Asile – non entrées en matière : sans nourriture, sans lit, sans soins

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Le premier avril 2004, sont entrées en vigueur des mesures d’exclusion du système d’aide sociale qui touchent les requérants pour lesquels l’office fédéral des réfugiés n’est pas entré en matière (NEM).

Une situation dramatique

J’ai participé à 3 réunions intercantonales composées de personnes compétentes, dynamiques et bien décidées à venir en aide à ces exclus d’aujourd’hui, jusque dans la rue et dans l’hiver.

Nous avons échangé des informations sur cette situation dramatique qui touche chaque canton. Et bien, les nuits qui ont suivi ces réunions ont été difficiles pour moi. Malgré mes expériences humanitaires au milieu de la guerre, qui m’ont certes rendue plus fortes, je ne peux m’empêcher de trembler devant tant d’inhumanité avérée.

A Soleure, j’ai vu des hommes qui n’ont même pas accès à une baraque de chantier désaffectée pour se protéger et se reposer; le canton l’avait pourtant rénovée pour la transformer en « centre d’urgence » et les places disponibles ne manquaient pas.

Pour reprendre l?exemple de Soleure, les « NEM » doivent y vivre dans la rue et se débrouiller pour dormir. Ils tentent souvent de se réfugier pour dormir dans les centres d’hébergement mais ils en sont souvent chassés la nuit; jetés à la rue, ils subissent alors des contrôles « musclés » de la part de la police. Et évidemment pas d’accès aux soins, pas d’hygiène?

L’aide d’urgence accordée, 8 francs par jour et par personne pour la nourriture, l’hygiène et les vêtements, 13 francs pour le logement ne permet pas de survivre et ne correspond en rien aux moyens indispensables pour mener une existence conforme à la dignité humaine prévus par la Constitution.

Comme si l’horreur n’était pas suffisante, les personnes originaires d’Afrique sont régulièrement exposées aux attaques – verbales et physiques – de groupes racistes.

On sait, bien entendu, théoriquement que, dans tous les groupes de population des humains ne se comportent pas correctement. Mais si l’on décide d’attribuer la vente de drogue aux seuls africains, attribuera-t-on selon le même raisonnement la pédophilie aux occidentaux? Permettez-moi d’en douter!

Agissons pour vivre ensemble le mieux possible !

Ce que je sais c’est que je ? nous, et vous, j’en suis sûre – ne voulons pas attendre et voir que des gens souffrent et même décèdent à force de vivre dans des conditions inhumaines pour nous mobiliser et crier à nos autorités que nous ne pouvons accepter ces mesures indignes qui risquent de s’étendre à l’ensemble des requérants déboutés.

Et pourtant, l’article 12 de notre Constitution fédérale stipule que toute personne dans le besoin a le droit d?être aidé et assisté et de recevoir les moyens indispensables pour mener une existence conforme à la dignité humaine.

Telles sont notre force, notre richesse et notre fierté. Ainsi, nous, Suisses et autres locataires de notre beau pays, exigeons impérativement d’une nation qu’elle garantisse à chacun le droit au respect de la personne, à celui de vivre sous un toit, au droit de se nourrir décemment.

Alors ne remettez pas à demain, faites signer la pétition de Solidarité sans frontières, c’est une manière de garder le respect des membres de cette société dans laquelle nous devons vivre ensemble le mieux possible.


Photo by Kyle Glenn on Unsplash

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