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La justice: une bénédiction pour tou-te-s!

Le 30 novembre 2014, ChristNet appelle à soutenir l’initiative pour l’abolition des forfaits fiscaux. Ceci, en suite logique à notre livre « La Suisse, Dieu et l’argent » publié en 2013.

Le 30 novembre 2014, abolissons l’imposition forfaitaire!

Le 30 novembre 2014, nous voterons sur l’abolition de l’imposition forfaitaire. Les sondages montrent que six semaines avant cette échéance, le résultat du vote aurait été positif. Depuis, les adversaires de l’initiative ont entamé une campagne jouant avec nos peurs en affirmant qu’en cas de oui, toutes les personnes au bénéfice d’un forfait fiscal quitteraient la Suisse. L’exemple de Zurich démontre pourtant que ceci ne correspond pas à la réalité. En 2009, ce canton a aboli l’inégalité de traitement que constitue l’imposition forfaitaire. Par la suite, seule la moitié des personnes concernées sont parties. Grâce au supplément de recettes généré par celles qui sont restées, aucune perte n’a été constatée1 .

Est-ce que malgré cela, la population suisse se laissera intimider par les prétendues conséquences d’une hausse de la fiscalité ? En tout cas, la campagne des adversaires est bien ficelée : avec l’utilisation de mots-clés tels que «classe moyenne» et «PME», elle cherche à nous faire croire que nous sommes tou-te-s concerné-e-s. Par le passé, de telles campagnes grassement financées et dressant le spectre de la perte d’emplois et des hausses d’impôts ont systématiquement réussi à retourner le climat avant les votations2 . Pourquoi donc nous laissons-nous influencer ? Avons-nous une telle peur de manquer, de sorte que nous nous soumettions à la logique de Mammon ?

Nous d’abord ou bien commun?

En effet, cette campagne révèle une sorte de syndrome du «nous d’abord». La seule chose qui compte est si nous gagnons ou perdons au niveau Suisse. Ainsi, nous nous soumettons à la logique de Mammon : «Argent chéri, s’il te plaît, reste avec nous!» Et ceci au point où nous sommes prêts à sacrifier l’égalité du droit (fiscal). Dans le jeu de la concurrence fiscale internationale, ce que nous gagnons, les autres pays et leurs populations – qui sont pourtant nos prochains – le perdent. Pourtant, ces personnes ont tout autant besoin que nous de disposer de rentrées fiscales et d’emplois. Leur valeur est la même devant Dieu que la nôtre !

Vue de plus près, cette course aux riches contribuables n’est même pas un jeu à somme nulle, puisque, globalement, tout le monde y perd : les contribuables forfaitaires paient beaucoup moins chez nous que ce qu’ils seraient censés payer dans leur pays d’origine (ou chez nous) et les populations dans leur ensemble perdent des rentrées fiscales. Aujourd’hui, par manque d’argent public, des hôpitaux sont fermés, les transports publics – écologique – est entravé et le nombre d’enfants moyen dans les classes d’écoles augmente. Avec ce système, nous perdons donc tou-te-s. Au final, le syndrome du «nous d’abord» et la soumission à la logique de Mammon causent plus de mal que de bien.

Dieu sait ce qu’il faut pour que tou-te-s aillent bien. Sans étonnement, la Bible nous incite à ne pas seulement penser à notre propre bien-être, mais aussi à celui du prochain3 . Ce qui comprend aussi le bien commun qui, lui, va bien au-delà des frontières de notre pays. Pourtant, la peur de manquer et la concurrence internationale poussent de nombreux chrétiens à penser que «nous devons nous occuper de nous-mêmes, sinon nous nous retrouverons bientôt en queue de peloton».

À la pointe, pas en queue

En effet, la concurrence pour obtenir des rentrées fiscales est rude. Mais il serait faux d’affirmer que la Suisse ne s’occupe pas assez d’elle-même. Au contraire: ces vingt dernières années, elle a été parmi les pays qui ont les plus promu le dumping fiscal au niveau international, par le biais de rabais fiscaux pour multinationales, du secret bancaire, des forfaits fiscaux, etc. Elle a ainsi réussi à accaparer des centaines de sièges de multinationales et des milliers de contribuables forfaitaires au détriment d’autres pays et de leurs populations. Il apparaît donc que notre peur déforme notre perception de la réalité. Nous, chrétiens, sommes appelés à demander ce que Dieu veux de nous, plutôt que de nous préoccuper de nous-mêmes.

Il y a plus de deux mille ans, le prophète Michée (6.8) a déjà mis au défi le peuple d’Israël dans ce sens: «On t’a fait connaître, homme, ce qui est bien et ce que l’Eternel demande de toi: c’est que tu mettes en pratique le droit, que tu aimes la bonté et que tu marches humblement avec ton Dieu.» Dieu promet de nous bénir lorsque nous obéissons à ses commandements. Lorsque nous mettons en pratique le droit, nos partenaires aussi serons bénis. Aujourd’hui, notre pays vit dans l’opulence, mais à beaucoup d’égards, nous ne sommes pas une bénédiction pour les autres pays. Il est temps de changer cela. Notre peur de manquer… manque de fondement, car Dieu nous promet qu’il prendra soin de nous. Ceci implique que nous risquons de perdre au niveau matériel lorsque nous agissons de manière juste. Rassurons-nous, la bénédiction de Dieu dépasse largement le domaine matériel! Et vu l’opulence incroyable de la Suisse, un peu moins ne peut même pas faire du mal…

Bien commun plutôt que la jalousie

La raison pour laquelle nous soutenons l’initiative pour abolir les forfaits fiscaux n’est donc pas la jalousie des plus riches, mais bien le souci du bien commun au-delà des frontières suisses. Et il s’agit d’une question de justice : nous devons traiter toutes les personnes de façon égale, sans considérer leur état de richesse4 . Ca veut dire que, face au droit, tous les êtres humains doivent être égaux. Cependant, nous nous refusons de pester contre ces «méchants riches» et de juger leur comportement injuste. Est-ce que nous nous comporterions vraiment mieux à leur place, dans la mesure où les règles en vigueur le permettent ? Le 30 novembre 2014, saisissons donc l’opportunité de voter en faveur de règles justes et bienfaisantes !

Pour aller plus loin

Markus Meury, «3.2 L’imposition forfaitaire: une pratique au service des riches» in La Suisse, Dieu et l’argent Dossier Vivre n° 36, Je sème, 2013.


1. www.nzz.ch/aktuell/zuerich/uebersicht/abschaffung-der-pauschalsteuer-in-zuerich-ohne-einnahmenverlust-1.15824993

2. Initiatives pour un salaire minimum, dite «1:12», pour la justice fiscale etc.

3. P.ex. Philippiens 2.3-4: «Ne faites rien par esprit de rivalité ou par désir d’une gloire sans valeur, mais avec humilité considérez les autres comme supérieurs à vous-mêmes. Que chacun de vous, au lieu de regarder à ses propres intérêts, regarde aussi à ceux des autres.»

4. Jacques 2.3: «Si, voyant l’homme somptueusement vêtu, vous vous empressez autour de lui et vous lui dites: ‹Veuillez vous asseoir ici, c’est une bonne place!› tandis que vous dites au pauvre: ‹Tenez-vous là, debout, ou asseyez-vous par terre, à mes pieds›, ne faites-vous pas des différences parmi vous, et ne portez-vous pas des jugements fondés sur de mauvaises raisons ?»

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Le fossé entre pauvres et riches se creuse en Suisse, entre autres parce que le jubilé n’est pas observé. Une conséquence: le pour cent le plus riche de la population a de plus en plus de pouvoir dans la société et en politique. A l’autre bout, les plus pauvres font du sur-place: les baisses d’impôts, notamment la suppression de l’impôt sur les successions dans la majorité des cantons, obligent l’Etat à économiser dans le domaine de la formation, le seul «capital» encore accessible aux pauvres.

Pauvreté chez les aînés

Il est donc urgent que les cantons, et aussi l’AVS, renflouent leurs caisses. La part des pauvres parmi les personnes âgées est également élevée. On a tendance à l’oublier, parce que les plus riches aussi figurent dans cette catégorie et font remonter fortement les moyennes des revenus et de la fortune. Selon la Constitution, l’AVS devrait couvrir les besoins vitaux. Or, c’est loin d’être le cas.

Un impôt fédéral sur les successions représente donc la meilleure des solutions. Il permet d’amorcer ce jubilé, dont l’inobservation, nous l’avons vu, est lourde de conséquences. Il ne s’applique ni aux simples travailleurs, ni à la classe moyenne, mais uniquement aux très grandes fortunes. L’impôt sur les successions n’est pas un frein au travail, car la fortune imposée est offerte à son bénéficiaire sans aucune contrepartie.

Un exode à craindre?

Certains estiment que les détenteurs de grandes fortunes pourraient s’établir à l’étranger pour échapper à l’impôt sur les successions. Ce pourrait être vrai dans certains cas, mais le bénéfice financier et social de l’impôt dépasse largement les pertes dues à un éventuel exode. Des niches fiscales éventuelles et des astuces juridiques liées au lieu de domicile ne devraient pas non plus nous décourager: les lois d’application nous permettent de mettre le holà.

Par ailleurs, grâce à l’introduction de cet impôt la pression baissera pour d’autres pays qui, dans la logique de la «concurrence fiscale» internationale, seraient tentés de diminuer, voire abolir leur imposition sur les successions. Si notre préoccupation dépasse nos propres intérêts, voilà un argument qui n’est pas à négliger.

Enfin, en tant que chrétiens, nous avons l’occasion grâce à cette initiative d’être témoins et de nous engager concrètement en faveur de la justice, une mission essentielle dans la Bible.

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En faveur de l‘Initiative populaire fédérale «Imposer les successions de plusieurs millions pour financer notre AVS»

L’impôt sur les successions est libéral et juste

Notre société se fonde principalement sur le fait que tous les êtres humains doivent avoir les mêmes possibilités de départ, afin de pouvoir se développer librement selon leurs compétences et leurs préférences. Des chances inégales, comme un handicap par exemple, sont compensées par la société. La répartition hautement inégale de la fortune en Suisse, où 1 % de la population possède autant que les 99 % restants, contredit cette pensée libérale de l’égalité des chances. De plus, l’argent gagné à la sueur de son front doit être imposé, alors que les successions, obtenues par les héritiers sans aucune contrepartie, sont le plus souvent exemptées et cela même lorsque cela se compte en milliards. Cela est injuste et favorise une concentration non souhaitable de la fortune dans les mains de quelques-uns seulement. L’impôt sur les successions est un impôt équitable qui va à l’encontre de cette injustice.

La classe moyenne reste protégée grâce aux exemptions importantes

L’impôt fédéral sur les successions est élaboré de manière modérée. Il ménage les maisons familiales (exemption générale de CHF 2 mio.), les entreprises familiales et les PMU (exemption supplémentaire et taux d’imposition favorable) ainsi que les entreprises agricoles (exemptées d’impôt). La compétitivité de la Suisse reste entière, puisqu’avec un taux d’imposition de 20 %, elle reste en deçà de l’Allemagne (30 %), de la France (40 %), de la Grande-Bretagne (40 %) et des USA (49 %, bientôt à 28 %).

Les cantons reçoivent une part des recettes fiscales

Les recettes issues de l’impôt sur les successions revenaient jusqu’ici aux cantons. Ceux-ci les ont pourtant amplement sacrifiées sur l’autel de la concurrence fiscale intercantonale. De plus, les différences d’imposition d’un canton à l’autre rendent une vue d’ensemble difficile. Les cantons seront indemnisés pour la perte de leur compétence, dans la mesure où ils reçoivent un tiers des recettes de l’impôt sur les successions.

L’augmentation de l’espérance de vie grève l’AVS

Toujours moins de cotisants doivent payer pour de plus en plus de futurs rentiers AVS. Afin de financer l’AVS, les cotisations des employés et des employeurs devront, à moyen terme, être augmentées ou il faudra couper dans les prestations aux rentiers. Des cotisations plus importantes grèvent les revenus et affaiblissent la compétitivité des entreprises. Un tel développement met la solidarité entre jeunes et vieux à rude épreuve.

Un impôt modéré sur la succession assure la longévité de l’AVS

Au vu de l’augmentation de l’espérance de vie, les héritages se font en général à l’âge de la retraite. Afin d’assurer l’AVS à long terme et afin de soulager durablement les générations cotisantes, les générations bénéficiant des rentes doivent également participer au financement de l’AVS par un impôt modéré sur les successions et les donations. C’est ainsi que la compétitivité des entreprises, la consommation intérieure et la solidarité entre les générations seront renforcées.

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  • L’AVS est désormais financée également par un impôt sur les successions et les donations (complément à l’art. 112 Cst.).
  • La compétence pour la perception d’un impôt sur les successions et les donations est transférée des cantons à la Confédération. Les cantons reçoivent un tiers des recettes à titre de dédommagement. Les deux tiers des recettes fiscales sont affectés à l’AVS.
  • La franchise élevée permet d’épargner la classe moyenne: elle est fixée à 2 millions de francs. Les legs en faveur du conjoint, ainsi que des personnes morales exonérées d’impôts ne sont pas assujettis à l’impôt.
  • Un taux d’imposition unique de 20% est appliqué.
  • Lorsque des entreprises ou des exploitations agricoles font partie du legs ou de la donation, des réductions sensibles s’appliquent pour l’imposition, afin de ne pas mettre en danger leur existence et de préserver les emplois.
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Les étrangers dans la Bible et dans la politique suisse

Les étrangers et les étrangers dans la Bible

La Bible, vieille de plus de 2000 ans, a-t-elle encore quelque chose à apporter à la politique migratoire actuelle ? Certes, il existe de nombreuses questions complexes dans le domaine de la migration auxquelles la Bible ne permet pas de répondre. Mais ce qu’elle dit sur les attitudes fondamentales et l’image de l’homme par rapport aux « étrangers » et aux « étrangers » vaut la peine d’être examiné de près encore aujourd’hui. Dans la première partie de ce texte, les déclarations bibliques sont sommairement résumées, dans la deuxième partie, les positions des principaux partis suisses sont présentées, et dans la troisième partie, elles sont évaluées.

AT : « Vous avez été des étrangers… »

Tout d’abord, quelque chose à propos du terme : le terme hébreu ger désignait les « étrangers » libres résidant en permanence en Israël, ou les membres d’autres peuples qui dépendaient des Israélites dans certaines régions. La plupart des lois des cinq livres de Moïse utilisent ce terme. Le terme nakhri inclut les étrangers au sens général du terme qui ne résident que temporairement avec le peuple d’Israël, principalement pour des raisons économiques. Apparemment, contrairement au premier groupe, ils n’avaient guère besoin d’être protégés par la loi1. L’abondance des dispositions de la loi concernant les gerim, les étrangers, je vais essayer de la résumer très sommairement :

1. la même loi appliquée aux étrangers qu’aux Israélites : Ils avaient en grande partie les mêmes droits et devoirs 2, ils pouvaient et devaient respecter le sabbat tout aussi bien 3, et ils étaient presque égaux dans le domaine cultuel également 4. Les Israélites étaient obligés de soutenir les étrangers qui s’appauvrissaient tout autant que leurs compatriotes 5. Il est surprenant de constater à quel point ils sont souvent mentionnés, alors qu’ils ne sont pas un sujet dans les collections de droit mésopotamien, par exemple. 6

Avec les veuves et les orphelins, les étrangers faisaient manifestement partie des personnes économiquement et socialement faibles en Israël. Ils avaient besoin de la protection de la loi contre l’exploitation et les excès 7.

3) En termes économiques, le glanage est mentionné à plusieurs reprises. Les fermiers avaient pour ordre de ne pas récolter leurs champs, leurs vignes et leurs oliveraies de manière trop abondante, afin qu’il reste quelque chose pour les veuves, les orphelins et les étrangers, et qu’ils puissent subvenir à leurs besoins8. Dans le 5e livre de Moïse, il est en outre mentionné que la dîme devait servir à subvenir aux besoins des lévites ainsi qu’à ceux des pauvres (veuves, orphelins et étrangers)9.

La justification de ces commandements est donnée d’une part par l’affirmation lapidaire « Je suis le Seigneur ton Dieu », mais souvent – surtout en ce qui concerne l’interdiction d’exploiter et de tirer profit des étrangers – également par la référence « pour vous, vous étiez étrangers en Égypte » 10. Les gens n’étaient donc pas censés supprimer leur « origine migratoire ». Au contraire, cela faisait partie de leur identité : « La terre ne doit pas être vendue pour de bon ; car la terre est à moi et vous n’êtes que des étrangers et des demi-citoyens avec moi » 11. Ils devaient ainsi développer une compréhension de la situation des étrangers et être ainsi inspirés à la solidarité.  Déjà les ancêtres Abraham, Isaac et Jacob, ainsi que Moïse, savaient ce que cela signifiait de vivre en terre étrangère avec un autre peuple 12.

Ce n’est qu’à l’époque des Juges et des Rois qu’Israël passe du statut de nation de migrants à celui de nation de conquérants. David s’émerveille de la mesure dans laquelle Dieu a assujetti les peuples étrangers à lui13. Salomon utilise les étrangers comme main-d’œuvre d’accueil dans ses gigantesques projets de construction14.

Dans les livres prophétiques, la peur des étrangers est d’abord présentée comme très réelle et bien fondée. Si le peuple d’Israël ne respecte pas son alliance avec Dieu, il est menacé que des étrangers deviennent les acteurs du jugement de Dieu, qu’ils le dominent, assurent le rendement de leurs champs et volent leurs objets de valeur15, et comme nous le savons, cela s’est effectivement produit. D’autre part, les actions impitoyables et immorales des Israélites contre leurs étrangers est l’une des raisons pour lesquelles Dieu leur annonce le jugement 16.

Après tout, on ne peut pas nécessairement présumer que nous, les Suisses, sommes issus de l’immigration, ce qui justifie le traitement miséricordieux que les Israéliens réservent à leurs étrangers. Y a-t-il néanmoins des indications que ces dispositions nous concernent également ? L’étude du Nouveau Testament est ici instructive. Tout d’abord, la Lettre aux Hébreux est un bon point de départ, car elle reprend de nombreux motifs de l’Ancien Testament.

NT : « Etrangers et voyageurs dans le monde ».

L’ancêtre Abraham devient ici le modèle de la foi. La foi lui a permis de vivre « comme un étranger dans la terre promise comme dans une terre étrangère » sous des tentes, « car il attendait la ville avec les solides murs de fondation que Dieu lui-même avait prévus et construits » 17 L’image que les patriarches et le peuple d’Israël ont d’eux-mêmes en tant qu’étrangers est donc également transférée ici aux disciples de Jésus. L’image des migrants ou des pèlerins en route vers la vraie patrie est développée dans les versets suivants 18 Paul se voit lui aussi comme quelqu’un qui vit dans un pays étranger 19.

De même, l’auteur de la Première Épître de Pierre s’adresse « aux élus qui vivent comme des étrangers dans la dispersion, dans le Pont, en Galatie, en Cappadoce, dans la province d’Asie et en Bithynie » 20. Il les exhorte, alors qu’ils sont étrangers, à vivre une vie de piété. Ils sont rachetés de leur « mode de vie insensé hérité des pères (…) par le précieux sang du Christ, l’Agneau sans tache ni défaut ». On a l’impression qu’ici la confession de Jésus et la nouvelle éthique qui en découle font des chrétiens « des étrangers et des voyageurs dans ce monde »21qui appartiennent en fait à un monde nouveau.

Et Jésus lui-même ? Il ne parle pas beaucoup des étrangers, mais là où il le fait, il est assez provocateur. Pour illustrer le commandement d’aimer son prochain, Jésus raconte la parabole du bon samaritain, donnant ainsi l’exemple au maître de la loi d’un étranger méprisé parmi les samaritains : « Va et fais de même » 22. Jésus retourne ici le commandement d’aimer son prochain en Lévitique 19, 33-34, qui dit : « L’étranger qui séjournera chez toi sera considéré comme un indigène, et tu l’aimeras comme toi-même ». Jésus va encore plus loin dans Matthieu 25 : dans la parabole des brebis et des chèvres, il s’identifie complètement aux plus faibles et aux plus méprisés parmi les hommes. Il est le nu, le malade, le prisonnier, l’étranger et le sans-abri à qui les « moutons » ont fait du bien. « Dans la mesure où vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait !  » Et les « chèvres » l’ont ignoré sous la forme de ces méprisés 23.

La Bible nous lance donc de nombreux défis dans le domaine de la politique et de l’éthique des migrations, et le Nouveau Testament montre que c’est aussi un aspect de notre identité : nous comprendre en tant qu’étrangers et qu’habitants d’ici, sur le chemin d’un foyer meilleur et éternel. Une telle compréhension de nous-mêmes me semble être la condition préalable pour traiter avec les migrants dans notre pays. Elle nous aidera à les considérer comme nos voisins et, pour ainsi dire, comme des camarades de destin, et à les traiter avec compassion.

Positions des parties suisses sur la politique migratoire

Comment les partis suisses envisagent-ils la politique migratoire dans la perspective des élections de 2011 ? Les programmes actuels des partis montrent beaucoup de choses auxquelles il fallait s’attendre, mais aussi des choses surprenantes.

SVP 24 : contre le « laisser-aller

Dans sa prise de position, l’UDC reconnaît que « les Suisses cohabitent pacifiquement avec une proportion comparativement très élevée d’étrangers. Et inversement, la majorité des étrangers se conforment sans problème à notre système juridique ».

Cependant, le parti se plaint que la négligence en matière d’asile au sein du FDJP a encore augmenté sous le successeur de Christoph Blocker. L’exécution des expulsions est insuffisante et les procédures d’asile sont trop longues, notamment en raison des diverses possibilités de réexamen et de recours. Un autre obstacle à un « système d’asile approprié » pour le parti est « les profiteurs tels que les travailleurs sociaux, les travailleurs humanitaires et les avocats spécialisés en matière d’asile ». Ils ne développent guère d’élan pour s’attaquer au problème plus efficacement, mais font plutôt partie du problème eux-mêmes. De plus, les organes judiciaires sapent délibérément les dispositions légales et même la volonté du peuple ».

L’UDC exige donc que seules les procédures de première instance avec possibilité de recours soient menées et que la loi sur l’asile, plus stricte, soit également appliquée de manière cohérente dans les cantons. L’UDC exige en outre : « Les commissions dites de secours dans les différents cantons ne font que semer la confusion et doivent être supprimées. Elle veut également lutter contre les décisions de justice « qui sapent le droit d’asile accepté par le souverain ». Ce qu’elle entend précisément par là n’est pas clair.

Elle veut également renégocier la libre circulation des personnes et réintroduire des quotas, en affirmant que l’immigration massive en Suisse est un fardeau de plus en plus lourd. L’initiative d’expulsion doit être mise en œuvre « sans si ni sans mais ». La naturalisation devrait coûter quelque chose, être liée à des conditions telles que la maîtrise des langues nationales et n’être accordée qu’à titre d’essai.

SP25 : pour l’égalité des droits et des chances

Le PS publie un document de discussion sur le thème « Patrie et migration » sur Internet. À plus long terme, elle aimerait acquérir la souveraineté sur l’interprétation de ces questions. Selon les auteurs, la patrie est une chose que nous créons ensemble et qui ne peut être déléguée aux politiciens. Bien sûr, les immigrants doivent respecter les règles qui s’appliquent ici, mais ils doivent également bénéficier des mêmes droits et possibilités démocratiques et sociaux que les Suisses. Le parti relie habilement cette question à d’autres revendications sociales-démocrates, comme des salaires suffisants pour vivre. Car ceux qui doivent travailler 16 heures par jour n’ont plus l’énergie nécessaire pour un cours de langue. Les auteurs reconnaissent que la coexistence de cultures différentes entraîne des frictions, mais qu’en fin de compte, l’acceptation mutuelle augmente. Il est également clair que « la Suisse ne peut pas offrir une place et un moyen de subsistance à tous les pauvres du monde. Il est donc d’autant plus urgent de mener une politique économique et de développement qui soutienne les pays pauvres au lieu de les exploiter et qui promeuve la démocratie au lieu de faire des affaires avec des dictateurs ». Selon le PS, les étrangers sont des criminels supérieurs à la moyenne. Toutefois, il ne s’agit pas d’une question de couleur de peau, mais plutôt de la place d’une personne dans la société et des perspectives qui s’offrent à elle. Il demande des quartiers mixtes, des écoles avec des structures de jour et un soutien à l’apprentissage de la langue pour tous les enfants, des salaires minimums, plus de juges pour enfants et, si nécessaire, plus de policiers. Des mesures d’accompagnement sont nécessaires pour la libre circulation des personnes. Il faut aussi se battre pour des logements abordables. Le parti s’engage également à l’équilibre social et matériel, ce qui est nécessaire pour que tous puissent mener une vie libre et autodéterminée.

FDP 26 : « Dur mais juste ».

Le FDP a élaboré des fiches d’information sur divers sujets, notamment sur la politique des étrangers et la politique d’asile. Ici, le principe du parti est « Dur mais juste ». La politique migratoire au sens du FDP « dit oui à l’immigration par la libre circulation des personnes et limite en retour l’immigration en provenance des pays tiers ». Cependant, trop de personnes de pays tiers viennent encore chez nous, notamment dans le cadre du regroupement familial, a-t-il dit. C’est pourquoi le FDP réclame des règles plus strictes en matière de regroupement familial. Dans le cadre de sa politique d’intégration, le PRD demande une application cohérente du système juridique suisse : « Il ne faut pas jouer avec notre système juridique et nos lois. Toutes les violations doivent être punies rapidement et sévèrement. Toute personne qui souhaite vivre ici est la bienvenue, à condition que notre culture et nos valeurs soient respectées. Ceux qui ne s’y conforment pas doivent en assumer les conséquences ». Concrètement, pour le FDP, cela signifie des sanctions rapides et cohérentes, l’expulsion des grands criminels, la formation des imams en Suisse et la surveillance des organisations extrémistes.

Pour le FDP, la libre circulation des personnes est un modèle réussi avec quelques effets secondaires problématiques. Afin d’y remédier, elle propose une série de mesures.

En matière de politique d’asile, elle appelle à la cohérence afin de dissuader les faux réfugiés. Les réfugiés reconnus doivent obtenir un permis d’établissement dans les mêmes conditions que les autres étrangers originaires de pays tiers qui ne sont pas entrés dans le pays via le système d’asile. Les procédures d’asile doivent être raccourcies autant que possible.

Sous la rubrique « Exiger et promouvoir l’intégration », le PFP propose des normes minimales uniformes et un contrôle des résultats dans toute la Suisse. Les accords d’intégration devraient tenir les étrangers responsables : Ceux qui ne s’intègrent pas devraient être sanctionnés. Seules les personnes véritablement intégrées devraient être naturalisées. Pour ce faire, des critères stricts de naturalisation et leur examen systématique seraient appliqués. Les lois strictes à cet effet sont en place. Mais quiconque reçoit une fois le passeport suisse doit être considéré comme suisse.

CVP 27 : pour « immigration contrôlée

Le PDC commence son « Document de base sur la migration » en faisant le point sur la situation : l’immigration a fourni à la Suisse une main-d’œuvre et une croissance économique dont elle a un besoin urgent. Malgré la forte proportion d’étrangers, le niveau des salaires est élevé et le chômage est faible. Néanmoins, la migration entraîne également des problèmes tels que la criminalité commise par les étrangers, une mauvaise intégration ou un chômage relativement élevé parmi les étrangers, des différences religieuses et culturelles, qui ont conduit à un « débat sur l’Islam », ainsi que des lacunes dans la politique de naturalisation et d’asile.

Le PDC est « engagé dans une immigration contrôlée et gérée ». Le PDC appelle donc à de nouvelles mesures ciblées, à des négociations et à des révisions partielles des lois. Elle rejette « les exigences et les mesures irréalistes et irréalisables qui conduisent à la xénophobie ou qui sont préjudiciables à la coexistence des populations étrangères et nationales ».

ou sont préjudiciables à la coexistence des populations étrangères et suisses », ainsi que des appels à la Suisse pour qu’elle fasse cavalier seul en matière de politique migratoire. Parmi les mesures concrètes proposées par le parti figurent des lois contre les mariages forcés et les mariages organisés, ainsi que la preuve de ressources suffisantes pour le regroupement familial. Dans le cas des personnes qui ne peuvent pas être intégrées ou qui sont difficiles à intégrer, il convient de créer si possible « une incitation (financière) à quitter le pays ».

L’extension des permis de séjour des citoyens de l’UE devrait être examinée de près et le versement des allocations de chômage devrait être limité. Le PDC est également favorable à ce que le permis d’établissement soit lié à un test linguistique, à des accords d’intégration et à des règles d’admission pour les enseignants, ainsi qu’à des restrictions et conditions de naturalisation.

En matière de politique d’asile, le régime d’urgence doit être appliqué de manière cohérente, les procédures doivent être raccourcies et les expulsions doivent être effectuées rapidement. Afin d’améliorer l’intégration sur le marché du travail, le PDC propose des programmes d’emploi et l’obligation pour les RAV de mettre les réfugiés reconnus sur un pied d’égalité avec les ressortissants suisses ou d’autres étrangers. Des contrôles accrus, un plus grand nombre de policiers et une expulsion systématique dans les cas graves devraient contribuer à lutter contre les abus et la criminalité. Enfin, en matière de politique de migration étrangère, la Suisse devrait coopérer plus étroitement avec l’UE et, par le biais de partenariats migratoires, avec les pays d’origine et augmenter l’aide aux personnes déplacées dans la région d’origine.

Parti des Verts 28 : pour une « politique humaine ».

Les Verts sont partisans d’une « politique de migration ouverte et humaine ». Ils demandent une loi sur l’intégration visant l’égalité des chances et le respect de la diversité culturelle, une loi plus libérale sur les étrangers qui ne fasse pas de distinction entre les citoyens de l’UE et ceux des pays tiers, et des permis de travail pour toutes les personnes travaillant correctement en Suisse, y compris les sans-papiers.

Ils sont également favorables à une naturalisation plus facile pour les étrangers de la deuxième génération et à une naturalisation quasi automatique pour ceux de la troisième génération. Le parti souhaite une politique d’asile efficace et équitable ; éventuellement aussi des quotas de réfugiés, comme le demande le HCR. Enfin, le parti souhaite que le gouvernement fédéral soutienne les organisations et associations à but non lucratif dans le domaine de la migration.

PPE : pour la lutte contre la pauvreté sur le terrain

A la mi-septembre, le PPE a adopté une résolution intitulée « 10 thèses sur la politique de migration »29, dans laquelle il recommande d’utiliser la marge de manœuvre existante en matière de libre circulation des personnes afin de maîtriser les effets négatifs. Comme d’autres partis et comme le chef du département, le PPE demande des procédures d’asile plus rapides et plus de ressources pour l’exécution des expulsions. La coopération en matière de migration et la coopération au développement devraient être liées et l’aide au retour devrait être étendue. Le parti ne veut pas d’une amnistie générale pour les sans-papiers, mais dans certains cas, un permis de séjour devrait être accordé, surtout si des enfants et des jeunes scolarisés sont concernés. Les chrétiens persécutés devraient se voir accorder l’asile. Et, comme par le passé, les quotas devraient être admis de temps en temps en dehors de la procédure d’asile. L’intégration signifie exiger et encourager, un permis d’établissement ne devrait être accordé que sur présentation d’une preuve d’intégration, l’État offrant en contrepartie des cours et d’autres aides. La naturalisation devrait être facilitée pour les deuxième et troisième générations. L’initiative d’expulsion est inefficace car la plupart des crimes sont commis par des étrangers sans permis de séjour. Ceux qui ont des perspectives dans leur pays d’origine ne prennent pas le risque d’émigrer, c’est pourquoi la Suisse devrait porter sa coopération au développement à 0,7 % de son PIB.

UDE 30 : pour une intégration volontaire

L’UDE s’engage en faveur d’une Suisse humanitaire qui apporte une aide aux personnes dans le besoin. Elle s’oppose à la régularisation des Sans-Papiers. Les immigrants illégaux et ceux qui n’ont pas de véritables motifs d’asile devraient être systématiquement expulsés. La position de l’UDE sur l’intégration est la suivante : « Selon l’UDE, l’intégration ne signifie pas nier ou rejeter ses racines ou son identité, mais simplement accepter et respecter consciemment et volontairement le mode de vie et les règles du jeu du pays d’accueil, ainsi que faire un effort actif pour communiquer dans la langue du pays d’accueil sous sa propre responsabilité ». L’intégration ne peut pas être imposée d’en haut, mais doit être poursuivie de manière volontaire, le pays d’accueil devant créer des conditions cadres appropriées. Dans le pays d’accueil, la liberté de croyance et de religion doit s’appliquer dans le cadre de la constitution et de la loi.

Un problème croissant dans la rencontre avec d’autres cultures est l’insuffisance de l’identité propre des Suisses. « C’est pourquoi, selon l’UDE, un engagement clair en faveur de la fondation chrétienne et d’une vie active et crédible de la foi chrétienne dans le Dieu de la Bible par notre peuple et notre société est la seule réponse efficace à l’islamisation croissante de l’Europe et de la Suisse ». Elle préconise donc le renforcement de sa propre identité comme « une condition préalable à la capacité d’intégrer les étrangers ; le manque d’identité provoque l’insécurité et la peur de l’étranger ». Il prévoit des cours de langue et d’intégration pour les immigrés, un soutien actif à l’intégration des secondsos dans la vie scolaire et professionnelle, et des accords d’intégration facultatifs.

Évaluation

L’UDC : difficile comme prévu

Comme prévu, l’UDC adopte la position la plus dure à l’égard des demandeurs d’asile et des étrangers ; elle ne veut pas non plus leur accorder de soutien dans la procédure d’asile suisse compliquée. Dans l’ensemble, leur attitude envers les étrangers est dominée par le scepticisme et la méfiance, ce qui correspond probablement à l’état d’esprit d’une grande partie de la population sur cette question. A ce stade, il convient de faire quelques remarques sur le style de l’UDC : la force du parti réside dans ses déclarations et ses polémiques, mais cela se fait souvent au détriment de la précision. Ainsi, elle fait de nombreuses affirmations sans les étayer. Juste deux exemples : « De plus, les organes judiciaires sapent délibérément les réglementations légales et même la volonté du peuple » 31 et « Les enquêtes montrent : Plusieurs millions de personnes voudraient immigrer en Suisse » 32. Ce sont deux affirmations audacieuses qui ne sont pas fondées. Qui a réalisé ce sondage et interrogé des millions de personnes désireuses d’immigrer ? En matière de statistiques, les citoyens naturalisés sont considérés au mieux comme des demi-Suisses par l’UDC, comme en page 53, où elle parle de la proportion d’étrangers en Suisse : « Sans les naturalisations en masse de ces dernières années, le chiffre atteindrait 34,3% ». Là, au moins, la vérité est grattée.

SP : proche de la Bible

Le PS reconnaît qu’il existe certains problèmes dans le domaine de l’asile et des étrangers, par exemple en matière de criminalité. Toutefois, elle n’en voit pas les causes dans leur origine, mais dans les moyens et les possibilités plus faibles de ces personnes, ou dans les problèmes structurels. Elle ne considère pas nécessairement les migrants comme un groupe distinct, mais simplement comme une partie (souvent plus faible) de la société, et dans cette société, que les sociaux-démocrates s’efforcent d’instaurer, chacun devrait se voir accorder les mêmes droits et les mêmes possibilités dans la mesure du possible. Le PS se positionne ainsi à proximité de la position biblique.

CVP : copie affaiblie de l’UDC

Les positions du CVP et du FDP diffèrent de celles de l’UDC, principalement en ce qui concerne la libre circulation des personnes, que le premier considère de manière positive et ne veut pas changer.

Sinon, cependant, le document du PDC semble être une copie affaiblie et moins claire du programme de l’UDC, même s’il contient quelques propositions en faveur des migrants. Au moins, le PDC prévoit également une aide accrue dans les régions d’origine, ce qui ne figure pas dans le programme de l’UDC et du FDP.

FDP : à peine conforme à la Bible

Le FDP, pour sa part, juge les immigrants principalement en fonction de leur intérêt économique pour la Suisse et veut donc limiter sévèrement l’immigration en provenance de pays tiers. Cela est compréhensible au vu de leur devise « Pour l’amour de la Suisse », mais ne peut guère être concilié avec une image biblique de l’homme et de l’étranger. Les positions du FDP sur la politique d’immigration ont également été controversées au sein du parti après leur annonce. Le conseiller national vaudois Claude Ruey, par exemple, a déclaré que le concept était « éthiquement répréhensible ». On pourrait le résumer comme suit : « Les étrangers sont une nuisance – à moins qu’ils ne nous profitent économiquement. Il faut donc tout faire pour qu’il ne vienne pas en Suisse » 33.

Les Verts : une politique migratoire compatissante

Les Verts ont les positions les plus libérales en matière de politique migratoire de tous les grands partis, à côté du PS. Comme le PS, ils considèrent les réfugiés et les sans-papiers avant tout comme un groupe socialement vulnérable ayant besoin d’aide et de soutien, et comme un atout potentiel plutôt que comme un problème pour la Suisse. En d’autres termes, ils représentent également ce que l’on peut appeler une politique migratoire compatissante.

PPE : percevoir les zones de tension

Les positions du PPE sont en partie similaires à celles du CVP et du FDP, par exemple sur les procédures d’asile, la libre circulation des personnes et l’intégration. Sur d’autres points, elle est clairement plus sociale : elle adopte une vision différenciée du problème des sans-papiers, même si ses propositions à cet égard sont probablement difficiles à mettre en œuvre. Comme les Verts, le PPE met en discussion les quotas de réfugiés, et il est le seul parti à placer l’augmentation de l’aide au développement dans le contexte de la question des migrations. Il identifie également à juste titre la tension entre la politique de migration, qui concerne principalement les immigrants dans le cadre de la libre circulation des personnes et des réfugiés en vertu de la loi sur l’asile, et la réalité selon laquelle de nombreux immigrants de pays tiers cherchent du travail et des perspectives dans notre pays. Il faudrait ici réfléchir davantage, car pour cette zone de tension, à ma connaissance, aucun parti politique n’a encore de solution, tout aussi peu que l’exécutif (par exemple l’Office fédéral des migrations).

L’UDE : difficile mais intéressant

L’UDE a une position dure sur la politique d’asile. En matière d’intégration, cependant, elle met en jeu une approche intéressante et différenciée (voir ci-dessus). Il convient également de considérer l’affirmation selon laquelle le manque d’identité de la part des Suisses est l’un des problèmes et que le renforcement de sa propre identité est une condition préalable à l’intégration réussie de personnes issues d’autres cultures. Il serait passionnant d’approfondir ce sujet : Est-il réaliste d’espérer un retour de notre société post-chrétienne aux fondements de la foi chrétienne, comme le fait l’UDE ? Sinon, sur quoi d’autre les Suisses peuvent-ils raisonnablement fonder leur identité aujourd’hui ?

Conclusion : les chrétiens doivent s’engager à la miséricorde

Bien entendu, on ne peut pas s’attendre à ce que les partis « laïques » représentent nécessairement les valeurs bibliques dans la politique migratoire ou dans d’autres domaines. Les textes bibliques sur l’étranger, les étrangers et notre propre identité nous provoquent d’abord, nous les chrétiens, et nous interpellent : sommes-nous prêts à considérer notre origine suisse non pas comme un acquis à défendre contre les étrangers avides, mais comme une bénédiction donnée ? Et, de plus, comme un arrangement provisoire ? Pourquoi de nombreux chrétiens ont-ils peur des immigrants musulmans en particulier ? Cela a-t-il un rapport avec l’absence d’identité mentionnée par l’UDE ? Sommes-nous capables, surtout envers les étrangers du secteur de l’asile, de corriger nos préjugés et de les voir sous un jour aussi positif que la Bible et surtout que Dieu lui-même le fait 34 ?

Enfin, il serait important que les chrétiens s’impliquent politiquement dans ce domaine, car nous sommes encore loin d’une politique migratoire humaine. Par exemple, l’expression froide et nette « mieux » ou « exécution plus rapide des expulsions » utilisée par plusieurs parties cache le fait choquant que des personnes sont détenues jusqu’à 24 mois uniquement en raison de leur statut de résident non légal, et sont parfois expulsées vers leur pays d’origine sans leur famille 35.

Existe-t-il une solution simple pour ceux qui ne sont pas autorisés à rester mais qui ne peuvent pas revenir de leur point de vue ? Probablement pas, mais d’un point de vue biblique, la solution ne réside certainement pas dans un nouveau durcissement de la loi, comme le suggèrent les partis bourgeois de droite.

Martin Züllig, 11 octobre 2011

 

 


1 : http://www.bibelwissenschaft.de/nc/wibilex/das-bibellexikon/details/quelle/WIBI/zeichen/f/referenz/18557/cache/462415bb459abafc2b1998897b816779/ <05.09.2011>

2 : Ex 12:49 ; Ex 9:14 ; Ex 15:29-31

3 : Ex 20:10

4 : 3Mo 17 ; 3Mo 18:26

5 : 3Mo 25:35

6 : http://www.bibelwissenschaft.de/nc/wibilex/das-bibellexikon/details/quelle/WIBI/zeichen/f/referenz/18557/cache/462415bb459abafc2b1998897b816779/ <05.09.2011>

7 : Ex 22:20 ; Ex 23:9 ; Dt 23:16, Dt 24:19 et autres lieux.

8 : 3Mo 19:10 ; 3Mo 23:22 ; 5Mo 24:19-20.

9 : 5Mo 26:12-13.

10 : Ex 23:9 ; Dt 19:33-34 ; Dt 10:19 ; Dt 24:18.

11 : 3Mo 25:23

12 : 1 mois 26:3 ; 1 mois 35:27 ; 1 mois 47:9 ; 2 mois 2:22

13 : 2Sam 22:44-46

14 : 2 Chroniques 2:16-17

15 : Ésaïe 1:7 ; Jérémie 5:19 ; Jérémie 8:10, Jérémie 32:29 ; Ézéchiel 7:20-21, etc.

16 : Jer 7:5-7 ; Mal 3:5

17 : Hébreux 11:9-10

18 : Hébreux 11:13-16 ; voir aussi Hébreux 13:14.

19 : 2Cor 5:6-8.

Le terme diáspora, utilisé en grec, est maintenant aussi utilisé dans certains endroits pour désigner les communautés ethniques vivant à l’étranger, par exemple « la diaspora tamoule en Suisse ». Cf. par exemple Par exemple, les « études sur la diaspora » de l’Office fédéral des migrations.

21 : 1Petr 2:11

22 : Lk 10,25-37

23 : Mt 25:31-46

 

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J’aime bien Rivella. Et Ovo aussi. Il n’y a pas que le bon goût, il y a aussi un facteur domestique. Parce que les produits suisses traditionnels me donnent un sentiment d’appartenance, je sais d’où ils viennent et qui les a fabriqués. C’est la médecine contre l’aliénation.

Je n’aime pas quand mon environnement et ma culture changent rapidement. Parce que moi aussi, j’ai besoin de prendre pied dans le coffre-fort, le familier. J’apprécie également la fiabilité des trains suisses et la fiabilité relative d’un mot. Des valeurs que je veux préserver.

Comment pouvons-nous préserver ce qui est bon sans nous élever au-dessus des autres nations et sans rejeter la correction de Dieu pour notre bien moindre ?

1) L’émergence du nationalisme suisse

Les panneaux d’affichage nous demandent constamment de voter « pour la Suisse ». Il est suggéré que celui qui ne vote pas, comme demandé, est contre la Suisse. Aux élections aussi, un grand parti prétend tout faire « pour l’amour de la Suisse ». Quel est le concept qui se cache derrière tout cela ? Pour qui ou quoi exactement ? Quelles sont nos priorités ?

Un autre parti prétend même que « les Suisses votent pour nous ». Cela suggère que quiconque n’est pas pour nous est contre nous. Christoph Blocher l’a également dit explicitement en janvier 2011 : quiconque est favorable à l’adhésion à l’UE n’est pas suisse. Le nationalisme peut donc conduire à l’exclusion de ceux qui pensent différemment et même les priver de leur identité et de leur nationalité.

La fierté nationale est en hausse

Ce n’est pas une coïncidence. Selon les enquêtes de GfS et Demoscope, la fierté nationale a augmenté. Cette tendance est également appelée « nouvelle suissitude » : Une nouvelle fierté, également dans les produits et les réalisations. Mais comme on le voit, il y a évidemment plus que cela. Certains appellent cela du patriotisme, d’autres du nationalisme.

L’UDC de Genève fait même de la publicité avec le slogan « Croire en la Suisse ». Cela soulève une question fondamentale : Croire en Dieu et ses valeurs ou croire en la Suisse et ses valeurs ? Il y a souvent une confusion.

Christoph Richterich de l’agence Richterich und Partner déclare 1 : « Les slogans reflètent l’état d’esprit actuel de la Suisse : face aux crises en Europe et dans le monde, les gens se réfugient dans une existence insulaire et un état d’esprit de « nous contre le reste du monde » ». Ces dernières années, la publicité a également joué de plus en plus sur la fierté nationale, en utilisant les drapeaux et les symboles suisses.

La montée du nationalisme n’est cependant pas un phénomène purement suisse. Il est également observable dans le reste de l’Europe : clairement visible en France, en Autriche et en Italie.

Raisons de cette évolution

Diverses raisons alimentent la montée de la fierté nationale :

Mondialisation : la mondialisation rend le monde plus confus. Il y a aussi beaucoup d’autres concurrents qui rôdent autour. Un sentiment de manque de soutien et de perte peut s’installer. La prise dans le familier (la nation) s’offre à elle.

Les changements culturels rapides encouragent un sentiment de désorientation et donc de peur. Les changements ne sont pas principalement dus à la mondialisation, mais aux progrès techniques (informatique, Internet), qui ont également un impact sur le monde du travail, et aux changements sociaux (structures familiales, perte de la vie villageoise).

Un nombre croissant d’étrangers : Une augmentation rapide du nombre d’étrangers n’est généralement qu’un facteur secondaire. Cependant, comme les étrangers représentent visiblement l’inconnu, ils deviennent rapidement le bouc émissaire et le déclencheur de la recherche de ses propres différences.

Classe sociale : dans les enquêtes, ce sont généralement les personnes âgées et un peu plus de membres de la classe inférieure qui adhèrent au nationalisme. Ce sont eux qui sont les plus perturbés par les changements culturels et qui ont reçu moins de ressources pour faire face à la différence par une éducation moindre. Se sentant menacés et impuissants, ils se réfugient dans les bras d’une communauté (nationale) forte pour les défendre. Ils recherchent la force dans la communauté.

La nation en tant que concept

L’appartenance nationale fait partie de notre identité. Les valeurs attribuées à cette nation font ou feront partie de nous. Ainsi, la nation devient le « je » étendu et sa force nous fait nous sentir forts. Dans la réussite nationale, nous recherchons notre propre force. Lorsque la nation réussit et brille, nous nous sentons plus en sécurité, mais aussi moralement justifiés : Nous sommes bons, même meilleurs que les autres.

2) Comment le nationalisme s’accorde-t-il avec l’Evangile ?

Que le nationalisme s’accorde ou non avec l’Evangile dépend de sa recherche du bien-être de tous et de son amour de Dieu et du prochain.

a) Le bien-être de tous

À première vue, le mot-clé « Suisse » semble concerner le bien-être de tous les résidents. Cependant, il me semble que ce n’est pas le cas dans la réalité. Lors des nombreuses votations où la croissance économique est promise « pour la Suisse », les plus faibles en paient le prix. Les valeurs chrétiennes telles que la justice ou le repos dominical seraient mises de côté si les heures d’ouverture des magasins dans les gares étaient prolongées jusqu’au dimanche « pour la Suisse ». Nous encourageons le matérialisme et accumulons encore plus d’argent au lieu d’en faire profiter ceux qui en ont le plus besoin.

b) Nous et les autres

La « Suisse » s’inquiète énormément lorsqu’elle est à la traîne dans le classement des pays les plus riches, c’est-à-dire lorsqu’elle est devenue plus riche mais plus pauvre par rapport à d’autres pays. Ensuite, elle se transforme en une promotion économique très active. La course à la richesse, en fait inutile, continue…. Peut-être avons-nous aussi peur de la puissance d’autres pays qui pourrait résulter de leur plus grande richesse. Ou bien recherchons-nous la richesse et le succès pour prouver notre droiture ? Il s’agirait là encore d’un auto-agrandissement.

L’expression « intérêts suisses » est utilisée pour décrire la recherche d’une plus grande richesse, souvent pour justifier l’égoïsme dans les relations avec les autres nations. Je trouve que la « représentation d’intérêts » dans le domaine du secret bancaire ou l’ouverture des marchés du Sud contre les intérêts des pauvres là-bas est une politique égoïste, voire impitoyable. J’entends parfois dire qu’il est naïf de ne pas poursuivre l’intérêt personnel, car sinon nous perdrions. C’est là que nous devons nous demander : qu’est-ce que Dieu nous demande ? Il veut que nous lui obéissions et que nous agissions avec droiture, quel qu’en soit le prix. Car Il a promis de pourvoir à nos besoins.

Pourtant, même les chrétiens disent que chaque pays doit d’abord se préoccuper de lui-même. Selon l’Évangile, cependant, chaque personne dans le monde est de valeur égale, nous devons donc aussi veiller aux intérêts de tous. Nos voisins sont en fait tous les habitants du monde. A la question d’un pharisien, qui est notre voisin, Jésus répond par la parabole du bon samaritain 2 : non seulement nos frères dans la foi, mais tous les hommes sont nos voisins.

c) Plus chrétien, donc meilleur ?

J’entends sans cesse dire que la Suisse est un pays particulièrement chrétien. Avons-nous donc tendance à défendre toutes nos actions parce que nous nous sentons bien ? Défendons-nous nos intérêts parce qu’en tant que chrétiens nous méritons plus ? Ou, inconsciemment, pour que notre richesse puisse montrer que nous sommes meilleurs ? La Suisse est-elle un pays particulièrement chrétien parce que nos racines sont chrétiennes ? Il est certain que ce « nous sommes meilleurs » implicite n’est rien d’autre que de l’auto-agrandissement et de la fierté.

Des racines chrétiennes ?

La référence aux « racines chrétiennes » est une tentative d’établir un lien mystique, pratiquement par héritage. Oui, les cultures sont transmises, mais les « racines » n’ont un effet que lorsqu’elles sont activement cultivées, certainement pas comme une bénédiction mystique permanente.

Dans le document fondateur de la Suisse, Dieu est en effet appelé. Toutefois, il ne s’agit pas d’une alliance avec Dieu, mais d’une alliance défensive à laquelle Dieu est invité. Cependant, c’était une pratique courante dans toute l’Europe à l’époque. Même pendant la Première Guerre mondiale, tous les pays participant à la guerre ont invoqué Dieu. Et aujourd’hui encore, notre constitution commence par les mots « Au nom de Dieu ». Cela ne veut rien dire. Au contraire, Jésus avertit ses disciples : « Mais pourquoi m’appelez-vous Seigneur, Seigneur, et ne faites pas ce que je vous dis » 3.

La richesse et la paix sont-elles un signe de bénédiction parce que nous sommes particulièrement obéissants ? 4 Pas nécessairement : la Bible contient aussi quelques plaintes selon lesquelles « les impies mangent et boivent, et les pieux vivent dans le besoin » 5. Et, Dieu fait pleuvoir sur le bien et le mal 6.

En particulier dans la discussion sur les étrangers, il est sous-entendu que les Suisses sont moins criminels et donc meilleurs. Mais si vous regardez de plus près les statistiques sur la criminalité, vous obtenez une image différente : Si l’on tient compte de facteurs tels que la formation, l’âge et le sexe, il n’y a plus de différence entre les étrangers et les Suisses.

Le mal vient de l’intérieur

Jésus affirme clairement que le mal ne vient pas de l’extérieur, mais de l’intérieur, de notre cœur7. Il le répète sans cesse aux pharisiens. La Suisse a été déchristianisée de l’intérieur, et non par les immigrants. Et nous, les chrétiens, devrions reconnaître notre propre part de responsabilité dans les problèmes et ne pas blâmer le monde extérieur. Gardons-nous de l’autosatisfaction.

3) Libération de l’extérieur ou de l’intérieur ?

Il ne s’agit donc plus seulement d’un sentiment d’appartenance – la joie des belles choses et des traditions de notre pays. Avec la fierté d’appartenir à une meilleure race de personnes, nous avons franchi la ligne du nationalisme et nous nous éloignons des fondements de l’évangile. Tous les gens sont égaux devant Dieu. Tous ont besoin de son pardon. Il en va de même pour le peuple suisse8 Les nations fières, aussi « chrétiennes » qu’elles se croient, pensent qu’elles sont bonnes et n’ont pas besoin de pardon car elles sont irréprochables et ont toujours agi correctement. Ils ne recevront donc pas non plus de pardon.

Le fait que Jésus ait été rejeté par les Israélites offre un exemple frappant du nationalisme et de ses conséquences. Les Israélites s’attendaient à ce qu’un héros national les délivre de la main des Romains détestés. Cependant, Jésus n’a pas cherché à racheter la nation, ni le peuple élu. Il n’a pas apporté la délivrance du mal « l’autre », les menaces extérieures. Il a plutôt apporté la délivrance du cœur, c’est-à-dire la délivrance du mal intérieur. Mais les Israélites s’attendaient à une justification, qu’ils étaient les bons et les Romains les méchants. Ils ne s’attendaient pas à la correction de leur propre coeur comme Jésus l’a offert. Il ne pouvait donc pas être le Messie à leurs yeux et a été rejeté. Ils ont rejeté la correction. Sommes-nous, les Suisses d’aujourd’hui, prêts à être corrigés par Dieu ? Aussi dans notre attitude politique ?

4) Conséquences pour notre politique

a) Résolution de problèmes

L’expulsion des étrangers et l’arrêt de l’immigration ne résoudront pas le problème. Pourquoi avons-nous tendance à ne pas voir cela ? Pensons-nous toujours que les problèmes viennent de l’extérieur ? Sommes-nous encore trop attachés à une identité sans faille ? Ou n’osons-nous pas mettre en œuvre des changements en Suisse ? Préférons-nous nous accrocher et nous défouler, contre les immigrants les plus faibles ?

b) Pas de « nous d’abord

Devant Dieu, tous les gens sont d’égale importance. Compte tenu de ce qui précède, il n’y a plus aucune raison de favoriser les gens de mon pays par rapport aux gens d’autres pays. Les habitants des autres pays ont autant besoin d’emplois que nous. Il est inutile que nous nous battions pour elle en sacrifiant notre qualité de vie. Il en va de même pour attirer les riches contribuables afin d’augmenter les recettes fiscales. Ou bien notre intérêt national est-il plus important pour nous que d’être juste envers le monde ? Dans le domaine du sport, pourquoi devrais-je espérer que les Suisses gagnent plus que les gens d’autres pays ?

c) « Pour la Suisse », uniquement si elle profite à tous

Une politique qui profite à tous les habitants de la Suisse, en particulier aux plus faibles, et non aux dépens d’autres personnes dans le monde, nous pouvons l’appeler « Pour la Suisse ». Mais seulement à ce moment-là.

d) Préserver les traditions

La préservation des belles traditions et des bons points d’ancrage qui nous soutiennent est également tout à fait souhaitable. Mais nous ne devons pas le faire au mépris des autres, ni considérer les traditions comme sacrées et comme la seule chose qui nous donne un pied-à-terre.

e) Dieu au lieu de la nation

Le culte de la nation et des contenus qui lui sont attribués est, selon ce qui a été dit ci-dessus, une forme de recherche de force et de protection et le culte de sa propre force. Cependant, nous devrions chercher tout cela auprès de Dieu.

f) Perspectives

Le nationalisme sera présent pendant un certain temps encore, car certains facteurs subsisteront :

Plus la Suisse voudra se positionner comme un paradis fiscal, plus elle ressentira la pression de l’UE, ce qui produira d’autres réflexes défensifs nationalistes. La mondialisation (et l’influence croissante de l’Inde et de la Chine) et la libre circulation des personnes continueront également à perpétuer le nationalisme. Le terrain de la peur pour l’autodétermination et pour notre culture continue.

Je voudrais que nos plus belles choses continuent à être entretenues et préservées. Les aspects peu attrayants de notre culture, cependant, nous pouvons volontiers perdre…

Markus Meury, sociologue, octobre 2011

 


1 : Basler Zeitung, 17 février 2011, p. 5

2 : Luc 10:25-37.

3 : Luc 6:46.

4 : La base de l’idée d’être particulièrement béni en tant que nation est également le concept de la nation comme une entité mystique devant Dieu, presque comme une personne de caractère. Il est vrai que Dieu a parlé à Israël et aussi aux nations. Mais ce qu’il dit à la Suisse est une pure interprétation des événements et des déclarations de divers chrétiens. Il faut toujours l’envisager avec beaucoup de prudence et ne jamais le croire de manière irréfutable.

5 : Psaume 73:4 ; Psaume 8:14 ; 2 Corinthiens 11:23-28, etc.

6 : Matthieu 5:45

7 : Marc 7:18-23

8 : Romains 3.23 : « Ils sont tous pécheurs, et il leur manque la gloire qu’ils devraient avoir auprès de Dieu. »

 

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Il y a quatre ans, les partis et les candidats ont dépensé quelque 50 millions de francs au titre de la publicité électorale. De cette somme, plus de la moitié provient de l’UDC. Je pense que pour la suite, non seulement la somme, mais la part de l’UDC vont encore augmenter. Croire que les candidats et les partis dépensent davantage aux Etats-Unis est une erreur : en effet, pour les élections présidentielles de 2008 (y compris pour les primaires), le montant par habitant dans ce pays s’élevait à 5 francs, tandis qu’en Suisse, on a dépensé plus de 6 francs pour les élections parlementaires de juin à octobre 2007.

Mammon (dé-) fait les rois

Mammon joue donc un rôle important en Suisse, surtout en ce qui concerne les initiatives, de même que lors des votations et des élections. C’est dans ce domaine que les milliardaires pèsent de tout leur poids. En Suisse, les dépenses en matière de publicité électorale sont même déductibles des impôts : plusieurs législations cantonales le prévoient explicitement, et dans les autres cantons, les dépenses des partis peuvent s’effectuer au travers d’une fondation…

Il devient donc urgent pour la Suisse de légiférer sur le financement des partis, des votations et des élections. Il s’agit premièrement de limiter le montant des dépenses, puis de garantir la transparence des flux financiers.

Limiter le montant des dépenses ne sera probablement pas accepté, mais une loi sur le financement réduirait néanmoins la possibilité pour les milliardaires et les banques d’influencer la politique de manière aussi incontrôlée, ceci en particulier dans le contexte d’une loi sur la transparence.

Contrôler les dépenses électorales

Les opposants à de telles lois, qui proviennent naturellement des milieux ayant profité de la situation jusqu’à ce jour, se défendent en avançant principalement comme argument la violation de la sphère privée au cas où le financement de la politique serait rendu transparent. Il est vrai qu’en Suisse, la peur de l’autre est grande, raison pour laquelle la sphère privée est privilégiée. Il faudrait communiquer clairement sur le fait qu’il n’appartiendrait pas à n’importe quel citoyen de savoir qui finance quoi, mais uniquement à une instance de contrôle spécifique. Mais même ainsi, la peur de l’Etat demeurerait grande en Suisse.

De plus, il est dérangeant d’admettre que nous sommes effectivement influencés par la publicité. Dans leurs commentaires concernant les motions parlementaires en faveur d’une transparence accrue, des citoyens évoquent toujours à nouveau le fait qu’ils ont leur propre opinion et qu’ils ne laissent pas du tout influencer. Si tel était le cas, on ne dépenserait pas des sommes aussi énormes en publicité. En outre, on observe régulièrement, lors de votations ou d’élections, que les intentions de vote recueillies au cours des sondages changent au gré des campagnes. Selon une étude de l’Université de Zurich, les votants encore indécis quelques semaines avant un scrutin se prononcent très nettement pour l’UDC au moment de voter.

Une indifférence coupable

Une loi définissant un financement réglementé et transparent de la politique ne peut voir le jour que si sommes suffisamment humbles pour admettre que nous sommes fortement influençables, et si les Suisses prennent conscience, en admettant leur erreur, qu’ils se laissent régir par l’argent. Car le véritable problème ne réside pas dans le manque de transparence, mais dans l’indifférence par rapport à cet aspect. Lorsque cette situation changera, la transparence sera rapidement établie.


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Genève, 30.08.11 – En vue des élections fédérales du 23 octobre prochain, ChristNet lance une prière de 40 jours à partir du 13 septembre. Dans le contexte politique actuel, trop souvent marqué par la polémique, les peurs et la méfiance, les chrétien-ne-s suisses sont encouragé-e-s à prier afin que les candidats et la campagne soient marqués par l’amour.

ChristNet contribue aussi au débat pré-électoral et à la formation d’opinion des chrétiens par un dossier en ligne avec des réflexions et des commentaires politico-bibliques et un débat contradictoire le 6 octobre à Genève.

Emotions ou politique factuelle ?

Les élections fédérales du 23 octobre prochain ne feront pas d’exception : les émotions sont l’un des facteurs décisifs au moment de voter. Certaines études montrent que les Suisses se font beaucoup de soucis. En effet, depuis plusieurs années, se dessine une tendance de méfiance, de repli et de recherche d’appui dans les traditions et la nation.1  Parallèlement, le climat politique s’est envenimé, l’autre étant perçu comme un danger pour l’intérêt commun.

Pour plus d’amour

Depuis dix ans, ChristNet s’engage par la sensibilisation, l’information et la prière pour que l’amour du prochain trouve sa place dans la politique et la société. Aujourd’hui, en vue des élections, ChristNet appelle à la prière afin que Dieu change les cœurs, nous libère de la peur et nous remplisse d’amour, nous (chrétiens) Suisses, jusque dans les affaires politiques.

6 sujets, 40 jours de prière

Par l’action « Prier+Voter2011», ChristNet invite les chrétien-ne-s à prier 40 jours durant (13 septembre au 23 octobre) pour la Suisse et de se préparer personnellement aux élections à venir. 6 samedi de suite, une feuille hebdomadaire sera diffusée comportant une méditation biblique, une analyse politique et des sujets de prière pour chaque jour.

Voici les sujets : 1. Attitude face à l’adversaire politique (13.9.-17.9.) ; 2. Nationalisme et étrangers (18.9.-24.9.) ; 3. L’argent en Suisse (25.9.-01.10.) ; 4. La peur en Suisse (02.10.-08.10.) ; 5. La solidarité et la miséricorde (09.10.-15.10.) ; 6. Les valeurs chrétiennes (16.10.-22.10.).

Dossier en ligne et Forum

Par ailleurs, ChristNet contribue, par un dossier en ligne (www.christnet.ch), au débat pré-électoral et à la formation d’opinion parmi les chrétien-ne-s. En plus de commentaires et prises de position, ce dossier comportera une critique biblique de différentes idéologies politiques.

Le 6 octobre, un ForumChristNet à Genève. Des chrétien-ne-s engagé-e-s en politique affronteront leurs idées lors d’un débat contradictoire sous le titre « Christianisme et partis politiques : Quel ménage font-ils et font-ils bon ménage ?» (titre de travail).

Contact

www.christnet.ch | Samuel Ninck-Lehmann | samuel.ninck@christnet.ch | 022 731 71 83

 


1. Cf. Baromètre des craintes (GfS Zurich www.gfs-zh.ch) et climat psychologique de la Suisse (Demoscopewww.demoscope.ch/pages/pks.cfm).

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Et l’adversaire devint ennemi…

L’approche par rapport aux opposants politiques s’est modifiée au cours des années 90. Bien entendu, des confrontations politiques intenses ont déjà eu lieu à cette époque, mais la dignité de l’opposant était respectée, et le Conseil fédéral constituait un organe fonctionnant par consensus. Aujourd’hui, l’opposant politique est davantage considéré comme un ennemi.

Au début, les attaques d’un politicien contre son adversaire lui servaient principalement à se profiler afin d’obtenir davantage d’attention. Et les médias ont encouragé ce système, sachant que pour l’audimat, la bagarre vaut mieux que le débat. Un jalon dans cette évolution fut l’émission « Arena » de von Filippo Leutenegger à la télévision suisse alémanique entre 1993 et 1999. Comme le nom l’indique, les participants étaient poussés à l’affrontement.

Mépris, insultes, déshumanisation

Aujourd’hui, l’attitude générale à l’égard des élus est marquée par le mépris. Les politiciens sont tournés en ridicule, comme ce fut le cas pour le Conseil fédéral Joseph Deiss lors de l’annonce de son retrait, ou pour Moritz Leuenberger, qui avait été gratifié des ricanements de Christoph Blocher lors d’une conférence de presse. Les Jeunes UDC de Zurich ont publié une bande dessinée dans laquelle certains conseillers fédéraux ont été présentés comme des prostituées, des homosexuels ou des fainéants. Le conseiller national Mörgeli insulte régulièrement ses opposants en les traitant de petit bourgeois, d’illuminé, d’envieux, etc. Il s’est instauré une culture de la dévalorisation de la personne, doublée d’attaques personnelles.

La vilénie est poussée jusqu’à la déshumanisation. L’ancienne cheffe de l’UDC bâloise (et membre du comité suisse) Zanolari a ainsi parlé des « psychologues scolaires et tout ce qui rampe et qui vole parmi eux ». Les affiches électorales présentant la gauche comme des rats (votations sur l’AVS de 2004 et votation genevoise sur la baisse de impôts en 1998) sont autant d’étapes supplémentaires où l’on pourrait établir un parallèle avec la propagande nazie contre les Juifs. Même si, en Suisse, nous sommes encore loin de ce scénario, il n’en demeure pas moins que la déshumanisation est, dans toutes les cultures, un préalable à l’élimination de groupes entiers. Pourtant, devant Dieu nous n’avons pas le droit de nier aux autres leur dignité, car toute personne est créée et aimée par lui.

Dans les débats politiques, ce sont des groupes entiers de personnes qui sont diffamées et dévalorisées (bénéficiaires de l’aide sociale, chômeurs, étrangers). Les Jeunes UDC bâlois ont osé affirmer, dans un clip vidéo et sur des affiches, que le cas typique de bénéficiaire de l’aide sociale est un étranger et un criminel. Dans le même esprit, on attaque la loi antiraciste en arguant du fait qu’elle ne permet pas de s’en prendre à des groupes entiers de la population.

La Weltwoche et, depuis son changement de propriétaire, la Basler Zeitung également, entretiennent ouvertement ce mépris, façonnant ainsi une certaine culture politique et une certaine approche avec les autres.

A mon avis, le mépris de la personne humaine s’observe davantage auprès de la droite politique qu’auprès de la gauche. Mais cette dernière n’est pas innocente non plus : on observe de plus en plus d’attaques verbales contre les riches (Ospel & Cie), et le Black Bloc fait usage de violences depuis de nombreuses années. Malheureusement, la gauche ne s’est jamais vraiment démarquée clairement du Black Bloc.

En cause : la peur et la méfiance

Il me semble qu’il existe une méfiance profonde à l’égard d’autrui. Si l’on en croit le baromètre de la peur, la deuxième peur la plus importante actuellement est celle ressentie face à l’égoïsme de l’ « autre ». Nous semblons éprouver de la peur pour notre propre existence, pour notre liberté et pour nos biens. Cette profonde méfiance est probablement la raison qui explique pourquoi, lorsque je cite les sources de mes arguments, on me répond que « ce sont de toutes façons des mensonges », ou « qu’il ne faut croire à aucune statistique que tu n’aies pas faussée toi-même ». On part ainsi du principe que l’ « autre » est « de toute façon malveillant », voire simplement naïf ou stupide. Il ne s’agit plus des idées ou des actes qui seraient bons ou mauvais, mais des personnes qui en sont les auteurs et que l’on classe chez les bons ou chez les méchants. Il s’agit là d’une rupture fondamentale avec le message biblique, qui parle de péché et également de bénédiction, mais qui ne prononce pas de jugement contre les personnes. La Bible dit que nous avons tous péché et qu’aucun de nous n’est meilleur qu’un autre.

La peur et la méfiance s’expriment souvent sous forme de haine. L’autre est une menace pour moi. Le monde est divisé entre les gentils et les méchants, et nous pensons nous trouver au milieu d’une immense bataille, un peu comme lorsque le conseiller fédéral Blocher avait été évincé du gouvernement, après quoi la Weltwoche avait métaphoriquement évoqué le Crépuscule des dieux, de Wagner, en écrivant : «  Les meilleurs sont dévorés ».

C’est pourquoi, en Suisse notamment, la recherche d’un compromis comme instrument contre l’absolutisme a perdu du terrain. En effet, pour celui qui voit les choses sous l’angle de l’extrémisme, qui est convaincu de la qualité de son émission et du fait que son camp est du bon côté et que l’autre est par conséquent du côté des méchants, se voit dans une lutte nécessaire pour la victoire. Si les autres sont les méchants, il n’y a pas d’égards à avoir pour eux. On observe cet état d’esprit en Suisse, mais aussi par exemple chez le Tea Parti aux Etats-Unis, qui véhicule cette idée absurde de la supériorité face à l’autre de l’action contre les suppôts du mal.

C’est ce qui explique mon malaise par rapport au nouveau spectacle Arena de Filippo Leutenegger. Il mise à nouveau sur la lutte et la confrontation au lieu de privilégier le débat d’idées pour convaincre les autres. La question fondamentale est de savoir ce que nous voulons vraiment : un divertissement de bas niveau où les protagonistes ne font qu’asséner des slogans, et où le gagnant est celui qui réussit à distiller les insinuations les plus provocatrices, ou une discussion politique véritable et orientée vers les solutions ? Les politiciens intéressés par le combat dans l’arène qualifient les débats de mièvreries. Le respect de la personne est-il devenu une notion étrangère pour eux ?

Et nous, les chrétiens ?

En tant que chrétiens, nous devons exiger la tenue de débats politiques objectifs. L’amour du prochain exige le respect face à l’adversaire politique. Il n’y a pas de « méchant », il n’y a que des êtres humains que Dieu aime de manière égale. A nous de manifester cet amour, et de faire preuve d’humilité si, sur l’un ou l’autre point, nos adversaires ont raison. Avons-nous peur de perdre le cap si nous ne voyons plus le monde de manière manichéenne, en noir et blanc ?

Un autre point à relever est celui de notre rapport avec la vérité : en politique aussi, nous devrions exiger la vérité. Trop souvent, la propagande qui précède les scrutins est empreinte de mensonges ou de déformations grossières (ce qui revient au même) afin d’inciter la population à la peur. Dans le cadre de l’initiative sur l’équité en matière fiscale, j’ai posé des questions ciblées au secrétariat de l’UDC, mais je n’ai obtenu que des réponses évasives dans un premier temps, puis après une relance, plus rien du tout…

Une idée serait d’instaurer un monitoring de la vérité. Sous quelle forme ? Qui y participerait?

Et qu’en est-il de nous ? Combien de fois renonçons-nous à faire suffisamment de lumière sur certains faits et énonçons-nous des hypothèses comme des vérités ?


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Semaine 6 – 16-22 octobre

Méditation

« En somme, trois choses demeurent : la foi, l’espérance et l’amour, mais la plus grande d’entre elles, c’est l’amour.» (1 Corinthiens 13.13)

Trois attitudes et valeurs fondamentales ont survécu à 2000 ans de chrétienté et survivront également à notre temps : la foi, l’espérance, l’amour. La Foi en un Dieu trinitaire qui dépasse notre pensée et nos capacités humaines (1 Cor 2.5 ; Jean 15.5) ; l’Espérance comme ferme conviction des réalités spirituelles que nous ne voyons pas (encore) avec nos yeux (Hébr 11.1) ; et l’Amour. L’Amour se caractérise par la constance, la bonté, la générosité, l’humilité, le respect d’autrui, la bienveillance, la patience, la volonté de pardonner; il est empreint de justice et de vérité (selon 1 Cor 13.4-6).

Les chrétiens savent qu’il est impossible de vivre ces réalités par ses propres forces. C’est plutôt le Saint Esprit qui les aide à être à pied d’œuvre quotidiennement (Gal 5.18) afin de pouvoir accomplir les œuvres que Dieu a préparées pour eux (Eph 2.10). Une manière de voir la vie assurément génératrice de sens !

Réflexions politiques

La foi, l’espérance et l’amour ont aussi leur place en politique. La foi en un Dieu trinitaire nous préserve de vouloir prendre nous-mêmes la place de Dieu. Cette humilité nous amène à prendre conscience que nous devrions laisser tomber les technologies que nous ne pouvons ni dominer ni contrôler.

L’espérance dans les possibles de Dieu nous encourage, malgré les rapports de force dominants-dominés et les scénarios catastrophe pour notre avenir, à propager de nouvelles façons de penser et d’agir au lieu de nous résigner anxieusement.

Et l’amour nous aide à travailler en collaboration amicale avec l’adversaire politique et à l’estimer. L’Amour n’est donc pas d’abord un sentiment, mais plutôt un travail relationnel – accompagné d’un engagement en temps et en argent (et qui implique de renoncer à faire encore plus d’argent).

Cela vaut donc la peine de faire de la politique de manière tout à fait engagée et non de façon hésitante : tant lors de votations ou de travaux bénévoles que dans le cadre d’une fonction politique.

Questions

– En politique, à quoi est-ce que je crois ?

– En politique, qu’est-ce que j’espère ?

– Comment est-ce que j’exprime mon amour en politique ?

Sujets de prière1

– Dimanche 16 octobre : La communion – Esaïe 11.6-92
Aide-nous, Suisses, à garder à l’esprit cette vision d’une communion faite de réconciliation et de la cultiver tous les jours.

– Lundi 17 octobre : La vérité – Jean 8.323
Aide-nous, Suisses, à vivre aujourd’hui dans la vérité, celle qui nous rend libre par Toi, et de porter cette vérité dans nos actions politiques.

– Mardi 18 octobre : L’amour – Romains 12.204
Aide-nous, Suisses, à traiter nos adversaires politiques avec estime, dans un esprit constructif et miséricordieux, de manière à ce qu’ils puissent Te reconnaître en nous.

– Mercredi 19 octobre : La justice – Luc 4.17-205
Aide-nous, Suisses, à apporter, dans nos églises et dans la politique, tes projets divins pour une société pleine de justice.

– Jeudi 20 octobre : L’égalité – Galates 3.286
Aide-nous, Suisses, à vivre dans le cadre de nos églises le modèle d’une communauté égalitaire et de l’amener dans notre société.

– Vendredi 21 octobre : La liberté – Jean 8.34-367
Aide-nous, Suisses, à reconnaître les structures qui nous asservissent, à les dénoncer et, libérés par Toi, à les vaincre, au lieu de rester prisonniers de ces structures marquées par le péché.

– Samedi 22 octobre : La vie – Jean 11.25-26 8
Aide-nous, Suisses, à faire l’expérience de la vie éternelle en relation avec Toi et à inviter d’autres personnes à vivre cette vie, spécialement dans le monde politique.

Lien

Dossier : « N’aie pas peur, petit troupeau ! »

http://www.christnet.ch/Home.aspx?docid=656&lang=fr&topmenu=Switzerland

 


1. La communion, la vérité et l’amour, la justice et l’égalité, la vie et la liberté sont les 7 valeurs de base de la pyramide des valeurs WDRS (« Développement des villages, régions et villes basé sur des valeurs  » ; voir www.insist.ch)

2. Esaïe 11.6-9 : «le loup vivra avec l’agneau, la panthère paîtra aux côtés du chevreau. Le veau, le lionceau et le bœuf à l’engrais seront ensemble, et un petit enfant les mènera au pré. Les vaches et les ourses brouteront côte à côte, et leurs petits auront un même gîte. Le lion et le bœuf se nourriront de paille. Le nourrisson s’ébattra sans danger près du nid du cobra, et le tout jeune enfant pourra mettre la main dans l’antre du serpent. On ne commettra plus ni mal ni destruction sur toute l’étendue de ma montagne sainte. Car la terre sera remplie de la connaissance de l’Eternel comme les eaux recouvrent le fond des mers. »

3. Jean 8.32 : «Vous connaitrez la vérité et la vérité fera de vous des hommes libres.» 

4. Romains 12.20 : «Mais voici votre part : Si ton ennemi a faim, donne-lui à manger. S’il a soif, donne-lui à boire. Par là, ce sera comme si tu lui mettais des charbons ardents sur sa tête »

5. Luc 4.17-20 : «et on lui présenta le rouleau du prophète Esaïe. En déroulant le parchemin, il trouva le passage où il est écrit : l’Esprit du Seigneur repose sur moi parce qu’il m’a désigné par l’onction pour annoncer une bonne nouvelle aux pauvres. Il m’a envoyé pour proclamer aux captifs la libération, aux aveugles le recouvrement de la vue, pour apporter la délivrance aux opprimés et proclamer l’année de grâce accordée par le Seigneur. Il roula le livre, le rendit au servant et s’assit. Dans la synagogue, tous les yeux étaient braqués sur lui. »

6. Galates 3.28: « Il n’y a plus de différence entre les juifs et les non-juifs, entre les esclaves et les hommes libres, entre les hommes et les femmes. Unis à Jésus Christ, vous êtes tous un »

7. Jean 8.34-36 : «Vraiment, je vous l’assure, leur répondit Jésus, tout homme qui commet le péché est esclave du péché. Or un esclave ne fait pas partie de la famille, un fils, lui, en fait partie pour toujours. Si donc, c’est le Fils qui vous donne la liberté, alors vous serez vraiment des hommes libres »

8. Jean 11.25-26 « Je suis la résurrection et la vie, lui dit Jésus. Celui qui place toute sa confiance en moi vivra, même s’il meurt. Et tout homme qui vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? »