peut être le riche, le pauvre lui-même ou encore aucun des deux. Le partage par miséricorde part simplement d’une constatation : mon prochain souffre de carences, donc je partage. Les deux motivations sont importantes, et les deux figurent à de nombreuses reprises dans la Bible. Sous une forme concentrée notamment chez Zachée, lequel dit :

« Voici Seigneur : je donne aux pauvres la moitié de mes biens, et si j’ai fait du tort de quelque chose à quelqu’un, je lui rends le quadruple ». (Luc 19,8)

Il donne de sa fortune parce qu’il a agi injustement, mais aussi parce qu’il a les moyens de partager avec les pauvres.

Mise en pratique : niveaux personnel et politique

Comment pouvons-nous mettre en pratique la notion de l’assez sur les plans personnel et politique ? Au niveau personnel, nous pouvons commencer à mener notre vie dans un cercle fermé de l’assez :3 

Dans un cercle fermé de l’assez, nous avons convenu avec nous-mêmes et avec Dieu de ce qui est suffisant pour nous. Le revenu peut dès lors être réparti en deux pots : le pot de l’assez et le pot du superflu. Lorsqu’on vit dans un cercle ouvert de l’assez, sans que les proportions de l’assez aient été définies, les désirs et les besoins s’adaptent à la hausse du revenu.

CUKUP – Assez pour vivre, assez pour partager

Pour la mise en pratique personnelle du partage, il est également important que nous nous intéressions aux pauvres dans tout ce qui les touche, à travers des rencontres, études bibliques, films, etc. Nous avons abordé quelques-uns de ces aspects dans un groupe dénommé « cukup », que nous avons fondé à Berne (« cukup » signifie « assez » en indonésien). Pendant une année, nous – c’est-à-dire huit personnes – essayons de vivre selon le principe de l’ « assez », en faisant don du superflu. Cela est plus simple à faire à plusieurs. Aussi, nous nous rencontrons une fois par mois pour prendre ensemble le repas du soir et partager nos impressions. Il nous importe d’aborder le thème de la pauvreté et de la prospérité à travers le silence, le chant et les enseignements. Un passage d’Esaïe 58, en particulier, nous dirige dans notre démarche :

C’est partager ton pain avec ceux qui ont faim, et offrir l’hospitalité aux pauvres sans abri, c’est donner des habits à celui qu’on voit nu, ne pas te détourner de ton prochain. Alors, comme l’aurore, jaillira ta lumière (v. 7 s.).

Par le passé, nous avons étudié le Jubilée et les Béatitudes, ainsi que des principes bibliques de gestion financière. La « Fête Cukup » en a été le point fort, avec des repas, un jeu de boules, une brocante et un cours de danse dont les bénéfices ont été reversés au profit d’un projet dans les bidonvilles de Manille.

Mise en pratique à l’échelon politique

La mise en œuvre à l’échelon politique est tout aussi importante. Malheureusement, le Conseil fédéral a cité l’accroissement de la prospérité comme le premier objectif de son programme de législature. A l’opposé, la notion de l’ « assez » place la lutte contre la pauvreté, en particulier la pauvreté absolue, en tout première priorité, et considère un accroissement de la prospérité pour les gens qui ont de toute façon déjà plus qu’assez comme étant plutôt dangereux et non comme étant utile.

Une façon importante ce combattre la pauvreté consiste à attaquer le problème à sa racine en octroyant davantage de pouvoir aux pays du Sud pour la définition de l’ordre économique mondial. Une autre utopie politique qui peut être formulée en lien avec la notion de l’assez est le principe du revenu de base4 . Cette idée, à savoir que chacun doit avoir accès à une part fondamentale des ressources, indépendamment de son mode de vie, peut également être mis en lien avec le fantastique commandement de l’année de jubilée dans Lévitique 25.

 

Traduction : Sarah Martinez

1. Pour l’approfondissement de la réflexion sur la question: Matthieu 6, 24 ; 1 Timothée 6, 6-10 ; Marc 10, 21 ; Hébreux 13, 5

2. Voir Easterlin, R. (éd.) : Happiness in Economics, Cheltenham, 2002

3. Ce concept a été énoncé par Earl Pitts et Craig Hill. Leur ouvrage « Biens, richesses & argent » est disponible auprès de Sam Music (www.sam-music.com).

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Thèse 1

Chrétiens et non-chrétiens se laissent de plus en plus imprégner par la culture de la peur

Nous constatons, en particulier dans le monde occidental, un glissement vers une culture de la peur et de la méfiance : la peur de perdre ses propres biens et la sécurité matérielle dont on jouit, et la peur du prochain que l’on ne connaît pas. La prospérité croissante a exacerbé la peur de perdre nos biens. La notion économique de concurrence a pénétré la sphère privée, de sorte que le prochain est de plus en plus souvent perçu comme un concurrent. Qui plus est, l’individualisme croissant nous a extirpé des rapports sociaux qui nous conféraient naguère un sentiment de sécurité. Les craintes ressenties pour notre propre bien-être ont étouffé le souci du bien-être du prochain. Nous mettons ce fait en relation avec la parole de Jésus selon laquelle l’amour du plus grand nombre se refroidira (Mt. 24.12). En Suisse tout spécialement, nous sommes fortement marqués par la culture de la peur, comme en atteste le nombre particulièrement élevé de polices d’assurance par habitant.

Thèse 2
Désolidarisation : le partage nous pose problème, car nous avons peur pour notre propre bien-être et parce que nous sommes confrontés au coût toujours plus élevé découlant de la forme d’économie qui est la nôtre

La peur pour notre propre bien-être et la méfiance à l’égard du prochain se traduisent par une désolidarisation. La « liberté » est un concept qui a le vent en poupe, car nous cherchons à nous libérer de toute forme de responsabilité envers le prochain.

Nous ne sommes pas prêts à payer le prix des dégâts croissants causés par notre forme d’économie : même si les plus faibles ne se voient plus proposer d’emplois, et qu’ils deviennent des cas sociaux, nous avons tendance à leur rendre seuls coupables de leur situation ou à les appeler « profiteurs du système social ». Nous accordons volontiers foi aux théories selon lesquelles « chacun peut obtenir tout ce qu’il souhaite s’il fait seulement l’effort nécessaire ». Les chrétiens ne sont pas immunisés contre ces courants culturels, de sorte que l’évangile de prospérité et le compassionate conservativism nous paraissent attrayants.

Thèse 3
Parce que nous ne pouvons pas partager, nous sommes condamnés à la croissance

La Suisse est un des pays les plus riches du monde, nous avons en fait suffisamment pour tous, nous disposons de tout ce dont nous avons besoin. Néanmoins, nous aspirons avec entêtement à une croissance plus élevée du PIB, c’est-à-dire de la richesse (et sacrifions en chemin de nombreuses valeurs chrétiennes), bien que la Bible dise que nous ne devons pas accumuler de richesses (Jc 5). Ce principe ne s’applique pas uniquement à la vie personnelle, mais aussi aux nations tout entières, car nous voyons ci-après quelles en sont les répercussions.

Alors, pourquoi la croissance ? Nous affirmons avoir besoin de la croissance pour créer suffisamment d’emplois. Est-ce que le système que nous avons créé n’offre de travail à chacun que lorsque le PIB croît ? Sommes-nous, au cas contraire, incapables de donner à chaque être humain un travail qui ait un sens ? Nous affirmons aussi avoir besoin de la croissance pour financer notre prévoyance vieillesse. Mais ne pourrions-nous pas organiser cela autrement, par un meilleur partage ? Le Conseil fédéral affirme encore avoir besoin de la croissance pour éviter les foires d’empoigne à qui profitera la distribution. Sommes-nous même capables de partager l’abondance ? Ne pouvons-nous pas faire en sorte que chacun, dans ce qui a été gagné, reçoive suffisamment en échange des efforts déployés ? Ces problèmes peuvent, de notre avis, être résolus autrement avec un peu de sens commun et le sens du partage. Etant donné que nous ne sommes pas encore prêts pour cela, la Suisse reste « condamnée à la croissance ». En outre, nous continuons de croire dans notre vie personnelle que la richesse est synonyme de bonheur.

La consommation effrénée est par conséquent toujours bienvenue et encouragée. La société de consommation est devenue une pression idéologique sur les personnes, même si en fait nous avons déjà tout. Comment l’économie peut-être encore croître alors que la société se trouve dans l’abondance ? Les valeurs et les idéaux sont eux aussi inévitablement sacrifiés dans cette quête des possibilités de croissance.

Thèse 4
Nous nous accrochons à des biens injustement acquis

La Suisse n’a accepté que sous la pression massive de l’étranger de restituer les fonds juifs en déshérence. Aujourd’hui, nous nous agrippons au secret bancaire, même si nous savons que la majeure partie des quelque deux milliards et demi de francs de fortune de l’étranger placés sur les comptes suisses sont le fruit de l’évasion fiscale. Nous cherchons encore et toujours à nous justifier et déclinons toute responsabilité de notre part, bien que le secret bancaire ait été ancré dans la loi en 1934 dans le but précis d’attirer des fonds issus de l’évasion fiscale.

Michée 6.9-11 nous interpelle sur ce point : « Ecoutez l’annonce du châtiment et celui qui l’a décrété. Y a-t-il encore dans la maison du méchant des trésors mal acquis, et un épha trop petit, exécrable ? Serai-je sans reproche avec des balances fausses et avec des poids trompeurs dans le sac ? »

Thèse 5
« Mammon » est puissant en Suisse et a la mainmise sur notre pensée et notre politique

« Nul ne peut servir deux maîtres, car ou il haïra l’un et aimera l’autre, ou il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon » (Mt 6.24). Il nous semble que la pensée de rentabilité économique et le souci pour nos biens ont pris trop de poids par rapport à Dieu et à l’amour du prochain. Nos valeurs sont par conséquent déterminées de plus en plus par « Mammon ».  Ce faisant, la Suisse semble également sacrifier de nombreuses valeurs chrétiennes, telles que la famille, le dimanche, la miséricorde à l’égard des faibles, la justice et la morale.

Il nous faut vraiment nous décider. En tant que pays, repentons-nous, faisons le ménage dans nos vies, notre politique et nos banques. « Car l’amour de l’argent est la racine de tous les maux » (1 Ti 6.10), et il semblerait que nous en ressentions les conséquences aujourd’hui. Par contre, Dieu nous promet de s’occuper de nous si nous agissons dans la justice et l’adorons Lui (et non pas Mammon). Nous n’avons donc pas à craindre de perdre nos richesses ou des emplois, si nous faisons les pas nécessaires à nous séparer de l’injuste Mammon. La prévoyance de Dieu et Sa paix nous porteront.

Thèse 6
L’alternative : la confiance en Dieu et une politique de miséricorde à l’égard des plus faibles

Jésus nous a présenté, outre le salut par la foi, un amour radical pour le prochain et nous a commandé de placer au centre de toute notre action le bien-être de notre prochain (et donc le bien-être général). Nous voulons éveiller à nouveau cet amour pour le prochain, cet agapé, c’est-à-dire appeler chacun à y revenir et à contribuer à ce que le monde soit marqué par l’amour de Jésus. Dieu deviendra ainsi visible dans notre société. Une démarche qui commence au sein de la chrétienté, par une nouvelle sensibilité au bien-être du prochain, qui en fera un puissant multiplicateur de l’amour de Dieu.

On oublie souvent que l’amour du prochain n’est pas confiné à la sphère privée, mais qu’il doit être exercé de la même manière aux niveau de la société et de la politique. Les membres les plus faibles de la société nous semblent aujourd’hui particulièrement menacés du fait qu’ils n’ont pas de pouvoir et ne disposent guère de groupes d’influence. Pourtant, Jésus lui-même préconise de protéger les plus faibles, allant jusqu’à s’identifier pleinement à eux : « Car j’ai eu faim et vous m’avez donné à manger ; j’étais étranger et vous m’avez recueilli ; […] j’étais en prison et vous êtes venu vers moi ». (Mt 25.35-36)

Pour ce faire, nous avons besoin de préserver notre confiance en Dieu, à commencer dans notre propre vie, en sachant qu’il pourvoira à nos besoins si nous agissons avec justice.

Thèse 7
Nous avons besoin d’une nouvelle miséricorde biblique

Le thème de la solidarité occupe une place prépondérante dans la Bible. Une importance centrale est accordée à la notion de « pauvre », qui désigne d’une part le dénuement matériel et l’oppression (on parle aussi de « misérables », « moindres », etc.), mais aussi, d’autre part, les pauvres en esprit, c’est-à-dire les humbles. Rares sont les passages où la pauvreté est mise en relation avec une culpabilité personnelle. On ne la trouve ainsi présentée que dans le livre des Proverbes et dans une affirmation du Nouveau Testament, savoir celui qui ne VEUT pas travailler, qu’il ne mange pas non plus. Pour le reste, la pauvreté est décrite comme un mal de la société, souvent en lien avec le préjudice social.

Nous ne pouvons bien entendu pas affirmer que de nos jours, les pauvres ne portent, de manière générale, aucune responsabilité dans leur situation, mais nous devons être prêts à examiner la question de plus près. Pour cette raison, l’Ancien aussi bien que le Nouveau Testament contiennent de multiples appels à protéger les pauvres (sur les plans physique et juridique), à partager avec eux et à faire justice. Car nous ne devons pas croire que nous ayons créé notre prospérité par nous-mêmes et que, partant, nous n’ayons pas besoin de partager quoi que ce soit.

Ainsi, premièrement, notre aptitude à la performance découle elle aussi de la grâce de Dieu, et tout ce que nous possédons nous vient de Dieu. Nous sommes donc tenus de gérer ce que nous avons reçu selon Sa volonté. Deuxièmement, tout être humain est doté de dons variables, qui peuvent également être convertis en salaire de manière variable. Nous devrions par conséquent permettre à chacun de vivre dignement. Une certaine redistribution était ainsi prévue dès l’Ancien Testament. Le prochain représente aussi, à l’heure actuelle, les pauvres vivant dans d’autres parties du monde. Nous sommes tenus de nous consacrer également à eux.

Nous sommes convaincus que la Suisse, d’un point de vue spirituel, tourne le dos à Dieu et à sa bénédiction en ne partageant pas sa prospérité avec les pauvres.

 


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La justice exalte un peuple : mais le péché est la ruine des hommes ? Proverbes 14:34

 

Introduction

Depuis un certain temps, je suis préoccupé par la manière dont le gouvernement du canton de Berne gère les finances. Je décrirai une expérience personnelle que j’ai vécue avec l’administration fiscale, puis je rappellerai quelques événements de l’histoire financière du canton de Berne et enfin je tirerai quelques conclusions.

Une expérience personnelle

En 1993, j’ai eu un différend avec l’administration fiscale de Berne. De 1962 à 1989, j’ai été pasteur dans l’Église réformée du canton de Berne. Pour diverses raisons, j’ai quitté la fonction publique et j’ai accepté un emploi dans une institution privée qui réhabilite les jeunes ayant des problèmes psychologiques. Mes nouveaux revenus étaient nettement inférieurs à ceux d’avant. Malgré ce changement de profession, j’ai dû continuer à payer pendant deux ans un montant d’impôt égal au revenu plus élevé que j’avais gagné jusqu’alors. Cela signifie que pendant deux ans, j’ai dû payer environ un tiers de mon revenu réel en impôts. Mes recours, jusqu’aux tribunaux administratifs et fédéraux, n’ont pas eu le succès escompté, pas plus qu’une pétition d’un membre du Grand Conseil en notre faveur. En principe, nous avons donc dû payer le montant élevé, sauf qu’on nous a accordé une certaine remise d’impôt, c’est-à-dire que l’injustice a été quelque peu atténuée.

Cette expérience a été très blessante pour nous parce que nous pensions avoir fait quelque chose de bien en décidant de nous engager pleinement auprès de personnes ayant de graves problèmes de vie. Malheureusement, les autorités n’ont pas reconnu ce fait, car à l’époque, elles ont clairement favorisé ceux qui « montaient » dans leur profession et ont négligé ceux qui « descendaient » dans leur profession. J’ai alors fait l’expérience de ce que signifie être traité injustement. J’ai failli maudire les forces politiques qui ont permis que cela se produise. J’aurais aimé jeter une bombe dans la mairie ou me retirer complètement de la responsabilité politique.

Ma famille est même devenue politiquement active, avec des lettres à l’éditeur et une manifestation devant l’hôtel de ville de Berne. Un fou du roi a appelé les grands conseillers qui révisaient la loi fiscale à faire prévaloir la loi. À cette fin, nous avons distribué des dépliants qui se lisent comme suit

Savez-vous combien de larmes ont été versées…

combien de désespoir a déchiré les cœurs ?

combien de malédictions ont été prononcées par ceux qui ont subi une amère injustice aux mains de l’administration fiscale ?

Egalement une facture fiscale

M. Y gagne un revenu brut de Fr. 80’000.– en 1989. Pour cela, il paie Fr. 12 808.– de taxes d’état, municipales et ecclésiastiques, plus Fr. 1 380.– de taxes fédérales, soit un total de Fr. 14 188.–. Il change de profession pour certaines raisons et gagne toujours la moitié de son salaire précédent, soit pour 1990 : Fr. 40’000.–. Cependant, sa dette fiscale est toujours de 14 188 francs, c’est-à-dire qu’il doit encore verser un tiers de ses revenus à l’administration pendant deux ans. Où devrait-il trouver cette somme ?

Un Bernois nommé Eugen Bauer

est tombé du mur du Bärengraben
juste devant un grand et lourd
et connu pour être brutal.

Les gens criaient tout autour
appelant les pompiers.
Les pompiers, après peu de temps,
est apparu et a utilement baissé
la longue échelle sur deux chaînes,
pour sauver l’homme tombé.

Mais voilà : Le fermier était intact,
mais l’ours était complètement nu
(par sa fourrure avec la peau et les cheveux
avait simplement été décollée)
et recherchée dans la peur et la terreur
pour se cacher d’Eugen Bauer !

Puis, soudain, tout le monde a su :
M. Bauer était du bureau des impôts[1].

J’ai donc choisi la voie de la réflexion. Il m’est lentement apparu clairement pourquoi le gouvernement bernois avait été secoué par des échecs déficitaires à plusieurs reprises au cours des vingt dernières années. Les malédictions des petites gens qui sont traitées injustement retombent sur les politiciens qui ignorent les besoins des plus faibles. Tant que les personnes au pouvoir continueront dans le même sens, désastreux, qu’auparavant, elles vont tituber dans de nouveaux scandales financiers.

De l’histoire du canton de Berne.

Depuis le XVIe siècle, la conduite financière des gouvernements bernois a connu une ligne désastreuse. Elle remonte à la mauvaise conduite, c’est-à-dire à des décisions injustes par lesquelles des personnes ont été profondément désavantagées.

De 1528 à 1700, de nombreux anabaptistes bernois qui refusaient de renoncer à leurs convictions furent dépossédés, expulsés du pays ou même exécutés. Le produit des biens anabaptistes était en partie investi dans un fonds, en partie donné au Trésor public, et en partie utilisé pour construire ou rénover des églises. On sait que des familles bernoises de premier plan sont entrées en possession d’anciens domaines anabaptistes dans l’Emmental à des conditions favorables.

En 1653, la guerre des paysans éclate dans le canton de Berne. Elle a été causée par une manipulation financière du gouvernement bernois de l’époque. Elle a dévalué le Batzen bernois, c’est-à-dire l’argent du petit homme de la campagne, par ½, contre la promesse qu’elle avait faite auparavant qu’une telle chose n’arriverait jamais. Lorsque la dévaluation imminente est devenue une rumeur parmi les bourgeois de la ville, ils ont pu passer à temps aux pièces d’or et d’argent, ainsi qu’à l’immobilier. La population rurale s’est vue trompée. Le peuple a commencé à bouillir. C’est ainsi qu’est née la guerre des paysans, qui a été réprimée par les dirigeants avec une force brutale. Les accords entre le gouvernement et les leaders paysans ont été rompus par les représentants du gouvernement. Le gouvernement bernois a écrasé l’armée paysanne avec une force mercenaire. Le paysan Niklaus Leuenberger de Rüderswil, qui, en tant que chef des insurgés, a tenté de suivre une voie conciliante, a été écartelé pour des raisons de dissuasion. Ueli Galli, un fermier d’Eggiwil qui tirait les ficelles à l’arrière-plan, a été pendu à la potence dans le champ de gibet bernois.

En 1984, Rudolf Hafner, auditeur au sein du contrôle financier cantonal, a révélé le comportement financier du gouvernement bernois et a provoqué un tremblement de terre politique. Une BUK (Commission spéciale d’enquête) a enquêté sur le comportement des membres du gouvernement. Résultat : deux conseillers du gouvernement (le directeur des finances Werner Martignoni UDC et le directeur de la police Hans Krähenbühl FDP) ne s’est pas présenté à la réélection.

Dans les années 90, il y a eu une phase de croyance au miracle économique ; Werner K. Rey, par exemple, avait une stratégie d’investissement « infaillible ». stratégie d’investissement. Il a spéculé sur le « succès » des biens immobiliers. Pendant un certain temps, il a été propriétaire de la fabrique de chaussures Bally et l’hebdomadaire « Weltwoche ». Les banques étaient désireuses de lui offrir des crédits et des hypothèques à des conditions avantageuses, y compris la Bernische Kantonalbank BEKB, qui était alors encore propriété de l’État. Lorsque la bulle autour de Werner K. Rey et d’autres « financiers » a éclaté, la BEKB a été confrontée à un désastre. Afin d’éviter un « échouage » de la banque avec une garantie de l’État, des sociétés de sauvetage ont été créées et le canton a dû injecter des fonds supplémentaires. Cette spéculation a coûté au canton un total d’environ 3 milliards de francs de l’argent des contribuables.

Au printemps 2005, la caisse de pension des enseignants du canton de Berne avait un trou béant de plusieurs milliards de francs ? principalement parce que la caisse avait effectué des transactions risquées il y a six ans. En novembre 2004, le Grand Conseil a nommé une commission d’enquête parlementaire contre la volonté du conseil de gouvernement. En août 2005, elle a présenté son rapport sur la débâcle de la Caisse d’assurance des enseignants bernois. Les conseillers cantonaux Mario Annoni, Werner Luginbühl et Hans Lauri, c’est-à-dire 3 des 7 membres du gouvernement cantonal, connaissaient déjà en détail la gestion désastreuse de la caisse de retraite des enseignants en 1999.

Conclusions

Quand notre gouvernement reviendra-t-il aux valeurs fondamentales de la gouvernance ? Dans la Bible, nous lisons : « Quand un dirigeant traite les pauvres avec justice, son gouvernement est ferme et sûr ». (Prov. 29:14) et, « Les dirigeants détestent l’injustice, car la justice renforce un gouvernement » (Prov. 16:12). (Prov.16:12). Quand réalisera-t-elle qu’elle est en fait gouvernée par l’argent ? Quand prendra-t-elle explicitement ses distances par rapport à la règle de Mammon ? (« Personne ne peut servir deux maîtres en même temps. Celui qui veut servir l’un correctement ne pourra pas s’occuper des désirs de l’autre. Tout aussi peu peut-on vivre pour Dieu et l’argent (= Mammon) en même temps ?, Mat.6,24). Quand les dirigeants décideront-ils de servir Dieu ? et de Le laisser leur montrer ce qu’est la justice ?

Ce n’est que lorsqu’ils admettront qu’ils ont construit sur de fausses fondations, lorsqu’ils se souviendront des valeurs fondamentales de notre Dieu et qu’ils le laisseront leur montrer la voie à suivre, qu’ils feront reposer la politique sur des bases solides. La bénédiction sera la leur.

Le 5 novembre 2005, ChristNet organisera une conférence qui traitera de ces questions. Son thème est : « L’argent ou la vie ! La Suisse ? un otage de Mammon ? Nous invitons cordialement tous les Suisses politiquement intéressés à y assister.

Werner Ninck, Berne, juillet 2005

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Le thème de l?argent est de plus en plus d?actualité en Suisse. Même les orateurs évangéliques tels que Earl Pitts parcourent notre pays et nous apprennent à ne pas devenir dépendant de l?argent dans notre vie personnelle. La politique n?a pourtant pas encore été touchée par cet enseignement biblique.

Les chrétiens n?ont pour l?instant encore jamais analysé le rapport de la Suisse avec l?argent. Cela est fort surprenant. C?est comme si on était face à un mur. Pourtant, les liens de la Suisse et de sa politique avec Mammon (ce que Jésus appelle l?idolâtrie) sautent aux yeux.

Il existe de plus en plus de prophéties venant de l?étranger qui poussent la Suisse à renoncer à Mammon :

– En 1997, Bobby Connor (USA) a déclaré lors de la conférence « Feste Speise III », organisée par la Schleife (Winterthour), qu?une malédiction pesait sur la Suisse, notamment en rapport avec Michée 6.7-14, où sont décrites les conséquences d?un enrichissement injuste.

– En 2000, Scott MacLeod (USA) a reçu à Lucerne la prophétie « Le lion de lumière » qui demande à la Suisse et aux communautés de devenir des mercenaires de la miséricorde et non d?être des mercenaires de Mammon.

– Lors d?une réunion de prière, peu avant la votation de la loi sur le partenariat, une chrétienne ougandaise s?est levée et a rappelé aux Suisses que la racine du mal, notamment en Suisse, était Mammon, et aussi longtemps que l?ordre ne sera pas rétabli, le mal continuera d?agir dans ce pays tel que cette votation perdue. De nombreux chrétiens des pays du sud considèrent le secret bancaire suisse comme un péché.

Il n?y a qu?en Suisse où le fait de mentionner ce thème équivaut à soulever un lièvre. Les communautés préfèrent se taire. Et nous, nous bricolons des justifications pour ne pas renoncer à une richesse injuste. Même un responsable d?Eglise préfère contourner le sujet lors du préambule à la prophétie « Lion de lumière » et parler des bonnes racines de la Suisse et d?une conscience quant à sa mission.

Attention, cela ne signifie pas que nous, les Suisses, nous soyons un peuple plus mauvais qu?un autre ou que notre bien-être ne découle pas aussi d?un travail assidu. Mais nous aussi, nous avons notre part d?ombre comme tous les autres pays et Dieu nous invite à nous laisser purifier et guérir. En Suisse, cela concerne essentiellement Mammon et la peur de perdre nos biens.

Où Mammon a-t-il dominé dans le passé et où domine-t-il aujourd?hui ?

Au cours de l?histoire, il existe plusieurs moments où la Suisse a servi Mammon et non Dieu :

– L?époque des mercenaires : une personne entrait en guerre contre un adversaire afin de le tuer pour de l?argent au nom de son commanditaire. Cela équivaut aujourd?hui à un tueur professionnel. La Suisse a donc longtemps été un pays de « tueurs professionnels » et les mercenaires suisses étaient connus pour leur extrême fidélité au commanditaire (et donc à celui qui leur donne l?argent). Bien sûr, de nombreux Suisses ont atterri dans ce « métier » par nécessité, mais la Suisse aurait pu éviter cela au moyen d?une répartition équitable des biens.

– La Seconde guerre mondiale : de nous jours, il y a encore des politiciens qui affirment que c?est avant tout grâce à notre défense que nous avons été épargnés lors de la Seconde Guerre mondiale. Mais la plupart des historiens suisses et étrangers ainsi que les témoins de l?époque savent aujourd?hui que la Suisse n?aurait pu se défendre face à une véritable attaque. Bien sûr, il est également faux d?affirmer que la Suisse a été épargnée par la guerre uniquement parce qu?elle était importante aux yeux des Nazis. Cependant, de nombreuses affaires sombres ne sont pas encore éclaircies.

– Les fonds en déshérence : C?est déconcertant d?entendre parler aujourd?hui de « pression des juifs » souhaitant récupérer des fortunes en déshérence. La Suisse a eu largement le temps de rendre cet argent et si elle ne l?a fait que sous la pression, cela donne plutôt une mauvaise image de nôtre pays. Signalons au passage que l?agent de sécurité Meili, qui a évité que la banque d?importance internationale ne détruise les dossiers à l?époque, est encore considéré comme un criminel !

 

Et aujourd?hui ?

La Suisse s?accroche encore aujourd?hui à l?argent dans de nombreux domaines :

– Le secret bancaire : des milliards d?argent sale sommeillent encore aujourd?hui en Suisse sur des comptes numérotés : de l?argent de dictateurs qui ont volé leur peuple, de l?argent de dealers de drogues ou d?autres criminels à des fins de blanchiment et surtout de l?argent d?évasion fiscale d?un montant de plusieurs centaines de milliards de francs. Le Conseil fédéral continue de déclarer que l?argent est déposé en Suisse uniquement en raison de l?insécurité qui règne dans les pays d?où il provient. Dans le cercle bancaire, on affirme que les autres pays sont les seuls fautifs et qu?ils n?ont qu?à baisser leur taux d?imposition. Personne ne semble accorder d?importance au fait que le système d?imposition étranger est né d?un processus démocratique. Le fait est que la Suisse, grâce à son art de différencier entre soustraction fiscale et fraude fiscale, refuse dans la plupart des cas d?apporter son aide juridique à d?autres pays qui savent que de riches citoyens cachent leur argent en Suisse. Et le secret bancaire continue d?attirer de l?argent sale.

– Pour de nombreux chercheurs d?asile, il est impossible d?entrer en Suisse (cf. textes dans la rubrique « Social »). Par contre les réfugiés fiscaux semblent vraiment les bienvenus : Mobutu avait le droit d?entrer en Suisse et d?en sortir librement et certains cantons possèdent par exemple des bureaux de conseil en Allemagne pour aider de riches réfugiés fiscaux à s?installer en Suisse et faire en sorte qu?ils paient encore moins d?impôts que les Suisses. Une véritable danse autour du veau d?or !

– Par l?évasion de capital des pays du sud (argent qui se cache sur les comptes Suisses), ceux-ci perdent environ 5 milliards de francs par an en impôts. Cependant, son aide publique au développement ne représente qu?un tiers de ce montant (quant à l?aide privée, elle ne représente qu?une fraction) et la tendance est à la baisse…

– En automne dernier, le Conseil fédéral a refusé une remise de dette aux pays pauvres malgré le fait qu?une bonne partie de ces dettes ont été accumulées par des dictateurs courtisés aussi par la Suisse. En outre, une grande partie des dettes ont déjà été remboursées aux travers des intérêts usuraires. La Suisse s?accroche à cet argent contrairement aux états du G8 qui souhaitent annuler la dette de 18 pays pauvres.

– Le plus important objectif législatif 04-07 s?intitule promotion de la croissance, autrement dit accumulation de richesses. C?est étonnant : la Suisse demeure un des pays les plus riches du monde mais comme nous ne savons pas suffisamment partager, nous exigeons de la croissance afin de créer des emplois et d?apporter un revenu suffisant à la plupart des personnes (même pas à toutes) désirant travailler. La morale, l?éthique et la justice sont sacrifiées au nom de la croissance. Le dimanche, les embryons, les familles, etc., en sont quelques exemples. On débite aveuglément que le marché est la panacée et qu?il doit être libéralisé pour que tout aille bien. Le marché est dirigé par Mammon. Un marché libéralisé est une porte ouverte à Mammon. Nous libérons Mammon de règles restrictives afin qu?il puisse agir à sa guise car nous croyons en lui. Selon nos propres dires, nous ne pouvons nous permettre d?établir des restrictions car le marché nous pénaliserait (c?est-à-dire Mammon).

Il est écrit dans la Bible : « Ouvrez le chemin de l?Eternel » (Esaïe 40, 3). Ce verset est également la devise de la journée nationale de prière qui se tiendra le 1er août à Winterthour. La question qui se pose par rapport à ce verset est de savoir qui est notre Eternel. Jésus déclare également que nous ne pouvons pas servir deux seigneurs, à savoir Dieu et Mammon (Matthieu 6, 24). Nous devons faire un choix. De nos jours, de nombreux prophètes nous invitent à faire ce choix. Ne fermons pas notre c?ur à cet appel. Revenons en arrière, purifions notre vie, notre politique, notre économie et nos banques. « Car l?amour de l?argent est une racine de tous les maux », (1 Timothée 6.10), et nous en sentons déjà aujourd?hui les conséquences. Dieu, au contraire, promet de veiller sur nous si nous agissons de manière juste et si nous le prions (et non Mammon). Nous n?avons alors aucune raison d?avoir peur de perdre de la richesse ou des emplois si nous suivons le bon chemin et si nous nous séparons d?un Mammon injuste. La prévoyance et la paix de Dieu nous soutiendront.


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Atten. Getter : « En fin de compte, tout ce qui nous reste, c’est ce que nous avons donné ». En gardant cette déclaration à l’esprit, passons au texte :

Contexte :

Le passage que nous lisons appartient probablement de façon indissociable au précédent. Au chapitre 20, 45-47, Jésus attaque massivement la piété des scribes et les accuse, entre autres, d’être des requins de l’immobilier qui s’enrichissent aux dépens des pauvres. Et maintenant, il oppose l’offre insignifiante de cette pauvre veuve, vue sous l’angle de l’argent, aux sommes élevées des riches. Mais juste, au moins depuis Einstein, nous savons que tout est relatif. Jésus le savait bien avant Einstein : le montant des dons est relatif. Pour la veuve pauvre, deux heller c’est relativement beaucoup, c’est-à-dire tout son gagne-pain, pour une autre personne, deux heller ce n’est pas beaucoup, juste 1 ½ % d’un salaire journalier moyen ; et pour une personne riche, c’est quelque chose qu’elle ne ressent même pas.

Sur la base de ce passage, je voudrais faire deux déclarations sur les dîmes et les offrandes pour nous en tant qu’église, puis tirer quelques conclusions :

1. le NT n’a aucun moyen légal de traiter les dîmes ou les offrandes.

Lorsqu’il s’agit de dîmes ou d’offrandes dans la Bible, nous sommes confrontés à des déclarations extrêmement réalistes. Dans l’Antiquité, c’était très simple : les lévites sont responsables du culte et du temple, et le reste du peuple est responsable de la vie des lévites. Malachi s’en prend alors aussi au peuple de Dieu et lui fait des reproches : parce qu’ils ne paient pas la dîme, les lévites doivent négliger leur service pour subvenir à leurs besoins.

Dans le Nouveau Testament, nous trouvons des déclarations similaires : ceux qui travaillent pour l’Evangile doivent aussi en vivre. Mais nulle part la dîme n’est préconisée comme une approche juridiquement obligatoire ; nulle part on ne nous donne un pourcentage, un montant minimum ou une somme obligatoire pour tous. Le NT ne connaît aucune approche légale concernant l’argent, les dîmes ou autres offrandes, bien que le NT s’inspire clairement du principe de l’OT selon lequel le peuple de Dieu paie pour l’argent nécessaire à l’accomplissement efficace du ministère de l’église.

Mais comme l’église sait que même les sacrifices et les offrandes sont relatifs, elle n’en a jamais fait un droit ferme. Pour quelqu’un qui gagne Fr. 4000.?net et qui a trois enfants, 10% de prélèvement est relativement important, quelqu’un qui gagne Fr. 12’000.?et qui a trois enfants remarque 10% nettement moins, et quelqu’un qui gagne 6 millions de francs par mois comme Michael Schuhmacher ne ressent même pas les 10%. Et comme le NT ne connaît pas de moyen légal de traiter la dîme, nous ne le savons pas non plus.

2. Le NT a une attitude généreuse envers les dons et l’argent.

Contrairement à un quota, un pourcentage ou un montant minimum légal, le NT ne connaît qu’une attitude généreuse en matière d’argent et de dons. Paul rapporte, à partir de la collecte en Macédoine, que les églises ont donné au-delà de leurs moyens, Jésus parle de la veuve qui a donné tout son gagne-pain et Zachée a donné une grande partie de sa richesse par reconnaissance et joie du salut qu’il a connu.

Un pourcentage prescrit permet seulement à nous, les humains, de dire : j’ai fait mon devoir, le reste est à moi. Mais Jésus ne connaît pas le devoir dans ce sens. Notre vie appartient à Dieu, comme nous l’avons entendu la dernière fois. Il ne peut jamais être question que nous ayons fait notre devoir en ce sens. Toutes les opérations de dons qui visent à faire son propre devoir puis à disposer librement du reste, sans être liées à Dieu, passent à côté de l’objet de ce que Jésus aborde ici.

Ce n’est pas le pourcentage ou le montant qui fait la différence, mais l’attitude généreuse. Ni pour Jésus ni pour l’église primitive, les dons n’ont jamais été une question d’obligation, mais ils étaient des expressions tout à fait naturelles de leur relation avec Dieu. Tout comme Dieu a été généreux avec eux, ils ont été généreux les uns envers les autres en matière d’argent. Le récit de l’église après la Pentecôte ne fait que le souligner.

En ce sens, le NT est encore plus radical que l’OT sans jamais tomber dans une posture légaliste. Pour l’un, une dîme peut être littéralement trop élevée, mais pour un autre, trop faible. Mais les deux sont généreux. Que quelqu’un du NT ait donné 5% ou 20%, tous deux l’ont fait d’un coeur joyeux et en sachant que leur vie entière appartenait à Dieu de toute façon.

Conclusion

Je voudrais en tirer quelques conclusions.

1. sans dons, nous ne pouvons pas, en tant qu’église, exercer pleinement notre ministère. Cela n’a pas changé depuis la plainte de Malachi concernant le manque de dîme et le manque de ministère des lévites dans le temple qui en résulte. C’est aussi simple et aussi clair que le 1 + 1 = 2.

2. le pourcentage ou le montant de l’argent que nous donnons est basé sur notre cœur et notre capacité Il s’agit toujours des deux. Qu’ils soient pauvres ou riches, qu’ils soient petits ou grands, les dons sont toujours faits avec un cœur reconnaissant et généreux, et alors peu importe que quelqu’un donne 10 centimes ou Fr. 1 000.

Cette conclusion est peut-être la plus critique : ce qui vaut quelque chose pour moi, je le laisse me coûter quelque chose. Ou en d’autres termes : je vous montre à quoi je dépense mon argent et vous me dites ce qui signifie quelque chose pour moi. – Que nous puissions donner 10 % ou non n’a pas d’importance, mais si l’église a un sens pour nous, si elle est importante pour nous parce que nous y puisons de la nourriture pour notre vie spirituelle, parce qu’elle nous aide dans le développement de notre personnalité, parce que nous rencontrons Dieu à travers elle, parce que nous l’aimons avec toutes les personnes colorées qui la composent, alors nous trouverons toujours un moyen de la soutenir, parce que pour les choses qui sont importantes pour nous, nous trouvons souvent un moyen de les financer.  C’est comme ça avec tous les gens, riches ou pauvres. Je remarque qu’avec moi, si je tiens vraiment à quelque chose, je trouve un moyen de le financer. Je peux aussi regarder nos garçons et voir à quoi sert l’argent de poche et à quoi il ne sert pas…. Alors je sais parfaitement ce qu’ils ont à cœur.

4) Ce qui est vrai sur le plan personnel l’est également pour les finances de l’église. Parce que nous mettons un prix sur ce que nous apprécions, mon désir et mon objectif sont d’exprimer cela dans le budget de notre église. Nos valeurs en tant qu’église se reflètent dans les postes budgétaires, mais pas nécessairement dans le montant. C’est pourquoi nous avons déplacé la collecte de la mission vers le dimanche, plus au centre de la vie de l’église. Et parce que nous sommes sérieux quant au fait que Jésus est venu pour les pauvres et les impuissants de ce monde, même nous, en tant que petite congrégation avec une situation financière plutôt serrée, trouvons toujours des moyens d’utiliser l’argent à des fins sociales ; que ce soit en donnant une fois de plus quelque chose aux mères célibataires de la région, ou en soutenant les enfants pour le camp de jeunes à l’automne, ou les familles pour le camp familial.  Nous trouvons des moyens, et alors peu importe que nous ne puissions pas investir autant que les autres pour le moment, mais nous investissons. L’amour rend inventif et créatif. Et si nous n’avons pas d’argent, alors il y a peut-être d’autres moyens. Pourquoi ne pas offrir l’automne prochain à toutes les femmes célibataires du village de monter gratuitement les pneus d’hiver ?


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