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On entend parfois dans les milieux chrétiens que la charité est l’affaire de chacun et ne doit pas être appliquée sous la forme d’une « solidarité légalement décrétée ». Cela remet en cause toute aide d’État en faveur des personnes pauvres et nécessiteuses.

Deux voies

À notre avis, la générosité privée et l’indemnisation publique sont deux voies qui devraient toujours être menées de front. Il n’est pas bon de laisser l’État seul être responsable de la justice et de la miséricorde, comme le veulent par exemple les « cüplisocialistes » : Ils ne partagent pas leur richesse en privé parce qu’ils se battent déjà politiquement pour que l’État la redistribue. Mais il n’est pas non plus bon de partager uniquement sur le plan personnel ; il faut aussi une « solidarité imposée par l’État ». Pourquoi ?

Deux raisons

Je vais vous donner deux raisons très brèves : Tout d’abord, on voit cette « redistribution décrétée » dans les ordres que Moïse a reçus pour le peuple d’Israël. La solidarité des États – et pas seulement la générosité volontaire au niveau personnel – occupe une grande partie de l’Ancien Testament 1 Peut-être est-ce parce que les gens ne sont pas simplement bons et prêts à partager de leur propre initiative et que nous vivons dans un monde déchu ?

Deuxièmement, nous vivons aujourd’hui dans un monde extrêmement complexe où les réglementations étatiques imprègnent tout : Par le biais de la législation, l’État permet à l’économie de prospérer en fournissant des infrastructures, en négociant des accords commerciaux internationaux, en garantissant la concurrence, en investissant dans l’éducation des futurs travailleurs, en fournissant un cadre juridique fiable qui rend l’activité économique possible en premier lieu (par exemple le ZGB), etc. Ce soutien de l’État à l’économie permet à certaines personnes de s’enrichir et rend beaucoup plus difficile pour d’autres 2 de joindre les deux bouts.

Compte tenu de cette importante fonction d’encadrement de l’État, il n’est que juste que l’État fournisse également un certain montant de compensation. Pourquoi l’État ne devrait-il pas également prévoir la solidarité si sa politique économique rend souvent cette solidarité nécessaire en premier lieu ?

Dominic Roser avec Samuel Ninck, janvier 2007


1 : Pour plus de détails, voir Markus Meury (Biblische Steuerpolitik, www.ChristNet.ch, 2007) : « La dîme n’était pas seulement utilisée pour payer les lévites, mais aussi pour réduire la pauvreté : tous les trois ans, 10 % de la récolte allait aux pauvres. Le glanage après la récolte était réservé aux pauvres (Lévitique 19.10). Tous les 7 ans, un champ restait non cultivé. Les fruits appartenaient aux pauvres (Exode 23.11). Tous les 7 ans, les dettes étaient annulées (?afin qu’il n’y ait pas de pauvres parmi vous », comme le dit Genèse 14.4). Aucun intérêt ne pouvait être exigé des membres de son propre peuple. Tous les 50 ans (l’année dite du Jubilé, Exode 25:8-31), les terres vendues dans le besoin étaient rendues à leurs propriétaires d’origine afin d’éviter l’injustice structurelle et de permettre à chacun de gagner sa vie, car la privation de terre signifiait le premier pas vers l’appauvrissement.

2 : par exemple, les personnes qui sont surchargées par les progrès technologiques rapides, les agriculteurs ou les États africains affaiblis par la libéralisation du marché mondial, etc.

Traduit avec www.DeepL.com/Translator (version gratuite)

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Le nationalisme – un sérieux danger pour les Suisses (chrétiens)

·        Confusion terminologique : certaines traductions de la Bible emploient le terme „nations“ (peuples). Or, la Bible ne parle pas d’Etats territoriaux, puisque ces derniers ne sont apparus qu’au XIXe et au XXe siècles.

·        Lorsqu’une nation se dit „le peuple élu de Dieu“, cela peut conduire à des dérapages qui sont tout sauf chrétiens (légitimation du repli sur soi, politique d’asile restrictive, etc.). Cette « élection » est combinée avec une représentation mythologisée du passé.

·        Le calvinisme et l’évangile de la prospérité : notre richesse nationale a été comprise comme étant une bénédiction de Dieu. Or, ce raisonnement utilise faussement le nom de Dieu et la Bible. De plus, il donne lieu à une théologie narcissique et asociale, et aussi à une politique qui se dit „chrétienne“.

·        Le nationalisme et le repentir ne vont pas de pair; le rapport Bergier est rejeté par les nationalistes comme une attaque. Pourtant, la Bible nous dit :
„Si nous disons que nous sommes sans péché, nous nous trompons nous-mêmes et la vérité n’est pas en nous.“ I Jean 1:8

·        En s’efforçant de protéger notre pays „chrétien“, les chrétiens tombent parfois dans l’intolérance et la xénophobie (vis-à-vis des musulmans, par exemple).

Conséquences : notre identité en Jésus-Christ

·        Il est indéniable que nous avons tous besoin de savoir quelle est notre identité. Car avoir une identité nous donne de la valeur, nous confère un sentiment de sécurité et de dignité. C’est mon identité qui fait de moi une personne à part entière.

·        Cependant, en tant que chrétiens, nous ne devons pas fonder notre identité sur des choses, telles que la profession, la race ou la nationalité.
„Ainsi, il n’y a pas des non-Juifs et des Juifs, des circoncis et des incirconcis, des non-civilisés, des primitifs, des esclaves ou des hommes libres, mais le Christ est tout et il est en tous.“
Mon identité première repose en Jésus-Christ, ce qui signifie que je suis un enfant aimé et accepté par Dieu (Galates 2:20). Ma vraie „patrie“ ne se trouve dès lors pas ici en Suisse, mais auprès de mon Père céleste (Notre Père qui est aux cieux !). Il en va de même de notre citoyenneté (cf. Philippiens 3:20).

·        C’est en Jésus que nous trouvons la vraie vie. Il est le Fils de Dieu fait homme. Il vivait de sa relation avec le Père céleste, en dépit du rejet et de la contestation qu’Il a dû essuyer de la part des hommes.
En Jésus-Christ, Dieu nous donne notre vraie identité
„Créé à l’image de Dieu“ – « je suis un enfant bien-aimé de Dieu »

·        Vraie identité et confiance en soi au travers de Jésus-Christ : « JE SUIS.. »

·        Une personne a trouvé son identité, lorsqu’elle peut assumer ses erreurs (reconnaître sa faute).

·        Un amour du prochain qui est sincère surmonte toute crainte.

·        Celui qui considère la vie comme un cadeau de Dieu vit dans la reconnaissance, l’humilité et, en conséquence, dans la générosité.

·        Nous ne devons pas minimiser le nationalisme soi-disant « chrétien ». La Suisse ne doit pas se replier sur elle-même; elle doit devenir une bénédiction pour les autres.

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La croissance économique : une notion relative

La croissance économique désigne la progression de la production et de la consommation de biens, c’est-à-dire l’augmentation mais aussi la diminution de ce « produit national ».

Il ne s’agit que de chiffres qui ne s’avèrent en fait pas aussi précis qu’il n’y paraît. Ils mesurent quelque chose de façon très précise mais partielle. Ils ne recouvrent que ce qui est réellement payé. C’est ainsi que le travail bénévole en famille, à la maison ou dans une association n’est pas pris en compte. Il en va de même pour les dégâts causés à l’environnement et l’économie grise. La croissance économique ne rend pas non plus compte de la sécurité dans laquelle nous vivons, ni de notre degré de liberté, de satisfaction ou de stabilité.

Ce « produit national » est ensuite divisé par le nombre d’habitants afin de servir à des comparaisons internationales, ce qui n’indique en rien comment il se répartit entre les habitants. Les chiffres de la croissance économique en Chine le montrent aujourd’hui clairement. Une petite minorité s’y enrichit tandis que l’immense majorité reste les mains vides.

La croissance économique inspire souvent de la méfiance. De quoi s’agit-il et d’où vient-elle ? Je ne suis pas économiste mais il me semble évident que la croissance économique ne tombe pas du ciel. Elle repose sur le travail d’hommes. Il est dans la nature de l’homme de toujours vouloir aller de l’avant et faire de nouvelles expériences. Cela permet d’augmenter la productivité de l’économie. Derrière la notion de croissance économique se cache donc le désir inhérent à l’homme d’aller de l’avant.

La croissance économique sert à la redistribution

La Bible ne parle pas explicitement de croissance économique. Mais on voit par exemple qu’Israël a prospéré sous Salomon, c’est-à-dire que la croissance économique était là. Cet épisode se déroula sous la protection et la bénédiction de Dieu. Nous savons que dans les économies nationales modernes, nous pouvons agir à plusieurs niveaux : enseignement, impôts, politique monétaire, recherche. La question de la répartition de ce bien-être y est essentielle.

Dans un monde où la population ne cesse de croître, la croissance économique est indispensable. Soyons réalistes : lorsque l’économie est en pleine croissance, c’est-à-dire à chaque fois que le gâteau s’agrandit, chacun reçoit un peu plus et tout le monde est satisfait, sans que ne se pose la question de la répartition et de l’équité. Au contraire, si l’économie décroît, alors cette astuce ne marche plus, les salaires stagnent, le taux de chômage augmente et l’on commence à se battre pour répartir le gâteau.

En tant que secrétaire syndicale, je constate quotidiennement que l’AVS dépend de la croissance économique. La dernière augmentation des primes remonte à trente ans ! Elle a été possible uniquement grâce à cette croissance.

Les limites de la croissance

Y a-t-il des limites à la notion de croissance économique ? Oui, bien sûr. Nous exploitons des ressources qui ne sont pas renouvelables. Nous consommons une quantité énorme de ressources et portons donc atteinte à notre environnement. Des méthodes de développement durable existent mais leur part dans la croissance économique est limitée. Tout le monde est d’accord sur le fait que l’économie mondiale ne peut croître de manière illimitée. Le « peak oil » est-il déjà atteint ? Cette question occupe aujourd’hui une place essentielle dans tous les journaux.

Nous constatons qu’une croissance économique modérée conduit à des problèmes sociaux et il est tentant de miser sur une hausse de celle-ci. Mais le système a ses limites car avant même d’avoir épuisé nos ressources, c’est notre propre existence que nous mettons en danger. La lutte de répartition conduit à des guerres, et plus les ressources s’amenuiseront, plus les conflits qui nous attendent deviendront graves.

Aujourd’hui, la question de la répartition ne se pose pas uniquement entre les pays pauvres et les pays riches mais aussi entre les générations. Ce que nous gaspillons aujourd’hui ne sera plus à la disposition de nos enfants.

Un complément important : le partage

La croissance économique ne peut pas être la seule solution pour répondre à toute une série de problèmes. En Suisse, société relativement égalitaire, il y a de nombreux « laissés pour compte », et leur nombre ne fait qu’augmenter. Evidemment, plus la croissance économique que nous affichons est basse, plus ces chiffres augmentent. Nous constatons aussi que notre croissance économique ne règle aucun des problèmes des pays pauvres.

Le partage est donc absolument indispensable. Nous ne pouvons pas y échapper. Cela concerne la Suisse et l’Europe mais également le reste du monde.

Nous sommes ici confrontés à des problèmes qui impliquent de très grosses sommes d’argent. La dimension caritative que Jacques Blandenier a mentionnée au cours de son intervention représente l’aide à l’échelle « microscopique ». Il faut également une dimension sociale politique, c’est-à-dire un partage organisé qui se traduit par la redistribution et la solidarité. En général, nous nous contentons d’observer de manière relative où se trouvent les situations de détresse. Mais pour ensuite pouvoir partager de manière organisée, il faut des lois, car tous ne sont pas disposés à apporter leur contribution.

La redistribution et le partage ont mauvaise presse. L’avarice est à la mode et dans certains milieux, le mot solidarité est utilisé comme une insulte. Dans cette même logique, le président d’UBS Ospel a qualifié d’irresponsables les critiques visant les hauts salaires que perçoivent les cadres.

On parle volontiers de responsabilité individuelle. On accuse souvent les pauvres d’être responsables de leur pauvreté. Lorsqu’ ensuite ces pauvres assument leur responsabilité et volent pour survivre, on les punit. On se moque fréquemment de moi lorsque je parle de partage et de redistribution.

Si nous écrivons au Conseil fédéral, alors il nous faut faire des propositions concrètes sur la manière de redistribuer car les membres du Conseil ne se pencheront pas d’eux-mêmes sur la question.

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Genève, 29.09.06 ? Le week-end dernier, le peuple suisse a accepté à une majorité de deux tiers les nouvelles lois sur l?asile et les étrangers. Le débat pourrait se résumer en ces termes : faut-il éviter à tout prix que des étrangers profitent de nous ou faut-il éviter que des personnes persécutées soient refusées ? Le peuple s?est prononcé sans appel en faveur d?un durcissement. L?état de la société suisse après le 24 septembre paraît inquiétant.

Sous couvert de combattre les abus, on admet que des personnes persécutées qui ne détiennent pas de document d?identité (i.e. plus que 40% de la population mondiale) ne trouveront plus refuge en Suisse. En outre, des milliers de requérants déboutés ne recevront plus d?aide sociale et finiront vraisemblablement à la rue.

Beaucoup de chrétiens ont également soutenu ces lois discriminatoires et inhumaines, soit par méconnaissance de la réalité, soit sous l?emprise de peurs, souvent diffuses. Nous nous trouvons aujourd?hui face à un formidable besoin de sensibilisation.

Une réponse chrétienne à ce durcissement inacceptable pourrait être de s?engager concrètement à amener l?amour de Dieu aux étrangers et aux réfugiés : le besoin de bénévoles est constant dans les aumôneries auprès des réfugiés et au sein des organisations chrétiennes (CABES, Armée du salut, Centres sociaux protestants) et laïques (Elisa, Organisation suisse pour l?aide aux réfugiés) soutenant les étrangers. On peut aussi prendre contact avec le foyer municipal pour les requérants d?asile, organiser des cultes et d?autres animations en partenariat avec des étrangers.

Nous, chrétiennes et chrétiens suisses, sommes-nous prêts à nous tenir dorénavant au c?ur de la déchirure ouverte par cette votation et à agir en faveur des migrants dans notre pays par l?intercession, la parole et les actes ? Ainsi, leur séjour parmi nous pourra devenir une véritable bénédiction pour eux et pour la Suisse.

 

ChristNet a mené campagne contre les deux lois avec son dossier Internet, sa publication ChristNetInput et ses RégioForums dans différentes villes de Suisse.

ChristNet est un forum chrétien qui traite de sujets ayant trait au social, à l?économie, à l?environnement et au développement. Il s?engage également pour leur mise en ?uvre.

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La crise

Depuis un certain temps, l’Allemagne est en proie à une crise économique. Dans le même temps, de plus en plus de grandes entreprises menacent de déplacer leurs emplois à l’étranger si les coûts de la main-d’œuvre ne sont pas réduits. Comme toujours, il y a plusieurs explications à la crise :

– Certains disent que les travailleurs travaillent trop peu et obtiennent trop. Et il est bien trop facile de ne pas travailler du tout, disent-ils, ce qui est la cause des coûts de sécurité sociale toujours plus élevés.

– Les autres soulignent que l’économie n’a plus du tout pour but de créer des emplois, mais que les actionnaires ne font que pousser leurs entreprises à des coûts les plus bas possibles et à des profits les plus élevés possibles. Ainsi, de plus en plus de personnes quittent la vie active.

Selon le pouvoir d’information des représentants, l’une ou l’autre théorie est plus ou moins connue du public.

Les valeurs

La CDU, qui est favorisée dans les prochaines élections, parle depuis un certain temps de vouloir politiser à nouveau selon des « valeurs ». C’est là que les lignes de faille dans les visions du monde apparaissent. La droite (et aussi de nombreux chrétiens conservateurs) suggère que la gauche (à partir des « 68 ») n’a plus de valeurs. Elle ignore qu’il s’agit simplement de valeurs différentes, et dans certains cas, pas du tout pires et sans doute moins matérialistes. Les valeurs que la CDU met au premier plan sont le « travail » et la « fiabilité ». Elle se rapproche ainsi des « valeurs chrétiennes ».

J’ai des doutes sur ce dernier point. Bien sûr, le droit accorde plus d’importance à certaines valeurs morales comme le mariage, mais malheureusement, il ne fait pas grand-chose pour leur permettre de s’exprimer. Bien sûr, il est plus critique à l’égard de l’avortement. Mais l’invocation générale des « valeurs chrétiennes » me semble être plus un réflexe de défense et de repli contre la « menace islamique » qu’un réel contenu. Le contenu de la doctrine chrétienne inclut également la solidarité et la justice sociale. Le programme électoral de la CDU est foulé aux pieds. Bien entendu, leur souci justifié de créer des emplois est lié à la solidarité. Mais trop de « mesures » désolidarisantes sont trop facilement qualifiées de « croissance économique » et pour cela de « soulagement des caisses de sécurité sociale endettées ».

– Dans le cas de l’assurance maladie, une prime de capitation doit être introduite à la place des primes liées au revenu. Que vous soyez riche ou pauvre, tout le monde paie le même prix. Les pauvres devront payer des suppléments importants.

– La nature généralement contraignante des conventions collectives de travail doit être affaiblie. Cela permettra de rendre la main-d’œuvre « moins chère » et de créer plus d’emplois. Mais les emplois créés suffiront à peine à vivre et seront souvent pris par des Polonais qui exigent encore moins…

– Le ministre désigné des finances, Paul Kirchhof, a également déjà proposé l’introduction d’un impôt forfaitaire, c’est-à-dire le même pourcentage d’imposition que l’on soit riche ou pauvre.

Il est suggéré que ces mesures sont maintenant nécessaires pour générer plus d’emplois et de croissance, mais que tout le monde sera mieux plus tard. Aux États-Unis et en Angleterre, qui pratiquent cette politique depuis 25 ans, nous avons constaté qu’elle ne fonctionne pas : les pauvres se sont appauvris, le salaire moyen des travailleurs aux États-Unis est resté le même pendant 30 ans, et les prestations de l’État ont été réduites en même temps. Le taux de chômage a officiellement baissé, mais les salaires des pauvres suffisent à peine à vivre.

Ces politiques se sont donc révélées futiles, car les politiques économiques et sociales doivent avant tout servir ceux qui en ont le plus besoin. Mais apparemment, la politique de la CDU ne repose pas sur cette maxime. Elle ne pense guère aux pauvres, à la solidarité et à la justice. Sa seule maxime semble être la croissance, c’est-à-dire l’accumulation de la richesse. Comme cela est bibliquement faux, il est logique que ces valeurs ne mènent à rien. Ils veulent créer des emplois uniquement par la croissance, plutôt que par une création consciente d’emplois par le renoncement et le partage. Ce dont nous avons besoin, c’est d’un véritable changement d’attitude. Cela vaut également pour les actionnaires, qui doivent être prêts à créer des emplois même s’ils ne peuvent pas réaliser un profit maximum. Mais les politiques de la CDU, au contraire, visent à libérer des opportunités de profit en réduisant les coûts. L’égoïsme est légitimé, les gens ne sont que des facteurs de coût, le fait qu’ils aient alors assez pour vivre n’est pas important.

Nous ne pensons bien sûr pas que le gouvernement SPD représente aujourd’hui les « valeurs chrétiennes » par opposition à la CDU. Mais lorsque l’on parle de valeurs chrétiennes, il faut aussi aborder les valeurs les plus fondamentales comme la charité et la solidarité. Nous devons définir ce qui est réellement l’objectif de la politique. Parler de valeurs devient autrement une erreur d’étiquetage. ChristNet a déjà publié quelques textes sur ce sujet (voir site web) et, à partir de l’hiver prochain, se tournera de plus en plus vers le thème des valeurs et des objectifs de la politique.

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La charité est essentiellement synonyme de solidarité. C’est particulièrement vrai dans le domaine de la santé. Dans quelle mesure est-il important pour nous que nos voisins aient accès aux soins de santé ? Et à quel point est-il important pour nous que les pauvres aient autant d’accès que les riches ? En ce sens, quelle est l’importance de la justice pour nous ? Où se situe la limite du traitement nécessaire ou approprié pour la santé ? Il s’agit de chances de vie et d’accès à la société : certains traitements peuvent ne pas être nécessaires à la survie, mais ils peuvent être massivement invalidants.

La solidarité en matière de soins de santé signifie avant tout la solidarité des bien-portants avec les malades et la solidarité des riches avec les pauvres. Tous deux sont aujourd’hui en danger : Ceux qui ne veulent pas partager affirment de plus en plus que les malades vont trop souvent chez le médecin et que c’est la faute des pauvres s’ils sont pauvres. En matière de politique de santé, il est évident que les attaques de la droite contre l’État-providence ne sont pas simplement dirigées contre les bénéficiaires individuels de l’État-providence, mais qu’ils sont essentiellement plus intéressés par leur propre portefeuille que par le bien-être de leurs voisins. Après tout, qui tombe malade volontairement ?

Raisons de l’augmentation des coûts

La loi sur l’assurance maladie de Ruth Dreifuss visait deux objectifs : d’une part, renforcer la solidarité entre les personnes en bonne santé et les malades, et d’autre part, mettre un terme à l’explosion des coûts du système de santé. Le premier postulat a été rempli aujourd’hui, mais le second ne l’a pas été. Quelles en sont les raisons ?

– Le progrès médical ne peut être arrêté. Des traitements de plus en plus performants (mais donc généralement aussi plus coûteux) sont mis au point, et de plus en plus de maladies peuvent désormais être (mieux) soignées.

– Ces dernières années, les prix des médicaments ont augmenté massivement. Les entreprises pharmaceutiques suisses ont réussi à faire passer au Conseil national le fait que les réimportations de l’étranger (où les médicaments suisses sont beaucoup moins chers) restent interdites…

– Trop de concurrence : en raison de la concurrence entre les hôpitaux, chaque hôpital (privé et public) veut toujours acheter les derniers équipements de plusieurs millions de dollars. Cela les oblige également à les amortir en effectuant avec eux des examens inutiles.

– Le vieillissement de la population entraîne le fait que de plus en plus de personnes ont besoin de soins. Je suppose qu’ils ne peuvent pas s’en empêcher…

La désolidarisation comme solution ?

Le nouveau ministre de l’intérieur et donc de la santé, M. Couchepin, a déjà annoncé comment il souhaite rendre les soins de santé plus abordables.

– Primes « ajustées au risque » pour les personnes de plus de 50 ans. Les personnes âgées devraient payer plus de primes d’assurance maladie car elles « causent » également plus de frais. L’idée de la solidarité des bien-portants avec les malades comme principe de soins de santé lui semble totalement inconnue. Les personnes âgées ne peuvent tout simplement pas s’empêcher d’augmenter les coûts de santé, et ne devraient donc pas être punies pour cela non plus. Couchepin s’appuie apparemment sur des statistiques qui « montrent » que les personnes âgées ont tendance à être riches en moyenne. Mais cette richesse est très inégalement répartie et, même aujourd’hui, la personne âgée moyenne (c’est-à-dire la médiane) est plus pauvre que le citoyen moyen, il ne veut pas voir cela….

– Couchepin prévoit également de réduire l’assurance de base. On ne sait pas encore exactement ce qu’il prévoit, mais il est à craindre que de nombreux traitements, qui sont aujourd’hui couverts par l’assurance de base (solidaire), ne seront à l’avenir accessibles que par le biais d’une assurance complémentaire coûteuse. Adieu la solidarité…

– En revanche, il veut « renforcer la concurrence ». L’exemple des hôpitaux nous montre que cela augmente les coûts et ne les réduit pas. Et surtout les États-Unis, où la concurrence « joue » à cet égard, devraient suffire à nous mettre en garde : les médecins font de la publicité sur des affiches de taille mondiale pour attirer les clients (j’ai d’ailleurs vu des affiches aux États-Unis avec des slogans comme « Avez-vous mal à la tête aujourd’hui, ne vous sentez-vous pas bien ? Alors venez voir le Dr. XY »). Résultat : selon les calculs de l’OCDE, les soins de santé engloutissent 14 % du produit national brut aux États-Unis, environ 10 % en Suisse et environ 9,5 % en moyenne dans l’UE. Pourtant, aux États-Unis, la moitié de la population n’a pas d’assurance maladie parce qu’elle n’en a pas les moyens, et la mortalité infantile (selon l’ONU, principal indicateur de la diffusion des soins de santé) est plus de 50 % plus élevée qu’en Suisse, en Allemagne ou en France (0,8 % contre 0,5 %) Voulons-nous vraiment ce système ?

Couchepin semble avoir succombé à son idéologie néo-libérale : « la concurrence rend tout bon », et « chacun peut le faire lui-même s’il le veut ». Opposons-nous clairement à ces tendances à la désolidarisation. La question va devenir brûlante dans les mois à venir (mais surtout après les élections de l’automne) !


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Nous ne sommes pas de simples individus autonomes, car tous ceux qui nous entourent sont nos prochains, à qui nous devons des égards, qui ont exactement les mêmes droits que nous-mêmes et qui ont une valeur égale aux yeux de Dieu. Toutes nos actions ont des répercussions sur nos prochains. Pour cette raison, des lois et des règles sont nécessaires pour régir notre vie en société.

Pour pouvoir vivre ensemble, nous devons définir ensemble de nombreux fondements : quelles sont les choses que nous voulons faire ensemble, quelles sont celles que chacun fait à sa guise, quel système économique souhaitons-nous, etc. Il faut dès lors une organisation commune où chacun dispose du même droit de parole : l’Etat. L’Etat, non pas en tant que représentation lointaine et néfaste, mais l’Etat auquel nous appartenons tous !

Etant donné que ces règles ont été définies en commun, elles s’appliquent à tous de la même manière, et nous ne pouvons y déroger pour notre simple avantage. Les puissants y trouveraient peut-être leur compte, mais l’amour du prochain, dans son sens chrétien, nous enjoint à respecter aussi les droits des plus faibles.

Une organisation commune implique un financement en commun des choses convenues, et une règle permettant de calculer la contribution de chacun. Etant donné que la richesse ne repose que dans une moindre mesure sur la prestation, il est normal que les riches doivent contribuer davantage que les pauvres, et qu’une progression fiscale vienne atténuer un peu la répartition extrêmement inéquitable réalisée par le marché.

A cet effet, les taux d’imposition doivent être conçus de telle manière que chacun contribue selon sa propre capacité, tout en conservant une partie du fruit de ses efforts. Un bel exercice d’équilibre. Il est toutefois absurde que d’aucuns viennent se plaindre de ce qu’ils ne peuvent conserver que 60 de leurs 100 millions de francs de revenus annuels. Cela n’a plus rien à voir avec une quelconque performance et il ne saurait dès lors être question d’ « inégalité ».

Nul ne peut se plaindre de devoir travailler pour les autres : en effet, il profite autant des prestations communes et il bénéficie d’un système établi en commun sans lequel il ne pourrait pas gagner tout cet argent. Il se doit donc aussi de remédier aux dommages causés par le système et de soutenir d’autres personnes lésées par le système ou qui ont carrément été mises à l’écart par le système économique actuel au motif qu’elles n’étaient pas suffisamment performantes.

Lorsque d’aucuns disent qu’il ne vaut plus la peine de travailler quand les impôts sont élevés, il y a de quoi douter de la morale du travail… ne travaillons-nous donc que pour nous enrichir ?

Certains estiment que la redistribution n’est pas biblique. Rien de plus faux : voir à ce sujet les textes sur la Bible et les impôts sur le site web de ChristNet. D’autres affirment que la progression fiscale n’est pas biblique, et que la Bible ne mentionne que le taux unique. C’est faux, là encore. Premièrement : le taux unique dans la Bible doit être vu en lien avec d’autres redistributions. Tous les sept ans, les dettes étaient remises et tous les 50 ans intervenait une année de jubilé à l’occasion de laquelle toutes les propriétés foncières (soit le capital de base de chacun) revenait à son propriétaire d’origine. L’accumulation des inégalités, telle qu’on la voit aujourd’hui, n’était donc pas possible. De nos jours, même l’impôt (minimal) sur les successions est supprimé. Il n’est donc pas possible d’introduire en même temps un taux unique « chrétien »… Deuxièmement : dans les temps bibliques, les différences de revenu pour la majorité des gens, qui étaient agriculteurs ou artisans, étaient bien moindres. Une progression à des fins de compensation n’avait donc pas de raison d’être. Libre à nous, aujourd’hui, de faire les choses autrement si les circonstances le requièrent pour répondre au sens original des Ecritures.

Il y a enfin ceux qui estiment que la situation actuelle ressemble à l’époque où les prophètes se sont plaint de ce que les détenteurs du pouvoir opprimaient leurs sujets par des impôts élevés. A cela, nous pouvons seulement répondre que la comparaison est purement grotesque : il s’agissait à l’époque de personnes dont l’existence même était menacée. Aujourd’hui, cette plainte émane avant tout de personnes qui possèdent maison et voiture et passent leurs vacances dans des pays lointains…

En tant que chrétiens, nous voulons présenter à ceux qui ridiculisent le fait de payer les impôts un autre état d’esprit. Nous nous réjouissons d’appartenir à la Suisse et sommes disposés à apporter notre contribution – à savoir : nous sommes prêts à payer des impôts. Nous savons que l’Etat est une institution nécessaire. Et l’Etat – c’est nous ! Il n’est pas anodin que Jésus nous ait enseigné que le paiement des impôts va de soi. Lorsque les pharisiens lui ont posé une question sur le sujet, il a demandé une pièce de monnaie, a montré l’illustration de l’empereur qui y était gravée et a dit : « Rendez donc à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu ! » (Mt 22,21)

Ces derniers temps, la concurrence fiscale est devenue la voie royale pour éviter de payer des impôts. Encore quelques mots sur ce thème.

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Une loi contre l’asile

Au vu des propositions de cette loi, on peut se demander ce qu?il reste de la tradition humanitaire de la Suisse. Cette loi ressemble plutôt à une loi contre l?asile, au vu des conditions imposées aux personnes afin d?être reconnues comme requérants d?asile.

Nos politiciens se réjouissent de voir le nombre de requérants diminuer1  tout en occultant le fait que des personnes sont chaque jour en situation de danger dans leur pays d?origine et n?ont pas d?autre choix que de fuir. En agissant de la sorte, la Suisse se soustrait aux responsabilités qu?elle a prises en signant les Conventions de Genève et en s?engageant à accueillir les gens en situation de détresse.

Anne-Sylvie Giolo, janvier 2006

Crise dans l’asile : prenons du recul !

« La force de la communauté se mesure au bien-être du plus faible de ses membres » (Constitution fédérale). Aujourd?hui, la Suisse n?est pas très forte. En effet, elle vit une crise de l?asile : les requérants d?asile ? on ne peut s?imaginer plus faible dans une société ? sont de moins en moins bien traités ; toujours moins de personnes osent encore chercher refuge chez nous ; parallèlement, la population se sent en insécurité et abusée ; les politiciens n?ont que des solutions « faciles » et dures à proposer. Il est donc temps que la Suisse prenne du recul et réfléchisse en profondeur aux questions complexes de notre identité, notre hospitalité et de l?accueil et l?intégration que nous voulons et pouvons proposer aux étrangers. La présente modification de la Loi sur l?asile ne résout aucune de ces questions tout en précipitant des choix durs aux conséquences néfastes pour beaucoup de personnes.

Certes, la révision proposée aujourd?hui est plus « soft » que sa version initiale au printemps 2005, mais la direction est la même et toujours aussi fausse : les dispositions restrictives l?emportent largement et nous rappellent étrangement l?initiative populaire UDC rejetée de justesse en 2002.

Une fois de plus, cette loi est empreinte de la peur et du sentiment d?abus. Curieusement et malgré des durcissements continuels de l?asile, ce sentiment ne s?est pas estompé au cours des ans. Il ne faut pas se leurrer : la criminalisation des requérants d?asile adoptée dans cette loi ne va pas diminuer le sentiment d?insécurité de la population. Au contraire, s?il faut traiter les « asylants » comme des criminels, ça veut bien dire qu?ils sont dangereux et veulent faire de l?abus, n?est-ce pas ?

Mais d?abord, qu?est-ce qui est un abus ? Est-ce de demander l?asile pour de « mauvaises » raisons ? Economiques, par exemple ? Ou bien, considérer que la situation dans sa patrie est encore moins supportable que la méfiance, l?humiliation et le froid (climatique et humain) qu?on subit en Suisse ?

Il faut être clair : les requérants d?asile apportent la misère de ce monde sur le seuil de notre porte. C?est une réalité ? inimaginable, insupportable ? qui nous dépasse. Mais en tant que chrétiens, il est notre défi, de « recueillir » l?étranger, car c?est en faisant ainsi que nous servons le Christ2 , « méprisé et abandonné ? dont on détourne le visage »3 . Nous imiterons notre modèle Jésus qui est toujours allé à la rencontre et à l?écoute de l?autre. Il ne nous a pas promis que se serait facile, mais Il nous a promis son soutien et son avocat, le Saint-Esprit. Si donc quelqu?un dans ce pays n?a pas d?excuses pour rejeter cette loi qui prône l?exclusion, cimente la méfiance et aggrave ainsi la misère, ce sont bien nous, les chrétiens. Combattons-la donc et ? demandons à Dieu qu?Il nous vienne en aide !

Samuel Ninck, janvier 2006



1. C?est l?un des « succès » que Christoph Blocher a célébré lors de son rapport de mi-législature en décembre. On note le glissement sémantique : il ne se réjouit pas que le nombre d?abus dans l?asile aie diminué, mais le nombre de demandes tout court.

2. Matthieu 25.35.

3. Esaïe 53.3

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Dans chaque canton, les contribuables reçoivent, avec leur déclaration d’impôt, une brochure explicative pour les guider. Le “guide” que vous tenez dans les mains explique au
contraire comment la Suisse permet à de riches contribuables étrangers de ne pas payer d’impôts dans leur propre pays. Vous y découvrirez que la Suisse protège ceux qui
soustraient de l’argent au fisc et que le secret bancaire n’est qu’un prétexte cachant une autre subtilité juridique. Vous y lirez que cette facilité que la Suisse accorde à l’évasion fiscale
coûte très cher aux pays en développement.
Ne vous taisez plus! Avec la carte postale ci-jointe, faites savoir que l’aide à l’évasion fiscale ne se fera plus en votre nom.
Nous vous remercions de votre engagement.

Jean-Claude Huot, Déclaration de Berne
Bruno Gurtner, Communauté de travail des organisations d’entraide suisses

Fr_Dossier__06_12_2005_14_20_GuideEvasionFiscale

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Il y a un an et demi, les syndicats doutaient des chances de succès d?un référendum, et les Eglises dormaient du sommeil du juste (ChristNet donna une impulsion importante en vue de la décision de saisir le référendum et contribua par la suite à mobiliser les églises). D?autre part, l?été dernier encore, les sondages ne nous accordaient aucune chance de l?emporter. Depuis, nous n?avons pas cessé de gagner du terrain, et finalement, ce n?est qu?après le décompte des voix dans le dernier canton que l?on sut à quoi s?en tenir : 0.6% des voix (soit 20’000) manquaient pour faire pencher la balance en notre faveur. Un bref regard sur la topographie des résultats et les sondages de l?institut gfs révèlent quelques faits intéressants :

– Les progrès que nous avons faits dans l?opinion publique furent linéaires à dater du moment où celle-ci se rendit compte qu?il s?agissait en fait de bien plus que de quelques gares. Il est permis d?admettre que nous l?aurions emporté si la votation avait eu lieu ne serait-ce qu?une semaine plus tard.

– La libéralisation fut approuvée en première ligne dans les centres urbains et les régions touristiques. Les villes sont de plus en plus caractérisées par une culture du « vingt-quatre heures sur vingt-quatre ». La vie y est de moins en moins structurée par la famille, la convivialité et des horaires de travail réguliers, ce qui encourage à son tour la déstructuration de la consommation. De même, la solitude croissante de la vie urbaine (rappelons qu?à Bâle par exemple, la majorité des ménages ne compte qu?une personne) encourage le consumérisme. Dans les régions touristiques par contre, l?on s?est déjà tant habitué au travail dominical, que le dimanche y a en grande partie perdu sa signification ? ceci vaut, à un moindre degré peut-être, de la société des services marquant le paysage urbain actuel.

Les déclarations tendancieuses du Conseil fédéral et de certaines grandes entreprises nous ont certainement coûté plus de 20’000 voix :

– M. le Conseiller fédéral Deiss déclara contre toute bonne foi qu?un non à la libéralisation coûterait 2000 emplois ; le 5 novembre, le Conseiller fédéral Blocher prétendit même que dans ce cas, une bonne partie des commerces dans les gares devraient mettre la clef sous le paillasson.

– Encore et encore, il fut prétendu que la votation ne portait que sur les gares. Dans son message officiel, le Conseil fédéral n?avait pas de scrupules à écrire que le dimanche doit rester un jour de calme et de repos ? malgré que notre gouvernement venait de soutenir une motion du Conseil des Etats ayant pour but la dérégulation totale du travail dominical dans le secteur des services !

– La Coop ne recula pas devant la menace envers ses propres employés: dans une circulaire, l?entreprise avertit ses employés qu?un non l?obligerait à fermer nombre de filiales, entre autres celles dans la gare de Berne ? encore un mensonge criant.

Flairant une mine d?or, les CFF, la Migros et la Coop ont dépensé cinq millions de francs pour la campagne. Du côté des adversaires, des milliers de personnes se sont investies ; ne leur faisaient face pratiquement que des grandes entreprises luttant pour la maximisation de leurs profits?

Toutefois, nous aurions emporté la victoire sans autre, si tous les chrétiens de ce pays s?étaient mobilisés. Un grand potentiel est resté en friche, potentiel que nous devons absolument mettre à contribution. En effet, une motion du Conseil des Etats oblige le gouvernement à élaborer un projet de loi libéralisant le travail du dimanche dans l?entier du secteur des services. Le Conseil national, qui entendait débattre de la motion (et l?accepter) le mercredi suivant la votation, a, vu le résultat extrêmement juste du scrutin, décidé de reporter ses délibérations. Les dérégulateurs étaient probablement convaincus qu?ils pourraient faire un « forcing ». Le Conseiller fédéral implora le Conseil national de ne pas commettre d?imprudence.

Quoi qu?il en soit: au lendemain du scrutin, l?équipe des ?gardiens du dimanche? est bien entraînée, rodée et sûre de soi. La prochaine attaque se herutera au mur du référendum, c?est chose acquise ? et cette fois, l?issue de la votation sera en notre faveur ! Il nous faudra rester vigilants, cas les « abolisseurs du dimanche » ont une prédilection pour la tactique du salami, et se servir des cantons pour avancer leurs projets. Mais nous sommes forts, et nous ne lâchons pas le morceau !


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