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Commentaire suite au refus de l’imôt successoral

L’impôt successoral a été nettement rejeté. Évidemment, à ChristNet, nous sommes déçus de ce résultat. Nous pensons que les Suisses on manqué une occasion de s’approcher un tant soit peu de l’idéal du Jubilé et du commandement biblique selon lequel «il ne doit pas y avoir de pauvres parmi vous» (Deut. 15.4).

En même temps, nous sommes réjouis, car plusieurs Suisses fortunés se sont engagés en faveur d’un impôt successoral et d’une répartition plus juste des fortunes. Tel est le cas du multimilliardaire Hansjörg Wyss et des héritiers Meili. Cela constitue une nouveauté parmi la multitude d’opinions en Suisse ; une nouveauté que nous saluons comme une réponse à des prières. En effet, lorsque les citoyens riches s’engagent en faveur des pauvres non seulement en donnant l’aumône, mais aussi en promouvant des lois contraignantes en faveur des pauvres, ceci nous approche d’un pas de la double justice prônée par la Bible: une justice individuelle et collective.

Le débat sur la question de savoir si l’impôt successoral est, oui ou non, un impôt biblique a eu le mérite de révéler à quel point les mots «biblique» et «impôt» ont une connotation pro-vocatrice dans nos milieux chrétiens. «Biblique», car souvent ce mot est compris comme revêtant un poids moralisateur. Comme si nous disions: «Si tu n’es pas d’accord avec nous, tu es un mauvais chrétien.» Pourtant, ceci ne correspond pas à notre intention de communiquer à ChristNet. Si nous avons utilisé le mot «biblique», nous voulions dire que cet impôt va dans un sens et repose sur des principes qui sont tout à fait en accord avec le message biblique.

Quant à «impôt», ce mot pose autant problème à de nombreux chrétiens qu’à des non-chrétiens. Nous avons plusieurs fois été confrontés à une grande méfiance face à l’Etat et à l’impression qu’il dépenserait trop d’argent et l’utiliserait mal. Notre approche, c’est de nous dire que l’Etat, c’est nous. Ceci est particulièrement vrai dans notre système de démocratie directe! Par ailleurs, face à l’Etat, Jésus a adopté une attitude bien à lui: jamais n’a-t-il critiqué les impôts, et pourtant César n’était pas connu pour sa politique équitable. Mieux: en termes de gestion financière, Jésus affiche une générosité, une joie et une légèreté à toute épreuve. Et nous, chrétiens? Sommes-nous connus pour être des contribuables joyeux? Si le débat autour de l’impôt successoral a promu cette attitude-là, nous avons déjà gagné beaucoup… malgré la défaite aux urnes.