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Appelés à aimer la miséricorde

L’Eglise de Suisse sera connue dans le monde entier comme une Eglise de miséricorde.

Faire preuve de miséricorde, c’est exprimer l’amour de Dieu dans toute sa profondeur. Notre Dieu veut non seulement que nous marchions dans la miséricorde, mais II nous ordonne aussi d’aimer la miséricorde : On t’a fait connaître, ô homme, ce qui est bien ; et ce que l’Eternel demande de toi, c’est que tu pratiques la justice, que tu aimes la miséricorde, et que tu marches humblement avec ton Dieu (Michée 6:8).

Mammon : l’amour des biens

Il faut que le dieu Mammon soit affronté. Et pour que cela se produise, l’Eglise de Suisse doit cesser de vénérer l’argent et d’être à son service ; elle doit commencer à marcher dans l’esprit opposé. Car «l’amour de l’argent» est intimement lié à l’égoïsme et à la cupidité endémiques que l’on retrouve dans la théologie déformée du matérialisme. Le matérialisme est un esprit qui fait des ravages et qui accorde plus de valeur aux choses qu’aux personnes. Ceux qui se trouvent sous son pouvoir négligent et oppriment les faibles pour obtenir leur drogue temporelle.

Jésus : l’amour des personnes

Le matérialisme, ou l’amour de l’argent, est la principale force qui motive presque toute notre société et, tragiquement, une grande partie de l’Eglise aussi. Un jour, l’esprit de l’antichrist gagnera l’affection du monde entier en contrôlant ce que les hommes aiment le plus : l’argent. L’Evangile de Jésus-Christ est à l’opposé de cet esprit qui souille et pollue… car son message ne se rapporte en rien aux biens et aux possessions ; il est totalement orienté vers les personnes. Tout dans le message et l’exemple que Jésus nous a laissés parle de relever ceux qui sont brisés et de donner à ceux qui ne peuvent rendre en retour… en particulier les pauvres, les exclus et les faibles. Ainsi, Jésus toucha personnellement les lépreux, si méprisés à son époque, et II nous ordonne d’aller et de faire de même. Celui qui déclare demeurer en lui doit marcher aussi comme lui (le Seigneur) a marché (1 Jean 2:6). Si notre bouche le confesse, notre marche doit aussi le refléter !

Miséricorde ou argent – à nous de choisir

Le véritable Evangile se soucie des âmes, pas du commerce ! L’esprit de miséricorde est l’antithèse de l’esprit de cupidité. Aujourd’hui, de nombreuses personnes, même au sein de l’Eglise, sont à un point critique… elles doivent décider : vont-elles servir le Dieu de Miséricorde ou le dieu de l’argent ? C’est à nous de choisir !

Jésus nous l’explique clairement : Nul ne peut servir deux maîtres ; car ou il haïra l’un et aimera l’autre, ou il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon (Matthieu 6:24).

Tiré de : MacLeod, Scott : « Le lion de lumière », Editions Schleife, Winterthour : 2001. p. 33s.


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On entend parfois dans les milieux chrétiens que la charité est l’affaire de chacun et ne doit pas être appliquée sous la forme d’une « solidarité légalement décrétée ». Cela remet en cause toute aide d’État en faveur des personnes pauvres et nécessiteuses.

Deux voies

À notre avis, la générosité privée et l’indemnisation publique sont deux voies qui devraient toujours être menées de front. Il n’est pas bon de laisser l’État seul être responsable de la justice et de la miséricorde, comme le veulent par exemple les « cüplisocialistes » : Ils ne partagent pas leur richesse en privé parce qu’ils se battent déjà politiquement pour que l’État la redistribue. Mais il n’est pas non plus bon de partager uniquement sur le plan personnel ; il faut aussi une « solidarité imposée par l’État ». Pourquoi ?

Deux raisons

Je vais vous donner deux raisons très brèves : Tout d’abord, on voit cette « redistribution décrétée » dans les ordres que Moïse a reçus pour le peuple d’Israël. La solidarité des États – et pas seulement la générosité volontaire au niveau personnel – occupe une grande partie de l’Ancien Testament 1 Peut-être est-ce parce que les gens ne sont pas simplement bons et prêts à partager de leur propre initiative et que nous vivons dans un monde déchu ?

Deuxièmement, nous vivons aujourd’hui dans un monde extrêmement complexe où les réglementations étatiques imprègnent tout : Par le biais de la législation, l’État permet à l’économie de prospérer en fournissant des infrastructures, en négociant des accords commerciaux internationaux, en garantissant la concurrence, en investissant dans l’éducation des futurs travailleurs, en fournissant un cadre juridique fiable qui rend l’activité économique possible en premier lieu (par exemple le ZGB), etc. Ce soutien de l’État à l’économie permet à certaines personnes de s’enrichir et rend beaucoup plus difficile pour d’autres 2 de joindre les deux bouts.

Compte tenu de cette importante fonction d’encadrement de l’État, il n’est que juste que l’État fournisse également un certain montant de compensation. Pourquoi l’État ne devrait-il pas également prévoir la solidarité si sa politique économique rend souvent cette solidarité nécessaire en premier lieu ?

Dominic Roser avec Samuel Ninck, janvier 2007


1 : Pour plus de détails, voir Markus Meury (Biblische Steuerpolitik, www.ChristNet.ch, 2007) : « La dîme n’était pas seulement utilisée pour payer les lévites, mais aussi pour réduire la pauvreté : tous les trois ans, 10 % de la récolte allait aux pauvres. Le glanage après la récolte était réservé aux pauvres (Lévitique 19.10). Tous les 7 ans, un champ restait non cultivé. Les fruits appartenaient aux pauvres (Exode 23.11). Tous les 7 ans, les dettes étaient annulées (?afin qu’il n’y ait pas de pauvres parmi vous », comme le dit Genèse 14.4). Aucun intérêt ne pouvait être exigé des membres de son propre peuple. Tous les 50 ans (l’année dite du Jubilé, Exode 25:8-31), les terres vendues dans le besoin étaient rendues à leurs propriétaires d’origine afin d’éviter l’injustice structurelle et de permettre à chacun de gagner sa vie, car la privation de terre signifiait le premier pas vers l’appauvrissement.

2 : par exemple, les personnes qui sont surchargées par les progrès technologiques rapides, les agriculteurs ou les États africains affaiblis par la libéralisation du marché mondial, etc.

Traduit avec www.DeepL.com/Translator (version gratuite)

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Au cours des siècles précédents, une grande partie de l’Eglise s’est comportée comme une institution uniquement préoccupée de « rechercher des nouvelles âmes ». L’être humain a ainsi souvent été laissé à lui-même, seul face à ses problèmes existentiels. Au lieu de prendre soin des nécessiteux, l’Eglise dominante du Moyen Age a amassé de grandes richesses, en utilisant à cette fin la peur de mourir de l’être humain1 . En réaction à ce trafic, certaines théologies modernes ont parfois réduit l’Evangile à un plaidoyer en faveur de réformes sociales.2 Conscients de cela, nous ne nous étonnons plus qu’un si grand nombre de personnes tournent le dos à l’Eglise.

Mais Dieu est-il seulement un « convertisseur d’âmes » ? L’Evangile n’est-il qu’un programme de réformes sociales ? Une considération attentive des textes bibliques nous permet de répondre par la négative à ces deux questions.

La Bible nous enseigne que Dieu a créé l’homme et la femme avec un corps, une âme et un esprit. A noter que le terme « âme », en hébreu, signifie l’être humain en tant qu’entité. De même que Dieu a créé des êtres « totaux », il prend soin de nous en tant que tel.

Dans l’Evangile, Dieu vient entièrement à notre rencontre, à travers Jésus Christ. Cette rencontre entraîne de sérieux changements dans tous les domaines de notre vie :

1 Au niveau spirituel : par la mort expiatoire de Jésus, Dieu nous donne la possibilité de trouver le vrai pardon à nos péchés.

2 Au niveau physique : Jésus guérit et libère les malades, s’occupe des pauvres et des marginaux. Il soulage ceux que le manque d’équité dans le monde font souffrir.

3 Au niveau moral et social : Jésus parle d’un nouveau monde dans lequel les valeurs sont renversées. Ce Royaume de Dieu, qui a déjà commencé avec la venue de Jésus, est empreint de joie, de paix et de justice.

Parce que l’Evangile de Jésus est « total » et qu’il considère l’être humain dans son entier, nous devrions garder à l’esprit les deux aspects suivants lorsque nous lisons la Bible: d’un côté, une signification pour le monde actuel, c’est-à-dire existentielle, de l’autre, une signification pour le royaume à venir, id est spirituelle. En voici un petit exemple :

La guérison des dix lépreux (Luc 17 : 11-19)

 

 

Aspect social (monde actuel) Aspect spirituel (monde à venir)
Jésus ne rejette pas les lépreux, alors qu’ils sont impurs selon la loi juive (acceptation). Dieu ne regarde pas à l’extérieur, Il regarde au cœur.
Jésus les guérit – miséricorde / compassion. Dieu veut que chacun trouve l’aide dont il a besoin. Les miracles sont des signes du Royaume de Dieu.
Les lépreux sont guéris – ils peuvent retrouver leur place dans la société. Dorénavant, ils ne doivent plus vivre d’aumônes ; ils peuvent recommencer à travailler. Le lépreux guéri expérimente Dieu personnellement – il Le loue et se convertit (à vie éternelle).
Transformations sociales et économiques : la société compte dix malades en moins et dix travailleurs en bonne santé de plus.
Une guérison miraculeuse amène au moins une personne à devenir un témoin zélé de Jésus.
Jésus exhorte ses disciples à se préoccuper des malades et des personnes rejetées.
Les disciples de Jésus expérimentent la puissance surnaturelle de Dieu, ce qui ne manque pas de fortifier leur foi.

 

Dieu se préoccupe du salut de notre âme, tout comme Il se soucie des problèmes liés à notre existence terrestre. C’est pourquoi, les chrétiens qui se considèrent comme des disciples de Jésus, devraient appréhender l’Evangile du point de vue de cette double perspective et agir en conséquence.

Tom Hertig, septembre 2001

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1.  On appelait cela le « trafic des indulgences ».

2.  Par exemple la théologie de la libération.

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Se détacher des richesses (1er et 2e siècles)

La notion de « vie simple » est intrinsèque à la vie des premiers chrétiens : vendre ses biens et les partager est considéré comme quelque chose de normal. En se convertissant, on devient symboliquement frère car enfant d’un même Père. Ce n’est pas ici la pauvreté pour elle-même qui est recherchée mais l’abandon de la richesse au profit de ceux qui possèdent moins. L’histoire du jeune homme riche (Mat. 19.16-22) a interpellé les chrétiens tout au long de l’histoire de l’Eglise et ce texte a été interprété de manière fort diverse. Au Ier et au IIème siècle, cette histoire est interprétée de la manière suivante : ce n’est pas la richesse en tant que telle qui est mauvaise, mais l’attachement aux richesses qui empêche le salut. Pour les premiers chrétiens, il s’agit davantage d’une question de solidarité et de soutien fraternel. Mais la question du jeune homme riche revient fréquemment dans les discussions et l’on commence à se demander si les riches peuvent vraiment être sauvés. L’Eglise constate que les richesses sont utiles, mais qu’il faut dépouiller les âmes de tout désir charnel, c’est-à-dire l’amour désordonné de l’argent.

Le luxe : une usurpation (3e au 5e siècle)

Par la suite, des courants plus militants se développent, courants qui vont jusqu’à chercher le martyre en renonçant à tous les biens et au mariage. La possession de biens est considérée comme démoniaque. L’Eglise condamne ces courants que l’on retrouve pourtant, sous une forme ou sous une autre, tout au long de l’histoire du christianisme. Au IVe et au Ve siècle, Basile de Césarée interprète l’histoire du jeune homme riche en disant que celui-ci n’a pas respecté tous les commandements comme il le prétend puisque, malgré toutes ses richesses, il a laissé mourir de faim ses frères pauvres. Il est pratiquement impossible d’amasser autant de richesses sans violer certains commandements. Basile en conclut que le luxe est une usurpation. Il ne critique donc pas la richesse en elle-même, mais bien la taille de la fortune. D’autres concluent que l’accumulation de grosses fortunes est forcément productrice d’injustices. L‘idée selon laquelle nous ne serions pas les propriétaires des ressources terrestres, mais les gérants de ce que Dieu nous a confié se développe également à cette époque : les ressources globales doivent servir à l’usage de tous.

La pauvreté : un fait matériel

Lorsque le christianisme devient religion officielle de l’Empire, l’idée de martyre disparaît et elle est remplacée par le souci de fuir le monde. Les premiers monastères voient le jour. Ceux-ci permettent aux gens de quitter « le monde » et ses richesses, la perfection évangélique n’y étant pas possible, estiment les adeptes de ces courants monastiques. En même temps, la pauvreté augmente de manière notoire, du fait des famines successives et des épidémies. Les mouvements d’aide aux plus faibles et aux pauvres s’amplifient. Les riches se voient reprocher leurs richesses, acquises aux dépens des pauvres.

C’est à cette époque que l’Eglise commence à recevoir des héritages, qu’elle utilise pour soulager les souffrances des pauvres. L’aide caritative des Eglises s’institutionnalise et l’on assiste à la création des premiers hôpitaux pour accueillir les malades et les pauvres. La pauvreté est essentiellement perçue, à cette époque, sous l’angle matériel, et non plus comme une question spirituelle.

La recherche de la simplicité (11e et 12e siècles)

Aux XIe et XIIe siècles, de nouveaux ordres – qui prônent le retour à la pauvreté – voient le jour. L’objectif est de vivre la simplicité en communauté. Il est intéressant de noter qu’un double discours co-existe : d’un côté la hiérarchie ecclésiastique prône la pauvreté comme voulue par Dieu ; de l’autre côté l’augmentation du nombre de pauvres fait peur à l’Eglise. Les ermites, les gens qui sont sortis du monde, commencent à critiquer de plus en plus le clergé et les prêtres qui prônent la pauvreté sans pour autant la pratiquer. On assiste à l’émergence de mouvements dissidents et conflictuels. Au sein de cette controverse, deux hommes très importants : Saint François d’Assise et Saint Dominique. Tous deux parviennent à trouver des positions médianes : tout en restant attachés à l’Eglise institutionnelle, ils réussissent à ramener le pauvre au centre des préoccupations. Saint François d’Assise et Saint Dominique sont à l’origine de nombreuses aumôneries.

La peur du pauvre (14e siècle)

Au XIVe siècle, la question de la pauvreté du Christ fait surface. A-t-il vraiment vécu dans la pauvreté jusqu’au bout ? Ses disciples n’ont-ils vraiment rien possédé? Le Pape Jean XII déclare hérétique la doctrine selon laquelle le Christ aurait vécu dans une pauvreté absolue. Par la suite, le pauvre devient suspect. Le seul aspect qui rend la pauvreté acceptable, c’est la pratique de l’indulgence par laquelle les riches, avant de mourir, remettent une partie de leurs richesses aux pauvres, afin de s’ouvrir la porte du paradis. Mais le pauvre et la pauvreté sont de plus en plus perçus comme dangereux et le choix de la pauvreté comme mode de vie est de moins en moins accepté. On ne voit plus dans le pauvre l’image de Jésus. Même si certains continuent à s’exprimer en faveur des pauvres – comme Erasme de Rotterdam – la peur est telle que l’on commence à les enfermer.

Entre béatification de la pauvreté et critique social (17e au 20e siècle)

Au XVIIe siècle le service aux pauvres continue de se développer. L’Etat y prend une part de plus en plus active et préconise l’aide à domicile, mouvement qui prendra une grande envergure. Après la recherche de la vie simple, c’est maintenant le service aux pauvres qui est d’actualité. Avec l’avènement du siècle des Lumières, le choix de la vie simple devient insolite. Des monastères sont fermés, et la pauvreté des moines et le martyre, sont ouvertement critiqués. L’Eglise se retire de plus en plus du service public aux pauvres.

Au XVIIIe siècle, la pauvreté perd son statut d’idéal à suivre et laisse la place à une voie intermédiaire. Ni la pauvreté ni la richesse ne sont recherchées, mais une vie frugale. En même temps, le marché se développe ; son existence se fonde sur le principe de la diversité. L’inégalité des fortunes cimente la société en ce qu’elle n’existe que parce qu’il y a des pauvres qui ont besoin de travailler pour vivre. La pauvreté est de plus en plus perçue comme quelque chose de naturel. L’Eglise béatifie non plus la pauvreté du Christ, mais celle de l’être humain qui est nécessaire aux besoins de la société.

Avec la montée du socialisme au XIXe siècle, l’Eglise commence à critiquer les conditions de vie et de travail des ouvriers. La hiérarchie ecclésiastique critique l’exploitation de l’être humain. Cependant, cette critique sociale a souvent été étouffée par la branche traditionnelle de l’Eglise. Ce phénomène s’est poursuivi jusqu’à nos jours où l’Eglise continue à  « réprimer », plus ou moins vigoureusement, la théologie de la libération.

Conclusion

On constate ainsi, pour conclure, que, au cours de l’histoire, le regard de l’Eglise sur les pauvres, ainsi que sa réaction face à la pauvreté et l’injustice, n’ont cessé de changer. Quel regard portons-nous aujourd’hui sur les pauvres et sur la pauvreté ? Quelle est notre action en leur faveur? Peut-être sommes-nous appelés à trouver un juste milieu entre l’indigence et la richesse. Ne serait-ce pas celui de la suffisance ? De même, peut-être sommes-nous appelés à refaire nôtre l’idée de la gérance (Basile de Césarée), à savoir l’idée selon laquelle chacun serait appelé à gérer une partie de la fortune globale de Dieu en faveur de l’ensemble de l’humanité.

 

Lectures conseillées

CHRISTOPHE Paul, Les pauvres et la pauvreté. Des origines au XVe siècle. 1ère partie, Desclée, Paris, 1985.

CHRISTOPHE Paul, Les pauvres et la pauvreté. Du XVIe siècle à nos jours. 2ère partie, Desclée, Paris, 1987.

DOMMEN Edouard, Laisser des grappilles. Contre la convoitise, la fête !, Repères, Pain Pour le Prochain, 2000.

RAHNEMA Majid, Quand la misère chasse la pauvreté, Paris, Fayard; Acte Sud, 2003.

 

Transcription : Silvia Hyka/sn

Cet exposé est très largement inspiré des deux ouvrages suivants:

CHRISTOPHE Paul, Les pauvres et la pauvreté. Des origines au XVe siècle. 1ère partie, Desclée, Paris, 1985.

CHRISTOPHE Paul, Les pauvres et la pauvreté. Du XVIe siècle à nos jours. 2e partie, Desclée, Paris, 1987.

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Jesus war immer provokativ, darum darf ich es ohne schlechtes Gewissen auch sein: Der Gott der Bibel ist ein Gott der materiell (nicht ?geistlich?!) Armen. Diese plakative Aussage stelle ich an den Anfang und beginne nun mit meinen Ausführungen.

Über Armut aus biblischer Sicht wird in Kirchen, Hauskreisen, Jugendgruppen usw. nur wenig diskutiert. Als Schweizer sind wir kaum mit existentieller Armut konfrontiert und daher widmen wir uns anderen Glaubensthemen. Dabei wird trotz meist intensiver Bibellektüre übersehen, wie zentral das Thema Armut respektive Armutsbekämpfung in der Bibel behandelt wird. Die Frage sei erlaubt, ob wir in dieser Hinsicht einfach durch unseren Reichtum geblendet sind.

Gott erwählte im Alten Testament keine antike Supermacht, sondern ein armes Sklavenvolk. Dies ist nur der erste grosse Akt der Solidarität Gottes mit den Armen, der sich im 2. Buch Mose sofort niederschlägt, da die Armenfürsorge bei den Landwirtschaftsgesetzen einen grossen Platz einnimmt. Hier bestimmt Gott z.B. das sogenannte Sabbatjahr: ?Sechs Jahre sollst du dein Land besäen und seine Früchte einsammeln. Aber im siebenten Jahr sollst du es ruhen und liegen lassen, dass die Armen unter deinem Volk davon essen; …? (2. Mose 23,10-11)

Später setzen sich auch die Propheten stark für die Armen ein: ?Höret dies, die ihr die Armen unterdrückt und die Elenden im Lande zugrunde richtet…? (Amos 8,4) Sie verheissen den Armen insbesondere Gottes Beistand: ?Die Elenden und Armen suchen Wasser, und es ist nichts da, ihre Zunge verdorrt vor Durst. Aber ich, der HERR, will sie erhören; ich, der Gott Israels, will sie nicht verlassen.? (Jesaja 41,17)

Als reiche Schweizer Christen überlesen wir solche Stellen meist und begeben uns eher auf die Suche nach Bibelzitaten, die unseren Reichtum legitimieren würden. In den Sprüchen finden wir dann das Übel der selbstverschuldeten Armut beschrieben, in 6,10+11 z.B. folgendermassen: ?Ja, schlafe noch ein wenig, schlummre ein wenig, schlage die Hände ineinander ein wenig, dass du schläfst, so wird dich die Armut übereilen wie ein Räuber und der Mangel wie ein gewappneter Mann.? Natürlich wird hier deutlich, dass Armut in der Bibel nicht glorifiziert wird, doch lässt sich aufgrund dieser und ähnlichen Stelle keine Antwort auf die so oft gestellte Frage finden, ob wir unseren Reichtum nicht auch etwas geniessen dürfen.

Bezüge zu Salomos riesigen Prunktempel gelten auch nicht, obwohl sie heute manchmal dazu verwendet werden, um wenigstens unsere neuen pompösen Kirchenbauten biblisch in ein helles Licht zu rücken. Nein, der Aspekt der Armenfürsorge nimmt in der Bibel einen derart tragenden Charakter ein, dass wir nicht von einem biblisch-legitimierten ?Reichtum-Geniessen? sprechen können.

Wie schon oben angeführt zieht sich die Armenfürsorge von Anfang an durch die Bibel hindurch. So entwirft Josef ein System derselbigen in 1. Mose 41,47-57, indem er in den sieben reichen Jahren genug Ernte einsammelt, um in den sieben Hungerjahren die Armen versorgen zu können. Im 5. Mose 14,22-29 ist dann die Abgabe des Zehnten geregelt, eine für uns bis heute zentrale Methode der Armenfürsorge. Ursprünglich war der Zehnte eine Naturalien-Abgabe aus dem bäuerlichen Jahresertrag und Viehbestand an die Ortsheiligtümer. Diese war in der alttestamentlichen und der neutestamentlichen Zeit überall in der Welt verbreitet. Fälschlicherweise gehen wir heute beim Zehnten immer von genau 10% aus.

Doch beinhaltete die Abgabe des Zehnten in der jüdischen Praxis ca. 2-3% für die Priester, ca. 10% für die Leviten und noch einmal ca. 10% als sogenannter ?Zweiter Zehnt?, der unter anderem an die Armen verteilt wurde. Dies in einem Kontext, wo der Grossteil der der jüdischen Bevölkerung von der Landwirtschaft lebte und der Hauptteil der Einkünfte für die Ernährung aufgewendet werden musste! Und nicht zu vergessen: Es mussten zusätzlich noch 12.5% Steuern an den Staat entrichtet werden.

Der Zehnte ist für uns ein enorm wichtiges Gebot, doch erstaunlicherweise wird diese von Jesus Christus nur ein einziges Mal in Matthäus 23,23 erwähnt (und nicht etwa als Gebot, sondern nur als Reaktion auf die falsche Praxis des Zehnten).

Damit sind wir im Neuen Testament angelangt: Jesus ?personifiziert? Gott vollends als Anwalt der Armen. Im Lukas-Evangelium Kapitel 4-19, die das Wirken Jesu von der Taufe bis vor der Passion beschreiben, geht es in 20% der Verse um Geld und Besitz, sehr oft im Sinne des rechten Umgangs damit, der sich praktisch ausschliesslich in der Armenfürsorge zeigt. Jesus zeigt sich schon zu Beginn solidarisch mit den Armen: Er kommt als armer Säugling eines armen Teenagerpaares in einem (ziemlich sicher) ungemütlichen Stall auf die Welt. Bei seiner ?Antrittspredigt? in Lukas 4,16-30 wendet er sich zuallererst an die Armen: ?Der Geist des Herrn ist auf mir, weil er mich gesalbt hat, zu verkündigen das Evangelium den Armen…? (Lukas 4,18a). Die Seligpreisungen in Lukas 6,20 beginnt er mit folgenden Worten: ?Selig seid ihr Armen; denn das Reich Gottes ist euer.? In der Parallelstelle Matthäus 5,3 wird bei den Armen noch ein ?geistlich? hinzugefügt, Lukas aber spricht hier auf die materiell Armen an. Schenkt Gott den angesprochenen Menschen denn nur aufgrund ihrer Armut ewiges Heil? Anhand dieser Stelle kann diese Frage jedenfalls nicht einfach mit Nein beantwortet werden. Es muss uns schon auffallen, dass nichts von ?Selig, die ihr an mich glaubt? oder ähnliches steht. Natürlich darf aber daraus auch nicht geschlossen werden, dass Armut gar nicht zu bekämpfen ist. Vielleicht kann man aus dieser Stelle folgendes Fazit ziehen: Es wird deutlich, wie sehr sich Gott mit den Armen solidarisiert.

Der rechte Umgang mit Geld und Besitz respektive Armutsbekämpfung ist eines der grossen Themen im Schwerpunkteprogramm Jesu. In der Bergpredigt (Matthäus 5-7) werden die Richtlinien betreffend Gebetsleben von diesem Thema umrahmt, was dessen Wichtigkeit unterstreicht. Nachzulesen ist dies in Matthäus 6.

Jesu Aussagen zu diesem Thema sind absolut kompromisslos. Trotzdem versuchen seine Nachfolger bis heute immer wieder Kompromisse zu machen. Auch der ?radikalste? Christ macht spätestens hier meistens Kompromisse. Jesus hat den reichen Jüngling in Markus 10,17-27 nämlich unmissverständlich aufgefordert, seinen ganzen Besitz zu verkaufen und den Armen zu geben. Der Lohn ist schliesslich ein Schatz im Himmel, was will man mehr…

In vielen Predigten zum reichen Jüngling kann man einen ?Aber-das-heisst-nicht- Mechanismus? ausmachen. Die Geschichte wird erzählt und gleich anschliessend wird deutlich postuliert, dass diese Aufforderung Jesu spezifisch dem reichen Jüngling in seiner Situation gegolten hat und nicht eins zu eins auf uns heute übertragen werden muss. Im Hinblick auf Lukas 12,33, wo Jesus vom Jüngerkreis (!) genau das Gleiche verlangt, müssen wir uns dieser Aufforderung dennoch stellen. Sie bleibt ein Stachel im Fleisch und darf nicht leichtfertig übergangen werden. Zachäus gab die Hälfte seines Besitzes den Armen und zahlte seine Schulden vierfach zurück (wie viel von seinem Besitz ist da wohl übrigggeblieben?…) und aufgrund von diesem konsequenten Geben ist in seinem Haus Heil widerfahren, wie in Lukas 19,9 steht.

In Matthäus 25,31-46 nennt Jesus seine Strategie der Armutsbekämpfung: Hungernde nähren, Dürstende tränken, Fremde beherbergen, Nackte kleiden, Kranke und Gefangene besuchen. Aufgrund dieser Kriterien wird er beim Weltgericht die Menschen voneinander scheiden. Hier geht es also nicht um beiläufige christliche Liebenswerke, hier geht es um Faktoren, die nach dieser Endzeitrede über Heil und Unheil entscheiden…! Natürlich argumentiert Jesus hier nahe an der Werkgerechtigkeit und wir fragen uns, wo denn die Gnade allein aus Glauben bleibt. An dieser Stelle sind die Worte Jesu einfach sehr deutlich und wir dürfen sie nicht zu schnell mit der ?bedingungslosen Gnade? überdecken, sonst werden wir ihnen nicht gerecht.

Die Liste von Jesu Aussagen könnte noch um einiges erweitert werden. Abschliessend sei noch einmal gesagt: Die Bibel glorifiziert Armut nicht, sondern setzt sie voraus. Der Schwerpunkt liegt daher bei der Armutsbekämpfung. Deshalb werden die Reichen so enorm herausgefordert. Gott hat sich mit den Armen solidarisiert, vielleicht kann man wie in der Einleitung sogar sagen: Beim Gott der Bibel handelt es sich um einen Gott der materiell (nicht ?geistlich?!) Armen. Eine gewagte These. Fakt bleibt, dass Armut aus biblischer Sicht im reichen Kontext der Schweiz viel zu wenig thematisiert wird.

Autor: Stefan Hochstrasser

Quellen

Brandscheidt, Renate. ?Zehnt.? Lexikon für Theologie und Kirche. Hrsg. Walter Kasper. 3. völlig neu bearb. Aufl. Bd. 10. Freiburg: Herder, 2001, 1394-1398.

Goldberger, Michael. ?Zeit-Spiegel: Jüdische Feiertage.? Universität Bern, Bern. 15. Juni 2005.

Hochstrasser, Stefan. ?Über Geld spricht man nicht… ? Eine Analyse von Predigten zum Thema Umgang mit Geld und Besitz.? Diplomarbeit Theologisch-Diakonisches Seminar Aarau, 2005.

Kutsch, E. ?Armut.? Die Religion in Geschichte und Gegenwart. Handwörterbuch für Theologie und Religionswissenschaft. Hrsg. Kurt Galling. 3. völlig neu bearb. Aufl. Bd. 1. Tübingen: J.C.B. Mohr, 1958, 622-624.

Lohse, Eduard. Umwelt des Neuen Testaments. Das Neue Testament Deutsch. 10., durchges. Aufl. Ergänzungsreihe Bd. 1. Göttingen: Vandenhoeck&Ruprecht, 2000.

Lutherbibel 1984

Schröder, Heinz. Jesus und das Geld. Wirtschafskommentar zum Neuen Testament. 3.erw.Aufl. Karlsruhe: Gesellschaft für kulturhistorische Dokumentationen e.V., 1981.

Stückelberger, Christoph. ?Gottes Strategie der Armutsbekämpfung ? und unsere Antwort.? EVP-Bettagskonferenz, Olten. 17. Sept. 2005.

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Le cœur de Dieu pour les pauvres

Les Égyptiens nous ont opprimés et nous ont forcés à travailler dur. Et nous avons crié au Seigneur Dieu de nos pères pour qu’il nous vienne en aide. Il nous a entendus et, par besoin, par misère et par esclavage, il nous a aidés. Il a fait peur aux Égyptiens et les a terrifiés par ses étonnants miracles. Il nous a fait sortir d’Égypte avec une main forte et le bras tendu. Il nous a amenés dans ce lieu saint et nous a donné cette terre qui déborde de lait et de miel. (Genèse 26:6-9)

Si j’étais comme vous, je sais ce que je ferais : je porterais tous mes problèmes devant Dieu. C’est lui qui fait des miracles, infiniment nombreux, si grands que nous ne pouvons les comprendre. Il fait tomber la pluie sur la terre afin que l’eau arrose tous les champs. Il élève haut ceux qui sont bas, il fait trouver la joie à ceux qui pleurent et qui sont en deuil. Il attrape les rusés avec sa ruse ; ce que leurs esprits sages conçoivent fièrement, il le retourne et le détruit. Il les frappe d’aveuglement à midi et les fait tâtonner comme dans une nuit noire. Il aide les faibles, les protège des calomnies et les arrache aux mains des oppresseurs. Il donne confiance et espoir aux pauvres, mais les méchants ont la bouche fermée. (Emploi 5:8-16)

Poursuivez-vous Dieu, le grand et le juste ? Pensez-vous qu’il est un ennemi de la justice ? Alors comment pourrait-il diriger ce monde ? Seul Dieu peut appeler un roi un bon à rien et dire aux grands : « Vous êtes des criminels ! Seulement, il n’a aucune considération pour les princes, et ne préfère aucun homme riche à un homme pauvre, car tous sont des créatures de ses mains. (Emploi 34:17-19)

Mais vous n’êtes pas aveugle ! Vous voyez toute la souffrance et le désastre et vous pouvez aider. C’est pourquoi les faibles et les orphelins viennent vous voir et vous confient leur cause. (Psaume 10:14)

« Oui », dit le Seigneur, « maintenant j’interviens ! Car les pauvres sont opprimés et les impuissants gémissent. Je vais apporter la libération aux opprimés ». (Psaume 12:6)

Je le sais, Seigneur : tu défends les opprimés, tu rendras justice aux sans défense. (Psaume 140:13)

Pour tous ceux qui sont pauvres et sans défense, vous êtes un refuge en cas de besoin, un abri dans les douches froides, une ombre dans le soleil chaud. (Esaïe 25:4)

Les misérables et les pauvres cherchent de l’eau, mais il n’y en a pas ; leur langue se dessèche de soif. Moi, l’Éternel, je les écouterai, moi, le Dieu d’Israël, je ne les abandonnerai pas. (Esaïe 41:17)

Si vous m’offrez des holocaustes, je ne prends pas plaisir à vos dons, et je ne veux pas voir vos gros sacrifices de salut. Fini le bruit de vos chansons ! Je n’entendrai pas ta harpe jouer, mais la justice coulera comme de l’eau, et la droiture comme un ruisseau qui n’en finit pas. (Amos 5:22-24)

Maintenant, il renverse les puissants du trône et relève les opprimés. Il donne à manger aux affamés et renvoie les riches les mains vides. (Luc 1:52-53)

Jésus est donc aussi venu à Nazareth, où il avait grandi. Le jour du sabbat, il se rendait à la synagogue comme d’habitude. Il se leva pour lire les Saintes Écritures, et le serviteur de la synagogue lui tendit le rouleau avec les paroles du prophète Ésaïe. Jésus l’a enroulée et a choisi le passage où il est dit : « L’Esprit du Seigneur s’est emparé de moi parce que le Seigneur m’a oint et m’a donné du pouvoir. Il m’a envoyé pour porter une bonne nouvelle aux pauvres, pour annoncer aux captifs qu’ils seront libres, et aux aveugles qu’ils verront. Aux maltraités, j’apporterai la liberté, et je proclamerai l’année où le Seigneur aura pitié de son peuple ». Jésus roula le livre, le rendit au serviteur de la synagogue et s’assit. Tout le monde dans la synagogue le regardait avec impatience. Il commença et dit : « Aujourd’hui, quand vous entendez la parole de ce prophète de ma bouche, elle s’est réalisée parmi vous. (Luc 4:16-21)

Jésus regarda la grande multitude de ses disciples, hommes et femmes, et dit : « Réjouissez-vous, pauvres gens ! Vous vivrez avec Dieu dans son nouveau monde. Réjouissez-vous, vous qui avez faim maintenant ! Dieu vous nourrira. Réjouissez-vous, vous qui pleurez maintenant ! Bientôt, vous allez rire. (Luc 6:20-21)

Écoutez bien, mes chers frères et sœurs ! Dieu n’a-t-il pas choisi précisément ceux qui sont pauvres aux yeux de ce monde pour les rendre riches grâce à leur foi ? (Jacques 2:5)

Appels

Si l’un de tes frères est pauvre dans une ville de ton pays que l’Éternel, ton Dieu, te donne, tu n’endurciras pas ton coeur et tu ne serreras pas la main contre ton pauvre frère, mais tu lui ouvriras et tu lui prêteras, autant qu’il lui manquera. (Genèse 15:7-8)

Quand tu auras recueilli la dîme de tous tes biens, la troisième année, qui est l’année de la dîme, tu la donneras au Lévite, à l’étranger, à l’orphelin et à la veuve, afin qu’ils mangent dans ta ville et qu’ils soient rassasiés. (Genèse 26:12)

Lorsque vous récolterez votre terre, vous ne couperez pas tout jusqu’aux coins de votre champ, et vous ne glanerez pas. Tu ne vendangeras pas dans ta vigne, et tu ne ramasseras pas les raisins tombés ; mais tu les laisseras au pauvre et à l’étranger : je suis l’Éternel, ton Dieu. (Lévitique 19:9-10)

Néhémie 5

Mais c’est à vous de veiller à ce que justice soit faite. Parlez au nom de tous ceux qui ne peuvent pas s’aider eux-mêmes. Parlez pour les pauvres et les faibles, défendez-les et aidez-les à obtenir justice ». (Proverbes 31:8-9)

Lavez-vous, purifiez-vous ! Mettez fin à vos mauvaises actions ; arrêtez de faire le mal devant moi ! 17 « Apprenez à faire le bien, à faire justice, à maîtriser les violents, à aider les orphelins et les veuves dans leur droit. (Esaïe 1:16-17)

Vous jeûnez, mais en même temps vous êtes querelleur et vous frappez immédiatement du poing. C’est pourquoi votre prière ne peut pas venir à moi. Est-ce peut-être un jour de jeûne, comme je l’aime, où l’on renonce à la nourriture et à la boisson, où l’on laisse sa tête pendre et où l’on s’assoit dans des sacs dans la cendre ? Vous appelez cela un jeûne qui me plaît ? Non, un jeûne comme je veux avoir l’air différent ! Desserrez les chaînes des prisonniers, enlevez le joug oppressant de leur cou, donnez la liberté aux maltraités et mettez fin à toute oppression ! Chargez les affamés à votre table, emmenez les sans-abri chez vous, donnez à ceux qui se promènent en haillons quelque chose à porter et aidez tous ceux qui ont besoin d’aide dans votre entourage ! (Esaïe 58:4-7)

Malheur à vous ! Vous construisez votre palais sur l’injustice et vous le remplissez sans vous soucier de la justice. Vous faites travailler les gens pour vous et ne leur donnez aucun salaire. Vous dites : « Je me construis un grand palais avec des chambres spacieuses à l’étage ! » Tu mettras des fenêtres, du bois de cèdre, tu peindras la maison en rouge. Pensez-vous devoir faire vos preuves en construisant de magnifiques bâtiments en cèdre comme les autres rois ? Votre père ne mangeait-il pas et ne buvait-il pas bien et n’était-il pas à l’aise ? Mais il a régné avec justice parce qu’il a obéi aux ordres de Dieu, et donc il était bien. Les faibles et les pauvres étaient justifiés, donc tout allait bien. « Celui qui fait ainsi montre qu’il me connaît », dit le Seigneur. Mais vous ne voyez que votre propre avantage et ne pensez à rien d’autre. Vous versez le sang d’innocents et opprimez votre peuple avec une violence brutale. (Jérémie 22:13-17)

Si quelqu’un vous demande quelque chose, donnez-le lui ; si quelqu’un veut vous emprunter quelque chose, ne dites pas non. (Matthieu 5:42)

Le peuple a demandé à John : « Que devons-nous faire ? Sa réponse fut : « Celui qui a deux chemises, qu’il en donne une à celui qui n’en a pas. Et celui qui a de la nourriture la partagera avec celui qui a faim. (Luc 3:10-11)

N’oubliez pas que celui qui sème peu récoltera peu. Mais ceux qui sèment les mains pleines récolteront une riche moisson. Chacun doit donner autant qu’il a mis son cœur à donner. Il ne devrait pas être désolé et il ne devrait pas le donner uniquement parce qu’il se sent obligé de le faire. Dieu aime les donateurs heureux ! Il a le pouvoir de vous donner si richement que non seulement vous en avez assez pour vous à tout moment, mais que vous pouvez aussi faire du bien aux autres. Alors, ce qui est écrit dans les Saintes Écritures s’applique à vous : « Il donne généreusement aux nécessiteux ; sa charité ne sera pas oubliée pour l’éternité. (2 Corinthiens 9:6-9)

Ils doivent faire le bien, être généreux et partager volontiers leurs richesses avec les autres. (1 Timothée 6:18)

Un culte pur et immaculé devant Dieu le Père est celui-ci : visiter les orphelins et les veuves dans leurs tribulations et se tenir immaculé du monde. (Jacques 1:27)

Promesses

Mais tu lui donneras, et ton coeur ne sera pas troublé par ce que tu lui donneras ; car l’Éternel, ton Dieu, te bénira pour cela dans toutes tes oeuvres et dans toutes tes actions. (Genèse 15:10)

Heureux celui qui prend soin des faibles ! Le Seigneur le sauvera au mauvais moment. (Psaume 41:2)

Celui qui a un bon œil est béni, car il donne de son pain aux pauvres. (Proverbes 22:9)

Cassez le pain avec les affamés, et conduisez ceux qui sont dans la misère et sans abri dans la maison ! Si tu en vois un nu, habille-le, et ne te prive pas de ta chair et de ton sang ! Alors ta lumière éclatera comme l’aurore, ta guérison sera rapide, ta justice marchera devant toi, et la gloire de l’Éternel achèvera ton parcours. Alors tu crieras et l’Éternel te répondra. Quand vous crierez, il dira : « Me voici ! Si tu ne subjugues personne au milieu de toi, si tu ne pointes pas du doigt et si tu ne dis pas de mal, mais que les affamés trouvent ton coeur et satisfont les affligés, alors ta lumière se lèvera dans les ténèbres, et tes ténèbres seront comme le midi. Et l’Éternel vous guidera à jamais, il vous rassasiera dans la sécheresse et fortifiera vos os. Et vous serez comme un jardin arrosé et comme une source d’eau qui ne manque jamais d’eau. Tu rebâtiras ce qui a été longtemps dévasté, et tu relèveras ce qui a été fondé dans les temps anciens. Et tu seras appelé : Celui qui rebâtit les brèches et répare les chemins, pour que les hommes y habitent. (« Esaïe 58:7-12 »)

Mais corrigez vos vies et vos actions, afin que vous fassiez ce qui est juste, les uns contre les autres, et ne faites pas violence aux étrangers, aux orphelins ou aux veuves, et ne répandez pas de sang innocent en ce lieu, et ne courez pas après d’autres dieux pour votre propre mal ; alors j’habiterai avec vous pour toujours et à jamais en ce lieu, dans le pays que j’ai donné à vos pères. (Jérémie 7:5-7)

Jésus lui répondit : « Si tu veux être parfait, va vendre ce que tu as et donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel ; viens et suis-moi. (Matthieu 19:21)

Mais il a également dit à celui qui l’avait invité : « Lorsque vous prenez un repas à midi ou le soir, n’invitez pas vos amis, vos frères, vos parents ou vos riches voisins, de peur qu’ils ne vous invitent à nouveau et vous récompensent. Mais si vous prenez un repas, invitez les pauvres, les estropiés, les boiteux et les aveugles, et vous serez bénis, car ils n’ont rien à vous rendre ; mais cela vous sera récompensé à la résurrection des justes. (Luc 14:12-14)

Vendez ce que vous avez et faites la charité. Faites-vous des bourses qui ne vieillissent pas, un trésor qui ne diminue jamais, dans le ciel, où aucun voleur ne va, et qu’aucun papillon de nuit ne dévore. Car là où est votre trésor, là sera aussi votre cœur. (Luc 12:33-34)

Pourquoi servir les pauvres ?

Tu n’opprimeras point et tu n’opprimeras point les étrangers, car vous aussi, vous avez été étrangers au pays d’Égypte. Vous n’opprimerez pas les veuves et les orphelins. Si vous les opprimez et qu’ils me crient dessus, j’entendrai leur cri. Alors ma colère s’enflammera, et je vous tuerai par l’épée, et vos femmes seront veuves et vos enfants orphelins. Si vous prêtez de l’argent à un de mes gens, à un pauvre à côté de vous, vous n’agirez pas comme un usurier en lui ; vous ne lui prendrez aucun intérêt. Lorsque vous prenez en gage le manteau de votre voisin, vous devez le lui rendre avant le coucher du soleil, car son manteau est la seule couverture de son corps ; dans quoi d’autre doit-il dormir ? Mais s’il crie vers moi, je l’écouterai, car je suis miséricordieux. (Exode 22:20-26)

Malheur à ceux qui abusent de leur pouvoir pour émettre des décrets qui plongent les gens dans la misère ! Ils privent les pauvres et les faibles de mon peuple de leurs droits et pillent les veuves et les orphelins. Le jour du Jugement viendra certainement et la tempête de loin vous atteindra sûrement. Que ferez-vous alors ? Vers qui allez-vous fuir ? Où allez-vous laisser vos richesses ? (Esaïe 10:1-3)

Le Seigneur dit : « Dans mon peuple, il y a des gens sans scrupules. Comme les chasseurs d’oiseaux s’esquivent et attendent que les oiseaux entrent dans leurs filets, ils ont mis en place des pièges pour attraper les gens. De même que la cage de l’oiseleur est remplie d’oiseaux captifs, de même leurs maisons sont pleines de biens injustement acquis. Ainsi, ils sont devenus grands et riches ; ils sont gros et gras. Leur impitoyabilité ne connaît pas de limites. La justice est entre de mauvaises mains avec eux : Ils n’aident pas les orphelins ou ne donnent pas aux pauvres ce qu’ils méritent. Et je devrais laisser tout cela de côté ? Ne dois-je pas exercer des représailles contre un tel peuple ? (Jérémie 5:26-29)

Voici la faute de ta soeur Sodome : elle avait de l’orgueil, de l’abondance en toutes choses, et un repos sûr avec ses filles ; mais les pauvres et les misérables n’ont pas aidé, ils étaient orgueilleux, et ont commis des abominations devant moi. C’est pourquoi je les ai également mis de côté, comme vous l’avez vu. (Ezéchiel 16:49-50)

Les gens de la terre sont violents ; ils volent et oppriment les pauvres et les misérables, et violent les étrangers contre tout droit. J’ai regardé parmi eux pour voir si quelqu’un allait dessiner un mur et s’engager dans la brèche devant moi pour la terre afin que je n’aie pas à la détruire, mais je n’en ai trouvé aucun. C’est pourquoi j’ai répandu ma colère sur eux, et par le feu de ma fureur j’ai mis fin à leurs jours, et j’ai fait retomber leurs actes sur leurs têtes, dit le Seigneur DIEU. (Ezéchiel 22:29-31)

Car je connais vos iniquités, qui sont si nombreuses, et vos péchés, qui sont si grands, lorsque vous affligez les justes, que vous prenez des pots-de-vin et que vous opprimez les pauvres à la porte. (Amos 5:12)

Mais contre : Malheur aux riches ! Car vous avez déjà eu votre confort. Malheur à vous qui avez eu votre dose. car vous aurez faim. « Malheur à vous qui riez maintenant ! « Car vous pleurerez et vous vous lamenterez… (Luc 6:24-25)

Or, il y avait un homme riche, et il était vêtu de pourpre et de fin lin, et il vivait chaque jour dans la splendeur et la joie. Et il y avait un pauvre homme nommé Lazare, qui était couché à sa porte, plein d’ébullitions, désireux de se rassasier de ce qui tombait de la table du riche, et les chiens venaient lécher ses ébullitions. Et il arriva que le pauvre homme mourut, et il fut porté par les anges dans le sein d’Abraham. Mais l’homme riche est mort aussi et a été enterré. Alors qu’il était en enfer, il leva les yeux dans son agonie et vit Abraham de loin et Lazare dans son sein. Et il s’écria : « Père Abraham, aie pitié de moi et envoie Lazare, afin qu’il trempe le bout de son doigt dans l’eau et me rafraîchisse la langue, car je souffre le tourment dans ces flammes. Et Abraham dit : « Souviens-toi, mon fils, que tu as reçu de bonnes choses dans ta vie, mais que Lazare a reçu du mal ; maintenant le voilà consolé et tu es tourmenté. (Luc 16:19-25)

Supposons que quelqu’un ait tout ce dont il a besoin dans le monde. Il voit maintenant son frère ou sa sœur dans le besoin, mais leur ferme son cœur. Comment l’amour de Dieu peut-il rester en lui et lui en eux ? (1 Jean 3:17)

Et maintenant pour vous, les riches ! pleurez et gémissez sur la misère qui vous attend au jour du jugement de Dieu ! Vos richesses seront alors pourries, vos vêtements seront rongés par les mites et vos trésors rouillés. Et cette rouille vous accusera et consumera votre chair comme un feu. Vous avez amassé des richesses dans les derniers jours du monde. Vous avez privé les personnes qui ont travaillé dans vos champs et récolté votre récolte des salaires qu’elles méritent. Cela crie au ciel ! Votre plainte est parvenue aux oreilles du Seigneur, le dirigeant du monde. Votre vie sur terre a été remplie de luxe et de plaisir. Le jour de la bataille, vous étiez encore en train de vous engraisser. Vous avez condamné et tué l’innocent qui ne vous a pas résisté ! (Jacques 5:1-6)

les attitudes envers les pauvres

Si vous avez une affaire juridique à trancher, alors respectez strictement la loi. Ne favorisez pas les pauvres et les sans défense, ni les riches et les puissants. (Lévitique 19:15)

Celui qui aime le droit s’inquiète que les faibles obtiennent leur droit ; celui qui vit dans l’injustice n’en a aucune compréhension. (Proverbes 29:7)

Donc, si vous faites un don à une personne dans le besoin, n’en faites pas tout un plat ! Ne vous comportez pas comme les hypocrites dans les synagogues et dans la rue. Ils veulent seulement être honorés par le peuple. Je vous assure qu’ils ont déjà reçu leur salaire. Ainsi, lorsque vous faites un don, faites-le de manière si discrète que votre main gauche ne sait pas ce que fait votre main droite. Votre père, qui voit aussi ce qui est caché, vous récompensera. (Matthieu 6:2-4)

Pourquoi vous attendez-vous à ce que Dieu vous récompense si vous ne traitez que ceux qui vous traitent bien ? Même les pécheurs les plus endurcis le font. Pourquoi vous attendez-vous à ce que Dieu vous récompense alors que vous ne prêtez qu’à ceux dont vous savez qu’ils vous le rendront ? Emprunter pour le récupérer en quelques centimes, c’est ce que les pécheurs font à leur propre espèce ! Non, vous aimerez vos ennemis ! Faites le bien et prêtez sans rien attendre en retour ! Vous recevrez alors une riche récompense : vous deviendrez les enfants du Très-Haut. Car lui aussi est bon pour les ingrats et les méchants. (Luc 6:33-35)

Toutes les nombreuses personnes qui étaient venues à la foi en Jésus étaient un seul cœur et une seule âme. Aucun d’entre eux ne considérait ses biens comme des biens personnels ; tout ce qu’ils possédaient leur appartenait collectivement. Avec une grande puissance et confirmés par des miracles, les apôtres ont témoigné de Jésus comme étant le Seigneur ressuscité, et de grandes bénédictions étaient visibles pour tous, et étaient présentes dans toute l’église. Il n’y avait personne parmi eux qui était dans le besoin. Car ceux qui, dans la congrégation, possédaient des terres ou des maisons les vendaient, s’il manquait quelque chose, apportaient le produit de la vente et le déposaient aux pieds des apôtres. Cette somme a ensuite été distribuée aux personnes dans le besoin. (Actes 4:32-35)

Les personnes autorisées qui sont considérées comme « les piliers », Jacques, Pierre et Jean, ont reconnu que Dieu m’avait confié cette mission. Ils nous ont donc donné la main, à Barnabé et à moi, en signe de fraternité. Nous avons convenu que Barnabé et moi devions proclamer la Bonne Nouvelle aux autres nations et eux aux Juifs. Ils ont seulement posé comme condition que nous soutenions l’église appauvrie de Jérusalem. C’est ce que j’essayais vraiment de faire. (Galates 2:9-10)

Ceux qui ont vécu par le vol doivent maintenant cesser. Il devrait gagner sa vie par son propre travail et veiller à ce qu’il reste aussi quelque chose pour les pauvres. (Ephésiens 4:28)

L’identification de Dieu avec les pauvres

Celui qui opprime les faibles insulte son créateur. Celui qui se tient aux côtés des impuissants honore Dieu. (Proverbes 14:31)

Celui qui a pitié des pauvres prête à Yahvé, et il lui rendra tout le bien qu’il a fait. (Proverbes 19:17)

Vous savez ce que Jésus-Christ, notre Seigneur, a fait pour vous dans son amour. Il était riche et est devenu pauvre pour vous, car il voulait vous rendre riche grâce à sa pauvreté. (2 Corinthiens 8:9)

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En lisant la Bible, nous constatons que la pauvreté y occupe une place très importante. C’est un des thèmes centraux, voire une réalité biblique. Les lois d’Israël mettent un accent prioritaire sur le soutien à accorder aux pauvres et aux plus faibles – les malades, les personnes souffrant des circonstances de la vie et des circonstances politiques. Les prophètes aussi traitent de ces questions, dénoncent le mépris des pauvres et les inégalités sociales. Le soutien aux pauvres est en lien direct avec la foi :

Penses-tu affermir ton règne en essayant de surpasser les autres par les palais de cèdre? Souviens-toi de ton père : il a mangé et bu comme tout homme, mais il a exercé le droit et la justice et s’en est bien trouvé. Il faisait droit aux pauvres ainsi qu’aux malheureux, et s’en est bien trouvé. C’est par là que quelqu’un montre qu’il me connaît, l’Eternel le déclare. Mais toi, tu n’as d’yeux, de pensées, que pour t’assurer des profits et pour tuer des innocents, pour opprimer et pour traiter les gens avec brutalité. (Jérémie 22.15-17)

Les livres poétiques nous parlent aussi de la pauvreté ; pensons au livre de Job, mais aussi aux Proverbes et aux Psaumes, dont les auteurs crient constamment à Dieu. Israël a connu la précarité tout au long de son histoire, d’Abraham jusqu’à l’exil en Babylone et au-delà : famines, esclavage, dénuement dans le désert, pillages, guerres… C’était un peuple opprimé sans cesse, tout en vivant la bénédiction du Seigneur.

La pauvreté – un concept global

Dans l’Ancien Testament nous trouvons 10 termes différents signifiant la pauvreté, qui comprennent toutes les notions de ce qu’est la pauvreté. La pauvreté économique : la famine, la guerre, la pauvreté sociale, l’exclusion, la vulnérabilité parce qu’on ne peut pas résister aux autres ; la pauvreté psychologique : la peur, la solitude ; la pauvreté spirituelle – combien importante ! – : la crainte d’être abandonné par Dieu, la peur de la mort, la perte de tous les repères.

Il y a des situations où la pauvreté est la conséquence d’un comportement inadéquat. La Bible nous parle de la pauvreté qui découle de la paresse, et celle qui représente une punition de Dieu. Cependant, il serait faux de conclure que la pauvreté est systématiquement une malédiction. La Bible nous parle d’hommes aimés par Dieu, qui ont la foi et qui pourtant vivent dans la pauvreté. Pensons à Job et le psalmiste qui souffrent précisément à cause de leur foi.

Mais la richesse peut aussi être une bénédiction. La Bible ne méprise pas les biens matériels : au contraire, c’est souvent un signe d’amour de Dieu. Mais sachons que le jugement face à la richesse est extrêmement dur et que le danger constant de corruption dû à la richesse (Salomon) existe bel et bien.

Le Nouveau Testament nous parle aussi de la pauvreté. Pensons à la première béatitude de Jésus : « Heureux les pauvres. » (Luc 6.20) Matthieu ajoute : « Heureux les pauvres en esprit. » (Mat. 5.3) Ces deux versions nous montrent bien qu’il n’y a pas de coupure artificielle entre la pauvreté économique et spirituelle. Mais « heureux les pauvres » va tellement à contre-courant de notre pensée ! Pourtant, il ne s’agit pas ici d’une idéalisation des pauvres. Le pauvre est heureux à cause de son impuissance à s’en tirer tout seul. Il est dans une situation favorable parce qu’il a besoin de Dieu et qu’il va découvrir comment et combien Dieu pourvoit à ses besoins.

Dieu se range du côte du faible

La pauvreté est une souffrance et le Dieu de la Bible ne veut pas que Sa création souffre. Il n’est pas indifférent, lointain dans son ciel. Non, c’est un Dieu qui s’implique et qui ne veut pas le dénuement. Il s’engage dans un combat dans lequel Il prend position à nos côtés. Le texte fondateur à cet égard est sans doute celui du buisson ardent (Exode 3). Le Seigneur y dit : « J’ai vu la détresse de mon peuple en Egypte… Oui, je sais ce qu’il souffre. C’est pourquoi je suis venu… » (v.7s.)

Voyons aussi Abraham, qui vivait tranquillement dans son pays, riche, et qui a dû partir dans le désert et quitter la fausse sécurité pour connaître la vraie richesse qui se trouve en Dieu.

Prenons la Pâque que Jésus célèbre avec ses disciples. Lui, Dieu descendu sur terre, qui s’est dépouillé et a été humilié, est venu comme un serviteur, fidèle jusqu’à la mort (Phil. 2.8). Dieu se range du côté des faibles. Ce combat de Dieu, il ne le mène pas seul. Il le mène pour et avec son peuple, qu’il s’agisse d’Israël ou de l’Eglise. Il refuse la fatalité. Jésus dit lui-même que nous aurons toujours des pauvres autour de nous, et que nous pourrons leur faire du bien quand nous voudrons ! (Marc 14.7)

Combattre la pauvreté

Le combat contre la pauvreté prend deux formes conjointes :

La dimension caritative : l’amour et la compassion reflètent la personne même de Dieu. La notion du don et de la gratuité y sont présentes ; nous les retrouvons dans plusieurs commandements. Cela implique le refus du profit maximalisé.

La dimension socio-politique : c’est l’aspect de la prévention afin d’éviter que la paupérisation s’installe dans le peuple. Cela signifie par exemple combattre la corruption, instaurer des lois justes, refuser l’accumulation des richesses et comme suite logique instaurer l’année sabbatique (p.ex. Ex 21.2).

Il convient, à cet égard, de citer un événement biblique auquel on fait rarement référence (1 Rois 21). Le roi Achab convoite la vigne d’un homme, Naboth, qui ne veut pas la lui céder. Sur instigation de sa femme Jézabel, Achab fait condamner Naboth à mort sur des témoignages fictifs, et s’approprie la vigne. Dieu juge de manière extrêmement dure la logique de la loi du plus fort. Ceci est significatif : Jésus reprendra ses disciples et leur dira : « Qu’il n’en soit pas ainsi parmi vous. Au contraire: si quelqu’un veut être grand parmi vous, qu’il soit votre serviteur. » (Mat. 20.26)

Notre motivation

Pour agir différemment, Dieu nous donne deux motivations :

Les souvenirs : Tout au long de son histoire avec l’humanité, Dieu a instauré des fêtes pour aider les gens à se souvenir, comme p.ex. Pâques qui est le souvenir de la détresse subie en Egypte ; ou le repos du sabbat, qui est le souvenir de l’esclavage. Le message sous-jacent est le suivant : « Souviens-toi que même si tu n’es pas pauvre actuellement, tu es tout de même fondamentalement pauvre. » Dès lors, nous sommes appelés à ressembler à Dieu : « Soyez saints, car je suis saint. » (1P. 1.16). Dieu est miséricordieux, alors soyons miséricordieux, nous aussi. Jésus est descendu dans la pauvreté, alors soyons pauvres, nous aussi.

L’espérance : Après des siècles durant lesquels Israël vivait avec ses lois et ses prophètes, c’est le constat de l’échec. Cet échec fait surgir l’attente d’autre chose et fait naître l’espérance. C’est dans ce contexte qu’arrive Jésus, le Messie tant espéré. Ses premières paroles dans la synagogue de Nazareth confirment cet espérance. « [Le Seigneur] m’a désigné par l’onction pour annoncer une bonne nouvelle aux pauvres. » (Luc 4.18) Dès lors, l’Eglise devient le signe visible de ce monde à venir. Dans le livres des Actes nous lisons combien l’Eglise s’occupait des pauvres au point qu’il n’y avait plus de pauvres parmi eux (Ac. 4.34).

Christ qui s’est fait pauvre parmi nous est la source. C’est de Lui que doit jaillir la rivière qui sort de l’Eglise vers un monde en besoin. Dans les Epîtres, et surtout celles de Paul, le fait de donner la dîme et des dons pour secourir les pauvres prend une importance particulière. Paul nous rappelle alors qu’il s’agit d’un partenariat et d’une réciprocité.

Il y a deux termes qui nous parlent de justice : d’une part la justice devant Dieu, à savoir la justice que Dieu nous donne ; d’autre part la justice dans le sens d’équité, à savoir la juste relation entre hommes. Désormais, l’éthique chrétienne découle de notre foi, et notre conscience doit nous mener vers la justice et l’équité.

Littérature

Jacques Blandenier, Les pauvres avec nous – La lutte contre la pauvreté selon la Bible et dans l’histoire de l’Eglise. Dossier Vivre n°26. Je sème. Genève 2006.

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Thèse 1

Chrétiens et non-chrétiens se laissent de plus en plus imprégner par la culture de la peur

Nous constatons, en particulier dans le monde occidental, un glissement vers une culture de la peur et de la méfiance : la peur de perdre ses propres biens et la sécurité matérielle dont on jouit, et la peur du prochain que l’on ne connaît pas. La prospérité croissante a exacerbé la peur de perdre nos biens. La notion économique de concurrence a pénétré la sphère privée, de sorte que le prochain est de plus en plus souvent perçu comme un concurrent. Qui plus est, l’individualisme croissant nous a extirpé des rapports sociaux qui nous conféraient naguère un sentiment de sécurité. Les craintes ressenties pour notre propre bien-être ont étouffé le souci du bien-être du prochain. Nous mettons ce fait en relation avec la parole de Jésus selon laquelle l’amour du plus grand nombre se refroidira (Mt. 24.12). En Suisse tout spécialement, nous sommes fortement marqués par la culture de la peur, comme en atteste le nombre particulièrement élevé de polices d’assurance par habitant.

Thèse 2
Désolidarisation : le partage nous pose problème, car nous avons peur pour notre propre bien-être et parce que nous sommes confrontés au coût toujours plus élevé découlant de la forme d’économie qui est la nôtre

La peur pour notre propre bien-être et la méfiance à l’égard du prochain se traduisent par une désolidarisation. La « liberté » est un concept qui a le vent en poupe, car nous cherchons à nous libérer de toute forme de responsabilité envers le prochain.

Nous ne sommes pas prêts à payer le prix des dégâts croissants causés par notre forme d’économie : même si les plus faibles ne se voient plus proposer d’emplois, et qu’ils deviennent des cas sociaux, nous avons tendance à leur rendre seuls coupables de leur situation ou à les appeler « profiteurs du système social ». Nous accordons volontiers foi aux théories selon lesquelles « chacun peut obtenir tout ce qu’il souhaite s’il fait seulement l’effort nécessaire ». Les chrétiens ne sont pas immunisés contre ces courants culturels, de sorte que l’évangile de prospérité et le compassionate conservativism nous paraissent attrayants.

Thèse 3
Parce que nous ne pouvons pas partager, nous sommes condamnés à la croissance

La Suisse est un des pays les plus riches du monde, nous avons en fait suffisamment pour tous, nous disposons de tout ce dont nous avons besoin. Néanmoins, nous aspirons avec entêtement à une croissance plus élevée du PIB, c’est-à-dire de la richesse (et sacrifions en chemin de nombreuses valeurs chrétiennes), bien que la Bible dise que nous ne devons pas accumuler de richesses (Jc 5). Ce principe ne s’applique pas uniquement à la vie personnelle, mais aussi aux nations tout entières, car nous voyons ci-après quelles en sont les répercussions.

Alors, pourquoi la croissance ? Nous affirmons avoir besoin de la croissance pour créer suffisamment d’emplois. Est-ce que le système que nous avons créé n’offre de travail à chacun que lorsque le PIB croît ? Sommes-nous, au cas contraire, incapables de donner à chaque être humain un travail qui ait un sens ? Nous affirmons aussi avoir besoin de la croissance pour financer notre prévoyance vieillesse. Mais ne pourrions-nous pas organiser cela autrement, par un meilleur partage ? Le Conseil fédéral affirme encore avoir besoin de la croissance pour éviter les foires d’empoigne à qui profitera la distribution. Sommes-nous même capables de partager l’abondance ? Ne pouvons-nous pas faire en sorte que chacun, dans ce qui a été gagné, reçoive suffisamment en échange des efforts déployés ? Ces problèmes peuvent, de notre avis, être résolus autrement avec un peu de sens commun et le sens du partage. Etant donné que nous ne sommes pas encore prêts pour cela, la Suisse reste « condamnée à la croissance ». En outre, nous continuons de croire dans notre vie personnelle que la richesse est synonyme de bonheur.

La consommation effrénée est par conséquent toujours bienvenue et encouragée. La société de consommation est devenue une pression idéologique sur les personnes, même si en fait nous avons déjà tout. Comment l’économie peut-être encore croître alors que la société se trouve dans l’abondance ? Les valeurs et les idéaux sont eux aussi inévitablement sacrifiés dans cette quête des possibilités de croissance.

Thèse 4
Nous nous accrochons à des biens injustement acquis

La Suisse n’a accepté que sous la pression massive de l’étranger de restituer les fonds juifs en déshérence. Aujourd’hui, nous nous agrippons au secret bancaire, même si nous savons que la majeure partie des quelque deux milliards et demi de francs de fortune de l’étranger placés sur les comptes suisses sont le fruit de l’évasion fiscale. Nous cherchons encore et toujours à nous justifier et déclinons toute responsabilité de notre part, bien que le secret bancaire ait été ancré dans la loi en 1934 dans le but précis d’attirer des fonds issus de l’évasion fiscale.

Michée 6.9-11 nous interpelle sur ce point : « Ecoutez l’annonce du châtiment et celui qui l’a décrété. Y a-t-il encore dans la maison du méchant des trésors mal acquis, et un épha trop petit, exécrable ? Serai-je sans reproche avec des balances fausses et avec des poids trompeurs dans le sac ? »

Thèse 5
« Mammon » est puissant en Suisse et a la mainmise sur notre pensée et notre politique

« Nul ne peut servir deux maîtres, car ou il haïra l’un et aimera l’autre, ou il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon » (Mt 6.24). Il nous semble que la pensée de rentabilité économique et le souci pour nos biens ont pris trop de poids par rapport à Dieu et à l’amour du prochain. Nos valeurs sont par conséquent déterminées de plus en plus par « Mammon ».  Ce faisant, la Suisse semble également sacrifier de nombreuses valeurs chrétiennes, telles que la famille, le dimanche, la miséricorde à l’égard des faibles, la justice et la morale.

Il nous faut vraiment nous décider. En tant que pays, repentons-nous, faisons le ménage dans nos vies, notre politique et nos banques. « Car l’amour de l’argent est la racine de tous les maux » (1 Ti 6.10), et il semblerait que nous en ressentions les conséquences aujourd’hui. Par contre, Dieu nous promet de s’occuper de nous si nous agissons dans la justice et l’adorons Lui (et non pas Mammon). Nous n’avons donc pas à craindre de perdre nos richesses ou des emplois, si nous faisons les pas nécessaires à nous séparer de l’injuste Mammon. La prévoyance de Dieu et Sa paix nous porteront.

Thèse 6
L’alternative : la confiance en Dieu et une politique de miséricorde à l’égard des plus faibles

Jésus nous a présenté, outre le salut par la foi, un amour radical pour le prochain et nous a commandé de placer au centre de toute notre action le bien-être de notre prochain (et donc le bien-être général). Nous voulons éveiller à nouveau cet amour pour le prochain, cet agapé, c’est-à-dire appeler chacun à y revenir et à contribuer à ce que le monde soit marqué par l’amour de Jésus. Dieu deviendra ainsi visible dans notre société. Une démarche qui commence au sein de la chrétienté, par une nouvelle sensibilité au bien-être du prochain, qui en fera un puissant multiplicateur de l’amour de Dieu.

On oublie souvent que l’amour du prochain n’est pas confiné à la sphère privée, mais qu’il doit être exercé de la même manière aux niveau de la société et de la politique. Les membres les plus faibles de la société nous semblent aujourd’hui particulièrement menacés du fait qu’ils n’ont pas de pouvoir et ne disposent guère de groupes d’influence. Pourtant, Jésus lui-même préconise de protéger les plus faibles, allant jusqu’à s’identifier pleinement à eux : « Car j’ai eu faim et vous m’avez donné à manger ; j’étais étranger et vous m’avez recueilli ; […] j’étais en prison et vous êtes venu vers moi ». (Mt 25.35-36)

Pour ce faire, nous avons besoin de préserver notre confiance en Dieu, à commencer dans notre propre vie, en sachant qu’il pourvoira à nos besoins si nous agissons avec justice.

Thèse 7
Nous avons besoin d’une nouvelle miséricorde biblique

Le thème de la solidarité occupe une place prépondérante dans la Bible. Une importance centrale est accordée à la notion de « pauvre », qui désigne d’une part le dénuement matériel et l’oppression (on parle aussi de « misérables », « moindres », etc.), mais aussi, d’autre part, les pauvres en esprit, c’est-à-dire les humbles. Rares sont les passages où la pauvreté est mise en relation avec une culpabilité personnelle. On ne la trouve ainsi présentée que dans le livre des Proverbes et dans une affirmation du Nouveau Testament, savoir celui qui ne VEUT pas travailler, qu’il ne mange pas non plus. Pour le reste, la pauvreté est décrite comme un mal de la société, souvent en lien avec le préjudice social.

Nous ne pouvons bien entendu pas affirmer que de nos jours, les pauvres ne portent, de manière générale, aucune responsabilité dans leur situation, mais nous devons être prêts à examiner la question de plus près. Pour cette raison, l’Ancien aussi bien que le Nouveau Testament contiennent de multiples appels à protéger les pauvres (sur les plans physique et juridique), à partager avec eux et à faire justice. Car nous ne devons pas croire que nous ayons créé notre prospérité par nous-mêmes et que, partant, nous n’ayons pas besoin de partager quoi que ce soit.

Ainsi, premièrement, notre aptitude à la performance découle elle aussi de la grâce de Dieu, et tout ce que nous possédons nous vient de Dieu. Nous sommes donc tenus de gérer ce que nous avons reçu selon Sa volonté. Deuxièmement, tout être humain est doté de dons variables, qui peuvent également être convertis en salaire de manière variable. Nous devrions par conséquent permettre à chacun de vivre dignement. Une certaine redistribution était ainsi prévue dès l’Ancien Testament. Le prochain représente aussi, à l’heure actuelle, les pauvres vivant dans d’autres parties du monde. Nous sommes tenus de nous consacrer également à eux.

Nous sommes convaincus que la Suisse, d’un point de vue spirituel, tourne le dos à Dieu et à sa bénédiction en ne partageant pas sa prospérité avec les pauvres.

 


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Vous donnez un cadeau à quelqu’un et cette personne prend le cadeau et en un rien de temps, il est cassé parce qu’elle a fait des choses avec ce cadeau qui n’étaient pas prévues. Comment vous sentez-vous ? C’est ainsi ou de manière similaire que Dieu se sentira lorsqu’il pensera à ce qu’il nous a confié sa création.

Lecture de textes

« Dieu les bénit et leur dit : « Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre et soumettez-la, et dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel et sur tout ce qui se meut sur la terre. Genèse 1:28

« Et l’Éternel Dieu prit l’homme, et le mit dans le jardin d’Éden pour le cultiver et le garder. » Genèse 2:15

Introduction

Dieu a préparé une création glorieuse à partir de rien, à partir du chaos, et nous a ainsi donné, à nous les humains, un habitat dans lequel s’épanouir. En même temps, il nous a placés dans cette création comme une image de sa gloire et l’a confiée à nos soins. Mais qu’en avons-nous fait ? C’est maintenant un secret de polichinelle que nous sommes au bord de l’effondrement écologique. L’espace de vie que Dieu nous a confié devient une zone de mort pour nous, et nous, les chrétiens, ne pouvons pas fermer notre esprit à cela si nous sommes vraiment sérieux sur le fait que cette création est l’œuvre de Dieu.

Dans un premier temps, examinons ouvertement la crise de notre environnement et voyons ensuite quelle est notre mission en tant que chrétiens.

1 La crise

Tout d’abord, rassemblons les moyens par lesquels la création de Dieu est actuellement menacée :

  • Gaz d’échappement (carburants) – Trou d’ozone
  • La surexploitation des matières premières
  • Déchets atomiques et nucléaires
  • Des montagnes de déchets
  • Toxines dans l’eau, la terre et l’air
  • La chimie et ses déchets
  • Déforestation de la forêt tropicale
  • L’extinction de nombreuses espèces animales au quotidien
  • La surpêche des océans
  • Les animaux engraissés avec des antibiotiques rendent les bactéries résistantes
  • Augmentation des maladies respiratoires ; cancer et autres maladies de civilisation

L’habitat que Dieu a créé pour nous a perdu son équilibre dans le monde entier et le plus grand danger de cette crise est que nous devenions immunisés contre elle et que nous ne réagissions plus aux problèmes.

Si nous réfléchissons à l’origine de tous ces problèmes, nous arrivons rapidement à l’un des problèmes principaux : les gens voulaient satisfaire des demandes illimitées avec des possibilités limitées : toujours plus vite, toujours plus, toujours mieux. En outre, les gens ont administré la terre selon les valeurs du développement de la puissance humaine et non selon les normes de la justice divine. Là, nous nous sommes heurtés à un couteau ouvert ; ou pour le dire autrement : avec notre désir de possibilités illimitées, nous scions la branche sur laquelle nous sommes nous-mêmes assis. Au lieu de servir cette création de manière bienveillante, nous avons fait en sorte que la création nous serve et, par conséquent, elle a perdu son équilibre. Nous voulons seulement briser et surmonter les frontières au lieu de vivre dans des frontières. Le progrès n’est pas tout, il y a aussi l’équilibre.

La déclaration de Paul dans Rom. 8:19-23 est plus vraie aujourd’hui que jamais auparavant : toute la création a été touchée et gémit et attend la rédemption.

En tant que chrétiens, nous devons apprendre que lorsque nous parlons de péché humain, nous ne parlons pas seulement de divorce, d’avortement, d’alcool ou d’autres choses, mais de l’exploitation de la création de Dieu, des péchés environnementaux et de la croyance qu’il n’y a pas de limites au progrès. Les péchés environnementaux sont aussi des péchés contre Dieu et contre nos semblables, tout comme l’avortement, le racisme, la pornographie et toute forme d’impiété. Dans le domaine des péchés environnementaux, l’œuvre de Dieu est piétinée quotidiennement, et nous ne pouvons pas nous permettre, en tant qu’église, de nous limiter à quelques questions particulières et de laisser simplement ce domaine à d’autres. Après tout, le soin de la création a été le premier mandat de l’homme et est, pour ainsi dire, sa mission première. Bien sûr, nous savons d’où viennent ces problèmes, et c’est précisément pour cette raison que nous avons une contribution essentielle à apporter. Si pour la congrégation, le soin de la création de Dieu n’est pas un problème juste parce qu’elle est occupée par les Verts, c’est un signe de pauvreté plutôt qu’un signe de spiritualité.

Cela nous conduit maintenant à notre mission de création

2 Notre mission

Notre mission, en un mot, est de préserver et de développer la création de Dieu, l’espace qu’il nous a donné. Aujourd’hui, nous ne pouvons pas amener Bush ou un autre gouvernement à réduire les émissions de CO2, nous ne pouvons pas amener les entreprises chimiques à déverser leurs matières polluantes dans l’eau, l’air et le sol, et nous ne pouvons pas empêcher les grands abattoirs de donner des antibiotiques à leurs animaux pour qu’ils produisent plus de viande en moins de temps. Je ne sais pas si je suis prêt à abandonner ma voiture, à n’acheter qu’aux agriculteurs et à réduire la quantité de déchets. Bien que tout cela soit très souhaitable et peut-être la seule façon de nous sauver du désastre.

Je crois que l’une de nos premières contributions à la mission de la création de Dieu est d’apprendre à nouveau à vivre avec des limites et à les considérer comme une protection et une aide et non comme une restriction. L’immodéréité et l’illimitation de notre temps conduisent littéralement à une catastrophe immodérée et sans limite et notre volonté d’être modérés, d’accepter des limites, touche au problème de fond. En ce qui concerne la création, la bible dit et redit que Dieu a fixé des limites ; à l’eau, à la terre et à tout ce qui se trouve sur cette terre. Les frontières ne sont pas simplement un défi pour trouver un moyen de les franchir, mais une ligne que Dieu nous a donnée afin qu’elle ne soit pas franchie.

En outre, je crois qu’en tant qu’église, nous devons élever la voix sur les questions environnementales tout autant que contre l’avortement ou le racisme. Dieu nous a donné la nature, qui est sa création, non seulement pour que certains puissent en profiter et en tirer le plus grand profit possible, mais aussi pour qu’elle puisse exister en équilibre afin que tous puissent s’y épanouir. Si nous restons silencieux sur ces questions, nous avons effectivement renoncé à Dieu en tant que créateur de ce monde, quelle que soit la véhémence avec laquelle nous préconisons que Dieu ait créé ce monde en sept jours littéraux. Si nous restons silencieux sur la façon dont nous traitons la création, peu importe qui l’a créée ou à quelle époque.

Et finalement, ce sera toujours une question de style de vie. Nous ne pourrons pas éviter de nous remettre en question de manière critique encore et encore. Le prix des produits plus chers et plus écologiques est peut-être le prix le plus bas à long terme, car le prix des produits bon marché et nocifs pour l’environnement pourrait s’effondrer et entraîner la mort. Encore une fois, nous ne devrions pas vouloir être plus intelligents que Dieu.

Conclusion

Nous devons discuter plus en détail de la manière dont nous pouvons vivre cela en détail, des possibilités et des tâches que nous avons ici en termes concrets, dans les groupes de maison. Mais une chose est sûre : Dieu a confié sa création à nos soins ; c’est aussi une de ces fourches qui nous sont confiées, avec lesquelles nous devons créer. Laisser simplement cela à certains spécialistes est une négligence criminelle de notre mission.

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Textes rédigés dans le cadre du groupe économique ChristNet (2002-2005)

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